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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Admirez, mes frères, l’amour ardent que cet apôtre avait pour son maître.. Ne considérez point que son conseil n’était pas sage, mais voyez combien son zèle pour le Sauveur était brûlant. Car ce n’était point pour lui-même que l’apôtre craignait. C’était uniquement pour son maître. Et il n’en faut point d’autre -preuve que ce qu’il dit à Jésus un instant
avant que celui-ci fût pris et conduit à la mort: « Je donnerai ma vie pour vous, et quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renoncerai jamais » (Marc, XIV, 31.), n‘est-ce pas aussi ce qui fit que, le trouvant au milieu d’un si grand danger et environné de tant de soldats, non-seulement il ne pensa point à fuir, mais qu’il tira même l’épée, et coupa l’oreille à l’un des serviteurs du grand prêtre? On ne peut donc raisonnablement croire qu’il craignît pour lui. Jésus-Christ seul était tout le sujet de sa crainte.
Mais comme il avait dit trop en général: « Nous sommes bien ici », il se corrige en ajoutant aussitôt : « Faisons ici, s’il vous plaît, trois tentes: une pour vous, une pour Moïse, et une pour Elie ». Que dites-vous, saint apôtre? Vous venez de séparer le maître d’avec les serviteurs, et vous les confondez maintenant ensemble. Vous voyez, mes frères, combien les apôtres étaient imparfaits avant la mort du Sauveur. Il est vrai que le Père avait révélé son Fils à saint Pierre, mais saint Pierre n’avait pas cette révélation toujours présente dans l’esprit, et il était encore sujet au trouble, comme on le voit ici dans la surprise de cette vision, et de ce qu’il y entendit. Les autres évangélistes, pour exprimer ce trouble et nous montrer quelle était la confusion de son esprit, disent « qu’il ne savait ce qu’il disait » (Marc, IX, 6), parce. qu’il était saisi de crainte. Et saint Luc, après ces paroles : « Faisons ici trois tentes », ajoute aussitôt : « Qu’il ne savait ce qu’il disait »: Et pour .marquer davantage leur épouvante, il dit qu’ils étaient appesantis par le sommeil, et qu’en se (440) réveillant ils virent la gloire du Sauveur, appelant du nom de « sommeil » le grand étonnement que cette vision leur causa.
Comme les yeux d’ordinaire sont obscurcis par une grande lumière, les apôtres furent comme aveuglés par la gloire de Jésus. Car cette transfiguration ne se fit point durant la nuit, mais en plein jour; et l’éclat extraordinaire d’une lumière si divine les frappa de telle sorte, que la faiblesse de leurs yeux n’en put supporter la force, et fut contrainte de céder. Après que saint Pierre eut dit ces paroles, ni Jésus, ni Moïse, ni Elie ne parlent plus. Seul le Père, autorité plus grande et plus digne de foi, fait sortir sa voix d’une nuée.
« Comme il parlait encore, une nuée lumineuse vint les couvrir; et en même temps il sortit une voix de cette nuée qui fit entendre ces mots: C’est mon Fils bien-aimé dans lequel j’ai mis toute mon affection. Ecoutez-le (5) »; Pourquoi cette voix sort-elle d’une nuée? Parce que c’est de cette manière que Dieu paraît partout. David dit de lui « que la nuée et l’obscurité l’environnent ». (Psal. LXIX, 4.) Et ailleurs: « Qu’il monte sur une nuée; et qu’il est assis sur une nuée légère ». (Ps. CIII, 3.) Et dans les Actes : « Une nuée le reçut et le cacha aux yeux des apôtres ». (Act. 1, 9.) Et ailleurs: « C’était comme le Fils de l’homme venant dans les nuées ». (Dan. VIII, 14.) C’est donc afin que les apôtres croient que cette voix venait de Dieu qu’elle sort d’une nuée. L’Évangile marque qu’elle était claire et « lumineuse ». Quand Dieu voulait étonner les hommes par ses menaces, il leur faisait voir une nuée noire et sombre, comme il fit sur le mont Sinaï : « Moïse », dit l’Ecriture, « entra dans une nuée obscure, et la fumée paraissait de toutes parts comme une fumée épaisse ». (Exod. XXIV,13.) Le Prophète parlant de même des menaces dont Dieu étonnait les hommes, les compare à une « eau obscure et ténébreuse dans les nuées de l’air». (Ps. XVII, 13.) Mais Dieu, qui ne voulait point terrifier ici les apôtres, mais seulement les instruire et les enseigner, paraît sur une nuée claire. Saint Pierre disait : « Faisons trois tentes », et Dieu en fait au contraire paraître une qui n’était point faite par la main des hommes. Ici on n’aperçut rien de ces fumées épaisses et sombres d’autrefois. On ne vit qu’une nuée claire et légère, d’où sortit une voix qui n’avait rien de terrible. Et pour ne point laisser de doute à qui des trois cette voix s’était adressée : « Voici mon Fils bien-aimé »; lorsqu’elle se fit entendre, Moïse et Elie s’étaient déjà retirés, ce qui ne fût pas arrivé, si ce témoignage si glorieux eût été pour quelqu’un de ces deux prophètes. Pourquoi la nuée les enveloppe-t-elle tous et non pas le Christ seul? Parce que si elle n’eût reçu que le Christ seul, on eût pu croire que c’était lui qui aurait fait entendre la voix. Aussi l’évangéliste, insistant sur ce point, affirme expressément que la voix venait de la nuée, c’est-à-dire de Dieu.
Et que dit la voix? « C’est ici mon Fils bien-aimé ». Si Jésus-Christ est le Fils bien-aimé du Père, Pierre, ne craignez plus rien. Vous ne devez plus douter de sa toute-puissance, lors même qu’il sera en croix: ni perdre l’espérance de. sa résurrection. Si votre peu de foi vous a fait trembler jusqu’ici, qu’au moitis la voix du Père vous rassure. Si vous ne doutez point de la toute-puissance du Père, pourquoi doutez~vous de celle d,u Fils? Ne craignez -donc plus les maux auxquels, il va s’exposer volontairement pour noua. Jésus est non seulement le Fils, mais le Fils bien-aimé de son Père. C’est le Père lui-même qui le dit en votre présence: «Voici mon Fils bien-aimé » Puisque le Père aime son Fils, que devez-vous craindre? Personne n’abandonne celui qu’il aime. Quittez donc ces vaines terreurs. Quand vous auriez pour Jésus-Christ un amour encore plus tendre, il ne peut égaler celle que le Père éternel a pour son Fils.
L’Evangile ajoute : « Dans lequel j’ai mis toute mon affection ». Le Père n’aime pas seulement son Fils parce qu’il l’a engendré, mais aussi parce qu’il lui est égal en toutes choses et qu’il veut généralement tout ce que son Père veut. Il trouve donc dans son Fils un double ou plutôt un triple sujet d’amour. Il l’aime parce qu’il est son « Fils » : Il l’aime, parce qu’il est son Fils « bien-aimé»: Il l’aime enfin, parce qu’il « met en lui toute son affection ». C’est-à-dire, qu’il trouve en lui tout son repos, tout son plaisir. Le Père aime son Fils de la sorte, parce qu’il lui est égal en tout, qu’il n’a qu’une même volonté avec lui, et qu’étant Fils, il n’est néanmoins qu’un avec celui qui l’engendre : « Ecoutez-le », dit le Père. Et s’il veut être crucifié, ne vous y opposez pas.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Siehst du daraus, wie innig er Christus liebte? Du darfst jetzt nicht darauf achten, dass die Art und Weise der Bitte ungeschickt war, sondern bloß wie feurig er ist, wie er für Christus glüht. Dass er nämlich nicht aus Besorgnis um sich selbst so redet, kann man aus den Worten entnehmen, die er sprach, als ihm der Herr seinen einstigen Tod und seine Ergreifung voraussagte: "Ich werde mein Leben für dich opfern; und wenn ich auch mit Dir sterben müsste, nimmer werde ich dich verleugnen"1 . Sieh, wie er ferner auch mitten in der Gefahr nicht an sich selber denkt. Obschon eine S. d807 große Schar sie umzingelte, ergriff er keineswegs die Flucht, zog vielmehr sein Schwert und hieb dem Knechte des Hohenpriesters das Ohr ab. Er dachte also nicht an sich, sondern bangte nur für den Meister. Weil aber der Herr mit solcher Bestimmtheit gesprochen hatte, nimmt er sich zusammen und sagt, um nicht wieder getadelt zu werden:
V.4: Wenn Du willst, so wollen wir hier drei Hütten bauen, Dir eine, Moses eine und Elias eine."
Was sagst du da, o Petrus? Hast du Jesus nicht erst kurz vorher weit über seine Diener erhoben? Und nun stellst du ihn wieder auf dieselbe Stufe wie sie? Daraus kannst du ermessen, wie unvollkommen die Jünger vor dem Kreuzestode noch waren. Der Vater hatte ihm zwar eine Offenbarung gegeben, aber Petrus dachte nicht fortwährend an sie; er ließ sich durch die Angst2 , welche einerseits von der eben erwähnten Furcht, und anderseits von dem ungewöhnlichen Schauspiele herrührte, außer Fassung bringen. Die anderen Evangelisten deuten das auch an, indem sie berichten, dass seine Verwirrung eine Folge jener Aufregung gewesen sei. Markus erzählt: "Er wusste nämlich nicht, was er rede; denn sie waren von Furcht befangen"3 . Lukas schreibt nach den Worten: "Lasst uns drei Hütten bauen ... und er wusste nicht, was er sagte"4 . Dann erzählt er, um zu erklären, dass sie, Petrus und die anderen, von großer Furcht ergriffen waren: "Sie waren vom Schlafe beschwert; und indem sie erwachten, sahen sie seine Herrlichkeit"5 . Unter Schlaf meint er hier jene schwere Betäubung, welche infolge des Gesichtes bei ihnen eingetreten war. Durch einen plötzlich einfallenden Glanz werden nämlich die Augen geblendet, und so geschah es auch hier. Da es noch nicht Nacht, sondern hellichter Tag war, so konnte nur der übermäßige Glanz ihre dafür zu schwachen Augen beschweren.
S. d808 Was antwortete nun der Herr? Christus selbst spricht kein Wort, auch Moses und Elias nicht. Der Allerhöchste und Glaubwürdigste, der Vater selbst, lässt seine Stimme aus der Wolke erschallen. Warum aus der Wolke? So zeigt sich Gott immer. "Wolken und Dunkel sind rings um ihn"6 ; "Er sitzt auf einer leichten Wolke"7 "Der Wolken macht zu seinem Wagen"8 :"Eine Wolke nahm ihn hinweg vor ihren Augen"9 "Auf den Wolken kam er wie eines Menschen Sohn"10 . Aus der Wolke erschallt also die Stimme, damit alle glaubten, dass sie von Gott kommt. Die Wolke war licht.
V 5: "Während er noch redete, sieh da überschattete sie eine leuchtende Wolke, und siehe, eine Stimme ertönte aus der Wolke und sagte: Dieser ist mein geliebter Sohn, an welchem ich mein Wohlgefallen habe, ihn höret."
Eine finstere Wolke lässt Gott erscheinen, was er als eine Drohung ausspricht, wie z.B. auf dem Sinai: "Moses trat nun in die Wolke", heißt es, "und in das Dunkel, und wie Dampf stieg der Rauch auf"11 , und der Prophet spricht, wo er von Gottes Drohung redet: Finsteres Wasser im Gewölke der Luft"12 . Hier wollte jedoch Gott nicht Schrecken verbreiten, sondern belehren; darum ist die Wolke licht.
Petrus hatte gesagt lasset uns drei Hütten bauen." Er aber zeigt ihnen dafür das Zelt, das nicht von Menschenhand gemacht ist. Deshalb ist hier ein unaussprechliches Licht und die Stimme, während dort Rauch und Qualm erscheinen. Ferner sollte es klar sein, dass nicht von irgendeinem der drei Männer, sondern von Christus allein die Rede war, darum traten jene zwei zur Seite, als die Stimme erscholl. Hätten die Worte einfach irgendeinem von ihnen gegolten, so hätten sich S. d809 die beiden anderen nicht entfernt, um Christus allein zu lassen. Weshalb umhüllte nun aber die Wolke alle drei zugleich und nicht Christum allein? Weil man sonst hätte meinen können, dass er es sei, der da spricht. Darin liegt auch der Grund, weshalb der Evangelist gerade diesen Umstand besonders betont und sagt, dass die Stimme aus der Wolke kam, d.h. von Gott. Was sagt nun die Stimme? "Dieser ist mein geliebter Sohn." Wenn er also geliebt ist, so kannst du außer Furcht sein, o Petrus. Längst schon hättest du übrigens seine Macht kennen und von seiner Auferstehung überzeugt sein sollen. Da du aber im unklaren bist, so fasse wenigstens jetzt nach den Worten des Vaters Mut. Wenn nämlich Gott wirklich die Macht besitzt, wie es ja auch tatsächlich der Fall ist, so ist es doch offenbar, dass auch der Sohn sie in gleicher Weise besitzt. Fürchte also die Gefahren nicht. Hast du das aber noch nicht begriffen, so denke wenigstens daran, dass er der Sohn ist und geliebt wird. Denn es heißt: "Dieser ist mein geliebter Sohn." Wenn er aber geliebt wird, so hast du keine Ursache zu bangen, denn niemand gibt den preis, den er liebt. Sei also unverzagt, denn, wenn du ihn auch tausendmal liebst, so wie der Vater liebst du ihn doch nicht.
"An dem ich mein Wohlgefallen habe." Nicht bloß, weil er ihn gezeugt hat, liebt ihn der Vater, sondern auch, weil er ihm in allen Stücken gleicht und derselben Gesinnung ist. Sonach ist der Grund zur Liebe zwei, ja dreifach: nämlich weil er der Sohn ist, weil er der geliebte ist, weil der Vater an ihm sein Wohlgefallen hat. Was heißt aber das: "An dem ich mein Wohlgefallen habe"? Das will besagen, In dem ich meine Ruhe, in dem ich meine Lust finde deshalb, weil er in jeder Beziehung bis ins Kleinste ihm gleich ist, in ihm und dem Vater nur ein Wille ist, weil er in allem eins ist mit dem Erzeuger und doch dabei der Sohn bleibt. "Ihm höret." Auch wenn er gekreuzigt werden will, sollst du nicht dagegen sein.
V.6: "Und als die Jünger dies gehört hatten, fielen sie auf ihr Angesicht und fürchteten sich sehr.
V.7: Und Jesus trat hinzu, berührte sie und sprach:
V.8: Stehet auf und fürchtet euch nicht. Als sie aber ihre Augen erhoben, sahen sie niemand außer Jesum allein."