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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
10.
Comme donc si on louait et si on flattait un homme qui se vante de son impudicité, on deviendrait plus criminel par ces louanges, que celui même qui commet ces brutalités; ainsi lorsque nous louons ceux qui recherchent la gloire, nous ne les rendons pas pour cela plus jouables, mais nous nous rendons plus coupables qu’eux..
Pourquoi cherchez-vous avec tant de passion ce qui produit un effet tout contraire à ce que vous désirez? Si vous voulez posséder la gloire, méprisez-la et vous deviendrez véritablement digne de gloire. Pourquoi, étant chrétien, entrez-vous dans la disposition où était le roi Nabuchodonosor, dont il est parlé dans l’Ecriture? Ce prince se fit dresser une statue. Il s’imagina que cette figure vaine serait son (35) honneur, et quoiqu’il fût vivant lui-même et cette image, morte, il crut néanmoins que ce qui n’avait point de vie, lui donnerait de la gloire à lui qui vivait. Qui n’admirera cette extravagance et cette folie? Plus il tend à s’élever, plus il se rabaisse. Il met sa confiance dans une chose sans âme plutôt qu’en lui-même, qui était vivant et animé. Il veut diviniser du bois ou de l’or, et il se rend d’autant plus ridicule, qu’il espère acquérir plus d’estime par cette vile matière qui est hors de lui, que par sa vertu propre et par le mérite de sa vie. C’est comme si un homme se croyait plus estimable, de ce qu’il n une grande maison et un escalier magnifique, que de ce qu’il est homme.
Plusieurs encore aujourd’hui imitent ce prince. Il se voulait faire estimer par une statue, ils veulent se signaler, ou par leurs habits, ou par leurs chevaux, ou par leurs chariots superbes, ou par leurs maisons et leurs colonnes magnifiques. Car après avoir perdu la gloire propre à la dignité d’hommes, ils cherchent de tous côtés une gloire misérable et digne du dernier mépris.
Ce n’est pas ainsi que ces trois généreux serviteurs de Dieu fâchèrent de se signaler autrefois. Ils s’attachèrent au véritable honneur; jeunes, étrangers, captifs, esclaves et manquant de tout, ils ne laissèrent pas d’être plus glorieux que ceux qui étaient au faite des honneurs et des biens du monde. Toutes les richesses de Nabuchodonosor, cette statue, ces gouverneurs de provinces, ces officiers, ces gens de guerre sans nombre, enfin tout ce qu’il pouvait avoir ou en vérité ou en apparence, ne lui suffit pas pour le faire paraître aussi grand qu’il l’aurait souhaité. Et ces trois jeunes hommes, qui n’ont rien de toutes ces choses, trouvent que leur seule vertu leur suffit, et tout pauvres qu’ils sont, ils sont à l’égard de ce prince paré de sa pourpre et de son diadème, ce qu’est la lumière du soleil à l’égard d’une pierre qui n quelque éclat.
Ces jeunes captifs et ces admirables esclaves sont conduits devant tout le monde. Ils sont présentés devant ce roi, qui fait allumer sous leurs yeux une fournaise épouvantable. Tout ce qu’il y avait de grand dans le royaume, les gouverneurs, les généraux, les satrapes, et tout cet appareil du diable y était. Le bruit des trompettes et des clairons, et le son de tous les instruments de musique, frappait l’air et l’oreille de tous côtés. On allumait cependant la fournaise et sa flamme s’élevait jusqu’aux nuées. Tout était rempli de frayeur et de tremblement. Il n’y n que ces trois jeunes hommes qui demeurent intrépides. Ils se rient de cet appareil tragique comme d’un jeu d’enfants. Ils montrent un courage et une humilité admirable. Et parlant à ce prince d’une voix qui s’élève au-dessus du bruit des trompettes, ils lui disent : « Sachez, roi (Dan. III, 17); » ils l’appellent de la sorte, quoique ce fût un tyran, parce que leur dessein n’était pas de lui dire quelque parole injurieuse, mais seulement de donner des preuves de leur piété. C’est pourquoi ils ne lui font pas de longs discours, mais ils lui disent en un mot: « Il y a un Dieu dans le ciel qui peut nous délivrer de vos mains (Ibid.).» Pourquoi nous effrayez-vous de ces troupes si nombreuses, de cette fournaise ardente, de ces épées qui nous menacent et de ces gardes qui nous environnent ? Le Dieu que nous adorons est au - dessus de tout cela et il peut tout.
Mais comme ils savaient que Dieu pouvait permettre qu’ils fussent brûlés, et craignant, si cela arrivait, de passer pour menteurs, ils ajoutent: « Et quand il ne plairait pas à Dieu de nous retirer de vos mains, sachez, ô roi, que nous n’adorerons point vos dieux. » (Dan. III,18.)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
10.
Wie derjenige, der einen geilen Ehebrecher und Unzüchtigen lobt und ihm schmeichelt, ihn eben dadurch weit mehr anklagt als lobt, so sind auch wir, wenn wir S. 78alle den Ehrgeizigen loben, weit mehr Ankläger als Lobspender derer, die gerühmt sein wollen. Was jagst du also Dingen nach, die dir doch immer gerade das Gegenteil eintragen? Willst du geehrt werden, so verachte die Ehre, und du wirst berühmter sein als alle anderen. Warum willst du, dass es dir ergehe wie dem Nabuchodonosor? Auch er hat ein Bild aufgestellt und glaubte, er könne durch Holz und leblosen Stoff noch größere Berühmtheit erlangen; er, der Lebende, wollte durch unbelebte Dinge noch mehr verherrlicht werden! Siehst du, wie groß solche Torheit ist? Er glaubte sich selber zu ehren und hat sich nur dem Gespött preisgegeben. Denn wenn man sieht, wie er auf unbeseelte Dinge mehr vertraute als auf sich und seine eigene Seele, und deshalb bloßem Holze solche Ehre erwies, wie sollte man sich da nicht mit Recht über ihn lustig machen, da er lieber durch Bretter aus Holz,1 als durch sein eigenes Leben geehrt werden wollte? Das ist gerade so, wie wenn einer mehr auf den Fußboden oder die schöne Stiege, die er zu Hause hat, stolz sein wollte, als darauf, dass er ein Mensch ist. So machen es aber heutzutage gar viele. Denn wie jener mit seiner Bildsäule, so wollen die einen wegen ihrer Kleider bewundert werden, andere wegen ihres Hauses, wegen ihrer Maulesel und Wagen, auch wegen der Säulen, die in ihrem Hause stehen. Da sie eben verlernt haben, Menschen zu sein, so gehen sie herum und suchen ihren unaussprechlich lächerlichen Ruhm in anderen Dingen.
Die hervorragenden und großen Diener Gottes hingegen haben nicht mit solchen Dingen geglänzt, sondern in ganz anderen, die sich mehr für sie ziemten. Unter ihnen konnte man Gefangene sehen, Sklaven, Jünglinge, Fremde und solche, die nichts Eigenes hatten, und die doch größer dastanden als einer, der mit all diesen Reichtümern beglückt ist. Dem Ehrgeiz und Größenwahn des Nabuchodonosor genügte auch die größte Bildsäule nicht, so wenig wie seine Satrapen, S. 79Heerführer, zahllosen Armeen, Berge von Gold und was immer er sich sonst noch ausdenken mochte. Jenen aber, die von all dem nichts besaßen, genügte ihr Glauben allein; und sie, die nichts dergleichen ihr Eigen nannten, überragten jene, die mit Kronen und Purpur geschmückt waren, um ebensoviel mehr an Glanz, als die Sonne heller strahlt denn Staub und Erde. Da, im Angesichte der gesamten Welt werden die Jünglinge vorgeführt als Kriegsgefangene und Sklaven. Bei ihrem Erscheinen sprühen die Augen des Herrschers Feuer; ringsum stehen die Feldherrn, die Anführer und Obersten und die gesamte Heerschau des Teufels; der Klang von Pfeifen und Trompeten und jeglicher Instrumente tönt zum Himmel und betäubt von allen Seiten ihre Ohren; der Feuerbrand loht auf zu unermeßlicher Höhe, bis in die Wolken reichen seine Feuerzungen; alles ist erfüllt von Furcht und Schrecken. Sie aber schreckt von all dem nichts; sie lachen der Umstehenden, wie über spielende Knaben; sie zeigen sich mannhaft und gefasst, und mit einer Stimme, weit schöner als Trompetenklang, sprechen sie: „Wisse, o König“2 . Sie wollten nämlich den Tyrannen auch nicht mit einem Worte beleidigen, sondern nur ihre Ehrfurcht bezeugen. Darum hielten sie auch keine langen Reden, sondern setzten ihm alles in Kürze Auseinander: „Im Himmel“, so sagen sie, „ist Gott, und er hat die Macht, uns zu befreien. Wozu zeigst du uns die Scharen des Volkes, wozu den Feuerofen, die geschliffenen Schwerter, die schrecklichen Speerträger? Unser Herr steht hoch über all dem, an Größe und Macht.“ Wie sie aber bedachten, es könnte Gott so gefallen, oder er könnte zulassen, dass sie verbrannt würden, da wollten sie in diesem Falle nicht als Lügner dastehen und sagten darum: „Wenn er uns aber auch nicht befreit, so wisse, wir werden deine Götter doch nicht anbeten.“