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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Que si vous n’avez pas assez de force pour (6) bénir celui qui vous maudit, gardez au moins le silence, et pratiquez ce bien en attendant que vous puissiez faire davantage. Ce premier degré vous conduira plus loin, et ce silence si chrétien vous accoutumera peu à peu à parler dans ces rencontres, comme Jésus-Christ a fait en de semblables occasions. Mais ne croyez point que j’exige trop de vous. Le maître que nous servons est un Dieu de grâce, et cette douceur dont je parle est un don de sa bonté. Ce qui m’est pénible et ce que je ne puis souffrir, c’est de voir des personnes qui ont une bouche et une langue de démons, et qui ne se plaisent qu’à la déshonorer par des discours infâmes, après qu’elle a été consacrée par la participation de nos saints mystères, et par l’attouchement de la chair si sainte et si pure du Sauveur.

Pensez donc à ces vérités, mes frères. Travaillez à vous rendre semblables à Jésus-Christ. Quand vous serez en cet état, il ne sera plus possible à l’ennemi de vous nuire, ni d’oser même vous regarder. Il reconnaît trop dans vous les marques et les caractères de son Roi; et il tremble devant ces armes qui l’ont percé et l’ont renversé par terre. Ces armes sont l’humilité et la douceur. C’est par elles qu’il a été confondu sur cette .montagne, où il osa transporter le Sauveur pour reconnaître s’il était le Christ. La modération du Fils de Dieu le terrassa, sa douceur le foudroya, et son humilité divine triompha de l’orgueil et de l’insolence de cet imposteur.

Servez-vous donc de ces mêmes armes. Lorsque vous verrez les hommes imiter le démon, et vous attaquer comme lui, tâchez de le vaincre de la même manière que Jésus-Christ l’a vaincu. Le Fils de Dieu vous a donné la grâce et la force de l’aimer dans ses actions, et de lui devenir semblables. Que ce que je vous dis ne vous fasse point trembler : tremblez plutôt si vous avez négligé de vous rendre conformes au Fils de Dieu. Parlez comme lui, et vous deviendrez semblables à lui, autant qu’un homme le peut devenir. C’est pourquoi j’ose assurer que celui qui parle humblement et avec modestie, fait plus que celui qui prophétiserait et qui prédirait l’avenir; puisque ce dernier don est tout extérieur, et que notre vertu n’y a point de part, au lieu que l’autre vient du règlement et de la pureté de notre coeur. Appliquez-vous donc à régler et à former votre bouche de telle sorte qu’elle devienne semblable à celle de Jésus-Christ. Le Sauveur est assez puissant pour faire cette merveille si vous le voulez. Il en sait le moyen, et il l’exécutera si vous ne vous y opposez point par votre mollesse.

Vous me demanderez peut-être comment on peut orner ainsi sa bouche, avec quelles couleurs on peut l’embellir. Il n’est point besoin pour cela, mes frères, de blanc ou de rouge. La seule vertu, la douceur, l’humilité, lui donnent tous ces ornements et tout cet éclat dont nous parIons. Le démon aussi a sa manière d’orner la bouche de ceux qu’il anime. Et il est bon de connaître ses marques afin de les éviter. Quelles sont ces noires couleurs dont il pare ceux qu’il possède? Ce sont les malédictions, les blasphèmes, les injures, les contradictions et les parjures. Car celui qui parle en démon est la bouche du démon.

Quelle espérance donc pouvons-nous avoir que Dieu nous pardonne, ou plutôt quels tourments n’avons-nous pas sujet de craindre, si nous souffrons que notre bouche devienne l’organe du démon, après qu’elle a été sanctifiée parla chair même du Sauveur du monde? Ne commettons pas un crime si détestable, et tâchons de conduire notre langue de telle sorte qu’elle soit toujours prête à imiter le langage de Jésus-Christ.. C’est alors que nous serons aimés de lui, et que nous nous présenterons devant son tribunal terrible avec une entière confiance. Si nous n’apprenons ici ce langage d’humilité, Jésus-Christ ne vous entendra point alors. Comme un juge romain n’écouterait point votre cause si vous ne lui parliez latin; Jésus-Christ de même ne vous écoutera point lorsqu’il sera assis sur son tribunal, si vous ne parlez sa langue.

Apprenons, mes frères, ce langage si divin. Que le monde parle comme le monde. Parlons comme notre Roi. Parlons nous autres comme Dieu même a parlé. Si la mort de quelque personne vous afflige, prenez garde que la violence de la douleur ne vous arrache des paroles indignes d’un chrétien. Pleurez alors comme Jésus-Christ, puisqu’il a pleuré lui-même la mort de Lazare, et le crime de Judas. Si vous êtes menacé de quelques grands maux, et que la crainte vous saisisse, étudiez-vous alors à parler comme Jésus-Christ: car il a été lui-même dans la frayeur et dans le trouble, ayant pris sur lui volontairement ce qui nous arrive malgré nous. Dites comme lui : (7)

« Toutefois, mon Père, que tout ce que vous « voulez soit fait, et non pas ce que je veux n. (Matth. XXVI, 39.) Si vous pleurez, pleurez avec modération comme Jésus-Christ. Si vos ennemis ont conjuré votre perte, et que la tristesse vous abatte, imitez Jésus-Christ qui a bien voulu souffrir que ses adversaires conspirassent contre sa vie , et qui a dit dans un excès d’ennui

« Mon âme est triste jusqu’à mourir ». (Matth. XXVI, 35.) lI a voulu vous donner en sa personne un parfait modèle pour tous les états et tous les événements de cette vie, afin que vous vous teniez toujours dans les bornes qu’il vous a marquées, et que vous suiviez les règles qu’il vous a prescrites.

C’est ainsi que vous deviendrez la bouche du Fils de Dieu. C’est ainsi que vivant encore sur la terre, vous parlerez la langue du ciel, et que dans vos tristesses, dans vos émotions, et dans vos douleurs, vous marcherez sur ses pas, et vous vous conduirez par l’exemple de Jésus-Christ. Combien y en a-t-il d’entre nous qui désireraient d’être assez heureux pour voir le visage du Sauveur du monde? Et cependant nous pouvons si nous le voulons, non-seulement le voir, mais même le devenir.

Ne différons donc pas davantage un si grand bien. Jésus-Christ honorera plutôt d’un baiser adorable de sa bouche, ceux qui auront été humbles et doux, que les prophètes mêmes, puisqu’il a dit : « Que plusieurs lui diraient « en ce jour terrible: Seigneur, n’avons-nous « pas prophétisé en votre nom »? (Matth. VII, 22); et qu’il leur répondra : « Je ne vous connais point». (Num. XI, 3.) Il aimait au contraire tellement la bouche de Moïse, qui était le plus humble et le plus doux de tous les hommes, qu’il lui parlait familièrement comme un ami parle à son ami. Si donc votre bouche est semblable à celle de Jésus-Christ, vous ne commanderez pas seulement comme lui aux démons, mais vous commanderez encore aux flammes de l’enfer, et vous direz à cet abîme de feu ce qu’il dit à la mer agitée : « Tais-toi, calme-toi ». Vous passerez ainsi avec une grande confiance de la terre au ciel, pour y jouir éternellement des biens que je vous souhaite, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui avec le Père et le Saint-Esprit est la gloire et la force dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il (8)

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

S. d1123 Du darfst auch nicht glauben, meine Rede sei verwegen. Der Herr ist ja voll Liebe, seiner Güte verdankt man das Geschenk. Verwegen ist es, einen Mund zu haben, der dem des Teufels gleicht, eine Zunge, die der des bösen Geistes verwandt ist, besonders wenn man zu so großen Geheimnissen zugelassen wird, dass man das Fleisch des Herrn genießen darf. Das musst du beherzigen, um nach Kräften dem Herrn ähnlich zu werden. Wenn es dir gelingt, dann wird der Teufel dir gar nicht mehr ins Antlitz zu blicken wagen, weil er das Merkmal des Königs wahrnimmt und die Waffen Christi erkennt, mit denen er geschlagen worden ist. Welches sind denn diese Waffen? Milde und Sanftmut. Denn als der Teufel den Herrn auf dem Berge versuchte, wurde er geschlagen und niedergerungen, obschon er noch nicht wusste, dass es Christus war; aber durch diese Eigenschaften wurde er von ihm umgarnt. Milde nahm ihn gefangen, Sanftmut schlug ihn. So sollst auch du es machen. Wenn du einen Menschen findest, der zu einem Teufel geworden ist und dich angreift, mit diesen Waffen wirst du ihn auf diese Weise besiegen. Christus hat dir die Möglichkeit geboten, ihm nach Kräften ähnlich zu werden. Bange nicht bei dieser Kunde. Zu fürchten hast du nur, du könntest ihm nicht ähnlich werden. Rede also nur so wie er und du bist in dieser Hinsicht schon wie er geworden, soweit das einem Menschen möglich ist. Daher ist, wer also redet, auch größer als ein Prophet. Die Gabe der Weissagung ist ein reines Gnadengeschenk, während hier auch deine Mühe und Anstrengung in Rechnung kommt. Lehre deine Seele, wie sie deinen Mund dem Munde Christi gleich gestalten kann; sie vermag es, wenn sie will, ein solches Werk zu leisten; sie versteht diese Kunst, wenn sie sich Mühe gibt. Wie kann sie aber, fragst du, einen solchen Mund bilden? mit welchen Farben, aus welchen Stoffen? Nicht mit Farben und Stoffen, nein, durch die Tugend allein, durch Sanftmut und Demut.

Lasset uns auch zusehen wie der Mund des Teufels gebildet wird, um uns davor zu hüten. Wie wird er also gebildet? Durch Fluchen, Lästern, Scheelsucht, Meineid. Denn wer die Reden des Teufels führt, nimmt auch S. d1124 seine Zunge an. Wie werden wir also Verzeihung finden, oder vielmehr, welcher Strafe werden wir verfallen, wenn wir die Zunge, die gewürdigt wurde, das Fleisch des Herrn zu kosten, Reden des Teufels führen lassen? Lassen wir es nie dahinkommen, lassen wir es uns vielmehr recht angelegen sein, sie zur Nachahmung ihres Herrn zu erziehen. Wenn wir sie dazu heranbilden, wird sie einst vor dem Richterstuhle Christi mit großer Zuversicht für uns eintreten. Wer aber nicht in der Weise reden kann, den wird auch der Richter nicht hören. Wie nämlich ein Richter, der z.B. ein Römer ist, die Verteidigung eines Mannes, der der römischen Sprache unkundig ist, nicht hören wird, so wird auch Christus, wenn du nicht seine Sprache redest, dich weder hören noch beachten. Lernen wir demnach also reden, wie es unser König zu hören gewohnt ist, beeifern wir uns, seine Sprache nachzuahmen. Wenn du in Trübsal gerätst, siehe zu, dass die Wucht der Mutlosigkeit deinen Mund nicht entstelle, sondern rede wie Christus; auch er war ja voll Trauer über Lazarus und Judas. Wenn Furcht dich befällt, suche wiederum so wie er zu reden; auch ihn befiel zuerst Furcht um deinetwillen nach dem Ratschlusse der Erlösung. Sprich auch du: „Jedoch nicht wie ich will, sondern wie Du willst“1 . Wenn du Tränen vergießen musst, weine still wie er. Wenn man dich anfeindet und kränkt, benimm dich auch dann wie Christus. Auch er wurde angefeindet und gekränkt und sagte: „Traurig ist meine Seele bis zum Tode“2 . Und überhaupt für alle Lagen des Lebens hat er dir ein Beispiel gegeben, wie du Maß halten und die dir gezogenen Grenzen nicht überschreiten sollst. So wirst du imstande sein, deinen Mund seinem Munde gleichzugestalten, so wirst du, obwohl du auf Erden wandelst, doch durch Einhaltung des rechten Maßes in der Mutlosigkeit, im Zorne, im Leide, im Todeskampfe zeigen, dass du eine Zunge besitzest, als lebtest du dort drüben. Wie viele von euch sehnen sich darnach, ihn einst von Angesicht zu schauen? Siehe, es liegt in unserer Macht, nicht allein S. d1125 ihn zu schauen, sondern sogar ihm ähnlich zu werden, sofern wir uns nur Mühe geben. Schieben wir es also nicht auf. Christus findet kein so großes Gefallen am Munde des Propheten, wie am Munde der Milden und Sanftmütigen. „Viele werden zu mir sagen“, spricht der Herr: „Haben wir nicht in deinem Namen geweissagt? Und ich werde ihnen erwidern: Ich kenne euch nicht“3. Der Mund des Moses, eines gar milden und sanften Mannes – „Moses“, heißt es nämlich, „war der sanfteste Mann unter allen Menschen auf der Erde“4 – , gefiel ihm so sehr, dass er von Angesicht zu Angesicht, von Mund zu Mund, wie ein Freund zum Freunde mit ihm redete. Du hast jetzt nicht die Macht, den Teufel zu befehlen, aber wenn dein Mund dem Munde Christi gleich ist, dann wirst du dem Höllenfeuer befehlen. Du wirst dem Feuerschlunde gebieten und sagen; „Schweige, verstumme“5 ; und mit vollem Vertrauen wirst du zum Himmel hinaufsteigen und das Reich in Besitz nehmen. Möge es uns allen zuteil werden durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem mit dem Vater und dem Heiligen Geiste Ehre, Macht und Ruhm sei jetzt und allezeit und in alle Ewigkeit. Amen!


  1. Mt 26,39 ↩

  2. Mt 26,38 ↩

  3. Mt 7,22-23 ↩

  4. Num 12,3 ↩

  5. Mk 4,39 ↩

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