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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
6.
Gebt sorgfältig acht auf das, was ihr gehört habt. Der Herr sagte nicht: Wenn das Evangelium von allen Menschen angenommen sein wird, sondern: Wenn es bei allen wird verkündet worden sein. Deshalb fügte er auch hinzu: Zum Zeugnis für die Völker. Er zeigt damit an, dass er mit seiner Wiederkunft nicht warten will, bis alle glauben. Die Worte: „Zum Zeugnis“ bedeuten nämlich: zum Gericht, zur Anklage, zur Verdammung derer, die nicht glauben. Aber sehet, wir, die wir dies alles hören und sehen, wir schlummern und träumen und sind schlaftrunken, wie in tiefster Nacht. Die Dinge dieser Welt, die guten wie die schlechten, sind ja nicht besser als Träume. Deshalb ermahne ich euch, hinfort wachsam zu sein, und aufzublicken zur Sonne der Gerechtigkeit. Wer schläft kann ja unmöglich die Sonne schauen, noch seine Augen an der Schönheit ihres Lichtes erfreuen; was immer er sieht, schaut er, wie im Traume. Deshalb haben wir strenge Buße nötig und viel Reuetränen, weil wir einerseits keinen Schmerz empfinden über unsere Sünden, und doch anderseits unsere Sünden schwer sind und zu groß, als dass sie Verzeihung verdienten. Dass ich aber nur die Wahrheit sage, das kann mir die Mehrzahl meiner Zuhörer bestätigen. Doch wenn auch unsere Sünden keine Verzeihung verdienen, tun S. 175wir trotzdem Buße und wir werden den Siegeskranz erringen. Zur Buße gehört aber nicht bloß, dass wir von den früheren Sünden ablassen, sondern dass wir auch durch gute Werke sie noch übertreffen. Denn es sagt der Täufer: „Bringt würdige Früchte der Buße“1 . Aber wie sollen wir dies machen? Dadurch, dass wir das Gegenteil von früher tun. Zum Beispiel: Hast du fremdes Gut gestohlen? Gib in Zukunft auch von deinem Eigenen! Hast du lange in Unzucht gelebt? Enthalte dich an den festgesetzten Tagen selbst deiner eigenen Frau; übe dich in der Enthaltsamkeit! Hast du Leute, die an dir vorübergingen, beschimpft und geschlagen? Nun, so lobe in Zukunft diejenigen, die dich beschimpfen, und tu Gutes denen, die dich schlagen. Um gesund zu werden, ist es ja auch nicht genug, bloß den Pfeil herauszuziehen, wir müssen auch Heilmittel auf die Wunde legen. Hast du bisher in Fraß und Völlerei gelebt? Faste hinfort und trinke Wasser, damit du das Unheil, das du früher angerichtet, beseitigst.
Hast du fremde Personen ob ihrer Schönheit mit unkeuschen Augen angesehen? Blicke in Zukunft überhaupt auf keine Frau mehr, damit du um so sicherer gehest.„Lass ab vom Bösen und tu das Gute“2 , sagt der Psalmist, und an einer anderen Stelle: „Bewahre deine Zunge vom Bösen, und deine Lippen sollen keinen Trug reden“3 . Noch mehr, du sollst auch Gutes sagen. „Suche den Frieden und jage ihm nach“4 ; ich meine nicht bloß den Frieden mit den Menschen, sondern auch den mit Gott. Ganz treffend sagte der Psalmist: „Jage ihm nach“; der Friede wurde ja von uns verjagt und vertrieben, und verließ die Erde, um sich in den Himmel zurückzuziehen. Indes, wenn wir nur wollen, können wir ihn wieder erlangen; wir brauchen nur den Unverstand und Hochmut und alles andere, das ihm hinderlich ist, zu entfernen, und dieses reine und einfache Leben zu führen. Nichts ist ja schlimmer als Stolz und Anmaßung. Diese macht uns zugleich aufgeblasen und knechtisch, macht uns S. 176durch jenes lächerlich, durch dieses verhasst, und stürzt uns zugleich in ganz entgegengesetzte Fehler: den Hochmut und die Kriecherei. Wenn wir hingegen die Übermacht der Leidenschaft brechen, dann werden wir demütig sein und doch zuversichtlich, werden groß sein und doch fest stehen. Auch mit unserem Leibe ist es ja so; jegliches Übermaß erzeugt Unwohlsein; und wenn die einzelnen Teile ihre eigenen Grenzen überschreiten und ins Maßlose ausarten, dann entstehen daraus die tausenderlei Krankheiten und bösartige Todeskeime. Das gleiche kann man auch an der Seele beobachten.
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
6.
Tâchons, mes frères, d’imiter ce Saint; renonçons à toute sorte d’excès et de débauches, et réduisons-nous à une vie sobre et tempérante. Voici le temps solennel de la pénitence qui approche, tant pour ceux qui ont été baptisés, que pour les catéchumènes : pour les baptisés, afin qu’ayant fait pénitence ils soient reçus à la participation des mystères sacrés ; pour les catéchumènes, afin que les taches de leurs péchés étant effacées par les eaux du baptême, ils approchent de la table du Seigneur avec une conscience pure. Quittons donc nos débauches et nos dissolutions. Car les larmes de la pénitence, et les plaisirs du corps ne peuvent s’accorder ensemble. Que la vie de saint Jean-Baptiste, son habit, son manger, et sa demeure, nous servent d’instruction et d’exemple.
Mais quoi, me direz-vous, voulez-vous nous obliger à mener une vie si austère et si pénible? Je ne vous y oblige pas absolument, mais je vous’ conseille et vous exhorte do l’embrasser. Que si vous ne pouvez pas la suivre, faites au moins paraître des actions, de pénitence en demeurant dans les villes. Car le jugement est proche, et, quand il serait éloigné, on ne devrait pas vivre avec moins de crainte, puisque la fin particulière de chacun de nous nous tient lieu de la fin générale du monde. Mais pour vous montrer qu’il est proche, et à notre porte, écoutez saint Paul qui dit : « La nuit est avancée et le jour approche. » (Rom. III, 12.) Et en un autre endroit: « Celui qui doit venir viendra et ne tardera point. » (Hébr. x, 37.)
Il est certain que, nous voyons déjà presque arrivés les signes qui semblent comme appeler (80) ce jour-là. «Cet Evangile, » dit le Fils de Dieu, « sera prêché par tout le monde en témoignage « à toutes les nations. » (Matth. XXIV, 44.) Comprenez bien cette parole: l’auteur sacré ne dit pas que le dernier jour viendra lorsque l’Evangile aura été « cru », mais prêché par toute la terre. Quant à ce terme: « En témoignage, » il signifie pour l’accusation, pour la conviction, et pour la condamnation de tous ceux qui n’auront pas cru. Nous entendons ces paroles, nous voyons ces signes, et néanmoins nous sommeillons toujours, tout occupés à considérer des fantômes, comme si nous étions assoupis dans l’obscurité d’une nuit profonde. Sont-elles, en effet, autre chose que des fantômes les choses de la vie présente, heureuses ou malheureuses?
Commencez donc, je vous prie, à vous réveiller. Ouvrez les yeux pour regarder le soleil de justice. Celui qui dort, ne peut voir le soleil, ni réjouir ses yeux par la beauté de ses rayons. S’il voit quelque chose, il ne le voit qu’en songe. C’est pourquoi nous avons grand besoin de la confession, de la pénitence, et de beaucoup de larmes; tant parce que nous ne sommes point touchés de regrets lorsque nous péchons, que parce que nous commettons de grands péchés, des péchés qui ne méritent point de pardon. Plusieurs de ceux qui m’entendent, savent que ce que je dis est véritable. Toutefois bien que nos crimes ne méritent point de pardon, ne laissons pas de faire pénitence, et nous recevrons la couronne.
La pénitence dont je parle, ne consiste pas seulement à s’abstenir du mal que l’on faisait, mais ce qui est encore meilleur, à faire de bonnes oeuvres. « Faites, » dit saint Jean-Baptiste, « de dignes fruits de pénitence. » (Matth, III, 8.) Et comment les ferons-nous? Si nous faisons des actions contraires aux péchés passés. Par exemple, vous avez pris le bien d’autrui; donnez désormais de votre bien propre. Vous avez vécu longtemps dans la fornication; abstenez-vous même de votre femme durant le temps que l’Eglise ordonne de s’en séparer, et exercez-vous à la continence. Avez-vous médit de votre prochain, lui avez-vous fait violence en sa personne? Bénissez désormais ceux qui. médiront de vous, et rendez de bons offices pour les violences qu’on’ vous aura faites. Car pour nous guérir, il ne suffit pas de tirer le fer de la plaie, il faut encore appliquer des remèdes sur le mal. Avez-vous fait des excès de bonne chair et de vin? Jeûnez et buvez de l’eau, et travaillez à retrancher la corruption qui vous en est demeurée. Avez-vous regardé la beauté d’une femme avec des yeux impudiques? Ne voyez plus désormais aucunes femmes, afin que vous soyez plus en sûreté. « Abstenez-vous du mal, » dit l’Ecriture, «et faites le bien; défendez à votre langue de parler mal, et à vos lèvres de dire des paroles trompeuses. » (Ps. XXXIII, 12.)
Mais quel est ce bien, dites-vous, que vous nous ordonnez de faire? « Cherchez la paix, » ajoute le Prophète, « et poursuivez-la. » (Ibid.) Je n’entends pas seulement cette paix qui est avec les hommes; mais celle que nous devons avoir avec Dieu. Et c’est avec grande raison que le Prophète nous commande de la poursuivre, puisqu’elle a été comme chassée et bannie du monde et, qu’ayant quitté la terre, elle est retournée au ciel. Mais nous pouvons encore l’en faire descendre et la rappeler ici-bas, si nous voulons renoncer pour jamais à la colère, à la vanité, à l’orgueil et à toutes les autres passions semblables, qui sont comme autant d’obstacles à la paix; pour vivre ensuite dans la modération et la pureté. Car il n’y a rien de plus dangereux que l’audace et que la colère. Cette passion rend les hommes tout ensemble orgueilleux et serviles, odieux et ridicules, et devient ainsi la source de deux vices contraires, l’arrogance et l’adulation. C’est pourquoi si nous nous guérissons de cet emportement de la colère, nous pourrons alors être humbles sans abaissement et élevés sans présomption. L’excès de nourriture produit la mauvaise mixtion des humeurs dans le corps humain, et lorsque les éléments dont celui-ci se compose ont cessé d’être en harmonie, il s’ensuit des maladies graves qui amènent la mort: eh bien t le même phénomène se remarque aussi dans nos âmes.