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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Mais rien de tout cela ne bous touche, et nous aimons mieux un commerce bas et honteux qui est pour nous une semence de procès et une source de querelles et de calomnies. N’est-il donc pas bien juste qu’il nous punisse très-sévèrement, puisque quand il nous fait de si grandes offres nous noue opiniâtrons toujours à les rejeter? Il nous prévient et il nous dit lui-même : Je m’offre à vous pour faire ce que vous voudrez. Soit que vous désiriez d’être paré des mêmes ornements que moi, soit que vous vouliez être revêtu des mêmes armes, soit que vous souhaitiez d’être à la même table que moi, ou de marcher par le chemin où je marche, ou de régner dans la ville dont je suis moi-même l’ouvrier et l’architecte, ou de vous bâtir une maison sur un fonds qui est à moi: vous pouvez faire tout ce que vous voudrez. Non-seulement je n’en exigerai aucune récompense de vous, mais je croirai même vous en être redevable. Que pouvez-vous trouver qui égale ma bonté? Je suis moi seul votre père, votre nourricier et votre époux. Je suis la maison où vous habitez, la racine qui vous soutient, le fondement qui vous porte et le vêtement qui vous couvre. Je suis tout ce que vous voulez que je vous sois. Vous ne pouvez manquer avec moi d’aucune chose. Je serai même celui qui vous servira : puisque je suis venu au monde non pour y être servi, mais pour y servir les autres. Je suis votre ami, je suis la tête et le chef du corps dont vous êtes les membres; je suis votre frère, je suis votre soeur, je suis votre mère, je suis votre tout. Ayez soin seulement de vous unir à moi très-étroitement. Je suis devenu pauvre pour vous enrichir. J’ai souffert la croix pour vous racheter. J’ai voulu mourir et être enseveli pour vous tirer de la mort et du tombeau, et après être descendu pour vous au fond des enfers, je prie maintenant mon Père pour vous au plus haut des cieux. Vous me tenez lieu de tout. Vous êtes mon frère, vous êtes mon ami, vous êtes mon cohéritier et l’un de mes membres. Que désirez-vous davantage? Pourquoi fuyez-vous celui qui vous aime tant? Que faites-vous dans le monde par tous vos empressements, sinon de travailler à vous rendre misérable, de verser de L’eau dans un vase percé, de tirer l’épée contre le feu et de lutter contre l’air? Pourquoi courez-vous tant sans avoir un but où vous tendiez? Chaque art a le sien; mais quel est le vôtre, sinon le vide et le néant, selon la parole du Sage: « Vanité des vanités, et tout n’est que vanité ».
Allons ensemble aux tombeaux des morts. Venez me montrer votre père ou votre femme. Faites-m’y voir ceux qui étaient ici revêtus de pourpre, qui étaient superbement traînés dans des chars de triomphe, qui conduisaient les armées, qui étaient environnés de gardes et. accompagnés d’une foule d’officiers; ceux qui frappaient insolemment les uns, qui mettaient les autres en prison, qui tuaient ou sauvaient de la mort ceux qu’ils voulaient. Montrez-moi, dis-je, ces personnes. Je ne vois maintenant que des os secs et pourris, que des vers, que des araignées; qu’un peu de poussière et de pourriture. Toutes ces grandeurs sont évanouies comme une ombre, comme un songe, comme une fable et comme un tableau, si l’on peut dire, néanmoins qu’il s’y trouve même la réalité d’une image. Et plût à Dieu que tout se terminât à ce néant. Mais si d’un côté toutes ces grandeurs, tous ces honneurs et tous ces plaisirs se sont évanouis comme une ombre, ils ont produit de l’autre une misère stable et réelle, qui subsistera éternellement. Les violences, les injustices, les impuretés, les adultères et tous les autres crimes ne se réduisent point en cendres comme nos corps. Toutes nos oeuvres suivent nos âmes dans l’autre vie, et nos actions aussi bien que nos paroles y sont écrites sur la pierre et le diamant.
De quels yeux donc contemplerons-nous alors Jésus-Christ?Si nous n’avons pas assez (595) de hardiesse pour oser regarder notre Père, lorsque nous l’avons offensé, comment oserons-nous alors jeter les yeux sur celui qui a plus de tendresse pour nous que les pères de la terre n’en peuvent avoir pour leurs enfants ? Com ment pourrons-nous supporter ses regards lorsque nous serons au pied de son tribunal, et qu’on examinera avec tant de sévérité toutes les actions de notre vie?
Que s’il se trouve quelqu’un, mes frères, qui ne croie point ce jugement dont Jésus-Christ nous menace, qu’il considère ce qui se passe en ce monde. Qu’il voie tant de misérables dont les uns gémissent dans les prisons, les autres sont condamnés aux métaux, les autres pourrissent sur un fumier, les autres sont tourmentés par les démons, les autres tombent dans l’égarement d’esprit, les autres souffrent des maladies incurables, les autres sont accablés de la pauvreté, les autres endurent la faim et les dernières extrémités, et les autres enfin soupirent dans une très-dure servitude. Représentez-vous, dis-je, tous ces maux, et dites-vous à vous-même que Dieu ne permettrait point que tous ces hommes souffrissent tant, s’il ne devait, punir de même ceux qui ne sont pas moins coupables qu’eux. Que si vous voyez quelquefois des méchants qui ne souffrent rien en ce monde, c’est une marque que Dieu réserve leur punition pour un autre temps. Etant juste comme il est, et le commun Seigneur de tous, il ne laisserait pas les uns, impunis pendant qu’il traite si sévèrement les autres, s’il ne leur réservait ailleurs un très-grand supplice.
Considérons donc, mes frères, ces vérités terribles. Humilions-nous .profondément devant Dieu. Que ceux qui jusqu’ici n’avaient point cru le jugement à venir, commencent maintenant à le croire et à le craindre, afin que, vivant tous ici d’une manière digne du ciel, nous évitions les supplices de l’enfer et nous méritions de posséder les biens éternels, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (596)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Handelt Gott also nicht gerecht, wenn er uns von sich weist und uns züchtigt, da er sich uns gänzlich hingibt, während wir widerstreben? Das ist doch vollkommen klar. Denn, sagt er, willst du dich schmücken, mein ist der Schmuck; willst du dich kleiden, mein sind die Kleider; willst du speisen, von mir ist der Tisch; willst du reisen, mein ist der Weg; willst du erben, von mir kommt die Erbschaft; willst du in die Heimat, in die Stadt zurückkehren, ich habe sie gebaut und errichtet; oder willst du bauen, mein sind die Gezelte. Für alles, was ich gebe, verlange ich keinen Lohn, ja, ich mache mich sogar noch zu deinem Schuldner, wenn du nur all mein Eigentum benützen willst. Kann es eine Großmut geben, die dieser gleich käme? Ich bin Vater, Bruder, Bräutigam, Familie, Nahrung, Gewand, Wurzel, Baugrund; alles, was du wünschest, bin ich; an nichts fehlt es dir. Ich werde auch dein Diener sein, denn ich bin gekommen, um zu dienen, nicht um mich bedienen zu lassen1 . Ebenso bin ich Freund, Glied, Kopf, Bruder, Schwester, Mutter, alles bin ich, du musst mir nur Vertrauen entgegenbringen. Deinetwegen bin ich arm, deinetwegen ohne Heim, deinetwegen gekreuzigt, deinetwegen begraben worden; droben bin ich dein Anwalt beim Vater, hienieden bin ich der Gesandte des Vaters an dich. Du bist mir alles: Bruder, Miterbe, Freund, Glied. Was willst du noch mehr? Warum kehrst du mir, deinem Liebhaber, den Rücken? Warum mühst du dich für die Welt ab? Warum schöpfst du in ein durchlöchertes Fass? So tut nämlich, wer für das irdische S. d1095 Leben schafft. Warum wirfst du dich ins Feuer? Warum ringst du mit der Luft? Warum läufst du umsonst? Hat nicht jede Kunst ihren Zweck? Das ist doch allgemein bekannt. So nenne auch du mir den Zweck deines weltlichen Jagens. Du kannst es nicht, denn: „Eitelkeit über Eitelkeit und alles ist Eitelkeit“2 . Steige einmal mit mir in die Grüfte hinab, zeige mir deinen Vater, zeige mir dein Weib. Wo ist der Mann in den goldenen Gewändern? Wo der, welcher im Wagen ausfuhr? Der ein Heer besaß und die Feldbinde trug, vor welchem Herolde einhergingen? Der die einen hinrichten, andere ins Gefängnis werfen ließ? Der tötete, wenn er wollte, und frei ließ, wenn es ihm gefiel? Ich sehe nichts als Gebeine, Maden und Spinnen; all jener Glanz ist nur Erde, alles ist nur Einbildung, alles nur Traum und Schatten, ein bloßes Märchen, ein Bild. Ja nicht einmal ein Bild: das Bild stellt doch etwas vor, hier fehlt auch das.
Und wenn das Entsetzliche nur auch hier sein Ende hätte! Nun aber sind Ehre, Üppigkeit, Glanz zwar nur Schatten und leere Worte, was aber damit zusammenhängt, ist nicht mehr bloß Schatten und leerer Schall, sondern ist bleibend, wird uns hinüber begleiten und vor aller Augen offenbar werden: die Räubereien, die Übervorteilungen, die Unzüchtigkeiten, die Ehebrüche, die tausend andere Untaten; all das besteht nicht nur im Bilde oder ist in Asche zerfallen, sondern Worte wie Werke sind im Jenseits aufgezeichnet. Wie entsetzt werden unsere Augen auf Christus blicken? Wenn jemand den Anblick seines Vaters nicht ertragen kann, wenn er sich einer Verfehlung gegen ihn bewusst ist, wie wird er dann dem ins Auge sehen können, der noch unendlich milder als ein Vater ist? Wie sollen wir das ertragen? Wir werden einst vor den Richterstuhl Christi hintreten müssen und die allerstrengste Prüfung bestehen. Wer etwa an das einstige Gericht nicht glaubt, der sehe hin auf die irdischen Verhältnisse, auf die Verurteilten in den Kerkern, in den Bergwerken, in den Kloaken, auf die Besessenen, die Wahnsinnigen, die S. d1096 unheilbar Kranken, auf die Leute, die mit beständiger Armut ringen, die Hunger leiden müssen, die von unerträglichem Leid betroffen oder die gefangen sind. Sie würden jetzt nicht von solchen Leiden heimgesucht, wenn nicht auch aller anderen, die ähnliche Sünden begangen haben, Rache und Strafe harrte. Wenn die anderen hier solchen Heimsuchungen entgehen, so musst du daraus den Schluss ziehen, dass es jedenfalls nach dem Tode etwas gibt. Denn da Gott mit allen gleich verfährt, könnte er nicht die einen strafen und die anderen, die gleiche oder noch schwerere Sünden begangen haben, straflos ausgehen lassen, wenn er ihnen nicht im Jenseits eine Strafe vorbehalten hätte. Auf Grund solcher Erwägungen und Beispiele wollen wir uns also demütigen, und die an das Gericht nicht glaubten, sollen fortan daran glauben und sich bessern, damit wir hienieden des Himmelreiches würdig leben, und dann den Lohn im Jenseits empfangen durch die Gnade und Güte unseres Herrn Jesus Christus, dessen Ehre währt in alle Ewigkeit. Amen!