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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Suivons donc nous autres les mages. Quittons le pays barbare de nos mauvaises habitudes, et faisons un long voyage pour voir Jésus-Christ, puisque si les mages n’eussent fait un si long chemin, ils n’auraient jamais eu ce bonheur. Séparons-nous de tous les embarras de la terre. Tant que les mages demeurèrent dans la Perse, ils ne virent qu’une étoile, mais lorsqu’ils l’eurent quittée, ils méritèrent de voir le Soleil même de justice. Et l’un. peut dire que cette étoile ne leur eût pas lui longtemps, s’ils ne. fussent sortis promptement de leur pays.
Levons-nous aussi nous autres, et quand toute la terre serait en trouble, hâtons-nous d’aller à la maison de cet enfant. Quand les rois, quand les peuples, quand les tyrans voudraient nous en couper le chemin, ne laissons point éteindre notre ardeur par ces obstacles, puisque c’est ainsi que nous les vaincrons. Si les mages n’eussent été constants jusqu’à la fin, et n’eussent vu l’enfant, ils n’auraient point évité les maux dont ils étaient menacés par Hérode. Ils sont environnés de craintes, de périls et de troubles, avant que d’adorer l’enfant, mais aussitôt après ils ont dans la paix et dans le calme. Ce n’est plus une étoile qui les instruit, mais un ange qui leur parle, parce qu’ils étaient devenus prêtres en adorant Jésus-Christ, et en lui offrant leurs dons.
Quittez aussi vous-mêmes le peuple juif; quittez cette ville troublée, ce tyran altéré de sang, et tout ce vain éclat du siècle, pour courir à Bethléem, à cette maison du pain céleste et spirituel. Quand vous ne seriez qu’un berger, si vous vous hâtez d’aller à cette étable, vous y verrez l’enfant. Mais quand vous seriez roi, si vous n’y venez, votre pourpre ne pourra pas vous sauver. Quand- vous seriez étranger et barbare comme les mages, rien ne vous empêchera de voir l’enfant, pourvu que vous veniez pour adorer le Fils de Dieu, et non pour le fouler aux pieds, comme dit saint Paul, et que vous vous présentiez devant lui avec frayeur, et avec joie, deux choses qui peuvent fort bien s’allier ensemble.
Mais gardez-vous de ressembler à Hérode, et, en disant comme lui que vous viendrez l’adorer, de venir en effet pour le tuer. Tous ceux qui approchent indignement des sacrés mystères, se rendent semblables à ce tyran: « Celui qui mange indignement ce pain, » dit saint Paul, « est coupable du corps et du sang du Seigneur. » (I Cor. II, 27.) Car ils ont en eux-mêmes un tyran qui est encore plus méchant qu’Hérode, et plus ennemi, de la gloire et du royaume de Jésus-Christ: c’est le démon de l’avarice. Ce tyran veut seul régner dans notre âme, et envoie ses sujets pour adorer Jésus-Christ en apparence, et pour le tuer en effet.
Craignons donc aussi nous-mêmes d’être en apparence les adorateurs de Dieu, et d’être en effet dans une disposition toute contraire. Renonçons à tout lorsque nous allons adorer Jésus-Christ. Si nous avons de l’or, offrons-le lui plutôt que de le cacher en terre. Si les mages lui en présentèrent alors seulement par honneur et comme par hommage, que deviendrez-vous si vous, lui en refusez lorsqu’il est pauvre? Si ces hommes font un si long voyage pour le venir adorer enfant, quelle excuse vous peut-il rester de refuser de faire trois pas pour l’aller visiter malade, et en prison ? Nos ennemis même nous font compassion lorsqu’ils sont malades ou captifs; et vous n’en avez point de votre Seigneur qui vous a fait tant de grâces, lorsque. vous le voyez en cet état?
Les mages lui donnèrent de l’or, et vous (58) avez peine même à lui donner du pain. Lorsqu’ils virent l’étoile, ils furent ravis de joie, et vous voyez Jésus-Christ devant vous sans habits, et sans retraite, et vous n’en êtes point touchés? Qui de vous, après avoir reçu de si grandes grâces du Sauveur, a fait pour lui un aussi long chemin que ces étrangers et ces barbares, qui étaient en effet plus sages que les sages mêmes? Mais que dis-je, un aussi long chemin? La plupart des femmes aujourd’hui sont dans une si grande mollesse, qu’elles ne peuvent faire trois pas pour venir l’adorer sur cette crèche sacrée de l’autel sans se faire traîner par des mules. Les autres qui n’épargnent pas leurs pas, préfèrent néanmoins les affaires du siècle à celles de leur salut, et le théâtre à l’église.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Folgen also auch wir den Magiern, und wenden wir uns soviel als möglich ab vom heidnischen Leben, auf dass wir Christus schauen können. Auch jene hätten ihn ja nicht gesehen, wenn sie sich nicht so weit von ihrem Lande entfernt hätten. Lassen wir die irdischen Sorgen. Solange die Magier in Persien waren, sahen sie den Stern; nachdem sie aber Persien verlassen hatten, erblickten sie die „Sonne der Gerechtigkeit“; ja, sie hätten auch den Stern nicht zu sehen bekommen, wenn sie nicht mutig von dort aufgebrochen wären. Darum wollen auch wir uns erheben; und wenn auch alle sich fürchteten, eilen wenigstens wir zum Hause des Kindes! Wenn auch Könige, Völker, Tyrannen uns diesen Weg verlegen wollten, lassen wir deshalb nicht ab vom Gegenstand unserer Sehnsucht. So werden wir alle Hindernisse, die uns entgegenstehen, überwinden. Auch die Magier wären der Gefahr, die ihnen vom König drohte, nicht entgangen, hätten sie das Kind nicht gesehen. Bevor sie das Kind gesehen hatten, lauerten nur Furcht, Gefahren und Schrecknisse von allen Seiten auf sie; nachdem sie es aber verehrt, genossen sie Ruhe und Sicherheit. Auch ist es kein Stern mehr, sondern ein S. 127Engel, der hinfort mit ihnen in Verkehr tritt, nachdem sie durch ihre Huldigung gleichsam Priester geworden waren; denn auch sie brachten ja Geschenke zum Opfer. So verlasse also auch du das jüdische Volk, die Stadt voll Verwirrung, den blutgierigen Tyrannen, alle weltliche Lebensweise und eile nach Bethlehem, wo das Haus des geistigen Brotes ist. Wenn du ein Hirte wärest und dorthin kämest, du würdest das Kind in der Herberge finden. Und wärest du ein König und kämest nicht hin, so nützte dir dein Purpur nichts; und wärest du auch ein Magier, es würde dich dies nicht hindern, wenn du nur kämest um den Sohn Gottes zu verehren und anzubeten, nicht aber „ihn mit Füßen zu treten“1 ; und zwar müsstest du es tun mit Ehrfurcht und Freude, den beides gehört zusammen.
Gib also acht, dass du nicht wirst, wie Herodes und nicht sagest: „damit auch ich komme und ihn anbete“, und dann kommst, um ihm das Leben zu nehmen. So machen es nämlich diejenigen, die die hl. Sakramente unwürdig empfangen. Denn „ein solcher“,heißt es, „wird schuldig sein des Leibes und Blutes des Herrn“2 . Sie tragen eben in sich jenen Tyrannen, dem das Reich Christi eine Qual ist, den Mamonas, der noch ärger ist als der des Herodes. Dieser will nur herrschen; darum schickt er seine Knechte, damit sie angeblich dem Kinde ihre Verehrung darbrächten, in der Tat aber während der Huldigung es umbrächten. Hüten wir uns also, dass wir uns ja nie den Anschein von Leuten geben, die verehren und anbeten, in Wirklichkeit aber das Gegenteil tun. Lassen wir alles aus unseren Händen, wenn wir uns zum Gebet anschicken. Wenn wir Gold besitzen, bringen wir es ihm zum Opfer und vergraben es nicht. Wenn jene Barbaren schon Opfer brachten, bloß um ihre Ehrfurcht zu bezeugen, wie wirst du dastehen, wenn du nicht einmal den Dürftigen etwas gibst? Wenn jene einen so weiten Weg gekommen, um das neugeborene Kind zu sehen, was kannst dann du zu deiner Entschuldigung sagen, wenn du nicht einmal eine kurze S. 128Gasse weit gehen willst, um einen Kranken oder einen Gefangenen zu besuchen? Wir haben ja doch schon Erbarmen mit Ermatteten, Gefangenen, selbst mit Feinden; du aber hast nicht einmal Mitleid mit deinem Wohltäter und deinem Herrn. Jene haben Gold dargebracht; du gibst kaum ein Stück Brot her. Jene sahen den Stern und freuten sich; du aber siehst Christus selbst, arm und entblößt, und es rührt dich nicht. Wer von euch, die ihr doch tausend und abertausend Wohltaten von Christus empfinget, hat schon um seinetwillen einen solchen Weg zurückgelegt, wie jene Barbaren, oder vielmehr wie jene Weisesten aller Weisen? Und was sage ich: einen so weiten Weg? Bei uns sind ja schon viele Frauen so verweichlicht, dass sie, um den Heiland in seiner geistigen Krippe zu sehen, nicht einmal eine Straße weit gehen wollen, ohne ihre Maulesel einzuspannen. Andere hingegen, wenn sie doch schon einmal ausgehen müssen, ziehen es vor, entweder dem Wirrwarr weltlicher Geschäfte nachzugehen oder das Theater zu besuchen, anstatt in die Kirche zu kommen. Die Barbaren haben einen so weiten Weg zurückgelegt, noch bevor sie den Heiland sahen; du willst ihrem Beispiel nicht einmal folgen, nachdem du ihn gesehen hast, sondern lässest ihn allein und läufst den Schauspielern nach3 ! Christus, den du in der Wiege liegen sahest, lässest du im Stich, um die Schauspielerinnen zu sehen! Ist so etwas nicht hundertfache Strafen wert?