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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Mais qui pourrait ne pas s’étonner de la bassesse d’esprit que les juifs témoignent. Après une multitude infinie de toutes sortes de miracles, rien ne les surprend tant que cette action. Ils admirent que tout le peuple coure après lui : « Et comme il entrait à Jérusalem, toute la ville s’émut en disant : Qui est celui-ci (10)? Mais le peuple disait : C’est Jésus le prophète qui est de Nazareth, en Galilée (11) ». Lorsqu’ils croient élever le Sauveur, et dire quelque chose de fort considérable à sa louange, c’est alors qu’ils ne témoignent que de la bassesse. Jésus-Christ se fait rendre cet honneur par ce peuple, non parce qu’il aimait la pompe et le faste, mais pour accomplir les prophéties, et pour nous donner un modèle de vertu. Il voulait encore consoler ainsi ses apôtres, afin qu’ils crussent à sa mort- qu’il ne serait outragé qu’autant qu’il voudrait, puisqu’il s’était fait rendre tous les honneurs qu’il lui avait plu pendant sa vie. Remarquez encore avec quelle exactitude le Prophète décrit toute cette histoire, et combien David et le prophète Zacharie en avaient marqué toutes les circonstances.
Imitons, mes frères, ce peuple qui reçoit aujourd’hui le Fils de Dieu en triomphe. Chantons comme lui ses louanges, et offrons-lui ce que nous avons pour l’honorer. Ce peuple donne ses vêtements, ou pour couvrir l’âne sur lequel Jésus-Christ est monté, ou pour les étendre sous ses pieds, et nous autres, nous le voyons nu lui-même en la personne de ce pauvre, sans que nous pensions à le revêtir, quoiqu’il ne soit pas besoin pour cela de nous dépouiller, mais seulement de lui donner un peu de ce que nous avons de trop. Ce peuple s’empresse pour (aire honneur à Jésus-Christ, les uns en marchant devant lui, et les autres en le suivant, et nous autres, au contraire, nous le rebutons avec mépris et avec injure lorsqu’il s’approche de nous. De quels tourments devrait être puni un outrage si horrible?
Votre Seigneur et votre Maître se trouve réduit dans un extrême besoin, il approche de vous pour recevoir quelque assistance, et vous ne voulez pas même écouter sa prière. vous le querellez, vous lui insultez, vous (519) rendez à ses demandes si humbles, des réponses aigres et outrageuses. Si vous témoignez tant de répugnance pour lui donner seulement un peu de pain ou un peu d’argent, que feriez-vous s’il vous redemandait tout ce qu’il vous a donné?
Vous voyez tous les jours des hommes qui veulent passer pour magnifiques, donner avec profusion des sommes immenses aux théâtres, à des femmes impudiques, et vous ne pouvez vous résoudre d’en donner à Jésus-Christ, non pas la moitié, mais la centième partie? Le démon vous commande d’un côté de donner par vanité à ces personnes infâmes, et vous le faites, quoique vous soyez assurés de n’avoir point d’autre récompense de ces profusions que l’enfer; Jésus-Christ vous commande de l’autre de donner aux pauvres, et vous promet le ciel même pour récompense, et non-seulement vous ne le faites pas, mais vous les outragez de paroles. Vous aimez mieux obéir au démon en vous perdant, que d’obéir à Jésus-Christ en vous sauvant. Y a-t-il rien de plus déplorable que cette folie? Le démon vous offre l’enfer, et Jésus-Christ le ciel, et vous quittez le ciel pour prendre l’enfer. Vous rebutez Jésus-Christ qui vient à vous, et vous appelez de loin le démon, afin de vous donner à lui. Ne faites-vous pas à Jésus-Christ le même outrage que vous feriez à un roi si vous le repoussiez, lorsqu’il vous offre la pourpre et la couronne, pour écouter un voleur qui vous présente une épée pour vous tuer?
Comprenons donc notre aveuglement, mes frères. Ouvrons les yeux, quoique tard, et réveillons-nous enfin de notre sommeil. Je rougis de vous avoir parlé-si souvent de l’aumône et de n’en avoir pas retiré tout le fruit que j’en attendais. Je sais que quelques-uns ont fait quelque .effort, mais on n’a pas fait encore ce que j’avais espéré. J’en vois quelques-uns semer, à la vérité, mais d’une main si resserrée, que je tremble quand je prévois quelle sera la moisson. Pour vous faire voir combien vous êtes resserrés dans vos aumônes, vous n’avez qu’à considérer dans cette ville quel est le plus grand nombre ou des riches ou des pauvres, et combien il y en a de ceux qui ne sont, ni extrêmement pauvres, ni aussi extrêmement riches, mais qui tiennent comme le milieu entre ces extrémités. Je crois que les personnes fort riches font la dixième partie de la ville, et que les gens fort pauvres font une autre dixième partie, et que le reste est entre ces deux états, c’est-à-dire, ni pauvre ni riche. Partageons donc ce nombre de personnes extrêmement pauvres dans toute la ville, et vous verrez dans ce partage quel sujet de confusion vous aurez de vos duretés. Le nombre des personnes fort riches est assez petit, mais celui des gens médiocrement riches est-très-grand, et celui des pauvres, tout à fait pauvres, est assez restreint relativement aux deux autres classes; il s’ensuit que le nombre des gens pouvant faire l’aumône est très-considérable, et bien suffisant pour nourrir tous l-es pauvres; et cependant, il y a tous les jours dans cette ville beaucoup de nos frères qui s’endorment le soir avant d’avoir pu apaiser leur faim; non, je le répète, parce que nous sommes dans l’impuissance de les secourir, mais parce que notre dureté nous en ôte le désir. Car si les riches et ceux qui ont du bien médiocrement, avaient soin de partager entre eux tous les pauvres, à peine cent cinquante personnes en auraient-elles un à nourrir.Et cependant on voit les pauvres se plaindre tous les jours de leur misère au milieu de tout le monde qui les en pourrait délivrer.
Pour vous faire voir plus clairement jusqu’où va cette dureté des riches, considérez à combien de pauvres, de veuves et de vierges cette église distribue tous les jours les revenus qu’elle a reçu d’un seul riche, qui ne l’était pas même extraordinairement. Le nombre qui en est écrit sur le catalogue va jusqu’à trois mille, sans parler des assistances qu’on rend à ceux qui sont dans les prisons, de ceux qui sont malades dans les hôpitaux, des étrangers, des lépreux, de toue ceux qui servent à l’autel, de tant de personnes qui surviennent tous les jours, auxquelles elle donne la nourriture et le vêtement, sans que néanmoins ses richesses diminuent. Si seulement dix personnes riches voulaient assister ainsi les pauvres de leurs biens, on ne verrait plus un seul pauvre dans toute la ville d’Antioche.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Siehe nun, wie verächtlich das Verhalten der Juden war. Der Herr hatte früher zahlreiche Wunder gewirkt, ohne dass es einen sonderlichen Eindruck auf sie gemacht hätte; jetzt aber, da sie sehen, dass das Volk zusammenläuft, da wundern sie sich.
V.10: Denn: „Es wurde die ganze Stadt erregt und sagte: Wer ist das?
V.11: Die Volksscharen aber sagten: Das ist Jesus, der Prophet, von Nazareth in Galiläa.“
Und selbst da, wo sie scheinbar etwas Großes aussprechen, war ihre Ansicht doch irdisch, niedrig, ungereimt. Denn die Absicht Christi war nicht, durch die Begebenheit Aufsehen zu machen, sondern er wollte, wie gesagt, eine Weissagung erfüllen und ein Tugendbeispiel geben, wollte die Jünger, die über seinen bevorstehenden Tod betrübt waren, ermutigen und zeigen, dass er sich dem ganzen Leiden freiwillig unterzog. Von dir aber hoffe ich, dass du anerkennst, wie genau die Propheten David und Zacharias alles vorausgesagt hatten. S. d958 Auch wir wollen das tun, was das Volk damals tat, wollen Lieder singen und vor denen, die ihn tragen, unsere Kleider ausbreiten. Jene legten ihre Gewänder auf die Eselin, die er bestieg, und breiteten sie vor ihren Füßen aus; wie müsste es da uns ergehen, wenn wir nicht einmal so viel Freigebigkeit aufbrächten, um ihn zu bekleiden, wenn wir ihn nackt sehen? Wir brauchen uns dabei gar nicht einmal selbst zu entäußern, sondern nur von unserem Überflusse zu geben. Jene gehen vor ihm und hinter ihm her, und wir sollen ihn vorübergehen lassen und mit Verachtung zurückweisen, wenn er zu uns kommt? Wie groß müsste die Strafe, die Züchtigung für eine solche Handlungsweise sein! Der Herr wendet sich mit einer Bitte an dich, und du magst sein Flehen nicht hören, fährst ihn an, schiltst ihn aus, und das alles, nachdem du solche Dinge gehört hast? Wenn du schon so knauserig, geizig und langsam bist, sobald du nur ein Brot oder ein kleines Geldstück geben sollst, wie würdest du erst werden, wenn du alles weggeben müsstest? Siehst du nicht, wie freigiebig die Zuschauer im Theater sind, wieviel sie für Buhlerinnen hinauswerfen? Und du gibst nicht einmal halb so viel, oft nicht einmal das Geringste! Der Teufel fordert, dass du allen möglichen Leuten gebest, und du gibst, obschon er dir nur die Hölle dafür bieten kann; Christus verlangt bloß, dass wir den Bedürftigen geben und verheißt uns dafür das Himmelreich. Allein anstatt zu geben, hast du auch noch Schmähworte, du schenkst dem Teufel Gehör, obwohl du gestraft wirst, anstatt Christo zu folgen und selig zu werden. Kann es eine noch größere Torheit geben? Jener bietet die Hölle und man läuft ihm nach, Christus bietet den Himmel und man achtet seiner nicht; den einen weist man ab, wenn er kommt, um den anderen aus der Ferne herbeizurufen. Das ist ebenso unsinnig als einen König, der Purpur und Krone trägt, abzuweisen und einem Räuber, der mit gezücktem Dolche den Tod androht, zu gehorchen.
Das also, Geliebte, wollen wir bedenken und endlich einmal, wenn auch spät, die Augen öffnen und uns aufraffen. Ich schäme mich schon, immer wieder über das Almosengeben sprechen zu müssen; wenn ich trotzdem S. d959 häufig auf dieses Thema zurückkomme, so geschieht es nur deshalb, weil meine Ermahnungen so wenig Erfolg haben. Es geschieht jetzt allerdings etwas mehr, allein bei weitem nicht so viel, als ich wünschte. Ich sehe euch zwar ausstreuen, aber nicht mit vollen Händen; darum fürchte ich, dass ihr einst auch spärlich ernten werdet. Zum Beweise, dass man nur spärlich säet, wollen wir, wenn es euch recht ist, untersuchen, wer in unserer Stadt zahlreicher ist, die Armen oder die Reichen, und wie viele weder reich noch arm sind, sondern zum Mittelstand gehören. Ungefähr ein Zehntel sind reich und ein Zehntel so arm, dass sie gar nichts besitzen; die übrigen gehören zum Mittelstande. Verteilen wir nun die Bedürftigen auf die ganze Einwohnerschaft der Stadt, so werdet ihr sehen, wie groß unsere Schande ist. Ganz Reiche sind wenig; viele dagegen gehören zur Mittelklasse, ganz Arme sind wieder weit weniger als diese. Obwohl es nun so viele gibt, die die Armen speisen könnten, müssen doch viele derselben hungrig zu Bett gehen, nicht als ob die besitzenden Klassen nicht leicht abhelfen könnten, sondern weil sie so hart und lieblos sind. Wenn man diejenigen, welche Nahrung und Kleidung brauchen, auf die Reichen und mittelmäßig Begüterten aufteilte, dürfte auf fünfzig oder gar hundert Bewohner kaum ein einziger Armer entfallen. Trotzdem nun aber die Zahl derer, die helfen könnten, so groß ist, hört man die Armen doch tagtäglich klagen.
Damit du aber auch einsehest, wie lieblos man ist, erwäge, wie viele Witwen und Jungfrauen jeden Tag von der Kirche unterstützt werden, obgleich sie nur das Einkommen eines sehr mäßig Begüterten, keineswegs eines Reichen hat. Die Liste derer, die unterstützt werden, hat schon die Zahl Dreitausend überschritten. Dazu kommen noch Gefangene, Kranke in den Spitälern, Gesunde, Fremde, Krüppel, diejenigen, welche an den Stufen der Altäre auf Nahrung und Kleidung warten, sowie die gelegentlichen Bettler, und doch nimmt das Vermögen der Kirche dadurch nicht ab. Wenn also auch nur je zehn Mann zusammen in derselben Weise helfen wollten, so gäbe es keinen Armen mehr.