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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Par quel moyen, mes frères, réprimerons- nous la vanité de ces deux sortes de gens? Il faut que nous disions à ceux qui s’élèvent de la grandeur de leurs aïeux, que souvent si, sans trop approfondir leur généalogie, ils passaient seulement au delà de leur grand-père, ils trouveraient peut-être que ceux qui l’auraient précédé étaient des personnes de basse condition, des cuisiniers, des meuniers, des cabaretiers. Il faut au contraire que nous disions aux autres qui s’élèvent au-dessus de leurs pères, que s’ils examinaient leur race qui paraît déchues et que s’ils remontaient jusqu’à la troisième ou à la quatrième génération, ils y trouveraient des personnes qui leur sont préférables en toutes manières. Il est aisé de prouver par l’Ecriture combien ce que je dis a été ordinaire dans les familles. Salomon était fils de David, un roi très-illustre comme tout le monde le sait, mais qui était né d’un père fort inconnu. Il avait aussi un grand-père maternel si peu considéré dans le monde, qu’il ne pouvait pas donner sa fille en mariage à un des derniers soldats; mais si l’on remontait plus haut, on trouverait peut-être que ces aïeux si peu considérables, descendaient eux-mêmes d’une très-noble famille. On peut dire la même chose de Saül et de beaucoup d’autres.

Ne nous élevons donc jamais, mes frères, pour des sujets qui le méritent si peu.. Qu’est-ce donc en réalité que la noblesse? rien, rien, qu’un mot vide de chose. Vous comprendrez combien ce que nous vous disons est véritable, lorsque le dernier jour arrivera, où chaque chose paraîtra à nu, et selon ce qu’elle est aux veux de Dieu. Je souhaiterais, mes frères, de prévenir par mes raisons, ce que ce jour nous découvrira trop tard, et je voudrais de tout mon coeur vous, persuader aujourd’hui que ce que vous appeler noblesse n’est qu’un vain fantôme. Car sans m’arrêter aux autres raisons, représentez-vous seulement, lorsqu’il arrive une guerre, ou une famine, ou une peste, ou quelque autre affliction publique, combien tous ces titres de noblesse disparaissent, combien le pauvre et lé riche, le noble, et le roturier, le souverain et le sujet, sont alors confondus ensemble. Enfin la maladie et la mort les égalent tous, et ces différentes classes souffrent alors les mêmes maux. On peut dire même que les grands sont plus tourmentés que les autres. Comme ils sont moins accoutumés à (459) ces événements fâcheux, et qu’ils y pensent moins durant la vie, ils en sont beaucoup plus surpris à la mort.

Ne voit-on pas aussi que la crainte déchire davantage ceux qui sont riches que les pauvres? Ne craignent-ils pas leurs souverains, et n’appréhendent-ils pas encore le peuple, plus même qu’ils ne font les rois ? Car on a vu souvent les maisons des riches renversées, tantôt par la fureur d’une populace mutinée, et tantôt par la colère d’un souverain irrité: le pauvre est à couvert également de ces deux fléaux. Ne me parlez donc plus de cette noblesse, et si vous me voulez prouver que vous êtes noble, faites-moi voir que vous êtes libre. J’entends cette liberté chrétienne et héroïque que le bien heureux Précurseur alliait avec une extrême pauvreté, et qui lui faisait dire hardiment à Hérode : « Il ne vous est pas permis d’avoir la femme de votre frère Philippe ». (Matth. III.) Cette liberté, dis-je, que possédait le prophète Elie, à qui le saint dont nous parions était si semblable, et qui disait si généreusement au roi Achab : « Ce n’est pas moi qui trouble Israël, mais vous et la maison de votre père». (III Rois, XVIII, 18.) Enfin, cette liberté dont ont usé tous les prophètes, et ensuite tous les apôtres.

Les âmes timides des riches et des avares sont bien éloignées de cette fermeté. Ceux-là tremblent toujours, et sont aussi saisis de peur que des enfants environnés de maîtres fâcheux et sévères, ils n’osent pas même élever leur pensée, ni leurs yeux pour entreprendre quelque action de vertu. L’amour des richesses, de la gloire et des autres passions, les tient dans une servitude honteuse, et l’es rend également lâches et flatteurs. Rien n’ôte tant à l’âme sa liberté et sa générosité naturelle, que l’embarras des choses du monde, et l’amour de ce qui y paraît de plus éclatant. Ceux qui sont possédés de ces passions, ne sont pas seulement assujétis à un ou deux maîtres, mais ils sont les esclaves d’une infinité de tyrans.

Pour en juger, mes frères, il ne faut que voir un d’entre les favoris du souverain, qui ait des richesses infinies, une puissance absolue, une noblesse éclatante, et qui s’attire par tant de qualités les yeux et l’admiration de tout le monde. Croyez-vous qu’il nous soit impossible de vous montrer qu’un homme en cet état, soit le dernier des esclaves? Pour le faire avec plus d’ordre, comparons-le, non simplement avec un serviteur, mais avec l’esclave de quelque autre serviteur. Cela arrive tous les jours dans les maisons des grands, ils ont leurs officiers, et ces officiers ont d’autres personnes sous eux. Ce sont ces derniers que je considère. Je regarde un homme dans cet état le plus rabaissé de tous. Il a au moins cet avantage, qu’il n’a qu’un maître, et il lui est fort indifférent, si ce maître est libre ou s’il ne l’est pas. Il n’a que lui à contenter, et c’est le seul à qui il doive tâcher de plaire. Et s’il peut être assez heureux pour gagner son amitié, il est comme assuré de passer toute sa vie dans le plus grand repos du monde.

Ce favori, au contraire, dont vous admirez le bonheur, n’est pas assujéti seulement à un ou deux maîtres. Il en a une infinité, et qui sont tous très-pénibles et très-fâcheux. Son prince est celui de tous qui l’inquiète le plus. Car, qui ne sait quelle différence il y a entre servir un maître particulier, ou servir un souverain qui écoute toutes sortes de personnes, et qui se déclare l’ami, tantôt d’un de ses sujets, et tantôt de l’autre. C’est pourquoi, bien que ce favori ne se sente coupable de rien, il ne laisse pas de craindre tout. Il a tout le monde pour suspect, ses égaux et ses inférieurs, ses amis et ses ennemis.

Vous me direz, peut-être, que l’esclave de cet autre serviteur tremble aussi devant son maître. Cela peut être, mais je vous ai déjà dit qu’il y a bien de la différence entre craindre un seul homme, ou en craindre un si grand nombre. Au contraire, si l’on examine les choses selon la vérité, on trouvera que ce dernier ne craint personne, parce que personne ne lui porte envie. Personne ne fait des intrigues et des cabales pour le chasser de sa place, et pour 1’occuper. Ce favori, dont nous parlons, est en butte à tout le monde, et tous ne s’appliquent qu’à le mettre mal auprès du prince. Ces appréhensions le forcent, malgré lui-même, à se rendre complaisant envers toutes sortes de gens. Il est contraint de ménager fous les esprits, de caresser et de flatter les grands et les petits, ses égaux et ses inférieurs. Je dis flatter, et non pas aimer. Car l’ambitieux n’aime personne, et le désir de la gloire, dont il est brûlé, ne peut subsister avec une amitié véritable. Deux hommes possédés de cette passion, ressemblent à ces artisans qui gagnent leur vie du’ même art. Tout le monde sait qu’ils ne peuvent être unis, ni (460) avoir entre eux un amour sincère. Il en est de même de ceux qui sont dans les mêmes honneurs et les mêmes ambitions. Comme ils désirent tous la même chose, il est impossible qu’ils s’entr’aiment, et qu’il n’y ait continuellement de la jalousie entre eux.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Das ist eben der Lauf der Menschengeschichte. Ich will es euch aus der Hl. Schrift zeigen. Salomon war der Sohn eines Königs, und zwar eines berühmten Königs; aber sein Großvater gehörte zu den niedrigen und unbekannten Leuten; ebenso der Großvater mütterlicherseits, denn sonst hätte er seine Tochter nicht an einen einfachen Soldaten verheiratet1 . Geht man aber von diesen schlichten Leuten weiter zurück, so findet man wieder ein glänzendes und vornehmes Geschlecht. Ebenso war es mit Saul, und bei vielen anderen könnte man dasselbe finden. Lassen wir uns daher aus solchen Gründen nicht zu hochfahrenden Gedanken verleiten. S. d843 Sage mir doch, was ist denn eigentlich das Geschlecht? Nichts als ein leerer Name. Das wird man am jüngsten Tage erfahren. Da wir aber den jüngsten Tag noch nicht haben, so möchte ich euch aus den Tatsachen der Gegenwart überzeugen, dass man keine Ursache hat, aus seiner Abstammung irgendeinen Vorzug abzuleiten. Es mag nur ein Krieg, eine Hungersnot oder etwas Ähnliches ausbrechen, und alle Einbildung wegen der Abstammung wird zuschanden; bei einer Krankheit, einer Seuche gibt es keinen Unterschied zwischen reich und arm, berühmt und unberühmt, hoch und nieder; ebensowenig macht der Tod einen Unterschied oder die übrigen Schicksalsfälle; alle Menschen werden von ihnen in gleicher Weise betroffen, und, es mag befremdlich klingen, die Reichen noch mehr. Je weniger sie sich nämlich dessen versehen, desto eher erliegen sie darunter. Zudem ist die Furcht bei den Reichen größer. Sie zittern am meisten vor den Machthabern, und nicht weniger vor deren Untertanen, ja vor ihnen noch mehr; denn gar manches angesehene Haus ist durch die Wut des Volkes oder durch die Drohung der Fürsten vernichtet worden. Ein Armer ist gegen alle diese Stürme gesichert. Rede daher nicht von einem solchen Adel; willst du mir beweisen, dass du adelig bist, so zeige mir, dass du einen solchen Adel des Geistes besitzest, wie ihn jener heilige Mann trotz seiner Armut besaß, der zu Herodes sprach: „Es ist dir nicht erlaubt, die Frau deines Bruders zu haben“2 ; wie ihn jener an den Tag legte, der schon lange vor Johannes mit solchem Freimut auftrat und einst wieder auftreten wird, jener nämlich, der zu Achab sprach: „Nicht ich bringe Israel Verderben, sondern du und das Haus deines Vaters“3 ; einen Adel, wie ihn die Propheten, wie ihn alle Apostel besaßen.

So sind die Seelen der Sklaven des Reichtums freilich nicht beschaffen, sondern eher so, als ob sie unter der Peitsche von tausend Zuchtmeistern und Henkern ständen, sie wagen nicht einmal die Augen aufzuschlagen S. d844 und beherzt für die Tugend einzutreten. Denn die Begierde nach Besitz, nach Ehre und anderen Dingen macht sie feige, knechtisch und schmeichlerisch. Durch nichts wird eben die Freiheit so sehr eingedämpft, als wenn man sich an die irischen Geschäfte hingibt und sich in Dinge mischt, die Ruhm einzutragen scheinen. Ein solcher Mensch hat nicht bloß einen oder zwei oder drei Gebieter über sich, sondern unzählige. Wollt ihr sie kennen lernen, so lasset uns einen vornehmen Höfling betrachten, der großen Reichtum, gewaltigen Einfluss, ein berühmtes Vaterland, angesehene Ahnen besitzt und aller Augen auf sich lenkt. Wir werden nun sehen, ob er nicht der elendeste Knecht ist, und wollen ihn hierbei einen Sklaven, aber nicht den ersten besten, sondern den Sklaven eines Sklaven gegenüberstellen; denn mancher Sklave hält sich wieder Sklaven. Dieser Knecht eines anderen Knechtes hat nur einen Gebieter. Es liegt gar nichts daran, dass derselbe auch nicht frei ist, er hat eben doch nur einen und braucht nur auf dessen Wünsche zu sehen. Wenn auch der Herr seines Gebieters über ihn Gewalt zu haben scheint, er untersteht doch nur einem einzigen; genießt er seine Zufriedenheit, so ist sein Leben ein ruhiges.

Unser Höfling dagegen hat nicht nur einen oder zwei Herren, sondern viele und dazu recht schlimme. Zuerst muss er seine Augen auf den König richten. Es ist aber nicht gleich, ob man einen einfachen Mann oder den König zum Herrn hat; vor letzteren wird gar vieles gebracht, bald leiht er diesen, bald jenen sein Ohr. Ohne sich einer Schuld bewusst zu sein, hat ein solcher doch gegen alle das Gefühl des Argwohnes, gegen seine Mitfeldherrn und die, die unter ihm stehen, gegen seine Freunde und Feinde. Du wendest ein: Auch der andere fürchtet seinen Herrn. Ich frage dagegen: Ist es wohl einerlei, ob man einen oder viele zu fürchten hat? Ja, genau betrachtet, braucht jener Sklave nicht einmal einen zu fürchten. Warum? Aus welchem Grunde? Nun, weil ihn niemand aus seiner Stellung als Sklave zu verdrängen sucht, um seinen Platz einzunehmen, und somit hat er keinen, der gegen ihn Ränke schmiedet. Die Höflinge aber haben nur ein Bestreben, S. d845 den, der beim Herrscher in Ansehen und Gunst steht, in seiner Stellung zu erschüttern. Daher sieht sich dieser genötigt, allen schön zu tun, den Höheren, den Gleichgestellten, den Freunden. Wo Eifersucht und Ehrgeiz herrschen, ist übrigens gar kein Raum für wahre Freundschaft. Wie nämlich die Handwerker desselben Berufszweiges einander nicht vollkommen und aufrichtig Freund sein können, so auch diejenigen nicht, welche in denselben Würden stehen und in weltlichen Dingen dieselben Ziele verfolgen. Daraus erklärt sich der so häufige gegenseitige Kampf. Siehst du also, was das für ein Schwarm von Herren, von recht schlimmen Herren ist? Willst du auch einen anderen, noch schlimmeren sehen? Es sind alle jene, die unter ihm stehen; sie trachten, vor ihn zu kommen, und die vor ihm sind, sie suchen es zu hindern, dass er an ihre Seite komme oder sie überhole.


  1. 2 Kön 11 ↩

  2. Mk 6,18 ↩

  3. 3 Kön 18,18 ↩

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