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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4. Il n’y a qu’une seule table pour ceux qui servent et pour les autres que l’on sert. Ce sont les mêmes viandes pour tous; les mêmes habits; les mêmes cellules; le même genre de vie. Celui d’entre eux qui se porte aux petites choses avec plus d’ardeur, est celui qui (564) est le plus grand de tous. On n’entend point dire là Ceci est à moi, cela est à vous. Ces paroles qui sont la source des divisions et des guerres, sont éternellement bannies de ces lieux. Et on ne doit pas s’étonner qu’ils n’aient tous qu’un même habit, qu’une même table et qu’une même nourriture, puisqu’ils n’ont tous ensemble qu’une même âme, non parce qu’elle est d’une même substance, ce qui est commun à tous les hommes , mais à cause de leur charité qui, les unissant tous, ne fait d’eux tous qu’un coeur et qu’une âme. Et comment une seule âme pourrait-elle s’élever contre elle-même?

On ne voit donc point là, comme parmi nous, ces différences de pauvres et de riches; ni ce discernement de personnes qu’on honore, et d’autres que l’on méprise. Cette parfaite égalité ne laisse parmi eux aucune entrée à la vaine gloire. Si l’un y est grand et l’autre petit, ce n’est qu’en vertu, et l’on n’a même aucun égard à ces différences. Celui qui est inférieur aux autres, ne se plaint point d’être méprisé, parce qu’il n’y a personne qui le méprise , et s’il s’en trouvait quelqu’un il en aurait de la joie, parce qu’ils aiment à souffrir les mépris et les injures. C’est à quoi ils s’appliquent sans cesse à s’anéantir et à s’humilier, non-seulement dans leurs paroles, mais encore plus dans leurs actions.

Ils aiment à manger avec les pauvres et les personnes les plus méprisables. Leur table est tous les jours environnée de ces sortes d’hôtes, et c’est ce qui les rend dignes du ciel. L’un y panse les plaies des blessés, l’autre sert de guide à un aveugle, l’autre porte celui qui a la jambe rompue. Il n’y a point là de flatteurs.

On n’y sait pas même ce que c’est que de flatter; et comme tout est égal entre eux, il ne s’y peut mêler aucune envie. Ainsi, ceux qui entrent parmi ces saints, y apprennent aisément la vertu, et à devenir humbles à leur exemple sans qu’on les contraigne à s’humilier devant les autres. Car comme on arrête plus aisément l’audace d’un homme superbe en lui cédant qu’en lui résistant, et que la modération d’un autre est une grande instruction pour lui, ainsi rien n’est plus propre pour guérir dans une âme la plaie de la vaine gloire, que de voir des personnes qui n’ont pour elle que de l’aversion et du mépris. C’est ce qui se pratique admirablement dans ces lieux. On voit autant d’ardeur pour fuir ou pour quitter les premières places et ces rangs d’honneur, que nous en voyons ailleurs pour y arriver. On y aime, non à se faire honorer, mais à honorer les autres.

Les ouvrages mêmes des solitaires et les occupations où ils s’emploient, les portent encore à l’humilité et étouffent en eux tous les mouvements de la vaine gloire. Car, qui peut devenir superbe en bêchant la terre, en arrosant des herbes, en faisant des paniers d’osier, et d’autres choses semblables? Comment pourraient-ils s’élever dans leur coeur, en souffrant comme ils font la pauvreté, la faim, la soif, et toutes les autres nécessités de la vie? Ainsi, l’humilité , comme je viens de le dire , est parmi eux une vertu bien aisée. Il est très-difficile de ne devenir pas superbe parmi les louanges et les applaudissements des hommes; il est facile au contraire de devenir humble parmi des choses si basses, et dans le fond d’un désert. C’est là qu’on traite avec Dieu seul à seul. On n’a pour compagnie que soi-même. On n’y voit qu’un oiseau qui vole; qu’un arbre qui est agité des vents; qu’un ruisseau qui coule le long d’une vallée. Par où donc l’orgueil attaquerait-il un homme dans une si profonde solitude?

Ce n’est pas néanmoins que nous soyons excusables au milieu des villes de nous laisser aller à cette passion. Abraham vivait au milieu des chananéens et ne laissait pas de dire à Dieu : «Je ne suis que terre et que cendre». (Gen. XVII, 29.) David était dans la cour et dans les armées, et cependant il disait: « Pour moi, je suis un vermisseau et non un homme ». (Ps. XXI, 6.) Saint Paul vivait au milieu des hommes, et cependant il était assez humble pour dire : « Je ne suis pas digne d’être « appelé apôtre ». (I Cor. XV, 9.) Après tant d’exemples, mes frères, comment serions-nous excusables d’être encore si superbes et si vains? N’est-il pas vrai que si ces hommes admirables doivent être comblés de gloire parce qu’ils ont donné les premiers l’exemple d’une si haute vertu, et que nous serons, nous, exposés aux plus grands supplices pour ne l’avoir pas suivi, pour lire leurs actions sans les imiter, pour admirer leur humilité, sans devenir humbles?

Que nous restera-t-il pour excuser une si grande dureté? Direz-vous que vous ne pouvez lire l’Ecriture pour y apprendre quelle a été la vertu de ces saints hommes? C’est déjà (565) une grande faute de n’avoir pas soin de vous en instruire dans l’Eglise, où vous devriez venir puiser sans cesse ces eaux si saintes et si salutaires. Mais si vous ne pouvez apprendre les vertus de ces anciens serviteurs de Dieu, ne pouvez-vous pas avoir au moins celles des saints qui vivent encore?

Je n’ai personne qui m’y mène, dites-vous. Venez me trouver, je vous y mènerai moi-même. Venez avec moi pour apprendre des choses qui vous toucheront et qui vous édifieront. Ces solitaires sont comme des lampes qui éclairent toute la terre. Ce sont comme des remparts qui vous serviront de défense. Ils ont recherché les déserts pour vous apprendre à mépriser le monde. Il faut être fort pour trouver le calme au milieu de la tempête. Mais pour vous qui êtes faibles, vous avez besoin de repos après cette agitation continuelle où vous expose l’engagement que vous avez dans le monde. Allez donc, mes frères, voir souvent ces saints, afin que leurs prières et leurs exhortations servent à vous purifier des taches du siècle, et qu’en purifiant votre vie de plus en plus, vous vous mettiez en état de jouir des biens de ce monde et de l’autre, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui avec le Père et le Saint-Esprit est la gloire et l’empire, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Warum wunderst du dich, dass bei ihnen Lebensweise, Mahlzeiten und Kleidung gleich sind? Haben sie doch auch nur eine Seele, nicht bloß der Wesenheit nach1 , sondern auch der Liebe nach. Wie könnte diese sich je über sich selbst erheben? Wo es weder Armut noch Reichtum, weder Ehre noch Geringschätzung gibt, wie sollte da Einbildung und Hochmut Eingang finden? Große und Kleine gibt es unter ihnen nur, insoweit die Tugend als Maßstab angelegt wird, aber, wie gesagt, niemand sieht darauf. Der Kleine braucht sich nicht über Verachtung zu betrüben, weil er eben von niemanden verachtet wird und wenn einer wirklich einmal geringschätzig behandelt wird, so sind sie ja besonders darin geschult, Verachtung, Geringschätzung und Demütigungen in Wort S. d1040 und Werk über sich ergehen zu lassen. Sie verkehren mit Bettlern und Krüppeln, denn diese Art Gäste finden sich bei ihren Mahlzeiten zahlreich ein; das ist es eben, was sie des Himmels würdig macht. Der eine pflegt einem Verstümmelten die Wunden, ein anderer führt einen Blinden, ein Dritter trägt einen, der sich das Bein verletzt hat. Bei ihnen gibt es auch keine Scharen von Schmeichlern und Schmarotzern; sie wissen nicht einmal, was Schmeichelei ist. Wie sollen sie sich da jemals überheben? Da alle untereinander gleich sind, wird es ihnen so leicht, die Tugend zu üben. Denn auf diese Weise werden die Schwätzer besser zur Tugend angeleitet, als wenn man sie nötigte, die ersten Plätze abzutreten. Wie nämlich der Frechling eine Lehre empfängt, wenn der Geschlagene Sanftmut übt, so erhält sie auch der Ehrgeizige, nicht von einem, der darnach strebt, sondern von einem, der die Ehre verachtet. Und das tun die Mönche gar eifrig; so groß bei uns das Ringen um die ersten Stellen ist, so groß ist bei ihnen der Wettstreit, sie zurückzuweisen; ihr ganzer Eifer ist nur darauf gerichtet, einander Ehre zu erweisen, nicht solche zu empfangen.

Übrigens ist ihre Tätigkeit selbst schon geeignet, die Mönche in Bescheidenheit zu erhalten und die Aufgeblasenheit zu ersticken. Denn sage mir einmal, wird sich wohl jemand etwas darauf einbilden, wenn er den Boden umgräbt, begießt, bepflanzt, oder wenn er Körbe flicht, Säcke webt oder sonst dergleichen arbeitet? Wird einer von dieser Leidenschaft befallen werden, wenn er in Armut lebt und mit Hunger zu kämpfen hat? Gewiss nicht. Darum fällt ihnen aber auch die Demut leicht. Ist es in der Welt schwer, bescheiden zu bleiben, wo es Scharen von Lobrednern und Bewunderern gibt, so wird es den Mönchen leicht, weil sie nur die Wüste und den Flug der Vögel, das Schwanken der Bäume sehen, nur das Wehen der Winde und das Rauschen der Bäche in den Schluchten hören. Wie sollte ein solches Leben in der Einöde zur Überhebung führen? Allein wir werden in dem Umstande, dass wir mit der Welt verkehren müssen, dennoch keine Entschuldigung für unsere Eitelkeit finden. Auch Abraham lebte mitten unter den S. d1041 Chananäern und bekannte doch: „Staub und Asche bin ich" und David sagte mitten im Lager: „Ich bin ein Wurm und kein Mensch"2 , desgleichen der Apostel mitten in der Stadt: „Nicht bin ich wert, Apostel zu heißen“3 . Wenn wir nun trotz so vieler Beispiele nicht bescheidener sind, was wird uns zur Entschuldigung und Rechtfertigung gereichen? Jene Männer verdienen große Belohnung, weil sie keine Vorbilder hatten und doch diesen Tugendweg gewandelt sind; um so mehr aber verdienen wir Strafe wenn wir uns nicht zu gleichem Eifer angespornt fühlen, obschon wir so viele Vorgänger haben, die uns in der Schrift gezeichnet sind, und das Beispiel so vieler Männer, die noch jetzt leben und durch ihre Werke unsere Bewunderung erregen.

Was kannst du wohl zur Entschuldigung vorbringen wenn du dich nicht besserst? Etwa, dass du die Tugenden der Altvordern nicht kennst, weil du nicht lesen kannst, weil du in der Schrift nicht bewandert bist? Aber das ist ja gerade ein besonderer Vorwurf, dass du nicht in die Kirchen gehst, obwohl sie immer offen stehen, und die reinen Quellen nicht benützest. Übrigens, wenn du schon die Verstorbenen nicht aus der Schrift kennst, so solltest du doch die Männer beobachten, die jetzt noch leben. Aber es ist niemand, der dich hinführt? Nun, so komme zu mir, ich will dir zeigen, wo diese Heiligen wohnen; komm lass dich belehren und es wird dir zum Heile gereichen. Sie sind ja die Leuchten, die über die ganze Erde hinstrahlen, sie sind die Mauern, welche die Städte umwallen. Deshalb haben sie die Einöden gewählt, um dir zu zeigen, dass man das Getümmel der Welt verachten soll. Sie sind stark und verstehen es daher, auch mitten im Sturme Ruhe zu finden, während du nach allen Seiten hin- und hergeworfen wirst und mithin der Ruhe und der Erholung von dem beständigen Wogenschwall bedürftig bist.

Geh also oft dorthin, um dich durch ihr Gebet und ihre Ermahnungen von deinen Makeln zu reinigen; dann S. d1042 wirst du im Diesseits ein ordentliches Leben führen und im Jenseits den ewigen Lohn empfangen durch die Gnade und Güte unseres Herrn Jesus Christus, durch den und mit dem der Vater und der Heiligen Geist Ruhm, Macht und Ehre besitzt jetzt und allezeit und in alle Ewigkeit. Amen!


  1. das ist ja bei allen Menschen der Fall ↩

  2. Ps. 21 ↩

  3. 1Kor. 15 ↩

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