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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

3.

C’est pourquoi il me semble qu’on peut comparer l’état des apôtres dans ce temps fâcheux à l’état de navigateurs qui se trouveraient sur mer dans une grande tempête, lorsque le ciel par ses foudres, l’air par ses ténèbres et la mer par ses flots, répandent l’épouvante de toutes parts, lorsque tous les vaisseaux sont menacés du naufrage, que les passagers mêmes sont divisés, que des monstres sortent des abîmes de la mer et entrent confusément avec les flots dans les navires, et que, la division étant au dedans, les pirates menacent encore au dehors. Les apôtres, dis-je, étaient comme des hommes que l’on obligerait alors de prendre le gouvernail de ces vaisseaux sans avoir aucun art ni aucune intelligence pour les conduire, et d’aller combattre sans aucune apparence de pouvoir échapper d’un si grand péril, et néanmoins avec une espérance très certaine de la victoire. Car les gentils d’un côté avaient pour eux cette haine générale qu’ils portaient à tous les Juifs. Les Juifs d’ailleurs les haïssaient comme les violateurs de leur loi. Ainsi tout leur était contraire. Ils voyaient partout des écueils et des précipices de tous côtés et des bancs de sable. Les provinces, les villes, les maisons, tout le monde en général et chaque. homme en particulier, leur faisait une guerre acharnée. Les empereurs et les princes, les magistrats et les particuliers, les villes, les provinces et les peuples entiers les persécutaient, et l’état où ils se trouvaient réduits était au-dessus de tout ce qu’on en peut dire. Les Romains avaient une haine mortelle contre tout le peuple juif, parce qu’il leur suscitait mille embarras. Et cependant tout cela n’arrêta point le cours de la prédication des apôtres. Après la prise et l’embrasement de Jérusalem, après tant de maux qu’y souffrirent ceux qui s’y trouvèrent enfermés, les apôtres, qui en étaient sortis, vont imposer aux Romains, malgré eux, de nouvelles lois et de nouveaux règlements de vie.

Qui n’admirera ce prodige, mes frères? Les Romains peuvent défaire des troupes sans nombre et des armées entières de Juifs, et ils né peuvent se défendre de douze hommes pauvres, nus, ignorants, qui viennent les combattre sans armes. Quelle langue pourrait assez relever une si grande merveille? Il y a deux choses qui sont principalement nécessaires à celui qui enseigne les autres. Il faut qu’il ait de l’autorité et qu’il soit aimé de ses disciples, et il faut aussi que les choses qu’il leur enseigne soient faciles à admettre, qu’elles leur plaisent, et qu’il les annonce dans un temps de paix et non de guerre et de trouble. Les apôtres étaient dans des circonstances toutes contraires, Car non-seulement ils n’avaient nulle autorité par eux-mêmes, mais de plus ceux qui en avaient ne s’en servaient que pour séduire les hommes et pour les porter à les haïr, au lieu de les favoriser et de les aimer. Que s’ils s’acquéraient l’estime et l’amour de quelques-uns, ces persécuteurs les tourmentaient tellement qu’ils ne leur permettaient de demeurer en aucun lieu, voulant qu’ils fussent bannis de toutes les (584) villes, repoussés de tous les peuples et privés des avantages de toutes les lois.

D’ailleurs la vie nouvelle que les apôtres introduisaient dans le monde était dure et pénible, et celle au contraire qu’ils tâchaient de détruire était agréable et voluptueuse. On voyait tous les jours que leurs disciples étaient exposés à mille périls, et qu’on inventait des supplices tout nouveaux pour leur faire souffrir une mort cruelle. De plus, le temps durant lequel ils ont prêché l’Evangile était plein de guerres, de troubles et de tumultes, et ce seul obstacle pouvait suffire pour en empêcher l’établissement.

Ne faut-il donc pas s’écrier ici avec le Prophète: « Qui pourra raconter la puissance du Seigneur et faire entendre toutes ses merveilles »? Si Moïse a eu tant de peine, avec tous ses miracles, à persuader ses frères les Israélites de quitter un pays où ils étaient opprimés et réduits à l’état d’esclaves travaillant à faire des briques, qui a pu persuader aux disciples des apôtres de se laisser tous les jours déchirer par les fouets, de souffrir des maux insupportables et de renoncer à une vie délicieuse, pour en embrasser une autre austère et pénible, et cela lorsqu’ils n’avaient pour maîtres que des étrangers, que des hommes inconnus et regardés de tout le monde comme des ennemis de l’Etat et comme des pestes publiques? Que dirait-on aujourd’hui si un seul individu détesté de tous les hommes allait non dans des royaumes, ni dans des provinces et des villes entières, mais dans une seule maison pour y mettre la division, pour séparer les amis d’avec les amis, pour soulever le père et la mère contre les enfants, et le mari contre la femme? Ne l’aurait-on pas mis en pièces avant même qu’il ouvrît la bouche?

De plus, si on ne voyait rien en lui que de méprisable, et qu’en menant une vie austère il la voulût imposer aux autres et persuader aux riches d’abandonner leurs richesses, voulant lui seul s’opposer au torrent de la coutume et de la vie ordinaire des hommes, n’est-il pas certain qu’on le lapiderait et qu’il aurait autant d’ennemis qu’il voudrait se faire de disciples? Cependant, mes frères, ce qui paraîtrait impossible dans une seule maison s’est fait dans toute la terre. Jésus-Christ a envoyé douze hommes comme autant de médecins du ciel, qui ont changé toute la face du monde en courant les terres et les mers, au milieu des montagnes et des précipices, des écueils et des rochers, et parmi les guerres, les séditions et les tumultes. Que si vous voulez savoir les famines, les tremblements de terre et les malheurs différents dont tout le monde était alors agité, lisez l’histoire de Josèphe.

Mais, sans en chercher d’autres témoignages, il suffit d’entendre ce que Jésus-Christ dit ici : «Ne vous laissez point troubler, il faut que tout cela arrive ». Et « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé ». Et « L’on prêchera cet Evangile dans le monde entier ». Il dit même que ces maux ne seraient que « comme des commencements ». Comme les apôtres paraissaient étonnés et abattus de ce qu’il disait, il les rassure en leur disant que quand il arriverait beaucoup d’autres malheurs encore plus grands, il fallait nécessairement que son Evangile fût prêché dans tout le monde, et qu’alors la fin arriverait.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

3.

Gerade hierin muss man namentlich die Macht Christi und den Mut seiner Jünger bewundern, dass sie zu einer Zeit predigten, da man alles Jüdische bekämpfte, da man in den Juden insbesondere Aufrührer sah, da der Kaiser alle miteinander zu vernichten befohlen hatte. Man könnte die Lage der Jünger vergleichen mit einem Sturme zur See. Gewaltig tobt das Meer, Finsternis bedeckt den Gesichtskreis, Schiffbruch folgt auf Schiffbruch, alle die Fahrtgenossen oben bekämpfen sich, aus der Tiefe steigen Untiere empor, um im Verein mit den Wogen die Leute zu verschlingen, Blitze fahren nieder, Seeräuber tauchen auf, und selbst die Menschen S. d1074 im Schiffe feinden einander an. Da sollen nun Leute, die nichts von der Schiffahrt verstehen und das Meer nicht einmal gesehen haben, das Ruder ergreifen, steuern, Seekrieg führen, und mit einem einzigen Boote, auf dem noch, wie gesagt, alles in Verwirrung ist, eine zahllose Flotte, die mit gewaltiger Ausrüstung anrückt, überwinden und in den Grund bohren. Von den Heiden wurden nämlich die Apostel als Juden gehasst, von den Juden als Feinde des Gesetzes gesteinigt, nirgends konnten sie Fuß fassen. Über all stießen sie auf Klippen, Abgründe, Anfeindungen, in den Städten, auf dem Lande, in den Häusern; alles führte Krieg gegen sie: Feldherren, Beamte, einfache Bürger, ganze Völker und Gemeinden; es war ein Wirrwarr, der jeder Darstellung spottet. Die Römer, welche die Herrschaft führten, hassten die Juden gar sehr, weil sie ihnen allerlei Schwierigkeiten bereitet hatten. Aber selbst dieser Umstand schadete der Predigt nicht; im Gegenteil, während Jerusalem erstürmt und verbrannt wurde und unsägliches Elend über die Einwohner kam, gaben die Apostel, die aus derselben Stadt stammten, ganz neue Lebenssatzungen und überwanden sogar die Römer. Welch neue und unerhörte Erscheinung! Ungezählte Tausende von Juden wurden damals von den Römern gefangen genommen, und zwölf Männer, die ohne Waffen und Rüstung gegen sie kämpften, konnten von ihnen nicht besiegt werden. Welche Zunge vermöchte ein solches Wunder zu schildern?

Zwei Erfordernisse müssen einem Lehrer zur Seite stehen, die eigene Glaubwürdigkeit und die Liebe der Schüler. Außerdem muss aber auch die Lehre leicht annehmbar sein und zu einer Zeit vorgetragen werden, in der keine Verwirrung und Unruhe herrscht. Damals war das gerade Gegenteil der Fall. Die Apostel schienen keine Glaubwürdigkeit für sich zu haben und hatten die Leute gegen sich, weil die Lehrer, welche anscheinend glaubwürdig gewesen waren, sie hintergangen hatten. Auch fanden sie keine Liebe, sondern Hass, denn sie bemühten sich, liebgewordene Gewohnheiten, Überlieferungen und Satzungen abzuschaffen. Ihre Gebote waren ferner sehr schwer, während die anderen, die sie abschafften, sehr angenehm waren. Die Apostel und ihre Anhänger S. d1075 liefen viele Gefahren und fanden oft sogar einen gewaltsamen Tod. Endlich brachte auch die Zeitlage viele Schwierigkeiten mit sich, überall tobten Krieg, Aufruhr, Unruhen, so dass auch ohne die erwähnten Übelstände alles hätte darüber und darunter geraten müssen. Soll man da nicht ausrufen: „Wer vermag die Großtaten des Herrn zu erzählen, wer zu verkünden seinen Ruhm?“1 . Wenn schon die eigenen Stammesgenossen dem Moses trotz seiner Wundertaten kein Gehör schenkten, bloß weil sie Lehm und Ziegel brennen mussten, wer hat dann die Leute, die sich täglich schlagen, hinschlachten lassen und unerhörte Leiden ertragen mussten, wer, frage ich, hat sie bewogen, ihr ruhiges Dasein aufzugeben und dieses Leben mit all seinen Gefahren, dem Blutvergießen und den Todesnöten zu wählen, und zwar auf die Predigt von Männern hin, die einem anderen Volke und sogar ihren bitteren Feinden angehörten? Man soll nur einmal, ich sage nicht in ein Volk oder eine Stadt oder eine Gemeinde, sondern in eine kleine Familie jemanden hinein bringen, den alle Familienglieder hassen, und der sie von ihren Lieben, von Vater, Weib und Kindern abwendig machen wollte; würde er nicht alsbald zerrissen werden, ehe er noch den Mund aufgetan? Und wenn nun gar in dieser Familie Zwist und Zank zwischen Mann und Weib herrscht, wird man ihn nicht mit Steinen totwerfen, ehe er noch die Schwelle betreten hat? Wenn er nun auch noch verachtet ist, lästige Anforderungen stellt, die Üppigen zur Tugend ermahnt und überdies gegen eine Mehrzahl überlegener Gegner zu kämpfen hat, liegt es da nicht auf der Hand, dass er unbedingt unterliegen wird? Was indes in einer Familie unmöglich ist, das hat gleichwohl Christus in der ganzen Welt zustande gebracht, indem er trotz Abgründen, Feueröfen, Schluchten und Klippen, trotz Bekämpfung zu Land und zu Meer seine Ärzte in die Welt einführte.

Willst du eine noch eingehendere Belehrung, ich meine über die Seuchen, die Hungersnot, die Erdbeben, die übrigen Schrecknisse, so lies die Geschichte des Josephus hierüber, da wirst du alles genau erfahren. S. d1076 Der Herr sagte deshalb auch zu ihnen: „Werdet nicht verwirrt, denn es muss dieses geschehen“, „Wer ausgeharrt haben wird bis ans Ende, der wird gerettet werden“, „Und es wird dieses Evangelium sicher gepredigt werden auf dem ganzen Erdkreise“. Da nämlich die Apostel aus Furcht vor den erwähnten Schrecknissen ganz niedergeschmettert und verzagt waren, richtet er sie auf durch die Verheißung, dass trotz aller möglichen Ereignisse doch das Evangelium überall auf Erden gepredigt werden müsse, ehe das Ende kommen werde.


  1. Ps 105,2 ↩

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