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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
6.
Vous imiterez encore votre Seigneur et votre Dieu, si vous pleurez de cette manière, puisqu’il a pleuré lui-même la mort de Lazare et la ruine de Jérusalem, et qu’il a été ému et troublé de la perte de Judas. Enfin on le trouve souvent pleurant, mais on ne le trouve point riant, il ne souriait même jamais. Au moins nul des évangélistes ne l’a marqué. L’Ecriture aussi rapporte que saint Paul « a pleuré la nuit et le jour durant trois ans. » (Act. XX, 31.) Lui-même le dit, et d’autres encore l’ont dit de lui; mais ni lui ni personne n’a point écrit qu’il ait ri; et nul des Saints ne l’a écrit aussi ni de soi-même ni d’un autre. On n’a dit cela que de Sara, qui en fut aussitôt reprise, et de l’un des fils de Noé, qui de libre qu’il était en devint esclave. Ce que je ne dis pas toutefois pour défendre absolument de rire jamais, mais peur bannir la dissipation.
Et véritablement quel sujet avez-vous tant de vous réjouir, et d’éclater de rire, puisque vous êtes encore si redevables à la justice divine, puisque vous devez comparaître devant un tribunal si terrible, et rendre un compte exact de toutes vos actions? Fautes volontaires et même involontaires, nous rendrons raison de tout: « Si quelqu’un,» dit le Sauveur, « me renonce devant les hommes, je le renoncerai devant mon Père, qui est dans les cieux.» (Matth. X, 33.) Et ainsi quoique ce renoncement ait été involontaire, on n’évitera pas le supplice.
Nous répondrons encore et de ce que nous savons, et de ce que nous ne savons pas, puisque l’Apôtre dit: « Je ne me sens coupable de rien, mais cela ne me justifie pas. » (I Cor. IV, 4.) Et il montre encore que l’ignorance n’excuse point, lorsqu’il dit des Juifs : « Je puis leur rendra ce témoignage, qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais leur zèle n’est pas selon la science (Rom. X, 2), » ce qui néanmoins ne suffit pas pour les excuser. Et écrivant aux Corinthiens, il leur dit: « Je crains que comme le serpent trompa Eve par sa malice, on ne vous corrompe l’esprit, et que vous ne perdiez la simplicité qui est selon Jésus-Christ.» (II Cor. XI, 3.)
Comment! vous avez à rendre compte de tant de péchés, et vous vous amusez à rire, à dire des plaisanteries, et à rechercher les délices de la vie? Mais que gagnerai-je, me dites. vous, quand je pleurerai au lieu de rire ? Vous y gagnerez infiniment. Dans la justice du siècle un criminel a beau pleurer; on ne rétractera point pour cela l’arrêt de sa condamnation. Mais dans l’église si vous soupirez seulement, vos soupirs feront révoquer votre sentence, et vous obtiendront le pardon. C’est pour cette raison que Jésus-Christ nous recommande tant les larmes, et qu’il appelle heureux ceux qui pleurent, et malheureux ceux qui rient.
L’église n’est point un théâtre, et nous ne nous y assemblons point pour rire aux éclats, mais pour gémir, et pour acquérir un royaume par nos pleurs et par nos soupirs. Quand vous êtes devant un roi de la terre, vous n’osez pas même sourire; et lorsque le Seigneur des anges habite au milieu de vous, vous ne paraissez point devant lui avec la bienséance et la frayeur respectueuse qu’il demande; mais vous riez même souvent, lorsqu’il est en colère contre vous. Ne voyez-vous pas que vous irritez encore plus Dieu par ce mépris, que par tous vos crimes? Dieu d’ordinaire n’a pas tant d’horreur de ceux qui pèchent, que de ceux qui ne se repentent point après leurs péchés.
Cependant il y a des personnes assez insensibles pour pouvoir dire après tout ceci : Dieu me garde de pleurer jamais; mais le don que je lui demande c’est de rire et de me divertir toute ma vie. Y a-t-il rien de plus bas et de plus puéril que cette pensée? Les divertissements ne sont pas un don de Dieu, mais du diable. Ecoutez ce qui arriva autrefois à ceux qui se divertissaient: « Le peuple, » dit l’Ecriture, « s’assit pour manger et pour boire; et il se leva ensuite pour jouer. » (Exod.. XXXII, 6.) Tel était le peuple de Sodome; tels étaient ceux qui vivaient avant le déluge. Car Dieu dit des premiers qu’ « ils étaient plongés dans les délices, dans l’orgueil, dans les festins, et dans l’abondance de toutes choses. » (Ezéch. XVI, 49.) Et les seconds qui vivaient du temps de Noé, le voyant devant leurs yeux bâtir l’arche durant tant de temps, ne pensèrent qu’à prendre leurs divertissements, sans être touchés de douleur pour leurs péchés, et sans se mettre en peine de l’avenir. C’est pourquoi le déluge venant, les enveloppa tous, et ils périrent dans ce naufrage commun de toute la terre.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
6.
Wenn auch du solche Tränen weinst, dann bist du dem Herrn ähnlich geworden. Denn auch er hat geweint über Lazarus und Jerusalem, und über das Schicksal des Judas ward er erschüttert1 . Und weinen sehen kann man ihn oft, lachen niemals, nicht einmal stille lächeln; wenigstens hat kein Evangelist etwas davon berichtet. Deshalb sagt auch der hl. Paulus selbst von sich, und andere sagen es von ihm2 , dass er geweint habe, drei Nächte und drei Tage lang geweint; dass er aber gelacht hätte, das hat er nirgends gesagt, weder er noch andere; aber auch kein anderer Heiliger hat dies weder von sich noch von einem anderen Heiligen erzählt. Nur von Sara allein wird dies berichtet, nämlich damals, S. 111als sie getadelt wurde, und ebenso vom Sohne Noes, da er aus einem Freigeborenen zum Sklaven wurde. Das alles sage ich aber, nicht um das Lachen zu verpönen, sondern nur, um die Ausgelassenheit zu verhindern. Denn sage mir doch: Welchen Grund hast du denn, eingebildet und ausgelassen zu sein, der du noch für so viele Sünden verantwortlich bist, vor dem furchtbaren zukünftigen Richterstuhl erscheinen musst, und über alles, was du hienieden getan, genaue Rechenschaft abzulegen hast? Ja, wir werden für unsere freiwilligen und unfreiwilligen Sünden Rede und Antwort stehen müssen. „Denn“, heißt es, „wer mich vor den Menschen verleugnen wird, den werde auch ich vor meinem Vater verleugnen“3 . Selbst wenn diese Verleugnung4 unfreiwillig ist, geht sie doch nicht straflos aus, sondern auch für sie müssen wir uns verantworten, ja für alles, ob wir darum wissen oder nicht. „Ich bin mir keiner Schuld bewusst“, sagt der Apostel, „aber darum bin ich noch nicht gerechtfertigt“5 ; für alles, ob wir es unbewusst oder mit Absicht getan haben.6 „Ich gebe ihnen das Zeugnis“, sagt der hl. Paulus, „dass sie Eifer haben für Gott, aber keinen erleuchteten“7 . Das genügt aber nicht zu ihrer Rechtfertigung. Und an die Korinther schreibt er: „Ich fürchte, sie einst die Schlange in ihrer Arglist die Eva verführte, so möchte sie auch eure Gesinnung verderben zum Abfall von der Einfalt des Glaubens an Jesus Christus“8 . Während du also über so vieles wirst Rechenschaft ablegen müssen, sitzest du da und lachst. redest läppische Dinge und gibst dich eitler Lebenslust hin. Ja du sagst: Wenn ich das nicht tue, sondern immer in Trauer lebe, was habe ich davon? Ungemein viel, sogar so viel, dass S. 112man es mit Worten gar nicht auszusprechen vermag. Bei weltlichen Gerichten entgehst du nach gefälltem Urteil der Strafe nicht, und wenn du noch so viel weinst. Hier aber brauchst du nur zu bereuen und das Urteil ist aufgehoben, es wird dir verziehen. Darum redet Christus so oft von der Reue zu uns, preist die Bußfertigen glücklich und ruft Wehe über die, die lachen. Diese Welt ist eben kein Theater zum Lachen; nicht dazu sind wir beisammen, um schallendes Gelächter anzuschlagen, sondern um9 zu seufzen, und mit diesem Seufzen werden wir uns den Himmel erwerben.
Wenn du vor deinem Herrscher stehst, wagst du nicht einmal leise zu lächeln; während aber der Herr der Engel in deinem Innern weilt, stehst du nicht da in Furcht und Zittern und mit der geziemenden Ehrfurcht, nein, du lachst, während er so oft sich über dich erzürnt und du bedenkst nicht, dass du ihn damit noch mehr herausforderst als mit deinen Sünden. Denn Gott pflegt sich nicht so fast von den Sündern abzukehren, als von denen, die nach der Sünde keine Buße tun. Aber trotzdem bleiben auch da noch manche so unempfindlich, als wollten sie nach all dem noch sagen: Ich möchte, dass ich niemals zu weinen brauchte; Gott gebe mir lieber, dass ich immer lachen und scherzen kann. Gäbe es aber etwas Kindischeres, als so zu denken? Nicht Gott gibt uns Gelegenheit zur Ausgelassenheit, sondern der Teufel. Höre nur, wie es den Ausgelassenen erging: „Das Volk“, so heißt es, „saß beim Essen und Trinken, und dann standen sie auf, sich zu belustigen“10 . So machten es die Sodomiten, so auch die Menschen vor der Sündflut. Denn auch von jenen heißt es: „Sie schwelgten in Hochmut und Üppigkeit, und im Überfluss an Brot“11 . Auch zur Zeit des Noe sahen die Leute durch so viele Jahre hindurch, wie die Arche gebaut wurde; aber sie ließen sich nicht rühren, sondern belustigten sich und dachten nicht an die Zukunft. Darum hat auch die Sündflut sie allesamt verschlungen und die ganze Welt in einem einzigen Schiffbruch begraben .
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Joh 13,21 ↩
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wer diese anderen sein sollten ist nicht klar ↩
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Mt 10,35 ↩
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durch die Sünde ↩
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1 Kor 4,4 ↩
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Chrysostomus denkt hier wohl an solche Sünden, die aus schuldbarer Unwissenheit begangen, d.h. deren Sündhaftigkeit man bei genauerem Zusehen und gutem Willen hätte erkennen können. Eine Übertretung, die ohne jede Erkenntnis und Absicht geschieht, kann dagegen nie schuldbar werden. ↩
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Röm 10,2 ↩
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2 Kor 11,3 ↩
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über unsere Sünden ↩
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Ex 32,6 ↩
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Ez 16,.49 ↩