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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
Je vous dis ceci, mes frères, non pour vous causer une stérile admiration, mais afin que vous imitiez cette constance, cette fermeté, et cette justice, afin que nul ne désespère de lui-même, quelque lâche qu’il ait été jusqu’ici, et qu’après la grâce de Dieu, personne ne mette sa confiance que dans la sainteté de sa vie. S’il n’a servi de rien aux. apôtres d’être unis à Jésus-Christ par des liens de patrie, de maison et de parenté, jusqu’à ce qu’ils se soient rendus recommandables par leur vertu; comment serons-nous excusables, nous autres, de nous vanter d’avoir des frères et des proches vertueux sans nous mettre en peine de les imiter?
C’est cette même vérité que David insinue lorsqu’il dit: « Le frère ne délivre point, c’est l’homme qui délivrera. » (Ps. XLVIII, 8.) Quand Moïse, Samuel ou Jérémie, prieraient pour leurs parents, ils ne seraient point exaucés. Voyez ce que Dieu dit à Jérémie: « Ne me priez plus pour ce peuple, car je ne vous écouterai point. » (Jérém. II, 14.) Ne vous en étonnez pas, saint prophète, Moïse ou Samuel prieraient pour des pécheurs obstinés, que le Seigneur ne les exaucerait pas, il le déclare lui-même. Les supplications d’Ezéchiel n’obtiendront pas davantage, il lui sera répondu comme à vous : « Quand Noé, Job et Daniel se présenteraient devant moi, ils ne sauveront pas leurs fils et leurs filles. » (Ezéch. .XIV, 14.) Quand le patriarche Abraham prierait pour ceux qui demeurent volontairement dans le vice, et qui rendent leurs maladies incurables, Dieu détournerait sa face, et n’écouterait point ses prières. Quand Samuel ferait la même chose, Dieu lui dirait aussitôt : « Ne pleurez point Saül.» (I Rois, XVI, 1.) Quand quelqu’un prierait à contre-temps pour sa propre soeur, Dieu lui dirait comme Moïse: « Si son père lui avait craché au visage, n’aurait-elle pas dû être couverte de confusion? » (Nomb. XII, 14.)
Ne nous appuyons donc point lâchement sur (42) le mérite des autres. Il est vrai que les prières des saints ont beaucoup de force, mais c’est lorsque nous y joignons notre pénitence, et que nous changeons de vie. Sans cela Moïse lui-même, qui avait délivré son frère, et six cent mille hommes de la colère de Dieu, n’a pas le pouvoir de délivrer sa soeur, quoique son péché fût beaucoup moindre. Elle n’avait murmuré que contre Moïse son frère, mais le crime des autres était une impiété contre Dieu même. Je vous laisse à examiner la conduite de Dieu en cette rencontre, et je passe à d’autres choses plus difficiles. Car pourquoi parler de la soeur, puisque Moïse lui-même, ce grand conducteur du peuple de Dieu, n’a pu obtenir ce qu’il désirait, et qu’après mille travaux et mille peines, après un gouvernement de quarante ans, Dieu lui refuse d’entrer dans cette terre si souvent promise?
Quelle est donc la raison de cette conduite? C’est parce que cette grâce, qu’on eût faite à Moïse, n’eût pas été avantageuse pour tout le peuple, et qu’elle eût pu être une occasion de chute et de ruine à un grand nombre de Juifs. Car si après avoir été seulement délivrés de la servitude de l’Egypte, ils quittaient Dieu pour ne s’attacher qu’à Moïse, qu’ils regardaient comme l’unique auteur de toutes ces grâces, s’il les eût encore introduits dans cette terre promise, à quelle impiété ne se fussent-ils point emportés? C’est pour ce sujet que Dieu leur a même voulu cacher son sépulcre.
Samuel aussi a souvent sauvé tout le peuple juif, mais il n’a pu sauver Saül de la colère de Dieu. Jérémie ne put rien pour le peuple juif, quoiqu’il soit marqué qu’il en sauva d’autres. Daniel put bien délivrer de la mort les sages de Babylone, mais il ne put délivrer les Juifs de la servitude. Ce prophète alors délivra les uns, et ne put délivrer les autres; mais nous voyons dans l’Evangile qu’un même homme qui avait pu se délivrer en un temps, ne put plus se délivrer en un autre; celui qui devait les dix mille talents, obtint d’abord la remise de la dette, et ne la put obtenir ensuite. Un autre, au contraire, s’étant perdu d’abord, se sauva depuis, comme cet enfant prodigue, qui, après avoir dissipé le bien de son père, revint à lui et obtint le pardon de sa faute.
Si donc nous sommes lâches et paresseux, les autres ne nous pourront secourir: mais si nous veillons sur nous, nous nous secourrons nous-mêmes, et beaucoup mieux que les autres ne le pourraient faire. Dieu aime bien mieux accorder sa grâce aux prières que nous lui en faisons nous-mêmes, qu’à celles que lui font les autres pour nous, parce que l’application même avec laquelle nous nous mettons en peine de détourner sa colère, fait que nous approchons de lui avec plus de confiance, et que nous réglons notre vie avec plus de soin. C’est ainsi qu’il fit autrefois miséricorde à la Chananéenne, qu’il guérit Madeleine, et qu’il fit passer ce saint larron de la croix dans le paradis, sans aucun médiateur qui priât pour eux.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Das sagen wir aber nicht, damit ihr es bloß hört, sondern damit ihr diese Mannhaftigkeit, diesen Freimut und diese allseitige Rechtschaffenheit nachahmet; damit keiner an sich selbst verzweifle, wenn er auch bisher in Gleichgültigkeit dahingelebt hätte; damit er nach dem Erbarmen Gottes auf nichts anderes mehr vertraue, als auf seine persönliche Tugend. Wenn diesen1 eine außerordentliche Verwandtschaft, aus der gleichen Familie und der gleichen Heimat wie Christus, nichts genützt hat, bevor sie nicht persönliche Tugendhaftigkeit aufweisen konnten, wie können dann wir auf Nachsicht rechnen, wenn wir nur die Heiligkeit unserer Brüder aufweisen können, ohne aber selbst zu sein, wie sich's gehört, ohne selbst tugendhaft zu leben? Gerade darauf hat der Prophet hingewiesen, wenn er sagte: „Nicht der Bruder wird loskaufen, sondern der Mensch“2 , und wäre dein Bruder auch Moses, Daniel oder Jeremias. Höre nur, was Gott zu diesem letzteren spricht: „Bitte nicht für dieses Volk, denn ich werde dich nicht erhören“3 . Was wunderst du dich also, so sagt der Herr, wenn ich dich nicht erhöre? Ja wäre Moses selbst zugegen mit Samuel, ich würde ihre Fürbitte für dieses Volk nicht annehmen. Und stünde selbst ein Ezechiel für sie ein, er müsste4 hören: „Wenn auch Noe, Job und Daniel vor mich träten, ihre Söhne und Töchter werden sie nicht retten“5 . Ja, käme selbst der Patriarch Abraham und bäte für diese Unheilbaren und Unbußfertigen, Gott ließe ihn stehen und entfernte sich, um seine Bitte für sie nicht zu hören. Und nochmals, wenn S. 93Samuel dies täte, er würde ihm sagen: „Hab kein Erbarmen mit Saul“6 . Ja selbst wer für seine Schwester bäte, ohne dass es Gott gefällt, bekäme zu hören, was Moses hörte: „Wenn ihr eigener Vater ihr ins Angesicht gespieen hätte“7 .
Schauen wir also nicht hilfelechzend auf andere. Die Gebete der Heiligen haben gewaltige Macht, aber auch nur, wenn wir Reue besitzen und uns bessern. Selbst Moses konnte zwar seinen eigenen Bruder und sechhunderttausend Menschen vor dem Zorne Gottes retten, seiner eigenen Schwester vermochte er nicht zu helfen; und doch war ihre Sünde nicht die gleiche; sie hatte gegen Moses gefehlt, jene hatten es gewagt, gegen Gott zu freveln. Die Erklärung dafür überlasse ich euch. Dafür will ich eine noch viel schwerere Frage zu lösen versuchen. Was brauchen wir von Moses Schwester zu reden? Hat ja doch der Führer dieses so zahlreichen Volkes nicht einmal sich selbst zu helfen vermocht. Nach tausenderlei Anstrengungen und Mühseligkeiten, nach vierzigjähriger Führerschaft ward es ihm verwehrt, das Land zu betreten, das der Gegenstand so vieler froher Verheißungen gewesen. Warum dies? Diese Gunst hätte keine guten, sondern ganz schlimme Folgen gehabt; sie hätte manchen Juden zum Falle gedient. Wenn sie nämlich schon ob ihrer bloßen Befreiung aus Ägypten Gott vergaßen und dem Moses anhängen wollten und ihm das ganze Verdienst zuschrieben, was für Abgötterei hätten sie nicht erst mit ihm getrieben, wenn er sie auch noch ins Land der Verheißung geführt hätte? Deshalb ist nicht einmal sein Grab bekannt geworden.
Auch Samuel hat den Saul nicht vor dem himmlischen Zorn zu schützen vermocht; die Israeliten dagegen hat er oftmals davor gerettet. Jeremias im Gegenteil konnte den Juden nicht helfen, einen anderen aber schützte er, wie wir aus seiner Prophetie erkennen. Daniel befreite die Barbaren aus Todesgefahr, die Juden konnte er nicht vor Gefangenschaft bewahren. Auch im Evangelium sehen wir, wie manche nicht S. 94an anderen, sondern an sich selbst beides erfahren mussten; wie ein und dieselbe Person das eine Mal sich aus der Gefahr befreien konnte, das andere Mal in ihr unterging: So konnte der Knecht, der zehntausend Talente schuldig war, sich das erste Mal durch Bitten aus seiner Not befreien; ein zweites Mal aber nicht. Umgekehrt konnte ein anderer, der sich zuerst ganz zugrunde gerichtet hatte, nachher ganz bedeutende Hilfe erlangen. Wer war dies? Der, welcher das väterliche Vermögen verschwendet hatte. Wenn wir also leichtfertig leben, so können wir auch durch fremde Hilfe keine Rettung mehr finden; sind wir aber besonnen, so können wir uns selber helfen, und zwar noch besser als durch fremde Hilfe. Auch Gott will ja seine Gnade lieber gleich uns selber geben, als anderen für uns. Denn dadurch sollen wir auch an Zutrauen gewinnen und besser werden, dass wir uns bemühen, einen Zorn zu besänftigen. So hat sich der Herr des chananäischen Weibes erbarmt, so hat er der Ehebrecherin geholfen und dem Räuber, ohne dass jemand den Mittler und Fürsprecher machte.