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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Die Nahrung, die sie zu sich nehmen, ist ausgezeichnet. Sie essen nicht das gekochte Fleisch von Tieren, sondern genießen das Wort Gottes, das über Honig und Honigseim geht; ein wunderbarer Honig, weit besser als der, den Johannes in der Wüste verzehrte. Nicht von wilden Bienen, die auf die Blumen fliegen, wird dieser Honig gesammelt, nicht von Tau wird er bereitet und in die Waben gebaut, sondern die Gnade des Heiligen Geistes bereitet und baut ihn in der Seele der S. d991 Heiligen wie in Wachs, Waben und Zellen, so dass man ihn nach Belieben jederzeit ungehindert genießen kann. Wie die Bienen um die Stöcke schwärmen, so befassen sich die Mönche mit den hl. Büchern und ernten daraus große Freuden. Wenn du auch kennen lernen willst, wie es an ihrem Tische zugeht, so gehe hin und du wirst finden, dass sie sich von lauter erhabenen, angenehmen und süßen Speisen voll geistlichen Wohlgeruches nähren; ihr Mund vermag kein schädliches, kein zweideutiges, kein hartes Wort, sondern nur himmlische Reden hervorzubringen. Man würde nicht fehlgehen, wenn man den Mund der Menge, die sich auf dem Markte drängt und sich wie wahnsinnig in die weltlichen Geschäfte stürzt, mit Schmutzkanälen, den Mund dieser Männer aber mit Quellen vergliche, die Honig und reines Wasser ergießen. Wer es etwa übernehmen will, dass ich den Mund der großen Menge als Gosse bezeichne, der wisse, dass ich mich sehr schonend ausgedrückt habe. Die Hl. Schrift kennt diese Zurückhaltung nicht, sondern wendet einen viel schärferen Vergleich an. „Otterngift ist unter ihren Lippen, ein offenes Grab ist ihr Rachen“1 , sagt sie. Das trifft aber bei den Mönchen nicht zu, dort atmet alles nur Wohlgeruch.
Das alles betrifft nur das Diesseits. Wer aber fände Worte genug, um ihr Jenseits zu schildern? Welcher Verstand kann es fassen, das engelgleiche Los, die unbeschreibliche Seligkeit, die unausdenkbare Wonne? Vielleicht ist in manchem unter euch auch ein hl. Feuer und Verlangen nach einem solchen Leben erwacht. Was frommt es jedoch, wenn das Feuer nur solange anhält, als ihr hier seid, wenn aber die Flamme wieder erlischt und die Sehnsucht verraucht, kaum dass ihr euch entfernt habt? Was ist zu tun, um das zu verhüten? Du musst diese engelgleichen Männer besuchen, solange die Liebe noch in dir glüht, um sich noch mehr zu entfachen. Unsere Worte sind nicht imstande, dich so zu begeistern, wie die Wirklichkeit durch den Augenschein. Sag nicht, ich werde erst mit meinem Weibe reden und vorher meine Geschäfte ordnen. Ein solcher Aufschub ist der Anfang der Lauheit. Höre! Es war auch einmal einer, der erst S. d992 seine Familienangelegenheiten ordnen wollte, aber der Prophet ließ es nicht zu2 . Was sage ich, Geschäfte ordnen? Seinen Vater begraben wollte ein Jünger und nicht einmal das gestattete der Herr3 . Was kann noch wichtiger erscheinen als dieser Liebesdienst gegen den Vater? Und doch wurde er nicht bewilligt. Warum wohl? Weil der Teufel gar gewaltige Anstrengungen macht, um sich einschmuggeln zu können; wenn er nur ein wenig Lässigkeit und Aufschub erreicht, so bringt er es bald dahin, dass die Trägheit vollständig wird. Darum warnt jemand: „Schiebe nicht auf von Tag zu Tag“4 . Wenn du es nicht aufschiebst, kannst du das meiste gut machen, dann wird es auch um dein Hauswesen gut bestellt sein; heißt es ja: „Suchet zuerst das Reich Gottes und seine Gerechtigkeit und alles andere wird euch dareingegeben werden“5 . Wenn schon wir diejenigen, welche die Sorge um unsere Angelegenheiten ihren eigenen vorziehen, in eine sorgenfreie Lage bringen, wieviel mehr wird Gott so handeln, der sonst schon huldvoll waltet? Kümmere dich darum nicht um deine Angelegenheiten, stelle sie Gott anheim. Wenn du dich sorgst, so tust du es, soweit es ein Mensch vermag, wenn Gott sorgt, so tut es eben Gott. Gib also über dieser Sorge nicht das Wichtigere auf, du bist ja doch nicht imstande, mit deiner Sorge viel auszurichten. Um recht angelegentlich zu sorgen, lege nur alles in Gottes Hände. Wenn du dich aber selbst abmühst mit Hintansetzung der geistlichen Dinge, so wird Gott sich wenig um dich kümmern.
Um also deine Angelegenheiten wohl zu leiten und dich aller Sorgen zu entledigen, lass das Weltliche fahren, gib dich dem Geistlichen hin. Auf diese Weise wirst du die Erde und zugleich den Himmel besitzen und die ewigen Güter erlangen durch die Gnade und Güte unseres Herrn Jesu Christi, dem die Ehre und die Macht gebührt in alle Ewigkeit. Amen!
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Ainsi ils se nourrissent toujours d’une excellente nourriture, non de la chair des animaux de la terre, mais de la parole de Dieu qui est plus douce que ce miel dont Jean-Baptiste se nourrissait dans le désert. Ce ne sont point des abeilles sauvages qui ont recueilli ce miel sur les fleurs, et qui en ont ensuite rempli leurs ruches. C’est la grâce du Saint-Esprit même qui répand ce miel dans leurs coeurs, comme dans des vases préparés, et qui leur permet toutes les fois qu’ils le veulent d’en goûter la douceur ineffable et de s’en nourrir. Ils sont eux-mêmes des abeilles saintes. Ils volent çà et là avec un plaisir chaste et spirituel dans tous ces livres sacrés, et ils en retirent un miel excellent. Si vous voulez comprendre plus clairement quelle est la douceur de cette nourriture divine, approchez-vous d’eux, et vous verrez qu’ils ne respireront au dehors que l’odeur de cette nourriture céleste dont ils sont remplis au dedans.
Leur bouche n’est jamais ouverte ni aux discours déshonnêtes, ni aux paroles aigres, ni aux disputes. Il n’en sort rien qui ne soit digne du ciel. La bouche des gens du monde toujours agités de la furie de leurs passions, qui n’ont que le vice et le désordre dans le coeur, est semblable à ces égoûts et à ces amas de fange et de boue. Mais celle de ces saints solitaires est comme une source très-vive et très-pure qui coule le lait et le miel. Si vous trouvez étrange que je compare la bouche des personnes du monde à des choses si honteuses et si sales., sachez au contraire que je les épargne beaucoup, et que l’Ecriture va bien plus loin, lorsqu’elle dit : « qu’ils ont sur leurs lèvres un venin d’aspics, et que leur gosier est comme un sépulcre toujours ouvert ». (Ps. XIII, 7.) Les lèvres de nos saints solitaires sont bien différentes de celles-là, puisqu’elles ne respirent qu’une odeur très agréable. (537) Vous voulez que jusqu’ici je n’ai représenté dans ces solitaires que le bonheur, dont ils jouissent en cette vie. Car qui peut exprimer ces délices éternelles que Dieu leur prépare en l’autre? Qui peut seulement comprendre ce repos si désirable , ce bonheur si incompréhensible, et ces biens si inestimables dont ils jouiront alors? Je ne doute pas que quelques-uns d’entre vous ne soient touchés de ce que je dis, et que vous ne conceviez quelque amour pour cette vie, lorsque nous tâchons de vous la dépeindre telle qu’elle est. Mais quel avantage retirerez-vous si ce feu que j’allume ne brûle dans votre coeur qu’autant de temps que vous êtes dans l’église, et s’il s’éteint aussitôt que vous en sortez? Pour prévenir donc ce mal, et pour empêcher que ce désir ardent ne se refroidisse, allez vous-mêmes voir ces anges de la terre, afin qu’il s’échauffe encore davantage par cette vue. Car un si saint spectacle fera sans doute plus d’impression sur vos esprits que but ce que je vous en pourrais dire.
Ne me dites point : avant que de partir, il faut que j’en parle à ma femme, et que je mette ordre à quelques affaires, par ce retard est une marque de l’indifférence que vous avez pour ces choses. Souvenez-vous que dans l’Evangile un homme n’a désiré qu’un peu de temps pour pouvoir donner ordre à sa famille, et que Jésus-Christ ne le lui a pas permis. Que dis-je, pour donner ordre à sa famille? (Luc. IX, 60.) Un autre disciple ne voulant qu’ensevelir son père, Jésus-Christ ne le lui accorda pas; et cependant il n’y a point de devoir de la piété chrétienne qui paraisse si nécessaire que d’ensevelir un père mort. D’où vient donc que Jésus-Christ n’accorde pas ce temps si court, sinon parce qu’il sait que le démon veille toujours pour nous tenter et pour chercher une entrée dans notre coeur, et que s’il peut nous Faire différer le moins du monde nos bonnes résolutions, il saura bien les détruire ensuite? C’est pourquoi le sage nous donne cet avis si important: « Ne différez point de jour eu jour ». (Eccl. V, 8, 18, 2l.) Car c’est ainsi que vous réglerez mieux toutes choses, et que vous apporterez un meilleur ordre aux affaires de votre famille: « Cherchez premièrement», dit Jésus-Christ, « le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces autres choses vous seront données comme par surcroît ». (Matth. VI, 33.) Si nous prenons garde avec tant de soin que ceux qui négligent leurs propres affaires pour se charger des nôtres, ne manquent de rien; combien plus Dieu pourvoiera-t-il à toutes choses, lorsque nous serons à ,lui; puisque lors même que nous n’y sommes point, il ne laisse pas de veiller sur nous avec une bonté si particulière? Ne vous inquiétez donc plus de tout ce qui vous regarde, mais déchargez sur la bonté de Dieu tous ces soins. Votre vigilance ne peut être que la vigilance d’un homme, mais Dieu veille sur vous en Dieu. Ne vous appliquez donc pas tout entier aux choses de la terre, en négligeant celles du ciel, de peur que Dieu n’abandonne aussi toutes vos affaires. Si vous voulez qu’il en prenne soin, abandonnez-vous à lui entièrement. Car si vous ne pensez qu’à vos affaires temporelles en négligeant les spirituelles, Dieu en aura d’autant moins de soin,, que celui que vous en avez est contre son ordre. Si vous voulez donc que ce que vous aimez vous réussisse, si vous voulez être en même temps délivré de soin, attachez-vous aux choses spirituelles, et méprisez les temporelles. Ainsi vous posséderez la terre et le ciel; et vous serez heureux dans le temps et dans l’éternité, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (538)