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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Mais considérez ici, mes frères, la magnificence de Dieu. « Alors il dit à ses serviteurs: Le festin des noces est tout prêt, mais ceux que nous y avions appelés n’en étaient pas dignes (8). Allez-vous-en donc dans les carrefours et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez (9). Ils se contentaient auparavant de demeurer dans la Judée, et de prêcher indifféremment à tous ceux qui s’y trouvaient, Juifs ou gentils: mais, reconnaissant que les Juifs leur dressaient toujours des piéges, saint Paul explique enfin cette parabole: « Il fallait », dit-il » , qu’on vous prêchât d’abord la parole de Dieu; mais puisque vous vous en êtes jugés indignes, nous nous tournons vers les gentils » . (Act. XVII,6) c’est pourquoi Jésus-Christ dit dans cette parabole: (541) « Le festin des noces est tout prêt, mais ceux que nous y avions appelés n’en étaient pas dignes ». Il savait d’abord qu’ils en seraient indignes, mais il ne laisse pas néanmoins de venir lui-même les prier les premiers, et d’y envoyer ses serviteurs, afin de leur ôter un jour tout sujet d’excuse, et de nous apprendre à nous autres, qui sommes ses ministres dans l’Eglise, à faire tout ce qui est de notre devoir, quand même nous ne devrions retirer aucun fruit de nos travaux: « Puis donc », dit-il, « que ceux que nous y avions appelés, n’en étaient pas dignes, allez-vous-en dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. Et ses serviteurs étant allés dans les rues, assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, bons et méchants (10 ». Comme il avait dit auparavant que les publicains et les femmes de mauvaise vie entreraient au ciel; que les premiers seraient les derniers, et que les derniers seraient les premiers, et que cette .menace était très-sensible aux Juifs qui étaient plus touchés de voir les gentils prendre leur place, que de voir toute leur ville ruinée, il montre ensuite combien ce traitement était juste. Mais, pour apprendre à ces derniers que la foi seule ne leur suffit pas, il leur parle aussitôt de son jugement et de la sévérité avec laquelle il condamnerait tous les coupables; soit ceux qui n’auraient pas cru, parce qu’ils n’auraient pas voulu recevoir la foi; soit ceux qui auraient cru, parce que la pureté de leur vie n’aurait pas répondu à la sainteté de leur foi.
« Ensuite le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et, ayant aperçu homme qui n’était pas vêtu de la robe nuptiale (11), il lui dit : Mon ami, comment êtes-tous entré en ce lieu sans avoir la robe nuptiale? et cet homme ne sut que répondre (12). Alors le roi dit à ses gens : Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres extérieures. C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents (13). Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus (14) ». Cette robe nuptiale dont l’Evangile parle ici, représente notre vie et la pureté de nos actions. Dieu nous appelle par sa seule grâce, et la vocation vient de sa pure-bonté, et non point de nos mérites. Mais, afin que celui qui est appelé conserve ses vêtements blancs, il faut qu’il agisse et qu’il travaille. Puis donc qu’il nous avait prévenus par une si grande grâce, c’était à nous à la reconnaître et à ne témoigner pas tant d’ingratitude et tant de malice après un si grand honneur.
Vous me direz peut-être que vous n’avez pas reçu de Dieu tant de grâces que les Juifs. Et moi je vous réponds que vous en avez beaucoup plus reçu. Car il vous a donné en un moment ce qu’il leur avait promis durant beaucoup de siècles; et il vous l’a donné lorsque vous en étiez tout à fait indignes. Aussi saint Paul dit: « Que les nations glorifient Dieu de la miséricorde qu’il leur a faite (Rom, XV, 9) » ; parce qu’elles ont reçu ce qui avait été promis aux Juifs. C’est pourquoi Dieu tirera une effroyable vengeance de ceux qui ne lui témoigneront que de l’indifférence et du mépris après tant de grâces. Les Juifs ont traité Dieu injurieusement en refusant de venir au festin de ses noces; et vous le traitez avec encore plus d’outrage, lorsque, après y avoir été appelé par une bonté si rare, vous osez vous y présenter avec une vie tout impure et toute corrompue. Car ces habits sales et souillés marquent l’impureté de la vie.
L’Evangile ajoute aussi que cet homme « ne sut que répondre ». On voit par là que, bien que le crime de cet homme fût si visible, Dieu néanmoins différa de le châtier jusqu’à ce que le coupable se fût condamné lui-même. Car c’était se condamner que de demeurer dans le silence. Il est jeté aussitôt dans des supplices épouvantables. Car lorsque vous entendez nommer ce mot de « ténèbres extérieures » , ne vous imaginez pas qu’on ait seulement jeté cet homme dans quelque lieu obscur et ténébreux, puisque Jésus-Christ assure aussitôt qu’il y a là des pleurs et des « grincements de dents ». Il a voulu, par cette expression, nous faire concevoir des tourments épouvantables.
Ecoutez ceci, vous tous qui, invités à nos saints mystères et au festin des noces de l’Agneau, y venez avec des âmes impures et corrompues. Souvenez-vous du lieu où l’on vous a trouvés, quand vous avez été appelés à ces noces. L’Evangile vous rappelle, par les termes « de carrefours et de places publiques », ce que vous étiez lorsqu’on vous a appelés, c’est-à-dire « pauvres, aveugles et boiteux »au dedans de l’âme; sorte de plaies bien plus dangereuses que la cécité et les autres maux du corps. Ayez du respect pour celui qui vous appelle si charitablement à ses noces. Cessez (542) de porter ces vêtements honteux et horribles à voir. Que chacun travaille à parer son âme d’une robe blanche et sans tache. Ecoutez ceci, hommes et femmes. Nous ne demandons point de vous que vous apportiez ici des draps d’or et une magnificence qui n’est qu’au dehors. Nous vous demandons des habillements intérieurs et spirituels. Tant que vous serez attachés à cet ornement de votre vanité, il sera bien difficile que vous ayez ceux que je vous demande. On ne peut parer en même temps l’âme et le corps. On ne peut en même temps-être esclave de l’argent et obéir à Jésus-Christ comme il le désire. Renonçons donc pour jamais à cette passion si cruelle de l’avarice.
Si quelqu’un voulait orner votre maison de tapisseries rehaussées d’or et d’argent, et qu’il vous laissât cependant tout nu, ou couvert d’habits sales et déchirés, souffririez-vous cette injure? Cependant c’est vous-mêmes qui vous faites cet outrage. Vous ornez magnifiquement votre corps, qui est comme la maison de votre âme, pendant que la maîtresse qui y doit habiter est toute déchirée et toute nue. Ignorez-vous qu’on doit plus parer le roi que la ville dont il est le souverain, et qu’on se contente de donner à la ville un ornement médiocre, lorsque le roi est couvert d’or et de pourpre? Traitez votre âme avec la même justice. Donnez à votre corps un habit modeste, mais revêtez votre âme de pourpre. Donnez-lui une couronne d’or, et faites-la asseoir sur le trône. Mais vous faites le contraire. Vous ornez toutes les rues et tout le dehors de la ville, et vous souffrez que l’âme, qui en est reine, soit honteusement traînée captive par une infinité de passions vous souviendrez-vous jamais que vous êtes invité aux noces, aux noces de Dieu même? Ne pensez-vous point combien doivent être précieux les vêtements avec lesquels votre âme doit entrer dans cette chambre nuptiale; et qu’elle doit être , comme dit le Prophète, « vêtue d’une robe en broderie d’or, semée à l’aiguille de diverses fleurs »? (Ps. 44.)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Daraus kannst du auch erkennen, wie großmütig der Herr ist.
V.9: „Wie viele ihr auch finden werdet, ladet sie zur Hochzeit“, sprach er.
Vorerst predigten sie, wie gesagt, den Juden und Heiden und hielten sich zumeist in Judäa auf; die Juden hörten jedoch nicht auf, ihnen Nachstellungen zu bereiten. Vernimm daher, wie Paulus das Gleichnis auslegt: „Zu euch musste das Wort Gottes zuerst geredet werden; doch da ihr es zurückstoßet und euch als unwürdig des ewigen Lebens verurteilet, siehe, so wenden wir uns an die Heiden“1 . Daher sagt auch der Herr:
V.8: „Die Hochzeit ist zwar bereit, die Eingeladenen aber waren nicht würdig.“
Freilich hatte er das schon im voraus gewusst, aber er wollte ihnen keinen Vorwand zu unverschämter Gegenrede lassen; so kam er dennoch und sandte vorher Boten an sie; dadurch wurde ihnen jede Ausflucht abgeschnitten und uns eine Lehre gegeben, alles, was an uns liegt, zu tun, selbst wenn kein Erfolg dabei zu gewärtigen ist. Da sie sonach unwürdig waren, sagte der Herr;
V.9: „Gehet an die Straßenkreuzungen, und wen ihr nur immer finden werdet, ladet sie zur Hochzeit“,
die ersten besten, auch die geringsten. Oft hatte er ja gesagt: „Die Buhlerinnen und Zöllner werden das Himmelreich erben“2 , und: „Die Ersten werden die Letzten, S. d999 die Letzten werden die Ersten sein“3 . Jetzt zeigt er, dass es mit vollem Rechte so geschieht. Das wurmte aber die Juden gar heftig, ja noch viel mehr als die Vernichtung ihres Staates ärgerte es sie, sehen zu müssen, dass die Heiden in das Reich zugelassen wurden und zwar in weit größerer Zahl als sie selbst. Damit aber auch sie sich nicht auf den Glauben allein verlassen sollten, sprach er zu ihnen vom Gerichte, das über die bösen Werke gehalten werden wird, um die noch Ungläubigen zum Glauben, die bereits Gläubigen zu einem ordentlichen Lebenswandel aufzumuntern. Unter dem Kleide versteht er nämlich ein Leben voll guter Werke. Die Berufung ist ja ein Werk der Gnade. Warum spricht er dann aber mit solcher Schärfe? Ihre Berufung und Reinigung war allerdings ein freies Geschenk der Gnade, aber dass sie in dem Berufe beharren und das Kleid der Reinheit bewahren, das hängt vom Eifer der Berufenen ab. Die Berufung gründet nicht auf der Würdigkeit, sondern auf der Gnade. Man sollte also der Gnade entsprechen und die erwiesene Ehre nicht mit solcher Schlechtigkeit erwidern.
Ja, sagst du, ich habe aber nicht so zahlreiche Gunsterweise empfangen, wie die Juden. Im Gegenteil, du hast noch weit größere empfangen. Was ihnen Gott nur im Laufe der Zeit erwiesen, das ist dir ohne irgendein Verdienst auf einmal zuteil geworden. Darum sagt Paulus: „Die Heiden verherrlichen Gott ob seiner Erbarmung“4 . Was die Juden hätten empfangen sollen, das hast du tatsächlich erhalten. Deshalb droht aber auch den Nachlässigen eine so große Strafe. Gleichwie nämlich jene, durch ihre Weigerung zu kommen, ihre Geringschätzung offenbarten, so machst auch du es, wenn du nach einem verwerflichen Leben stirbst. Denn nach einem unreinen Lebenswandel von hinnen scheiden, heißt: in schmutzigen Kleidern erscheinen. Darum heißt es auch:
V.12: „Er verstummte.“
Ersiehst du hieraus, dass der König trotz der S. d1000 Offenkundigkeit der Sache doch nicht eher straft, als bis der Sünder selbst sein Urteil gesprochen hat? Eben dadurch, dass er nichts entgegnen konnte, fällte er sein eigenes Urteil. Dann erst wird er der unbeschreiblichen Pein überantwortet. Wenn aber von Finsternis die Rede ist, so darfst du ja nicht glauben, dass in dem Hinauswerfen an den dunklen Ort die einzige Strafe besteht, sondern
V.13: „Es herrscht dort auch Weinen und Zähneknirschen.“
Diese Worte lassen auf unerträgliche Qualen schließen: Vernehmet es nun ihr alle, die ihr in die hl. Geheimnisse eingeweiht und zur Hochzeit erschienen seid, aber doch eure Seele mit hässlichen Werken beschmutzet. Vernehmet es, woher ihr berufen worden seid! Von der Straße! Was waret ihr? Mit Lahmheit und Blindheit der Seele geschlagen, was viel ärger ist als leibliche Verkrüppelung. Achtet doch die Güte dessen, der euch berufen; keiner behalte ein schmutziges Kleid an, jeder sei bemüht um ein reines Seelengewand. Höret es, ihr Frauen, höret es, ihr Männer. Nicht goldgewirkte Kleider, die euch äußerlich schön machen, sind euch vonnöten, sondern Kleider, die euch innerlich schmücken. Solange man jene trägt, ist es schwer, diese anzulegen. Es ist nicht möglich, zugleich Seele und Leib zu schmücken; es ist nicht möglich, zugleich dem Mammon zu dienen und Christo zu folgen, wie es Pflicht ist. Lasset uns also dieses drückende Joch abschütteln. Du würdest es gewiss nicht ruhig hinnehmen, wenn man in deinem Hause goldene Vorhänge anbrächte und dich halbnackt in Lumpen dasitzen ließe. Aber du selbst handelst so an dir, wenn du die Wohnung deiner Seele, nämlich den Leib, mit allen möglichen Stoffen schmücktest, die Seele dagegen in Lumpen gehüllt lässest. Weißt du nicht, dass man den König schöner schmücken muss als die Stadt? Deshalb werden die Häuser der Stadt mit Linnen geziert, der König mit Purpur und Krone angetan. So sollst auch du es machen. Deinen Leib brauchst du nur in ein einfaches Gewand zu hüllen, die Seele aber sollst du in Purpur kleiden, ihr ein Diadem aufdrücken und sie auf einen erhabenen, strahlenden Thron setzen. Du S. d1001 tust aber das Gegenteil; du schmückst die Stadt prächtig, den König, die Seele, lässest du gefesselt von den ungezügelten Leidenschaften dahinschleppen. Denkst du nicht daran, dass du zu einer Hochzeit geladen bist, zur Hochzeit bei Gott? Kümmert es dich nicht, dass die geladene Seele in goldverbrämte Prachtgewänder gekleidet in das Brautgemach eintreten soll?