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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

2.

Cette parole: « Vous serez assis; et vous jugerez les douze tribus d’Israël », ne veut dire autre chose sinon qu’ils les condamneraient. Car nous ne devons pas croire que les apôtres seront assis alors effectivement dans des trônes pour être les juges des Juifs. Jésus-Christ leur dit qu’ils condamneraient les Juifs, comme il dit ailleurs, que la reine de Saba et que les Ninivites le condamneraient. C’est de cette manière que le Fils de Dieu dit ici que ses apôtres condamneraient non tous les hommes de la terre, mais n les tribus d’Israël ». Comme les Juifs et les apôtres avaient été également élevés dans les mêmes lois, dans les mêmes coutumes et dans les mêmes cérémonies, lorsque les Juifs prétendront s’excuser par la loi de ce qu’ils n’auraient pas cru en Jésus-Christ; comme si Moïse leur eût défendu de l’écouter, le Fils de Dieu les condamnera aussitôt en leur opposant ses apôtres, qui, étant Juifs comme eux, ont bien su allier la loi avec la foi de l’Evangile, et respecter l’une sans offenser l’autre. C’est pourquoi il dit d’eux en un autre endroit, «qu’ils seraient les juges des Juifs ».

Vous, me demanderez peut-être en quoi donc consiste l’avantage des apôtres; s’il ne leur promet que ce qu’il a dit des Ninivites et de la reine de Saba? Je vous réponds que Jésus-Christ leur a promis et leur promettra encore dans la suite beaucoup d’autres choses, et qu’ils ont encore d’autres avantages que celui-ci. Mais l’on peut dire même que le terme dont il se sert en parlant de ses apôtres, marque quelque chose qui leur est particulier. Il dit simplement en parlant du peuple de Ninive : « Les Ninivites s’élèveront et condamneront ce peuple», et il dit la même chose de la reine de Saba. Mais il dit plus lorsqu’il parle de ses apôtres : « Quand le Fils de l’homme», leur dit-il, « sera assis sur le trône de sa gloire, alors vous serez aussi assis sur douze trônes ». Ce mot de « trône » marque qu’ils régneront avec lui, et qu’ils participeront à sa gloire; ce qui a rapport à ce que dit saint Paul: « Si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui (II Tim. II, 12) ». Car le terme de trône ici employé pour désigner la récompense des apôtres, aie veut pas dire qu’ils siégeront comme juges. Lui seul sera assis comme seul juge; et ces trônes qu’il promet à ses disciples, marquent seulement la grande gloire dont ils seront comblés alors.

C’est donc là la récompense qu’il promet à ses disciples. Pour les autres, il leur promet « la vie éternelle ~tans l’autre monde, et le « centuple dans celui-ci ». Et s’il fait cette promesse au commun de ses, disciples, il la fait encore plus à ses apôtres : et il l’a même vérifiée en leur personne. Car n’ayant quitté que des filets, ils sont devenus maîtres de tous les biens des fidèles. On a mis à leurs pieds le prix des maisons et des terres qu’on avait vendues; et les serviteurs de Jésus-Christ ont été prêts à• donner pour eux leur propre vie, selon ‘que saint Paul le dit des Galates : « Si « vous eussiez pu », leur dit-il, « vous m’au« riez donné vos propres yeux ». (Gal. IV, 15.)

Quand Jésus-Christ dit ici : « Quiconque quittera sa femme », il ne nous commande pas de rompre les mariages. Il faut entendre ces paroles dans. le même sens que ces autres:

« Celui qui perdra son âme pour moi, la trouvera ». Ce qu’il ne dit pas pour nous porter à nous tuer nous-mêmes, et à arracher avec violence notre âme de notre corps: mais pour nous avertir de préférer toujours la piété à tout le reste. C’est l’avis qu’il donne ici aux hommes à l’égard de leurs femmes, et de leurs frères, et de tous leurs proches. Il me semble, que par ces paroles, il marque obscurément les persécutions qui devaient bientôt arriver dans son Eglise. Car, comme il devait y avoir beaucoup de pères qui précipiteraient leurs propres enfants dans le crime, et beaucoup de femmes qui y pousseraient leurs maris, Jésus-Christ veut que les fidèles cessent de regarder comme leurs femmes ou leurs pères, les personnes qui les pousseraient à l’impiété. C’est ce que saint Paul dit en d’autres termes: « Si l’infidèle se sépare, qu’il se sépare». (I Cor. VIII, 45.) Après avoir donc ainsi relevé le courage de (502) ses apôtres, et leur avoir inspiré une sainte confiance, et pour eu-mêmes et pour le reste des hommes, il ajoute aussitôt: «Plusieurs de ceux qui auront été les premiers, seront les derniers; et plusieurs de ceux qui auront été « les derniers,, seront les premiers (30) ». Cette sentence, quoique générale et dite pour tout le monde, se peut particulièrement entendre des pharisiens qui persistèrent jusqu’à la fin dans leur incrédulité. Et ceci a rapport à ce qui est dit ailleurs: «Que plusieurs viendraient de l’Orient et de l’Occident pour être dans le bienheureux sein .d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, mais que les enfants du royaume seraient jetés dehors ». (Matth., VIII, 11.) Jésus-Christ ajoute ensuite une parabole qui est d’une extrême consolation pour ceux qui ne se sont convertis que tard. « Le royaume des cieux est semblable à un père de famille qui sortit dès la pointe du jour afin de louer des ouvriers pour travailler à sa vigne. (Chap.XX, 1.) Et étant demeuré d’accord avec les ouvriers qu’ils auraient un denier pour leur journée, il les envoya à sa vigne (2). Etant sorti sur la troisième heure du .jour et en ayant vu d’autres qui se tenaient dans la place sans rien faire.(3), il leur dit : Allez-vous-en aussi vous autres dans ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable (4). Et ils s’y en allèrent. Il sortit encore sur la sixième et sur la neuvième heure du jour et fit la même chose (5). Et étant sorti sur la onzième heure, il en trouva d’autres qui se tenaient là sans rien faire, auxquels il dit : Pourquoi demeurez-vous là tout le long du jour sans travailler (6)? Parce que, lui dirent-ils, personne ne nous a loués; et il leur dit : Allez-vous-en aussi dans ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable (7). Le soir étant venu, le maître de la vigne dit à celui qui avait la charge de ses affaires : Appelez les ouvriers, et payez-leur leur journée en commençant depuis les premiers jusqu’aux derniers (8). Ceux donc qui n’avaient travaillé que depuis la onzième heure s’étant approchés, reçurent chacun un denier (9). Or, ceux qui avaient été loués les premiers venant à leur tour, croyaient qu’on leur donnerait davantage; mais ils ne reçurent néanmoins que chacun un denier (10). Et après l’avoir reçu, ils murmuraient contre le père de famille (11), en disant: Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et vous leur avez donné autant qu’à nous qui avons porté le poids du jour. et de la chaleur (12). Mais il répondit à l’un d’eux : Mon ami, je ne vous fais point de tort. N’êtes-vous pas convenu avec moi d’un denier (13)? Emportez ce qui est à vous et allez-vous-en. Il me plaît de donner à ce dernier autant qu’à vous (14). Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est à moi? ou faut-il que votre oeil soit envieux et mauvais parce que je suis bon (15)? Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers; parce qu’il y en a beaucoup d’appelés mais peu d’élus (16) ».

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

2.

Was soll nun das heißen: „die zwölf Stämme Israels richten“? Das bedeutet „verurteilen“. Nicht, dass die Apostel wirklich zu Gericht sitzen werden, sondern „richten“ hat den Sinn wie in jenen Worten, da er sprach, die Königin von Osten und die Einwohner von Ninive werden jenes Geschlecht verurteilen1 . Ebendarum sagte er auch nicht: die Völker der ganzen Welt, sondern: „die Stämme Israels“. Denn, wenn die Juden geltend machen sollten, sie hätten nicht an Christus glauben können, weil das Gesetz die Annahme seiner Lehre verboten habe, dann sollten die Apostel, welche an ihn geglaubt hatten, trotzdem sie unter demselben Gesetze S. d922 standen und in den gleichen bürgerlichen und staatlichen Verhältnissen aufgewachsen waren, auftreten und sie alle verurteilen, wie er früher schon einmal gesagt hatte:„Deshalb werden sie eure Richter sein“2 . Was ist denn aber Großes dabei, fragst du, wenn sie dasselbe tun dürfen, wie die Niniviten und die Königin des Ostens? Darin besteht aber auch gar nicht ihr alleiniger Lohn; schon früher hatte ihnen der Herr große Verheißungen gemacht und in der Folge fügt er weitere hinzu. Allein auch in dieser Verheißung verspricht er den Jüngern mehr als den Genannten, von welchen er einfach sagt: „Die Einwohner von Ninive werden sich erheben und dieses Geschlecht verdammen“ und „die Königin des Ostens wird es verurteilen“, zu den Aposteln spricht er nicht so unbestimmt, sondern: „Wenn der Menschensohn auf dem Throne seiner Herrlichkeit sitzen wird, dann werdet auch ihr auf zwölf Thronen sitzen“, womit er darauf hinweist, dass sie Teil haben werden an seiner Herrschaft und Herrlichkeit. Lesen wir doch: „Wenn wir dulden werden, werden wir auch mitherrschen“3 . Unter den Thronen sind hier keine Richterstühle zu verstehen, denn auf einem Richterstuhle wird nur Christus allein sitzen und Gericht halten; durch die Throne will er vielmehr eine unaussprechliche Ehre und Herrlichkeit andeuten.

Das war also der Inhalt seiner Worte an die Jünger. Für die übrigen stellte er das ewige Leben und im Diesseits eine hundertfältige Vergeltung in Aussicht. Wenn das für die anderen gilt, dann um so mehr auch für die Jünger, und zwar schon hier in diesem Leben. Dies traf denn auch wirklich so ein. Fischerrohre und Netze hatten sie aufgegeben und dafür den unbeschränkten Besitz aller erlangt, den Wert der Häuser und Grundstücke, ja sogar die Leiber der Gläubigen selbst. Denn letztere waren bereit, sich für sie hinschlachten zu lassen, wie ja Paulus von vielen bezeugt mit den Worten: „Hätte es geschehen können, ihr hättet eure Augen ausgerissen und mir gegeben“4 . Mit dem Satze: „Wer immer S. d923 sein Weib verlässt“, will Christus nicht sagen, man solle die Ehe auflösen, ebensowenig als er in dem Ausspruche: „Wer seine Seele um meinetwillen verliert, wird sie finden“5 verlangt, wir sollten uns selbst das Leben nehmen oder die Seele vom Leibe trennen; wie er hier bloß ausdrückt, dass man die Religion allem anderen vorziehen müsse, so ist es auch zu verstehen, wenn er vom Verlassen des Weibes und der Brüder spricht. Ich vermute, dass er hierbei auf die Verfolgungen anspielte. Gab es doch sogar viele Väter, welche ihre Kinder, und Weiber, welche ihre Männer zur Gottlosigkeit verführen wollten. Für solche Fälle sagt er: „Wenn sie euch etwas Derartiges zumuten, so sollen sie euch nicht als Weiber oder Väter gelten.“ In diesem Sinne schreibt auch Paulus: „Wenn aber der Ungläubige sich trennt, trenne er sich“6 .

Nachdem also der göttliche Heiland ihren Mut aufgerichtet und ihnen zugeredet hatte, in Bezug auf ihre Person und auf die Welt unverzagt zu sein, fuhr er fort:

V .30: „Viele aber von den Ersten werden die Letzten sein, und die Letzten die Ersten.“

In ihrer Unbestimmtheit beziehen sich diese Worte nicht bloß auf viele andere, sondern auf die Anwesenden, sowie auf die ungläubigen Pharisäer. Ähnlich hatte der Herr früher schon gesprochen: „Viele werden vom Aufgange und Untergange kommen und sich zu Tische setzen mit Abraham, Isaak und Jakob: die Kinder des Reiches aber werden hinausgeworfen werden“7 . Hieran schließt er nun ein Gleichnis, um die zuletzt Gekommenen zu freudigem Eifer anzuspornen:

Kapitel XX. V.1: „Das Himmelreich gleicht einem Hausvater, welcher hinausging am frühen Morgen, um Arbeiter zu dingen für seinen Weinberg.

V.2: Und nachdem er sich mit den Arbeitern auf einen Denar für den Tag geeint hatte, schickte er sie in seinen Weinberg.

S. d924

V.3: Und als er ausging um die dritte Stunde, sah er noch andere müßig auf dem Markte stehen.

V.4: Und er sprach zu ihnen: Gehet auch ihr in meinen Weinberg, und was recht ist, werde ich euch geben.

V.5: Und um die sechste und neunte Stunde tat er ebenso.

V.6: Da er nun um die elfte Stunde ausging, fand er nochmals andere müßig stehen und sagte zu ihnen: Warum steht ihr hier den ganzen Tag müßig?

V.7: Sie sagten zu ihm: Weil niemand uns gedungen hat. Da sagte er ihnen: Gehet auch ihr in meinen Weinberg, und was recht ist, werdet ihr erhalten.

V.8: Als es ab er Abend geworden, sagte der Herr des Weinberges zu seinem Schaffner: Rufe die Arbeiter und gib ihnen den Lohn, angefangen von den Letzten bis zu den Ersten.

V.9: Da nun die kamen, welche um die elfte Stunde ein getreten waren, empfingen sie jeder einen Denar.

V.10: Da glaubten die Ersten, sie würden mehr erhalten, aber auch von ihnen empfing jeder einen Denar.

V.11: Und als sie ihn erhielten, murrten sie wider den Hausvater,

V.12: und sie sagten: Diese Letzten haben eine einzige Stunde gearbeitet, und Du hast sie uns gleichgestellt, die wir die Last des Tages und der Hitze getragen!

V.13: Er aber antwortete und sprach zu einem aus ihnen: Freund! ich tue dir kein Unrecht. Bist du nicht auf einen Denar mit mir übereingekommen?

V.14: Nimm, was dein ist, und gehe! Ich will aber auch diesem Letzten soviel geben wir dir.

V.15: Oder ist es mir nicht erlaubt, in meinem, Bereich zu tun, was ich will? Oder ist dein Auge böse, weil ich gut bin?

V.16: So werden die Letzten die Ersten sein und die Ersten die Letzten; denn viele sind berufen, wenige aber auserwählt.“


  1. Mt 12,41-42 ↩

  2. Mt 12,27 ↩

  3. 2 Tim 2,12 ↩

  4. Gal 4,15 ↩

  5. Mt 16,25 ↩

  6. 1 Kor 7,15 ↩

  7. Mt 8,11-12 ↩

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