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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Certes, la désolation et les larmes de la foule qui suivait Jésus-Christ eussent pu toucher les pierres elles-mêmes; néanmoins, elles ne firent aucune impression sur ces bêtes féroces. C’est pour cela que le Sauveur adresse la parole aux personnes qui le suivaient en pleurant; mais il ne dit pas un mot à ces furieux, qui, non contents d’exercer sur sa personne sacrée toutes les cruautés qu’ils désiraient, voulurent encore, comme s’ils avaient craint sa résurrection, noircir sa gloire par ces outrages dont ils le déshonorèrent publiquement, en le confondant avec les voleurs et les scélérats, et en le traitant de « séducteur » et d’imposteur », après sa mort même.
« Va », lui disent-ils lorsqu’il mourait : « Toi qui détruis le temple de Dieu, et qui le rebâtis en trois jours, descends de la croix » Et comme ils ne pouvaient effacer ce titre que Pilate avait écrit : « Le Roi des Juifs », parce qu’il leur résista en disant : « Ce qui est écrit est écrit », ils faisaient au moins ce qu’ils pouvaient pour montrer que Jésus-Christ n’était point leur roi : « Si c’est le roi d’Israël », disaient-ils, « qu’il descende maintenant de la croix. Il a sauvé les autres, et il ne peut se « sauver lui-même ». ils s’efforçaient par ces paroles d’obscurcir et de rendre suspects et douteux tous les miracles que Jésus avait faits jusqu’alors : « S’il est le Fils de Dieu »,disaient- ils encore; « et si Dieu l’aime, qu’il le sauve».
Âmes scélérates, âmes exécrables, tant de prophètes, dont vous avez répandu le sang, ont-ils cessé d’être prophètes, ou tant de saints d’être saints, parce que Dieu ne les a pas sauvés de vos mains ? Votre barbarie leur a-t-elle ravi leur sainteté, et ont-ils cessé d’être justes après l’injustice de vos violences? Va-t-il donc un renversement d’esprit, et un aveuglement égal au vôtre? Car si vous êtes contraints d’avouer que les prophètes n’ont point cessé d’être ce qu’ils étaient, au milieu des supplices dont vous les avez tourmentés, ne deviez-vous pas à plus forte raison croire la même chose du Sauveur, qui avait tant de fois prédit sa mort, et qui, prévoyant cette fausse accusation que vous en pourriez concevoir, l’avait souvent détruite par ses actions et par ses paroles?
Aussi tous leurs artifices n’ont pu blesser en la moindre chose l’honneur et la réputation de Jésus-Christ. Ce fut alors même qu’un de ces deux voleurs, qui était crucifié avec le Sauveur, après avoir passé sa vie dans toutes sortes de crimes, mourut saintement en croyant en lui. Il publie sa gloire, lorsque les princes des prêtres s’efforcent de l’obscurcir, et il le reconnaît pour roi lorsqu’on le traite en esclave. Tout le peuple aussi pleure Jésus-Christ, et est touché de ses souffrances. Cependant on n’apercevait alors dans le Sauveur que des marques de faiblesse. Tout ce qui se passait alors ne pouvait former qu’une impression de son impuissance dans l’esprit de ceux qui ne pénétraient pas tes desseins de Dieu dans ce grand mystère. Et néanmoins Jésus-Christ a fait voir qu’il était Dieu, en mourant comme le dernier des hommes, et il a établi cette vérité par les choses mêmes qui paraissaient la devoir détruire.
Gravez, mes frères, dans le fond de votre coeur cette image de la patience de Jésus-Christ, afin qu’elle y étouffe tous les mouvements de la colère. Si vous sentez que vous commenciez à vous troubler, imprimez aussitôt sur vous le signe de cette croix du Sauveur. Repassez dans votre mémoire tout ce qu’il a souffert pour vous, et votre colère sera bientôt dissipée. Souvenez-vous des injures dont on a outragé le Fils de Dieu, et de tant de cruelles circonstances de son supplice. Pensez à ce qu’il est, et à ce que vous êtes, qu’il est votre Seigneur, et vous son esclave. Souvenez-vous que le Sauveur ne souffrait que pour les autres, et que vous souffrez pour vous-même. Qu’il souffrait de la part de ceux qu’il avait comblés de biens, et vous de ceux que vous avez peut-être maltraités. Qu’il souffrait des traitements si indignes à la vue de toute une ville, devant les Juifs et les étrangers, parlant à tous avec une douceur extrême; et que vous ne pouvez endurer la moindre insulte, dont il y aura deux ou trois témoins.
Les disciples mêmes du Sauveur (68) l’abandonnent, ce qui me paraît le plus grand de ses outrages. Ses amis le fuyaient, ses ennemis l’entouraient pendant son supplice, l’insultaient, l’injuriaient, se riaient, se moquaient, se raillaient de lui, les Juifs ét les soldats d’en haut et d’en bas et les voleurs de chaque côté. Car il est marqué que d’abord ils lui dirent tous deux des injures, mais que l’un ensuite l’adora comme Dieu, pendant que l’autre le blasphémait. Il semble que Dieu ait voulu encore ici prévenir la malice des hommes, et que les voulant empêcher de dire que ce qui est rapporté de ces deux hommes avait été inventé, et que ce voleur n’était point un véritable voleur, il ait permis que le bon larron blasphémât d’abord Jésus-Christ pour faire admirer davantage la manière si soudaine et si puissante dont Dieu lui toucha le coeur.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Indessen, wen hätte die Menge, die ihm unter Tränen folgte, nicht rühren müssen? Nur diese Vertierten nicht. So würdigt der Herr die einen einer Anrede, die anderen nicht. Nachdem sie alles nach Herzenswunsch getan, suchen sie auch sein Ansehen herabzuwürdigen, weil sie fürchteten, er könnte wieder auferstehen. Darum führen sie ihre Reden öffentlich vor allem Volke, kreuzigen Räuber mit ihm und sagen, um ihn als Betrüger hinzustellen:
V.40: „Der Du den Tempel niederreißen und binnen drei Tagen wieder aufbauest, steige herab vom Kreuze.“
Bei Pilatus richteten sie nämlich nichts aus, als sie ihn baten, die Begründung des Urteils zu entfernen, die da lautete: „Der König der Juden“; im Gegenteil, er bestand darauf mit den Worten: „Was ich geschrieben habe, bleibt geschrieben“; deshalb versuchten sie selbst durch ihre Verhöhnung zu zeigen, dass Christus kein König sei. Daher sagten sie außerdem noch:
V.42: „Wenn er Israels König ist, so steige er jetzt herab vom Kreuze“, und: „Andern hat er geholfen, sich selbst kann er nicht helfen“,
damit wollten sie zugleich seine früheren Wundertaten entkräften; ferner:
V.43: „Wenn er Gottes Sohn ist und er ihn liebt, so befreie er ihn nun.“
O, ihr Bösewichter und Ausbünde von Bosheit! Waren etwa die Propheten keine Propheten, waren die Gerechten nicht gerecht, weil Gott sie nicht aus den Gefahren entrißt? Sie waren es, trotzdem es ihnen so S. d1229 erging. Lässt sich darum etwas mit eurer Torheit vergleichen? Wenn das Hereinbrechen von Unglück ihr Ansehen bei euch nicht schädigte, wenn sie Propheten blieben, trotz der Drangsalen, die ihnen widerfuhren, so durftet ihr bei Christus um so weniger Anstoß nehmen, da er doch stets durch Taten und Worte eure falsche Meinung schon zum voraus richtiggestellt hatte. Aber mit all ihren Reden und Handlungen erreichten die Juden nichts, nicht einmal in jenem Augenblicke. Eben als sie so redeten, da bekannte der Mensch, der sein ganzes Leben in der äußersten Schlechtigkeit mit Mordtaten und Einbrüchen zugebracht hatte, dass Jesus König ist, und sprach von seinem Reich. Auch das Volk bejammerte ihn. Freilich hatte es den Anschein, als ob diese Vorgänge für Leute, die den Zweck des Leidensgeheimnisses nicht kannten, das Gegenteil bekundeten, nämlich dass er ohne Kraft und Macht sei; indessen auch durch das Gegenteil brach sich die Wahrheit Bahn.
Wenn wir nun diese Geschichte hören, wollen wir uns waffnen gegen jede Regung des Zornes und Grolles. Und wenn du merkst, dass dein Herz aufflammt, so drücke das Kreuz als Siegel auf deine Brust, gedenke der Ereignisse jener Zeit und du wirst durch die Erinnerung an diese Vorgänge allen Groll wie Staub abschütteln. Beherzige, was Christus redete, was er tat; beherzige, dass er der Herr ist, du ein Knecht; dass er deinetwegen leidet, du aus eigener Schuld; er für jene, die von ihm Wohltaten empfangen hatten und ihn kreuzigten, du für dich selbst; er für die Übeltäter, du oft von solchen, denen du Unrecht getan; er vor den Augen der ganzen Stadt oder vielmehr das ganzen Judenvolkes, Fremder und Einheimischer, an die er Worte voll Liebe gerichtet hatte, du im Beisein weniger. Was ihm aber den schwersten Schimpf antat, war, dass er auch von seinen Jüngern verlassen wurde. Seine ehemaligen Anhänger waren entwichen, Feinde und Widersacher hatten ihn ergriffen, schlugen und misshandelten, lästerten, verhöhnten, verlachten und verspotteten ihn; unten die Juden und Soldaten, oben zu beiden Seiten die Schächer; denn auch beide Mörder beschimpften und schmähten ihn. Wie kann aber Lukas schreiben, einer S. d1230 machte ihm Vorwürfe? Beides trifft zu. Zuerst hatten ihn beide geschmäht, später nicht mehr. Damit man nicht etwa meine, die Sache sei abgekartet oder der Räuber sei kein Räuber gewesen, zeigt er dir durch das Schmähen, dass er noch am Kreuze ein Räuber und Feind war, aber plötzlich sich änderte. Das alles musst du also erwägen, dann wirst du tugendhaft sein. Oder hast du etwas Derartiges zu leiden, wie dein Herr? Du bist öffentlich beschimpft worden? Aber doch nicht so abscheulich. Du wirst misshandelt? Aber nicht am ganzen Leibe, wirst nicht wie er gegeißelt und entblößt. Und wenn du geschlagen wurdest, dann gewiss nicht so grausam.