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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

5.

Vous me direz peut-être que tout ce que je dis est véritable, mais que néanmoins il est difficile de considérer un homme qui n’a rien que de vil et de méprisable. C’est pour cela même que vous devez faire de plus grands efforts pour tâcher de le sauver. Le divin Pasteur quitte quatre-vingt-dix-neuf brebis pour, en aller chercher une seule qui s’est égarée, sans que le-soin de tant d’autres puisse lui faire négliger la perte de celle-ci. Saint Luc marque de plus qu’il rapporte cette brebis sur ses épaules, et qu’il y a une plus grande joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit et fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes. Le bon Pasteur ne pouvait pas mieux marquer le soin prodigieux qu’il a de cette brebis égarée que par l’abandon qu’il fait des autres, et par la joie qu’il éprouve après l’avoir retrouvée.

Ne négligeons donc jamais les petits et ceux qui nous paraissent méprisables, puisque c’est là proprement ce que nous a voulu apprendre Jésus-Christ, par ces instructions saintes que nous avons rapportées. Jésus-Christ réprime l’orgueil des esprits altiers en les menaçant de leur fermer l’entrée du royaume des cieux; s’ils ne deviennent comme de petits enfants, et en leur disant qu’il vaudrait mieux pour eux être jetés au fond de la mer, avec une meule de moulin attachée au cou. Et certes, c’est justement qu’il traitera ainsi les superbes, puisqu’il n’y a point de vice qui détruise tant la charité que l’orgueil.

En disant encore « qu’il est nécessaire qu’il arrive des scandales », il nous rend attentifs sur nous-mêmes; et en disant: « Malheur à celui par qui viendra le scandale », il nous avertit tous de prendre garde à ne point tomber dans ce malheur par notre faute et par le déréglement de notre conduite. Et il nous apprend à surmonter tous les obstacles de notre salut, en nous recommandant de retrancher de nous les personnes scandaleuses. Il nous défend aussi de mépriser les petits, non pas faiblement, mais avec une grande instance, en nous disant: « Prenez bien garde de ne point mépriser un de ces petits, parce que leurs anges voient toujours la face de mon Père qui est dans les cieux ». C’est pour eux, dit-il, que je suis venu, et la volonté de mon Père est qu’ils soient sauvés. Vous voyez par combien de considérations Jésus-Christ nous porte à avoir soin des faibles. Combien il craint qu’ils ne se perdent, de combien de supplices il menace ceux qui (469) les tromperont; combien de dons il promet à ceux qui auront soin d’eux; et combien il nous y engage par son exemple et par celui de son Père.

Imitons ce grand modèle, mes frères, et ne refusons jamais rien de ce qui regarde le service et le bien de ces petits. Que rien ne nous paraisse ou trop. bas ou trop difficile, lorsqu’il s’agit de les assister. Quand celui que nous servirions, serait vil et méprisable; quand ce qu’il désirerait de nous serait pénible; quand il faudrait monter sur les plus hautes montagnes; que tout nous paraisse léger, lorsqu’il s’agit du salut de notre frère. Son âme a été si précieuse aux yeux de Dieu, que, pour la sauver, il n’a pas épargné son Fils unique. C’est pourquoi je vous conjure qu’à l’avenir, lorsque vous sortez de chez vous le matin, vous n’ayez que ce but et que ce désir durant tout le jour, de trouver l’occasion de tirer votre frère de quelque péril. Je ne parle pas seulement des périls du corps qui sont visibles à tous les yeu. J’ai peine, même à les appeler périls; je parle d’autres périls bien plus dangereux, où les tentations du démon engagent les âmes. Si les marchands traversent les terres et les mers pour s’enrichir de plus en plus, si les artisans se tuent pour ajouter quelque chose au peu de bien qu’ils ont; comment pouvons-nous être si lâches que de nous contenter de nous sauver seuls, puisque nous hasardons notre propre salut, si nous n’avons point soin de celui des autres? Ainsi, dans un combat celui qui ne pense qu’à se sauver en fuyant, se perd lui-même avant de perdre les siens; mais celui qui combat hardiment pour tirer ses compagnons du péril, se sauve lui-même en les sauvant.

Puis donc que cette vie est une guerre continuelle, et que nous sommes toujours en présence des ennemis, combattons comme notre roi et notre chef nous le commande. Ne craignons ni le travail, ni les blessures, ni la mort. Conspirons tous à nous défendre et à nous sauver tous ensemble; et que notre magnanimité anime les plus hardis, et donne du coeur aux plus lâches. Car plusieurs d’entre nos frères ont reçu des plaies mortelles dans ce combat; ils sont couverts de leur propre sang, et il n’y a personne qui se mette en peine de les guérir. Ni les laïques, ni les prêtres, ni les prélats, ni les amis, ni les frères ne sont touchés de ces maux. Chacun ne pense qu’à ce qui le touche, et il se nuit en cela même qu’il ne pense qu’à lui seul. Rien ne nous donne tant de confiance auprès de Dieu, rien ne nous rend plus agréables à ses yeux, que de ne point chercher nos intérêts propres. D’où vient, pensez-vous, que nous sommes si faibles, et que nous succombons si aisément sous les efforts des hommes ou des démons; sinon de ce que nous ne sommes attachés qu’à nous-mêmes, et que nous ne travaillons point à nous défendre et à nous secourir les uns les autres? Nous n’aimons jamais de cet amour qui naît de Dieu et qui tend à Dieu, mais nous cherchons des sujets d’aimer les hommes ou dans la liaison du sang, ou dans l’amitié humaine, ou dans les rapports de voisinage, sans être conduits par cette charité divine, qui devrait être toute la source et le principe de notre amour. De là vient que c’est d’ordinaire le hasard ou notre fantaisie et non pas la religion et la piété qui sont la règle de nos amitiés, et que nous préférons souvent dans ce choix les Juifs et les païens même à ceux qui sont comme nous les enfants de l’Eglise.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

5.

Wenn also Gott sich so sehr freut über den Kleinen, der wiedergefunden wurde, wie könntest du diejenigen geringschätzen, für welche Gott so besorgt ist? Ja, man sollte sogar das Leben hingeben für einen von diesen Kleinen. Aber, sagst du, er ist schwach und unbedeutend. Dann muss man um so mehr alles tun, um ihn zu retten. Er selbst hat ja auch die neunundneunzig Schafe stehen lassen, um dem einen nachzugehen, und dass so viele in Sicherheit waren, vermochte ihn über den Verlust des einen nicht zu beruhigen. Lukas erzählt, dass er es sogar auf seinen Schultern trug, und sagt: "Über einen einzigen bußfertigen Sünder wird mehr Freude herrschen, als über neunundneunzig Gerechte"1 . Indem er die geretteten verlässt und sich über das eine gefundene mehr freute2 , gibt er zu erkennen, wie sehr er um dasselbe besorgt war. Vernachlässigen wir also nicht solche Seelen. Denn um ihretwillen hat er alle diese Worte geredet. Um nämlich die Aufgeblasenheit der Hochmütigen niederzudrücken, sprach er die Drohung aus, dass niemand in das Himmelreich eingehen kann, der nicht wie ein Kind wird, und führte noch dazu das Gleichnis vom Mühlsteine an. Nichts läuft aber so sehr der Liebe zuwider wie Hochmut. Durch die Worte ferner: "Es ist notwendig, dass Ärgernisse kommen", ermuntert er zur Wachsamkeit und spornt durch den folgenden Satz: "Wehe S. d862 dem Menschen, durch welchen Ärgernis kommt" einen jeden an, darauf zu sehen, dass sie nicht durch ihn kommen. Durch das Gebot, mit denen, die zum Ärgernis gereichen, jeden Verkehr abzubrechen, gab er ein leichtes Mittel an, sich zu retten. Endlich gibt er den Befehl, die Kleinen nicht zu verachten, und zwar befiehlt er dies mit besonderem Nachdruck3 , und sucht schließlich alle, deren Pflicht es ist, sich ihrer anzunehmen, zu großem Eifer anzutreiben, indem er hinzusetzte: "Ihre Engel schauen das Angesicht meines Vaters", und: "Dazu bin ich gekommen", und: "Mein Vater will es."

Siehst du also, mit was für Schutzwehren der Herr die "Kleinen" und Verlorenen umgibt, was für Sorge er ihnen angedeihen lässt, indem er jenen, die ihnen nachstellen, unerträgliche Strafe androht, und denen großen Lohn verheißt, die sich ihrer annehmen und für sie sorgen, und überdies sich und seinen Vater ihnen als Vorbild hinstellt? Ihn wollen also auch wir nachahmen, wollen uns nicht weigern, unserer Brüder uns anzunehmen, mag es auch niedrig und lästig erscheinen; allen Diensten vielmehr soll man sich willig für die Rettung des Bruders unterziehen, mag derselbe auch gering sein und niedrig stehen, mag der Dienst lästig fallen, ja müsste man selbst über Berge und Abgründe schreiten. Gott hat nicht einmal seines eigenen Sohnes geschont, so sehr liegen ihm die Seelen am Herzen. Deshalb bitte ich euch inständig: Wenn wir früh am Morgen zum Hause hinaustreten, sollen wir einzig diesen Zweck verfolgen und dieses Ziel im Auge haben, den Gefährdeten beizustehen. Damit meine ich jedoch nicht so sehr die Gefahren, die man leicht wahrnimmt, das sind eigentlich keine Gefahren, sondern die Gefahren, welche der Seele vom Teufel bereitet werden. Befährt doch auch der Kaufmann das Meer, um sein Vermögen zu vergrößern, und der Handwerker tut alles mögliche, um seinen Besitz zu mehren. Darum sollen auch wir uns nicht darauf beschränken, unser eigenes Heil zu wirken, wir würden es damit nur in Frage stellen. Auch im Kriege und in der Schlacht würde ja ein Soldat, der nur darauf S. d863 bedacht wäre, sich selbst durch die Flucht zu retten, sich und die anderen ins Verderben reißen, während der Tapfere auch für die anderen kämpft, mit den anderen auch sich selbst rettet.

Nun ist auch unser Leben ein Krieg, und zwar der allerwütendste, ist ein Kampf, eine Schlacht. Darum sollen wir dem Befehle unseres Königs entsprechend in die Schlachtreihe treten, gefasst auf Wunden, Blutvergießen und Tod, sollen auf die Rettung aller sehen, die Standhaften bestärken und die Gefallenen aufrichten. Viele unserer Brüder sind in diesem Kampf gefallen, mit Wunden bedeckt, vom Blut überströmt, und niemand nimmt sich ihrer an, kein Laie, kein Priester, noch sonst jemand, weder ein Gefährte noch ein Freund, noch ein Bruder; ein jeder von uns denkt nur an sich. Damit benachteiligt man sich aber nur selbst. Unsere größte Sicherheit und unsere Stärke liegt darin, dass wir nicht auf unseren eigenen Vorteil bedacht sind. Eben darum sind wir den Menschen und dem Teufel gegenüber so schwach und leicht zu überwinden, weil wir gerade das Gegenteil davon tun, weil wir nicht untereinander Waffenbrüder sind, weil wir nicht das Siegel der göttlichen Liebe tragen, weil wir unsere gegenseitigen Beziehungen auf andere Gründe aufbauen: auf die Verwandtschaft, auf den Verkehr, auf den Umgang, auf die Nachbarschaft. Jedes andere Motiv vermag uns viel mehr zu gegenseitiger Liebe zu bewegen, als die Gottesfurcht. Und doch sollte nur sie allein die Bande der Freundschaft knüpfen. Nun geschieht aber das reine Gegenteil davon; ja es kommt vor, dass wir eher mit Juden und Heiden Freundschaft schließen, als mit den Kindern der Kirche.


  1. Lk 15,7 ↩

  2. als über die anderen ↩

  3. "Sehet zu", spricht er, "dass ihr keines von diesen Kleinen verachtet" ↩

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