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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Ce n’est pas que je vous défende de faire ces présents à l’église; mais je vous conjure seulement qu’après ces offrandes, ou plutôt qu’avant de les faire, vous ayez soin d’assister les pauvres. Dieu reçoit ces présents que vous faites à l’église: mais il agrée bien davantage ceux que vous faites aux pauvres : puisqu’à l’égard des premiers il n’y a que celui qui les fait qui en tire de l’avantage, au lieu que dans les autres, celui même qui les reçoit en tire aussi du secours. On peut croire dans les premiers que nous recherchons notre gloire, mais les seconds ne sont que le fruit de notre compassion et de notre amour.

Quel avantage peut recevoir Jésus-Christ, de voir ici sa table couverte de vases d’or, pendant qu’il meurt de faim dans la personne des pauvres ? Commencez par le soulager dans sa faim, et s’il vous reste quelque (393) argent, ornez ensuite son autel. Vous lui faites présent d’une coupe d’or, et vous lui refusez un verre d’eau froide? Que lui sert d’avoir ici de magnifiques voiles, et de n’avoir pas les vêtements les plus nécessaires dans ses membres? Croyez-vous que lorsque vous négligez un pauvre qui meurt de faim, et que vous allez couvrir l’autel de Jésus-Christ d’or et d’argent, il vous ait obligation de cet or, et que plutôt il ne s’en irrite pas? Croyez-vous que lorsque vous ne vous mettez pas en peine de revêtir un pauvre qui meurt de froid, et que vous apportez ici des colonnes d’or, en disant que vous le faites pour sa gloire, il regarde ces richesses comme un honneur que vous lui rendez et non pas plutôt comme une sanglante raillerie, et comme le dernier de tous les outrages?

Croyez donc que c’est là le jugement que Jésus-Christ porte de vous, lorsque vous parez son autel, et que vous négligez d’assister les pauvres. Il est pauvre et étranger. Il va de porte en porte demander de quoi vivre, et vous le méprisez dans cet état pour orner le pavé d’une église et d’une chapelle, pour en revêtir richement les murailles, pour en dorer des pilastres et des colonnes, pour faire briller des lampes d’argent! A quoi lui sert toute cette magnificence, lorsque vous le laissez gémir dans une prison, sans même aller le visiter?

Je vous prie encore une fois de croire que je ne vous dis point ceci pour vous défendre ces présents que vous faites à l’église. Je ne vous le dis que pour vous exhorter de les accompagner de vos aumônes, ou plutôt de ne les faire qu’après vos aumônes. Dieu n’a condamné personne pour n’avoir pas enrichi nos temples de ces ornements superbes; mais il menace ceux qui ne feront point l’aumône des supplices de l’enfer. Lors donc que vous ornez vos temples, ne méprisez pas les pauvres, qui sont des temples bien plus excellents. Les rois et les princes infidèles, les tyrans et les voleurs peuvent piller ces premiers; mais le diable même ne vous peut faire perdre ce que vous donnez au pauvre. Cet argent est pour vous en sûreté, et il est en dépôt dans un lieu où rien ne lui pourra nuire. Que, dit Jésus-Christ lui-même? « Vous aurez toujours des « pauvres avec vous; mais vous ne m’aurez « pas toujours. » (Matth. XXVI, 12.) C’est ce qui me porte à vous dire que nous devons avoir un soin particulier de faire ici l’aumône à Jésus-Christ, parce que nous ne l’aurons pas toujours en cette qualité de pauvre, mais seulement pendant cette vie. Si vous voulez en passant savoir le sens de cette parole, le voici. Il n’adresse pas ces paroles à ses disciples, quoiqu’il semble le faire, mais il les dit à cause de la faiblesse de cette femme qui venait de répandre un parfum sur sa tête. Comme elle était encore imparfaite, et qu’elle voyait les disciples murmurer contre elle, Jésus-Christ dit cette parole pour l’empêcher de se troubler, et comme pour la consoler. C’est pourquoi il dit: « Pourquoi inquiétez-vous cette femme?»

Il montre assez dans un autre endroit que nous l’aurons toujours avec nous, lorsqu’il dit : « Je serai avec vous jusqu’à la consommation du siècle. » (Matth. XXVIII.) Ce qui fait tous les jours voir que si Jésus-Christ parlait ici autrement, c’était pour empêcher que la foi naissante de cette femme ne fût traitée trop rudement par les apôtres, et qu’elle ne séchât presque aussitôt qu’elle commençait à germer. N’abusons donc point de cette parole qui fut dite pour le sujet que je vous indique. Lisons plutôt l’un et l’autre Testament: voyons ce qui est ordonné à toutes les pages touchant l’aumône , et faisons-la à l’avenir avec autant de soin que l’Ecriture nous y exhorte. Ce sera ainsi que nous nous purifierons de nos péchés : « Donnez l’aumône, » dit Jésus-Christ, « et tout vous sera pur. » (Luc, XIII.) L’aumône est plus grande même que le sacrifice. Dieu le dit lui-même : « Je veux l’aumône et non le sacrifice. » (Matt. IX.) L’aumône nous ouvre les cieux: « Vos prières et vos aumônes, » dit l’ange à Corneille, « sont montées en la présence de Dieu. » (Act. X.) L’aumône est une vertu plus nécessaire que la virginité. Nous en voyons une preuve dans les dix vierges, dont les unes furent bannies de la chambre de l’époux, parce qu’elles n’avaient pas fait l’aumône, et les autres y entrèrent parce que l’huile de la compassion et de la miséricorde n’avait point manqué dans leur cœur. Considérons ceci, mes frères, et semons nos biens sur les pauvres avec abondance, afin de moissonner avec fruit les biens éternels qui nous sont promis, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (394)

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Das sage ich aber nicht, um euch davon abzuhalten, solche Weihegeschenke darzubringen. Nur bitte ich euch, dass ihr zugleich, ja noch früher als das, euer Almosen spendet. Gott nimmt zwar auch jene Geschenke an, noch viel lieber aber diese. Bei den Weihegeschenken hat nur der einen Nutzen, der gibt, beim Almosen auch der, der empfängt. Dort hat die Sache auch einen Anschein von Ehrgeiz; hier ist das Ganze Erbarmen und Liebe. Oder was nützt es dem Herrn, wenn sein Tisch voll ist von goldenen Kelchen, er selber dagegen vor Hunger stirbt? Stille zuerst seinen Hunger, dann magst du auch seinen Tisch schmücken, soviel du kannst. Du lässest einen goldenen Kelch herstellen, und reichst ihn dafür nicht einmal einen Becher kalten Wassers. Welchen Gewinn hast du also davon? Du fertigst goldgewirkte Decken für den Altar; ihm selber willst du aber nicht einmal die notwendige Hülle geben. Was nützt dich also das? Sage mir, wenn du einen Menschen siehst, dem die notwendige Nahrung fehlt, und es ihm überließest, wie er seinen Hunger stillen S. d721 könne, und nur einen silbernen Tisch vor ihn hinstelltest, würde er dir wohl Dank dafür wissen, oder nicht noch mehr sich erzürnen? Und ferner, wenn du einen siehst, der in Lumpen gehüllt ist und vor Kälte erstarrt, und, anstatt ihm Kleider zu geben, würdest du ihm goldene Bildsäulen errichten und sagen, es geschehe ihm zu Ehren, würde er nicht sagen, du treibst Spott mit ihm, und müsste er nicht das Ganze für einen Hohn ansehen, und zwar für den allerschlimmsten? Geradeso denke auch bei Christus, wenn er verlassen und fremd umhergeht und um ein Obdach bittet; denn anstatt ihn aufzunehmen, schmückst du den Fußboden seines Hauses, die Wände und die Kapitäle der Säulen, hängst Lampen an silberne Ketten auf, und ihn selbst, der im Kerker gefesselt liegt, willst du nicht einmal sehen?

Und das sage ich nicht um euch abzuhalten, in solchen Dingen miteinander zu wetteifern; nur bitte ich euch, dass ihr das eine und das andere, oder vielmehr dieses vor jenem tut. Dafür, dass einer keine solchen Gaben1 brachte, ward noch niemand getadelt; für das andere aber ist sogar die Hölle angedroht, sowie ewiges Feuer und die Strafe mit den Dämonen. Schmücke also nicht das2 Haus, während du dem Bruder, der in Not ist, keine Beachtung schenkst; dieser Tempel ist ja noch viel wichtiger als der andere. Solche kostbare Weihegeschenke könnten ja auch ungläubige Herrscher, Tyrannen und Räuber wegnehmen; was du aber einmal deinem Bruder getan hast, der hungert, fremd ist und ohne Kleidung dasteht, das kann dir selbst der Teufel nicht mehr nehmen, das bleibt dir in sicherer Schatzkammer geborgen. Was sagt denn nur der Herr selbst? "Die Armen habt ihr stets bei euch, mich aber habt ihr nicht immer bei euch"3 . Gerade das muss uns ja am meisten anspornen, Almosen zu geben, dass wir ihn nicht immer als Hungernden bei uns haben, sondern nur während dieses zeitlichen Lebens. Willst du aber den vollen Sinn seiner Worte erkennen, so beachte, dass er dies nicht zu den Jüngern gesagt hat, wenn es auch so S. d722 scheint, sondern es war nur für die Schwachheit des Weibes4 berechnet. Da sie eben noch etwas schwach im Glauben war, und die Jünger sie in Verlegenheit brachten, so sagte der Herr dies, um sie zu gewinnen. Dass er es wirklich nur zu ihren Troste gesagt hat, ergibt sich aus dem Zusatz: "Was fallet ihr diesem Weibe beschwerlich?"5 . Dass nämlich auch wir ihn immerdar bei uns haben, spricht er aus mit den Worten: "Siehe, ich bin bei euch alle Tage bis ans Ende der Welt"6 . Aus all dem geht klar hervor, dass er dies aus keinen anderen Grunde gesagt hat, als damit die Scheltworte der Jünger den eben erst im Aufblühen begriffenen Glauben des Weibes nicht verwelken. Machen wir also keinen Einwand mit dem, was nur in ganz bestimmter Absicht gesagt worden ist. Lesen wir lieber all die Gesetze, die des Neuen und die des Alten Bundes, die der Herr über das Almosen gegeben, und zeigen wir großen Eifer in dieser Sache. Das ist es, was uns von Sünden reinigt; denn: "Gebet Almosen, und ihr werdet ganz rein sein"7 . Das ist besser als Opfer; denn: "Erbarmen will ich und nicht Opfer"8 . Das öffnet die Himmel; denn: "Deine Gebete und deine Almosen stiegen empor zur Erinnerung im Angesicht Gottes"9 . Das ist notwendiger als Jungfräulichkeit; denn aus diesem Grunde wurden jene10 aus dem Brautgemach ausgeschlossen, aus diesem Grunde die anderen eingelassen. Seien wir also all dessen eingedenk und säen wir reichlich Almosen aus, damit wir auch in um so reichlicherer Fülle ernten und der himmlischen Güter teilhaft werden durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem Ehre sei in Ewigkeit. Amen!


  1. für die Kirche ↩

  2. Gottes ↩

  3. Mk 14,7 ↩

  4. Maria Magdalena ↩

  5. Mt 26,10 ↩

  6. Mt 28,20 ↩

  7. Lk 11,41 ↩

  8. Osee 6,6 ↩

  9. Apg 10,4 ↩

  10. törichten Jungfrauen ↩

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