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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Il leur représente l’esprit de domination qui règne chez les païens, afin qu’ils en aient plus d’horreur, et qu’ils le considèrent comme une chose abominable, qui n’est propre qu’aux infidèles et aux idolâtres. L’orgueil, mes frères, n’est qu’une bassesse, et l’humilité est une grandeur solide. Les. grandeurs du monde n’en ont que le nom et l’apparence, mais celle de l’humble est réelle et véritable. Les hommes sont grands par une déférence étrangère que la nécessité et la crainte leur fait rendre; l’humble est grand par une grandeur intérieure, qui tient de celle de Dieu même. Celui qui est grand de cette manière, demeure toujours-ce qu’il est, quand il ne serait connu de personne; mais le superbe n’est digne que de mépris, lors même qu’il est adoré de tous les hommes. L’honneur que l’on rend aux grands du monde est forcé, c’est pourquoi il périt bientôt, mais celui que l’on rend à l’humble est tout volontaire, et ainsi il ne change point.
Nous voyons une preuve illustre de ce que je dis dans tous ces saints, qui ont été d’autant plus humbles à leurs propres yeux , qu’ils étaient plus élevés aux yeux de Dieu. Leur grandeur est la même après leur mort qu’elle a été durant leur vie, et elle se conserve pour jamais dans la mémoire et dans la vénération des hommes.
Que si nous voulons consulter la raison, elle nous aidera encore à comprendre cette même (513) vérité. On est élevé soit parce qu’on est naturellement de haute taille, soit parce qu’on est haut placé. Voyons donc quel est celui qui se trouve dans ces conditions, ou l’homme vain, ou l’homme humble, et nous trouverons qu’il n’y a rien qui nous abaisse davantage que l’orgueil, ni qui nous élève plus que l’humilité. Le superbe veut être le premier de tous. Il regarde tout le monde comme étant au-dessous de lui. Plus on lui rend d’honneur, plus il en désire, et ne comptant point celui qu’il a déjà reçu, il en redemande toujours davantage. Il méprise tous les hommes avec une insolence insupportable, et il veut néanmoins avoir leur estime. Peut-on trouver rien de plus extravagant et qui se contredise davantage? Il aime les louanges de ceux qu’il méprise, et lorsqu’il les foule aux pieds, il veut qu’ils l’honorent. N’est-il pas visible que cet homme si altier rampe par terre, et que son effort pour s’élever n’aboutit qu’à le faire ramper. Vous voulez vous mettre au-dessus de tous les hommes, car c’est là l’esprit de l’orgueil. Vous croyez que, tous les autres ne sont rien au prix de vous. Pourquoi donc voulez-vous être honoré de ceux qui ne sont rien? Pourquoi voulez-voua être .toujours environné d’une troupe de flatteurs?
Vous voyez, mes frères, que rien n’est plus bas ni plus méprisable que cette grandeur imaginaire. Considérons maintenant la grandeur véritable qui est inséparable de l’humilité. L’humble sait ce que c’est que l’homme. Il est persuadé que les hommes sont quelque chose de grand; mais il se croit eu même temps le dernier des hommes; et ainsi il se croit indigne de l’honneur qu’on lui- rend, parce qu’il estime beaucoup ceux qui le lui rendent. Il est toujours élevé. Il est toujours égal à lui-même, et toutes ses pensées s’accordent parfaitement. L’estime qu’il a des hommes lui en donne aussi pour l’honneur qu’il en reçoit, et les moindres déférences lui paraissent grandes. Le superbe, au contraire, estime l’honneur, et méprise en même temps ceux qui l’honorent.
De plus, l’humble n’est point esclave de ses passions. Il n’est ni troublé par la colère, ni possédé par l’orgueil, ni déchiré par la jalousie. Et qu’y a-t-il dans le monde de plus grand qu’une âme affranchie de cet esclavage? Le superbe, au contraire, est comme exposé en proie à ces différentes passions. La colère, l’envie, la vaine gloire déchirent son coeur; et il est semblable à ces insectes qui se plaisent dans l’ordure et qui s’en nourrissent. Lequel des deux vous paraît donc le plus grand? Celui qui est libre de ses passions, ou celui qui en est encore l’esclave? Celui qui les maîtrise, et qui ne s’y laisse jamais surprendre, ou celui qui tremble et qui leur obéit, lorsqu’elles lui commandent quelque chose? De deux oiseaux qu’on vous ferait voir, lequel. diriez-vous qui volerait le plus haut, ou celui qui s’élève au-dessus de tous les piéges et de tous les filets des chasseurs, ou celui qui n’a pas même besoin de filets pour être pris, parce que sa pesanteur l’empêche de s’élever de terre, et que, se servant moins de ses ailes que de ses pieds, il est aisé de le prendre même avec la main? Voilà proprement l’état d’un orgueilleux. Comme il rampe toujours par terre, il est exposé à tous les piéges qu’on lui tend.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Siehst du, so heilt Jesus die Apostel von dieser Krankheit. Er zeigt ihnen, wie es kommt, dass die einen ihr Ziel verfehlen, die anderen es erreichen; damit will er sie antreiben, dass sie das eine meiden, das andere suchen. Die Heiden erwähnte er, um anzudeuten, wie schimpflich und abscheulich ein solches Streben sei. Ein Hochmütiger muss ja notwendigerweise erniedrigt, ein Demütiger hinwieder erhöht werden. Darin eben liegt die wahre und echte Hoheit, nicht jene, die hiervon nur den äußeren Namen hat. Äußerliche Größe beruht nur auf Furcht oder Zwang, die wahre Größe bleibt erhaben, auch wenn niemand sie bewundert, während der Hochmut trotz allseitiger Huldigung doch niedrig ist. Diese S. d947 Huldigung geht eben nur aus Zwang hervor und hat darum keinen Bestand; der wahren Größe huldigt man aus Überzeugung und darum auch immer. Warum bewundern wir denn die Heiligen? Eben weil sie sich mehr als alle verdemütigten, obschon sie hoch über allen standen, und diese Größe ist ihnen bis auf den heutigen Tag geblieben; auch der Tod konnte sie ihnen nicht nehmen. Das lässt sich aber auch, wenn ihr wollt, aus der Vernunft dartun. Groß nennt man einen Menschen, wenn er entweder hochgewachsen oder gerade an einem hohen Orte steht; im umgekehrten Falle heißt er klein. Sehen wir nun, wer groß ist, ein Hochmütiger oder ein Bescheidener? Du wirst finden, dass es nichts Größeres gibt als die Demut, nichts Niedrigeres als den Hochmut. Ein Eitler will größer sein als die anderen, bildet sich ein, niemand sei ihm ebenbürtig; mag man ihm noch so viel Ehre antun, er meint, es sei immer noch zu wenig und trachtet gierig nach immer mehr; er verachtet die Menschen und will doch von ihnen geehrt werden. Kann es etwas Widersinnigeres geben? Es ist ein reines Rätsel: Er will bei Leuten in Ansehen stehen, auf die er gar nichts gibt. Siehst du, wie er bei seinem Jagen nach Erhöhung fällt und am Boden liegt? Dass er alle Menschen im Vergleich zu seiner Person für nichts hält, zeigt er selber klar: Darin besteht ja der Hochmut. Was kann dir also an einem liegen, der nichts ist? Warum strebst du darnach, von ihm geehrt zu werden? Wozu lässt du dich von ganzen Scharen begleiten? Siehst du also ein, wie klein ein solcher ist und wie er auf Kleinen steht?
Fassen wir jetzt einen wahrhaft Großen ins Auge! Ein solcher ist sich bewusst, was es Großes ist um einen Menschen; er weiß, dass jeder Mensch etwas Großes ist, erachtet sich für den letzten unter allen und sieht deshalb jede Ehre, die man ihm erweist, für etwas Großes an. Er bleibt sich selbst treu, bleibt wirklich erhaben und wechselt seine Meinung nicht. Weil er alle Menschen für groß hält, so erachtet er auch ihre Ehrenbezeigungen für groß, wenn sie auch an sich nur unbedeutend sind, eben weil er jene für groß hält. Der Hochmütige hingegen sieht die Ehrerweise für groß an, indes die S. d948 Menschen, die ihm Ehre erweisen, ihm nichts gelten. Der Demütige liegt ferner nicht in den Fesseln irgendeiner Leidenschaft gefangen; weder der Zorn noch Ehrgeiz, weder Neid noch Eifersucht beherrschen ihn. Kann es aber wohl etwas Erhabeneres geben, als eine Seele, die aller dieser Leidenschaften ledig ist? Der Hochmütige ist ganz in ihnen verstrickt, wie ein Wurm, der sich im Schmutze wälzt; Eifersucht, Neid, Zorn haben immer die Oberhand in seiner Seele. Wer ist nun der größere? Der über die Leidenschaften erhaben oder der ihr Knecht ist? Wer sich ihnen zitternd und bebend ergibt, oder wer sich ihnen nicht unterwirft, nicht in ihren Fesseln schmachtet? Wann sagt man, ein Vogel fliege hoch? Wenn er so hoch fliegt, dass ihn die Hand und das Rohr des Jägers nicht erreichen kann, oder wenn er am Boden herumflattert, ohne sich in die Luft erheben zu können, so dass der Jäger gar keines Rohres bedarf, um ihn zu erbeuten? Zu letzterer Art gehört auch der Hochmütige, er kriecht gleichsam am Boden dahin und kann mit jeder Schlinge leicht gefangen werden.