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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Gibt es denn jemanden, fragst du, der so erbärmlich wäre, dass er für seine Seele nicht einmal so viel Sorge aufbrächte? Das ist eben gerade das Befremdliche, dass wir in unseren eigenen Augen so wenig wert sind, dass wir uns geringer anschlagen als unsere Sklaven. Wenn ein Sklave das Fieber hat, so rufen wir einen Arzt, stellen dem Kranken einen eigenen Raum zur Verfügung und nötigen ihn, den Vorschriften der Heilkunst zu folgen. Und wenn er dieselben außer acht lässt, werden wir gegen ihn aufgebracht und stellen Wärter an S. d1063 seine Seite, und zwingen ihn, seinen eigenen Gelüsten zu entsagen. Und wenn die Ärzte teure Heilmittel verschreiben, so willigen wir ein, fügen uns in alle ihre Anordnungen und zahlen ihnen noch Geld für ihre Weisungen. Wenn aber wir selbst krank sind, eigentlich sind wir immer krank, wollen wir nichts von einem Arzt wissen und kein Geld ausgeben; wir vernachlässigen vielmehr unsere Seele, als wäre es ein Henker, ein Feind und Widersacher, der darniederliegt. Damit will ich jedoch die Sorge um die Dienerschaft keineswegs tadeln, im Gegenteil; nur wünsche ich, dass man die gleiche Sorgfalt auch seiner Seele zuwende.

Wie soll ich das aber machen, fragst du? Zeige deine kranke Seele dem hl. Paulus, führe sie zu Matthäus, wende dich an Johannes; von ihnen lass dir sagen, was man in einer solchen Krankheit zu tun hat, sie werden es dir offen und ohne Fehl mitteilen. Sie sind ja nicht tot, sie leben noch in ihren Evangelien fort. Aber die Seele merkt nicht auf sie, sie ist vom Fieber befallen. Nun, so tue ihr Zwang an, rüttle ihren vernünftigen Teil auf. Führe die Propheten zu ihr. Für solche Ärzte braucht man kein Geld auszugeben, sie verlangen keinen Lohn, weder für ihre Mühewaltung noch für die Heilmittel, die sie verschreiben; sie machen dir keine anderen Auslagen als Almosen, im übrigen erhältst du noch etwas von ihnen; z. B. wenn sie dir Mäßigkeit verordnen, bewahren sie dich vor unpassenden und unstatthaften Ausgaben; wenn sie dich vor der Trunkenheit abhalten, vermehren sie dein Vermögen. Siehst du also, wie groß die Kunst dieser Ärzte ist, da sie dir nicht nur zur Gesundheit, sondern auch noch zu Geld verhelfen? Ziehe sie also zu Rate und erkundige dich bei ihnen nach der Art deiner Krankheit. Du trachtest z. B. nach Geld und dürstest nach Besitz wie ein Fiebernder nach kaltem Wasser? Höre, was sie dir raten. Wie ein Arzt, der zu dir spricht: Wenn du dein Gelüste befriedigst, musst du zugrunde gehen und wirst das und jenes zu leiden haben, so spricht auch Paulus: „Die, welche reich werden wollen, fallen in Versuchung und in des Teufels Schlinge und in viele unnütze und schädliche Begierden, welche die Menschen hinabstürzen in Untergang und S. d1064 Verderben“1 . Allein du bist ungeduldig? Höre wieder, was er schreibt: „Noch eine kleine Weile, und der da kommen soll, wird kommen und wird nicht säumen“2 ; „Der Herr ist nahe; in nichts seid bekümmert“3 , und: „Es geht vorüber die Gestalt dieser Welt“4 . Nicht bloß Weisungen gibt er, er spendet auch Trost. Wie ein Arzt, der anstatt eines kalten Trunkes anderes ersinnt, so sucht er deine Begierde auf etwas anderes zu lenken. Du willst reich werden? Sagt er: gut, werde es an guten Werken. Du trachtest nach Schätzen? Es steht dir nichts im Wege, nur suche Schätze für den Himmel. Und wie ein Arzt erklärt, das kalte Trinken schade den Zähnen, den Nerven, den Knochen, so spricht auch er, zwar bündig, da er die Kürze liebt, aber noch viel deutlicher und eindringlicher: „Eine Wurzel aller übel ist die Habsucht“5 . Welches Mittel soll man nun anwenden? Auch das gibt er an. So gegen die Habsucht die Genügsamkeit: „Es ist ein großer Gewinn, die Frömmigkeit mit Genügsamkeit“6 .

Und wenn dir dies schwer fällt, wenn du noch mehr verlangst und es nicht über dich bringst, alles Überflüssige aufzugeben, so weiß er auch für eine solche Krankheit Mittel: „Die sich am Besitztum freuen, seien, als freuten sie sich nicht, die, so etwas haben, als besäßen sie nicht, und die sich dieser Welt bedienen, als bedienten sie sich nicht“7 . Siehst du, das sind die Vorschriften, die er gibt. Soll ich dir noch einen anderen Arzt nennen? Ich halte es für gut. Diese Ärzte sind ja nicht wie die Ärzte für den Leib, welche oft aus Eifersucht gegeneinander den Kranken zugrunde richten; nein, sie haben nur die Genesung des Kranken, nicht ihren eigenen Ehrgeiz im Auge. Fürchte dich also nicht vor der großen Zahl S. d1065 derselben, durch sie alle spricht ja nur ein einziger Meister, nämlich Christus.


  1. 1Tim. 6,9 ↩

  2. Hebr. 10,37 ↩

  3. Phil. 4,5-6 ↩

  4. 1Kor. 7,31 ↩

  5. 1Tim. 6,10 ↩

  6. 1Tim. 6,10 ↩

  7. 1 Kor 7,30-31 ↩

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Vous me direz peut-être : Mais qui est assez misérable ou assez lâche pour n’avoir pas au moins autant d’amour pour son âme qu’il en a pour son serviteur? C’est vous, mes frères, qui êtes en cet état; et, ce qui m’afflige, c’est que nous ayons une telle indifférence pour notre propre salut, que nous traitons notre âme avec plus de mépris que nos serviteurs mêmes. Quand ils sont malades nous faisons venir les médecins; nous les mettons dans une chambre commode et séparée du bruit, nous les exhortons à bien obéir au médecin qui les voit, et à suivre ponctuellement ses ordonnances; nous leur témoignons du mécontentement et de la douleur lorsqu’ils ne les ont pas gardées; nous leur donnons des gardes pour les veiller et pour les empêcher de suivre leurs désirs déréglés. Si les médecins ordonnent des remèdes de grands prix, nous les achetons aussitôt. Nous sommes fidèles à suivre toutes leurs ordonnances, et nous avons soin de les bien récompenser de leur peine. Mais lorsque nous-mêmes nous sommes malades, ou plutôt quoique nous ne soyons jamais un moment sans être malades, nous n’appelons point les médecins, nous ne voulons pas faire la moindre dépense ; et nous avons plus d’indifférence pour notre âme, lorsqu’elle est si dangeureusement malade, que nous n’en aurions pour le plus grand de nos ennemis s’il était dans le même état où nous nous trouvons.

Je vous dis ceci, mes frères, non pour blâmer le soin que vous avez de vos domestiques, mais pour vous exhorter d’en témoigner au moins autant pour vos âmes. Vous me demanderez peut-être ce que vous devez donc faire pour remédier à un si grand mal. Je vous le dis en un mot. Votre âme est malade, appelez un médecin pour la guérir. Ce médecin, c’est l’évangéliste saint Matthieu. Ce médecin, c’est saint Jean, le disciple bien-aimé. Présentez-vous à ces admirables médecins, et consultez-les pour savoir quel remède il faut appliquer aux maladies de votre âme. Ils vous le diront, Ils ne vous cacheront rien, et vous pouvez suivre toutes leurs ordonnances sans rien craindre, car ces grands hommes vous peuvent secourir, même après leur mort. Tout morts qu’ils sont, ils sont encore vivants, et ils nous parlent tous les jours.

Vous me répondrez peut-être que votre âme est tout occupée de son mal, et qu’elle n’a pas la liberté d’écouter leurs sages avis. Faites-lui donc violence afin qu’elle les écoute. Excitez ce qu’il y a en elle de plus raisonnable et de plus spirituel, et réveillez-la de son assoupissement; faites paraître les prophètes devant elle, afin qu’ils l’assistent de leurs conseils. Ces médecins ne demandent point d’argent ni pour leur peine, ni pour les remèdes; mais ils vous ordonnent seulement devons faire miséricorde à vous-même en la faisant aux pauvres. Pour tout le reste, vous verrez qu’ils vous donnent, au lieu de penser à rien recevoir de vous. Car en vous ordonnant d’être sobres, combien vous épargnent-ils de folles et d’inutiles dépenses. Ne vous enrichissent-ils pas, lorsqu’ils vous (578) exhortent à ne plus boire de vin, et à retrancher toutes les voluptés?

Après cela, qui n’admirera l’art et la sagesse de ces médecins spirituels, qui vous donnent en même temps la santé et les richesses? Allez donc vous présenter à eux. Apprenez d’eux la qualité et la nature de votre mal. Si vous êtes possédé de l’avarice, si vous désirez l’argent avec autant d’ardeur qu’un homme qui a la fièvre désire un verre d’eau froide, écoutez ce qu’ils vous diront pour guérir ce mal. Comme les médecins des corps vous prédisent ce qui vous arrivera si vous suivez vos désirs déréglés, saint Paul vous dit de même : « Que ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans le piège, et en diverses passions insensées et pernicieuses, qui précipitent les hommes dans l’abîme de la perdition et de la damnation ». (I Tim. VI, 9.) Si vous êtes sujet à l’impatience, écoutez encore ce qu’il vous dira sur ce sujet: « Dans fort peu de temps», dit-il, « celui qui doit venir viendra et ne tardera point. Le Seigneur est proche, ne soyez en peine de rien». (Héb. X, 37, Philip. IV.) Et ailleurs: « La figure de ce monde passe». (I Cor. VII, 31.)

Car ce grand Apôtre ne se contente pas de nous donner seulement des avis si sages et des conseils si salutaires. Il nous console encore comme un bon père, et il adoucit toutes nos peines : et comme les médecins des corps ont des remèdes pour désaltérer leurs malades et pour suppléer à l’eau fraîche qu’ils leur défendent; celui-ci de même substitue à nos désirs et à nos affections déréglées d’autres désirs et d’autres affections plus justes et plus innocentes. Désirez-vous, nous dit-il, de vous enrichir? Je ne vous défends point d’être riches en toutes sortes de bonnes oeuvres. Voulez-vous amasser de grands trésors? Mettez-les en dépôt dans le ciel. Et comme les médecins disent encore que les choses froides nuisent aux os, aux nerfs et aux dents, saint Paul de même dit en un mot avec une brièveté toute divine, que « l’avarice est la source de tous les maux». (I Tim. VI, 10.)

Que devons-nous donc faire, me direz-vous? Ce même apôtre vous l’a marqué : Il dit qu’il faut au lieu de l’avarice aimer la modération. «C’est une grande richesse », dit-il, « que la piété et la modération d’un esprit qui se contente de ce qui suffit ». (I Tim. VI, ) Si vous ne suivez pas cet avis, et si le désir d’amasser du bien vous empêche de donner votre superflu, vous trouverez encore des avis pour cette maladie : « Que ceux », dit-il, qui « se réjouissent soient comme ne se réjouissant point; ceux qui achètent comme ne possédant point, et ceux qui usent de ce monde comme n’en usant point. » ( I Cor. VII, 30.) Vous voyez donc quels sont ces avis si saints que ce saint médecin du ciel nous donne pour nous guérir.

Voulez-vous maintenant que nous en consultions un autre? On ne doit point craindre à propos de ces médecins ce qui arrive pour les médecins du corps, qui sont assez souvent cause, par leur ambition et par leur jalousie, de la mort de leurs malades. Ceux-ci n’ont point d’autre but que la santé de ceux qui les appellent et qui les consultent, et ils ne se proposent jamais pour fin leur réputation et leur propre gloire. Ne craignez donc point leur grand nombre. Ils sont plusieurs, et ils ne sont qu’un, puisque Jésus-Christ seul parle par eux tous. Ecoutons encore un autre médecin, saint Matthieu, qui parle terriblement de cette même maladie de l’avarice : ou plutôt écoutons Jésus-Christ, dont il rapporte ces paroles redoutables : « Vous ne pouvez servir en même temps Dieu et l’argent». (Matth. VI, 24.)

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