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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
8.
Es ist ja nicht nötig das Meer zu durchfahren, eine lange Reise zu machen, Bergeshöhen zu übersteigen, Geld auszugeben, den Leib abzumühen; es genügt, einfach zu wollen und alle Sünden sind verschwunden. S. 361 Wenn du aber nicht nur selbst nicht verzeihst, sondern sogar noch Gott um Unheil für deinen Feind bittest, welche Hoffnung auf dein eigenes Heil bleibt dir da noch; wenn du gerade dann Gott beleidigst, da du zu ihm betest und ihn versöhnen willst, wenn du in der Haltung eines Bittstellers kommst, und schreist, wie ein wildes Tier, und so die Pfeile des Bösen nur gegen dich selbst abschießest? Darum hat auch der hl. Paulus bei Erwähnung des Gebetes nichts so eindringlich verlangt, als gerade die Beobachtung dieses Gebotes. „Erhebet“, sagt er, „heilige Hände, frei von Zorn und Hader“1. Wenn du nicht einmal da von deinem Zorne lassen willst, wo du doch selbst des Erbarmens bedürftig bist, sondern im Gegenteil erst recht auf Rache denkst, obgleich du weißt, dass du das Schwert gegen dich selber richtest, wie solltest du da Nächstenliebe erlangen und das verderbliche Gift dieser Sünde ausspeien können? Solltest du aber die Größe dieser Torheit noch immer nicht einsehen, so denke dir die Sache unter Menschen geschehen, dann wirst du das Übermaß deines Frevels wohl erkennen. Wenn zu dir, der du ein Mensch bist, jemand käme und dich um Mitleid anflehte und, während er noch am Boden liegt, seinen Feind erblickte, alsbald auf seine Bitte vergäße und auf den anderen losschlüge, würde dein Unwille sich nicht noch weit mehr gegen ihn steigern? Das gleiche wende nun auch auf Gott an. Auch du flehst ja Gott an, unterbrichst aber zwischen hinein deine Bitten und schlägst auf deinen Feind mit Worten los, verhöhnst auf diese Weise die Gebote Gottes, weil du denjenigen anrufst, der uns geboten, aller Feindschaft gegen unsere Beleidiger zu entsagen, und weil du zu gleicher Zeit von ihm verlangst, er solle etwas tun, was seinen eigenen Vorschriften zuwider ist? Glaubst du denn, es sei nicht genug Ursache zur Bestrafung, dass du das Gebot Gottes übertrittst, muss du auch ihn noch bitten, das gleiche zu tun? Hat er vielleicht seine eigenen Vorschriften vergessen? Ist es etwa ein Mensch, der sie gegeben hat? Nein, es ist Gott, der alles weiß, und der will, dass all seine Satzungen S. 362 aufs genaueste beobachtet werden, der so weit entfernt ist, das zu tun, was du ihm zumutest, dass er sich im Gegenteil von dir, der du solches redest, und bloß weil du so redest, sich abwendet und dich hasst, und dir die schwerste Strafe auferlegen wird! Wie kannst du also das von ihm verlangen, wovon er dir gerade mit besonderer Eindringlichkeit abzulassen befahl? Ja, es gibt sogar Leute, die so unvernünftig geworden sind, dass sie nicht bloß um Unheil für ihre Feinde beten, sondern auch deren Kinder verfluchen und, wenn sie könnten, auch von deren Fleisch zehren möchten, ja auch wirklich zehren. Da sage mir nur nicht, du habest ja doch den Leib deines Beleidigers nicht mit den Zähnen bearbeitet! Du hast noch etwas viel Schlimmeres getan, soweit es auf dich ankam; du hast gebeten, es möchte der Zorn des Himmels über ihn kommen, er möchte ewiger Pein überantwortet und mit seinem ganzen Hause vernichtet werden! Ist das nicht zehnmal schlimmer, als ein Biß, viel herber als ein Pfeil? Nicht das ist es, was Christus dich gelehrt. Er hat dich nicht geheißen, in dieser Weise deinen Mund mit Blut zu besudeln. Jawohl, solche Zungen sind noch schlimmer als der Mund, der sich mit dem Blute von Menschenfleisch befleckt hat. Wie kannst du also2 deinen Bruder umarmen3 , wie kannst du am Opfer teilnehmen? Wie kannst du das Blut des Herrn genießen, während du so viel Giftstoff in deinem Herzen trägst? Wenn du zu Gott sagst: Zerreiße ihn, vernichte sein Haus, richte alles zugrunde, und deinem Feinde tausendfaches Verderben wünschest, so unterscheidest du dich in nichts von einem Menschenmörder oder vielmehr von einem Menschenfressenden wilden Tiere.
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
8.
Mais si, au lieu de lui pardonner, vous vous adressez à Dieu afin qu’il vous venge de lui, quelle espérance vous restera-t-il de votre salut, puisque tors même que vous devriez fléchir la colère de Dieu, vous l’irritez davantage, et qu’ayant l’apparence d’un suppliant, vous vous expliquez par des paroles qui seraient plus dignes d’une bête farouche que d’un homme, et qui sont comme autant de flèches mortelles que vous donnez au démon, afin qu’il s’en serve pour percer votre âme? C’est pourquoi saint Paul, parlant de la prière, ne recommande rien tant que de pratiquer ce précepte : « Levez au ciel vos mains pures, »dit-il, « sans colère et sans dispute. » (I Thess. II, 5.) Car si, lors même que vous avez besoin de miséricorde, bien loin d’étouffer votre colère, votas en nourrissez le ressentiment, quoi. que ce soit alors vous mettre vous-même le poignard dans le sein: quand pourrez-vous prendre des sentiments plus doux, et quand rejetterez-vous de votre coeur cette humeur maligne qui vous empoisonne et qui vous tue?
Que si vous ne comprenez pas encore la grandeur de ce péché, jugez-en par ce qui se passe parmi les hommes, et vous reconnaîtrez alors combien grand est l’outrage que vous osez faire à Dieu. Bien que vous ne soyez (167) qu’un homme, si quelqu’un venait vous demander pardon, et qu’apercevant son ennemi, lorsqu’il serait à vos pieds, il se levât et vous quittât tout à coup pour aller le tuer, n’est-il pas certain qu’il vous irriterait encore davantage par cette satisfaction si offensante? Jugez par là de ce qui se passe entre Dieu et vous. Vous offrez à Dieu votre prière, vous vous abaissez devant lui, et après cela vous le quittez soudain, pour attaquer votre ennemi par des imprécations sanglantes. Ce n’est pas là prier Pieu, c’est le déshonorer. Vous invoquez contre celui qui vous a offensé Celui qui vous commande de lui pardonner, et vous le priez de faire le contraire de ce qu’il vous ordonne. une vous suffit pas de violer la loi de Dieu; mais pour augmenter votre supplice, vous le priez encore de la violer lui-même. Croyez-vous qu’il ait oublié ce qu’il ordonne? Est-ce avec un homme que vous traitez, qui peut quelquefois manquer de mémoire, ou avec un Dieu qui sait tout, et qui veut qu’on garde ses lois très exactement? Aussi est-il si éloigné de taire ce que vous lui demandez, qu’il ne peut souffrir seulement la demande que vous lui faites, qu’il vous a en horreur, et qu’il vous destine déjà au dernier supplice. Comment donc prétendez-vous obtenir de lui ce qu’il vous commande de fuir avec tant de soin?
Cependant il y a des personnes si insensées, que non seulement elles prient Dieu contre leurs ennemis, niais encore contre les enfants de leurs ennemis, et que dans la fureur qui les possède, elles voudraient les dévorer si cela leur était possible; ou plutôt elles les dévorent en effet. Et ne me dites point que vous n’avez point déchiré avec les dents la chair de ces personnes. Vous les avez déchirées encore plus cruellement par les désirs de votre coeur, lorsque vous avez conjuré Dieu de faire tomber sur elles toute sa colère, que vous avez souhaité qu’elles fussent damnées éternellement, et que toute leur famille pérît avec elles. Quelles plaies sont aussi cruelles? quels traits sont aussi envenimés que ces désirs?
Ce n’est pas là ce que Jésus-Christ vous a appris. Il ne vous a point enseigné à ensanglanter ainsi votre bouche. Vous êtes plus horrible aux yeux de Dieu par ces prières détestables, que vous ne le seriez aux yeux des hommes si vous aviez la bouche pleine du sang et de la chair de vos ennemis. Comment donnerez-vous en cet état le baiser de paix à vos frères? Comment approcherez-vous, du sacrifice? comment pourrez-vous boire le sang de Jésus-Christ ayant le coeur si plein de poison? Quand vous dites : Mon Dieu, étendez ,votre malédiction sur mon ennemi, renversez toute sa famille, qu’il périsse avec tout ce qui est à lui, et que vous lui souhaitez ainsi mille morts, en quoi êtes-vous différent d’un assassin et d’un meurtrier, ou plutôt des bêtes les plus farouches?