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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

2.

Mais ces prodiges ne se terminèrent pas à la résurrection de quelques morts. On vit encore les pierres se fendre et la terre s’ébran1er: ce que Dieu permit alors, afin qu’on reconnût que Celui qui était si puissant, aurait bien pu perdre ses bourreaux. Car la même main qui faisait trembler la terre, et qui obscurcissait le soleil aurait pu exterminer sans peine ces hommes de sang. Mais il ne le voulut pas. Il se contenta de témoigner sa puissance sur les éléments, et il voulut épargner ces âmes si criminelles pour leur donner lieu de se sauver. Cependant rien ne put fléchir leur esprit ni amollir leur dureté. Ils firent voir en ce point jusqu’où va l’excès de l’envie, que rien ne peut arrêter, et qui porte tout aux extrémités. Ils osèrent résister encore à des miracles si éclatants, et nous voyons même que Jésus-Christ étant ressuscité malgré tous ces gardes qui l’environnaient, ils corrompirent les soldats, afin d’étouffer par leur imposture la vérité de sa résurrection. Il ne faut donc pas s’étonner de cette indifférence qu’ils témoignent ici, puisque leur endurcissement les rendait capables de tout.

Considérons plutôt quels étaient ces miracles que Jésus-Christ fit lorsqu’il était attaché en croix. Les uns se font dans le ciel, les autres dans la terre, et les autres dans le temple. Il voulait témoigner par ces différents prodiges, ou que son indignation était extrême, ou que sa bonté nous allait bientôt découvrir ce qui jusque-là nous avait été caché, c’est-à-dire, que les cieux seraient ouverts aux hommes, et qu’il les allait introduire dans le véritable sanctuaire. Les Juifs disent : « S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix »; et lui témoigne par ses miracles qu’il est le Roi de tout l’univers. Ils disent : « Va, toi qui détruis le temple de Dieu, et qui le rétablis en trois jours»; et lui leur témoigne par des preuves certaines qu’il allait bientôt être ruiné, Ils disent : « Il a sauvé les autres et il ne peut se sauver lui-même » ; et lui fait voir sensiblement le contraire de ce qu’ils disent; puisque celui qui ressuscitait tant de morts aurait bien pu se sauver lui-même. Car si la résurrection de Lazare, quatre jours après sa mort, était un si grand miracle, quel ne fut pas celui qui a fait revivre des personnes mortes depuis tant de temps par une résurrection qui était tout ensemble une preuve et une figure de la résurrection générale? « Car plusieurs corps de saints qui étaient dans le sommeil de la mort ressuscitèrent; et, sortant de leurs tombeaux « après sa résurrection, vinrent en la ville sainte et apparurent à plusieurs ». Afin que ce que dit l’Evangile ne passât point pour une illusion, il est marqué que ces morts ressuscités apparurent à plusieurs dans la ville.

« Mais le centenier rendit gloire à Dieu, en disant : Cet homme était vraiment le Fils de Dieu; et le peuple qui était venu voir ce spectacle fut saisi de crainte et s’en retourna en se frappant la poitrine ». La puissance de Jésus-Christ crucifié fut telle qu’après tant d’outrages et tant d’insultes, après la mort même qu’il avait souffert, tout le peuple ne laissa pas d’être touché de regret, et que le centenier reconnut que celui qui avait été crucifié était Fils de Dieu. Quelques-uns disent que ce centenier fut ensuite tellement fortifié dans la foi et dans la vertu, qu’il endura le martyre.

« Il y avait là aussi plusieurs femmes qui le regardaient de loin, lesquelles avaient suivi Jésus depuis la Galilée, ayant soin de l’assister (55). Entre lesquelles était Marie Madeleine, Marie mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée (56)». Comme les femmes sont naturellement plus tendres et plus compatissantes que les hommes, celles-ci répandaient des larmes en voyant des événements si douloureux. Et considérez cette constance qu’elles témoignent. Elles assistent Jésus-Christ et le suivent jusque dans les plus grands périls. Elles sont présentes à son supplice, et elles en voient toutes les circonstances. Elles t’entendent pousser son dernier cri, elles le voient expirer, elles voient les pierres se fendre et toutes les autres choses que l’Evangile rapporte. C’est pourquoi elles furent aussi les premières qui virent le Fils de Dieu ressuscité; et le sexe qui avait le premier péché et qui avait été ensuite le premier condamné de Dieu, fut le premier qui jouit des biens de la nouvelle vie que Jésus-Christ apporta aux (74) hommes. Ce qui nous doit faire admirer encore davantage la force de ces femmes, c’est que les disciples mêmes avaient quitté Jésus et s’étaient enfuis.

Mais quelles étaient ces femmes, sinon sa mère que l’Evangile appelle « la mère de Jacques, » et quelques autres qui l’avaient suivie durant sa vie? Saint Luc dit que « plusieurs d’entre le peuple se frappaient la poitrine en voyant toutes ces choses » ; ce qui montre jusqu’où allait la cruauté des Juifs, puisqu’ils se glorifiaient et qu’ils se réjouissaient de ce qui causait une douleur si générale. Quoique tous les signes qui accompagnèrent cette mort fussent autant de marques de la colère, ou plutôt de la fureur de Dieu, ils n’en furent point touchés. Ces ténèbres si terribles, ces pierres qui se fendent, ce voile qui se rompt, et tous ces tremblements de terre ne font aucune impression sur eux.

« Sur le soir, un homme riche d’Arimathie, nommé Joseph, qui était aussi disciple de Jésus (57), vint trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus, et Pilate commanda qu’on le lui donnât (58). Joseph donc ayant pris le corps, l’enveloppa dans un linceul blanc (59). Et il le mit dans un sépulcre qui n’avait point encore servi et qu’il avait fait tailler dans le roc; et ayant fermé l’entrée du sépulcre avec une grande pierre, il s’en alla (60) ». Cet homme, qui était en secret disciple de Jésus-Christ, osa après la mort du Sauveur entreprendre une chose assez hardie. Car ce n’était point un homme du commun qui fût peu considérable, mais un magistrat et un homme d’autorité. Ce qui nous fait voir davantage la force et le courage qu’il lui fallait pour s’exposer si généreusement à la mort et à la haine de tout le monde, Car il va demander « hardiment » le corps, et il ne cesse point de le demander qu’il ne l’ait obtenu de Pilate. On voit qu’elle était l’ardeur de l’amour que cet homme avait pour le Sauveur, non-seulement en ce qu’il va demander son corps et qu’il l’ensevelit avec tant de magnificence, mais encore en ce qu’il le met dans, son sépulcre qui n’avait point encore servi ce que Dieu disposa ainsi par une admirable sagesse, afin que personne mie crût que ce fût quelque autre qui fût ressuscité au lieu du Sauveur.

«Et Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, se tenant assises auprès du sépulcre (61)». Pourquoi ces femmes demeuraient-elles en ce lieu, sinon parce qu’elles n’avaient pas encore une assez haute idée de la divinité de Jésus-Christ? C’est pourquoi elles portent des parfums, et elles demeurent auprès du tombeau, afin qu’aussitôt que la fureur des Juifs le leur permettrait, elles eussent la consolation de les répandre sur son corps sacré. Considérez donc, mes frères, le courage de ces femmes; considérez l’ardeur de leur charité envers Jésus-Christ; considérez leur sainte profusion pour acheter des parfums ; considérez ces coeurs intrépides dans les périls et préparés à la mort.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

2.

Außerdem offenbarte Jesus sich auch in den darauffolgenden Ereignissen, in der Auferstehung der Toten, in der Verdunkelung des Tageslichtes, in der Veränderung der Himmelskörper. Zur Zeit des Elisäus stand ein Toter auf, als er dessen Leiche berührte; jetzt weckte sie seine Stimme auf, während sein Leichnam am Kreuze hing. Übrigens war jene Geschichte ein Vorbild für dieses Wunder; um dieses zu beglaubigen, war jenes geschehen. Es werden aber nicht bloß Tote erweckt, sondern es spalten sich auch Felsen und es bebt die Erde, damit sie einsehen sollten, dass er auch sie hätte blenden und zerschmettern können. Denn wenn er Felsen spaltet und die Erde in Finsternis hüllt, hätte er es um so mehr ihnen tun können, wenn er gewollt hätte. Er wollte es indessen nicht, sondern wandte seinen Zorn gegen die Elemente, sie selbst suchte er durch Milde zu S. d1239 retten. Gleichwohl gaben sie ihre Raserei nicht auf. So ist eben die Eifersucht und der Neid; man kann ihnen nicht leicht Einhalt tun. Jetzt waren sie gegenüber den Vorgängen unempfindlich; nachher, als er trotz des Siegels und der aufgestellten Soldaten auferstanden war und die Kunde hiervon durch die Wächter ihnen zu Ohren kam, gaben sie diesen Geld, damit sie auch andere betrügen und die Nachricht von der Auferstehung verheimlichen sollten. Darum darfst du dich nicht wundern, wenn sie auch jetzt so undankbar waren; sie waren nun einmal zu allen Schamlosigkeiten bereit. Siehe vielmehr, wie viele Zeichen der göttliche Heiland wirkte, teils am Himmel, teils auf der Erde, teils im Tempel selbst! Er wollte damit einerseits seinen Unwillen äußern, anderseits zeigen, dass das Unzugängliche zugänglich gemacht, der Himmel verschlossen und der Dienst in das wahrhaftige Allerheiligste übertragen wird. Die einen hatten gesagt: „Wenn Du der König von Israel bist, so steige vom Kreuz herab"; er zeigt nun, dass er König der ganzen Welt ist. Andere hatten gesagt: „Er will diesen Tempel niederreißen und in drei Tagen wiederaufbauen"; er zeigt jetzt, dass derselbe völlig verödet werden wird. Wieder einige hatten gesagt: „Andere hat er gerettet, sich selbst kann er nicht retten"; er aber zeigt an den Leibern seiner Diener, dass er, obgleich er am Kreuze bleibt, große Macht besitzt. War es schon eine Großtat, dass Lazarus, der bereits vier Tage begraben war, aus dem Grabe hervorging, so war es ein um so größeres Wunder, dass sich längst Verstorbene auf einmal lebendig zeigten. Es war ein Hinweis auf die einstige Auferstehung.

V.52: „Viele Leichname der entschlafenen Heiligen wurden aufgeweckt,

V.53: und sie kamen in die heilige Stadt und erschienen vielen."

Sie erschienen vielen Leuten, damit man die Sache nicht für eine Einbildung halte. Auch der Hauptmann verherrlichte Gott mit den Worten: „Wahrlich, dieser Mensch war ein Gerechter. Und die ganze Schar derer, welche gegenwärtig waren bei diesem Begebnisse, schlugen S. d1240 an ihre Brust und kehrten zurück"1 . So groß war die Macht des Gekreuzigten, dass trotz so vieler Verhöhnungen, Verspottungen und Beschimpfungen der Hauptmann und das Volk erschüttert wurden. Nach einzelnen Berichten ist der Hauptmann später wegen seines Glaubens des Martyrertodes gestorben.

V.55: „Es waren aber dort viele Frauen, die von der Ferne zusahen, und die Jesu gefolgt waren, um ihm einen Dienst zu erweisen,

V.56: Maria Magdalena und Maria, die Mutter des Jakobus und Joseph, und die Mutter der Söhne des Zebedäus."

Die Frauen, die doch ungemein mitfühlend, ungemein geneigt zum Weinen sind, sehen die Vorgänge mit an. Beherzige auch, wie anhänglich sie sind. Sie hatten den Herrn begleitet und bedient und blieben auch in der Gefahr an seiner Seite. So kam es, dass sie von allem Zeugen waren: wie er rief, wie er verschied, wie die Felsen zerbarsten und was sonst noch vorging. Diese Frauen sehen Jesum zuerst wieder; das am härtesten vom Fluche getroffene Geschlecht genießt zuerst den Anblick seines Lohnes; sie sind es, die am meisten Mut an den Tag legen. Die Jünger waren geflohen, sie harrten bei ihm aus. Wer war es? Seine Mutter,Matthäus nennt sie des Jakobus Mutter und die anderen. Ein anderer Evangelist berichtet, viele seien erschüttert worden infolge der Geschehnisse und hätten an ihre Brust geklopft. Das zeigt so recht die Roheit der Juden, dass sie sich, wo andere klagten, brüsteten und weder von Mitleid gerührt noch von Furcht niedergeschlagen waren. Die Vorgänge deuteten auf einen heftigen Zorn hin, es waren nicht bloß Zeichen, sondern lauter Zeichen des Grimmes: die Finsternis, die geborstenen Felsen, der mitten durchgerissene Vorhang, das Beben der Erde, es war ein beispielloser Beweis des2 Unwillens.

V.58: „Joseph aber ging hin und begehrte die Leiche."

Dieser Joseph hat sich vor dem verborgen gehalten; S. d1241 jetzt nach Christi Tode wagte er etwas Großes. Er gehörte nicht zu den Niedrigen und Unbekannten, er war Mitglied des Rates und hochangesehen. Sonach lässt es sich ermessen, wie beherzt er war; er setzte sich dem Tode aus, da er sich den allgemeinen Hass zuzog, weil er seiner Zuneigung zu Jesus Ausdruck gab, um seine Leiche zu bitten wagte und nicht abließ, bis er sie erhielt. Aber nicht bloß darin zeigte er seine Liebe und Unerschrockenheit, dass er sich die Leiche geben ließ, noch dass er sie mit Ehren begrub, sondern auch darin, dass er sie in seinem eigenen neuen Grabe beisetzte. Aber auch das wurde nicht ohne Absicht so gefügt, sondern um auch den leisesten Verdacht fernzuhalten, als sei ein anderer als der Herr auferstanden.

V.61: „Es war aber dort Maria Magdalena und die andere Maria, welche dem Grabe gegenübersaßen." Warum setzen sie sich dahin? Sie dachten noch keineswegs von ihm, wie es sich gehörte, groß und erhaben; deshalb hatten sie auch Salben mitgebracht und warteten beim Grabe, um hinzugehen und ihn zu salben, sobald die Wut der Juden nachgelassen haben würde.


  1. Lk 23,4748 ↩

  2. göttlichen ↩

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