• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

Traduction Masquer
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

1.

Jésus-Christ, mes frères, fait encore ici ce qu’il avait fait dans la première multiplication des pains, il avait eu soin alors de guérir auparavant beaucoup de maladies corporelles. Il fait encore ici la même chose, et commence par guérir beaucoup d’aveugles, de boiteux et d’autres malades. Mais pourquoi les apôtres, qui prévinrent alors Jésus-Christ, et qui lui dirent: « Renvoyez ce peuple, » ne lui disent-ils rien de pareil en cette rencontre, et cela après trois jours entiers que ce peuple avait passés à sa suite? C’est ou parce que leur foi était devenue plus grande depuis ce premier miracle, ou parce qu’ils remarquaient que la joie de tout ce peuple le rendait insensible à la faim. Car ils étaient tout occupés à glorifier Dieu des miracles qu’ils voyaient faire au Sauveur.

Et remarquez encore ici, mes frères, que le Fils de Dieu n’en vient pas simplement et tout à coup à faire ce miracle. Il tente auparavant ses disciples, et il les excite eux-mêmes à le prier de le faire. Ce peuple, qui n’était venu que pour obtenir la guérison des malades, n’osait pas demander encore à Jésus-Christ qu’il lui donnât quelque nourriture. Mais (411) Jésus-Christ, qui était si charitable et qui prévoyait avec tant de soin les besoins de tous, prévient encore ici ceux qui ne lui demandaient rien, et dit à ses disciples: « J’ai grande compassion de ce peuple, parce qu’il y a déjà trois jours qu’ils demeurent continuellement avec moi, et qu’ils n’ont rien à manger, et je ne veux pas les renvoyer sans avoir « mangé. » Quand ce peuple en venant ici aurait apporté lui-même de quoi se nourrir trois jours entiers qu’il est avec moi, il aurait déjà consumé tout ce qu’il pouvait avoir.

C’était pour cette raison qu’il ne se hâtait pas de faire ce miracle, ni le premier, ni le second jour. Il attendit qu’ils eussent consumé tout ce qui leur pouvait rester, afin que, sentant un besoin présent, ils reçussent avec plus d’empressement un miracle qui leur était si nécessaire. C’est pourquoi il ajoute: « De peur qu’ils ne tombent en défaillance sur les chemins, » pour faire voir qu’ils étaient venus de loin, et que, quand même ils auraient d’abord pris avec eux quelques vivres, il ne leur en pouvait plus rester. Mats on pouvait dire au Sauveur : Si vous ne voulez pas renvoyer ce peuple sans lui donner à manger, pourquoi ne faites-vous donc pas un miracle pour le nourrir dans ce désert?. Je ne le fais pas, répond le Sauveur, parce que je veux auparavant instruire mes disciples par les demandes que je leur adresse, et par les réponses qu’ils me font, leur faire remarquer l’état des choses, les exciter à montrer leur foi et les porter, à me dire : Donnez-nous ici des pains pour nourrir ce peuple.

Cependant les apôtres ne comprennent point le dessein du Fils de Dieu, et il est obligé de leur dire, comme rapporte saint Marc: « Votre coeur est-il donc tellement appesanti qu’ayant des yeux vous ne voyiez pas, et qu’ayant des oreilles vous n’entendiez pas? » (Marc, VIII, 17.) Si telle n’eût pas été son intention, pourquoi aurait-il témoigné à ses apôtres que ce peuple méritait qu’il lui fît cette charité, et pourquoi leur aurait-il dit : « Qu’il était touché de compassion? » Saint Matthieu remarque que Jésus-Christ fit bientôt après ce reproche à ses disciples : « Hommes de peu de foi, pourquoi vous entretenez-vous ensemble de ce que vous n’avez point pris de pains? Ne comprenez-vous pas encore et ne vous souvient-il point des cinq pains pour cinq mille hommes, et combien vous en avez remporté de paniers? » (Matth., C. XVI, 8, 9.) Ceci fait voir que les évangélistes sont parfaitement d’accord entre eux.

Mais que font ici les disciples? Ils rampent encore par terre: cependant leur Maître n’avait rien négligé pour graver dans leur mémoire le premier miracle de la multiplication des pains; il les avait interrogés, il avait provoqué leurs réponses, il les avait rendus les ministres de cette distribution miraculeuse, il leur avait fait emporter douze corbeilles pleines des restes du festin : ils étaient donc encore très-faibles et très-imparfaits. Voici la réponse qu’ils font à Jésus-Christ : « Comment pourrions-nous trouver dans ce lieu désert assez de pain pour rassasier une si grande multitude (33)? » Ils représentent également à Jésus-Christ dans l’un et l’autre de ces miracles qu’ils étaient dans une profonde solitude; ce qu’ils ne disaient. sans doute qu’à cause de la faiblesse de leur foi; mais Dieu le permettait ainsi, pour donner plus d’éclat à ce miracle, et pour le rendre moins suspect. Il voulait empêcher, comme je l’ai déjà marqué, qu’on ne crût que l’on avait fait venir ce pain de quelque bourg du voisinage. Ce lieu désert, que l’Evangile marque avec soin, repoussait par lui seul cette pensée, et redoublait la foi et l’admiration de ce prodige.

C’était pour cette raison que dans ces deux différents miracles Jésus-Christ avait choisi un lieu solitaire écarté des villes. Mais les apôtres, ne comprenant rien à l’ouvrage de Jésus-Christ, lui disent : « Comment pourrions-nous trouver dans ce désert assez de pain pour rassasier une si grande multitude? Ils croyaient que Jésus-Christ, en leur parlant de la sorte, se disposait à leur ordonner d’aller chercher de quoi nourrir tout ce peuple. Mais cette pensée était bien peu sage, puisqu’il ne leur avait dit dans la première multiplication des pains: « Donnez-leur vous-mêmes à manger, » que pour les obliger à le prier lui-même de le faire. Il ne leur commande point ici de leur donner a manger. Il leur dit seulement : «J’ai grande compassion de ce peuple, et je ne le veux point renvoyer sans avoir mangé. » Il veut Les exciter et leur faire naître une ouverture favorable pour lui demander son secours dans cette rencontre. Car ses paroles marquaient assez qu’il pouvait bien ne les pas renvoyer sans manger, et qu’il avait ce pouvoir au milieu même des déserts, (413) puisqu’en disant: « Je ne veux pas les renvoyer,» il faisait voir assez clairement ce qu’il pouvait.

Après donc que les apôtres lui eurent représenté quelle était la multitude de ce peuple et la solitude du désert où ils étaient, en disant: « Comment pourrions-nous trouver dans ce désert assez de pain pour rassasier une si grande multitude? » sans qu’ils comprissent encore rien au dessein de Jésus-Christ, par les paroles qu’il leur avait dites, il commence enfin à agir par lui-même, et il leur demande: « Combien avez-vous de pains? Sept, lui répondirent-ils, et quelques petits poissons (34).» Ils n’ajoutent pas ici comme la première fois : « Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde? »Ce qui fait voir que s’ils n’étaient pas encore assez intelligents pour comprendre toutes les merveilles de Jésus-Christ, ils étaient néanmoins un peu plus avancés qu’ils n’étaient au temps du premier miracle. C’est pourquoi Jésus-Christ leur, fit à dessein la même demande, afin d’élever leur esprit, et de les faire souvenir du premier miracle qu’ils Lui avaient déjà vu faire.

Mais après avoir vu la faiblesse des apôtres, voyez maintenant, mes frères, la grandeur de leur vertu. Et admirez jusqu’où allait leur amour pour la vérité, puisqu’écrivant eux-mêmes cette histoire dans la suite, ils n’y ont rien caché de leur faiblesse, ni déguisé de leurs imperfections, quoiqu’elles fussent si considérables. Car c’était en effet une grande faute d’avoir si tôt oublié un si grand miracle, opéré il, n’y avait pas longtemps; et ce n’est pas sans sujet que Jésus-Christ leur fit le reproche qu’ils n’ont pas même voulu omettre.

Traduction Masquer
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

1.

V.32: „Jesus aber rief seine Jünger zu sich und sprach: Es erbarmt mich der Leute; denn drei Tage schon harren sie aus bei mir und haben nichts zu essen; und sie ungespeist entlassen will ich nicht, damit sie nicht etwa auf dem Wege verschmachten.“

Als Jesus früher einmal ein derartiges Wunder zu wirken im Begriffe stand, heilte er zuerst die leiblich Kranken. Auch hier geht er so vor. Nachdem er die Blinden und Lahmen geheilt, kommt er wieder auf dasselbe Wunder zurück. Warum aber hatten wohl seine Jünger damals gesagt: „Entlasse die Volksscharen“1 ,während sie es jetzt nicht sagen, obgleich doch schon drei Tage verflossen waren? Entweder waren sie bereits besser geworden, oder sie sahen, dass die Leute S. d754 nicht allzusehr unter dem Hunger litten, weil sie ja Gott wegen dessen, was geschehen war, priesen. Beachte jedoch, wie der Herr auch dieses Mal das Wunder nicht so ohne weiteres wirkt, sondern sie dazu herausfordert. Die Volksscharen waren herbeigeeilt, um geheilt zu werden, und wagten deshalb nicht, um Brot zu bitten. Er aber in seiner Liebe und Fürsorge gibt, auch ohne gebeten zu sein, und deshalb sagt er zu seinen Jüngern: „Es erbarmt mich der Leute, ich will sie nicht ungespeist fortlassen.“ Damit man nämlich nicht sage, sie seien schon mit Nahrungsmitteln versehen gewesen, setzt er hinzu: „Drei Tage schon harren sie bei mir aus“; wenn sie daher auch etwas mitgebracht hatten, war es längst aufgezehrt. Darum wirkte er das Wunder auch nicht schon am ersten oder zweiten Tage, sondern nachdem sie alles verbraucht hatten; sie sollten zuerst in Not kommen, damit sie dann das Wunder mit um so größerem Verlangen aufnähmen. Deshalb sagt er: „Damit sie nicht verschmachten auf dem Wege“; er wollte damit andeuten, dass sie noch weit nach Hause hätten und nichts zu essen übrig hatten. Aber wenn du sie nicht ungespeist fortlassen willst, warum wirkst du das Wunder nicht? Er wollte die Jünger durch seine Frage zur Antwort auffordern und dadurch ihre Aufmerksamkeit wecken; zugleich sollten sie ihren Glauben offenbaren, nämlich zu ihm kommen und sagen: Schaffe Brot. Aber sie kamen doch nicht darauf, was er mit seiner Frage bezweckte, weshalb er auch nach dem Berichte des Markus zu ihnen sprach: „Sind eure Herzen noch immer so verblendet? Habet Augen und sehet nicht, und habt Ohren und höret nicht“?2 . Wenn das nicht seine Absicht war, warum hat er dann das Wort an die Jünger gerichtet und ihnen gezeigt, dass die Scharen dieser Wohltat gar wohl würdig seien, und noch hinzugefügt, er habe Mitleid mit ihnen? Matthäus aber erzählt, der Herr habe darnach auch getadelt: „Ihr Kleingläubigen, sehet ihr noch nicht ein und denket auch ihr nicht an die fünf Brote für die Fünftausend und wieviel Körbe ihr aufhobet? Noch auch an die sieben Brote S. d755 für die Viertausend und wieviel Körbe ihr aufhobet?“3 . So stimmen also die Evangelisten miteinander überein.

Was tun nun die Jünger? Sie bleiben noch immer am Boden haften. Der Herr hatte fürwahr alles Erdenkliche getan, damit sie dieses Wunder nicht vergessen sollten: deshalb hatte er jene Frage an sie gerichtet, hatte sie die Antwort geben lassen, sich ihrer als Gehilfen bedient, ihnen die Körbe ausgeteilt; aber nichtsdestoweniger entsprachen sie seiner Absicht noch nicht. Das bezeugen ihre Worte:

V.33: „Wo sollen wir in der Wüste Brot hernehmen für so viele?“

Wie das erste Mal. so erwähnen sie auch dieses Mal die Wüste; sie reden so infolge ihrer schwachen Urteilskraft; stellen aber gerade dadurch das Wunder über jeden Verdacht. Damit nämlich, wie ich schon sagte, ja niemand einwenden könne, sie hätten das Brot aus einem benachbarten Dorfe geholt, so wird der Ort des Wunders ausdrücklich genannt, damit es so beglaubigt würde. Das war der Grund, weshalb er beide Wunder, das erste und dieses, in der Wüste wirkte, weit entfernt von jeder Ortschaft. Von all dem verstanden jedoch die Jünger nichts, daher ihre Rede: „Wo sollen wir in der Wüste soviel Brot hernehmen?“ Sie meinten nämlich, er habe die Frage an sie gerichtet, um ihnen den Auftrag zu geben, sie sollten die Nahrung für die Leute besorgen, wahrlich eine sehr törichte Meinung.

Das erste Mal hatte er zu ihnen gesagt: „Gebet ihr ihnen zu essen“4 , um ihnen nahezulegen, ihn zu bitten. Dieses Mal sagte er nicht: „Gebet ihnen zu essen“, sondern wie? „Ich habe Mitleid mit ihnen, und ich will sie nicht ungespeist fortlassen“; er wollte es ihnen damit noch mehr nahelegen und sie noch mehr anspornen und es durchblicken lassen, sie sollten ihn darum bitten. Denn das bezweckten ja seine Worte: er wollte zeigen, dass er die Leute nicht ungespeist entlassen könne, und zugleich auf seine Macht hinweisen. Die Worte: „Ich will nicht“ deuten das an. S. d756 Die Jünger haben also der großen Zahl, der Örtlichkeit und der Wüste Erwähnung getan.

V.33: „Woher sollen wir denn in der Wüste so viele Brote nehmen“, sagten sie, „dass wir eine so große Schar damit sättigten?“

und weil sie seine Worte auch so nicht verstanden hatten, geht er nun selbst unaufgefordert ans Werk, indem er zu ihnen spricht:

V.34: „Wie viele Brote habt ihr? Sie aber sprachen: Sieben und wenige Fischlein.“

Sie erwidern jetzt nicht mehr wie früher: „Doch was ist dies für so viele?“5 . So gewannen sie, wenn sie auch noch nicht alles erfasst hatten, doch allmählich an Erkenntnis. Denn um sie aufmerksam zu machen, richtet er selbst auch die gleiche Frage wie das erste Mal an sie, um sie auch durch die gleiche Fragestellung an das damalige Wunder zu erinnern. Wenn du einerseits daraus ersiehst, wie unvollkommen sie waren, so sieh doch auch zugleich, wie gelehrig sie waren, und bewundere ihre Wahrheitsliebe, da sie in ihren Berichten ihre eigenen Schwächen, mochten diese auch noch so groß sein, nicht verbergen. Denn es war doch kein gewöhnlicher Fehler, dass sie jenes vor nicht allzu langer Zeit geschehene Wunder so bald wieder vergessen hatten. Deshalb wurden sie auch getadelt.


  1. Mt 14,15 ↩

  2. Mk 8,17-18 ↩

  3. Mt 16,910 ↩

  4. Mt 14,16 ↩

  5. Joh 6,9 ↩

  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Traductions de cette œuvre
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité