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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistula ad Romanos commentarius

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Commentaire sur l'épître aux Romains

3.

Or, ce que cela vaut, les initiés le savent, eux qui reçoivent l'ordre de prononcer ce mot pour la première fois dans la prière mystique. Mais quoi ! direz-vous, est-ce que les Juifs ne donnaient pas aussi à Dieu le noie de Père? N'entendez-vous pas Moïse dire : « Tu as abandonné le Dieu qui t'a engendré? » (Deut. XXXII, 18.) N'entendez-vous pas Malachie dire en forme de reproche : « Un seul Dieu nous a créés, nous n'avons tous qu'un Père? » (Mal. II, 10.) Malgré ces textes et bien d'autres encore , nous ne voyons nulle part que les Juifs appelassent Dieu leur père et l'invoquassent sous ce nom. Et nous tous, prêtres et simples fidèles, princes et sujets, nous avons ordre de prier ainsi. Ce mot, nous l'avons prononcé pour la première fois après l'enfantement merveilleux , après cette naissance étonnante et extraordinaire. D'ailleurs, si les Juifs appelaient ainsi Dieu, ce n'était point par une inspiration propre; tandis que ceux qui vivent sous la loi de grâce, le font par le mouvement et l'action de l'esprit. Car, comme il y a un , esprit de sagesse, par lequel les insensés (299) deviennent sages, ainsi que l'enseignement le fait voir; un esprit de force, par lequel les faibles ressuscitaient les morts et chassaient les démons; un esprit de grâce de guérisons, un esprit de prophétie , un esprit de langues ainsi il y a un esprit d'adoption. Et comme nous reconnaissons l'esprit de prophétie, lorsque celui qui le possède prédit l'avenir, non par son inspiration personnelle, mais par le mouvement de la grâce; ainsi reconnaissons-nous l'esprit d'adoption quand celui qui l'a reçu donne à Dieu le nom de Père, mû en cela par l'Esprit. Et voulant montrer que c'est bien d'enfants légitimes qu'il s'agit, l'apôtre emploie la langue hébraïque. En effet, il ne dit pas seulement : « Père », mais : « Abba , le père » : expression que les enfants légitimes emploient à l'égard de leur père.

Quand il a ainsi donné la différence d'après les institutions, la grâce accordée, la liberté, il produit encore une autre preuve de l'excellence de cette adoption. Qu’elle est cette preuve?

« L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit, que nous sommet enfants de Dieu (16) ». Je ne m'appuie pas seulement sui ce mot, dit-il, mais sur la raison même de ce mot; je dis tout cela sous l'inspiration même de l'Esprit. C'est ce qu'il explique ailleurs plus clairement en disant : « Dieu a envoyé dans vos coeurs l'Esprit de son Fils, criant : Abba, le Père ». (Gal. IV, 6.) Qu'est-ce. que cela veut dire : « Rend témoignage à notre esprit? » c'est-à-dire : Le Paraclet rend témoignage au don qui nous a été fait. Ce n'est pas seulement la voix du don, mais aussi celle du Paraclet qui nous a fait le don; car c'est lui-même qui par sa grâce nous a appris à parler ainsi. Or, quand l'Esprit rend témoignage, quel moyen de douter? Si c'était un homme, un ange, un archange, ou quelque autre puissance de ce genre, qui nous fît cette promesse, on aurait peut-être raison de se défier; mais quand c'est la puissance suprême, celle qui nous a fait le don, qui nous rend témoignage par la prière même qu'elle nous ordonne de lui adresser, comment élever un doute sur notre dignité ? Si. un roi élisait quelqu'un et proclamait devant tout le monde l’honneur qu'il lui fait, aucun de ses sujets n'oserait le contredire.

« Mais si nous sommes enfants, nous, sommes aussi héritiers (17) ». Voyez-vous comme il augmente le don peu à peu? Car, comme on peut être enfant sans être héritier, (en effet tous les enfants ne sont pas héritiers), il a soin d'ajouter que nous sommes aussi héritiers. Or les Juifs, outre qu'ils n'ont point joui d'une telle adoption, ont été exclus de l'héritage. « Car il fera mourir misérablement ces misérables, et il donnera sa vigne à d'autres vignerons ». (Matth. XXI, 41.) Auparavant le Christ avait déjà dit : « Beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident et auront place avec Abraham ; tandis que les enfants du royaume seront jetés dehors ». (Id. VIII, 41, 12.) Mais Paul ne s'arrête pas là; il dit encore quelque chose de plus, savoir que nous sommes « Héritiers de Dieu » ; c'est pourquoi il ajoute : « Nous sommes aussi héritiers de Dieu » ; et non simplement héritiers, mais, ce qui est plus encore : « Cohéritiers du Christ ». Voyez-vous comme il s'efforce de nous amener jusqu'auprès du Seigneur? Comme tous les enfants ne sont pas héritiers, il montre que nous sommes tout à la fois enfants et héritiers. Puis, comme. tous les héritiers n'héritent lias de grands biens, il fait voir que les héritiers de Dieu possèdent cet avantage. Enfin, comme on peut être héritier de Dieu, et cependant n'être pas cohéritier du Fils unique, il déclare que cet honneur nous appartient encore. Et voyez sa sagesse quand il traite un sujet triste, qu'il parle du châtiment réservé à ceux qui vivent selon la chair, et dit, par exemple, qu'ils mourront, il est bref; mais quand il aborde une question plus agréable, il s'étend, il devient prolixe, il entre dans le détail des récompenses et mentionne des dons aussi grands que variés. Si c'est une grâce ineffable d'être enfant, pensez ce que c'est que d'être héritier. Et si c'est une grande chose d'être héritier, c'est beaucoup plus encore d'être cohéritier. Puis, pour montrer que ce n'est pas seulement un don de la grâce, et pour rendre croyable ce qu'il vient de dire, il ajoute : « Pourvu que nous souffrions avec lui, afin d'être glorifiés avec lui ». C'est-à-dire, si nous avons partagé les tristesses, à bien plus forte raison aurons-nous part aux joies. Comment, en effet, celui qui nous a comblés de bienfaits quand nous n'avions rien mérité, ne nous en accorderait-il pas encore bien davantage, quand il nous aura vus travailler et tant souffrir ?

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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Römer (BKV)

3.

Was Großes darin liegt, das wissen die Neugetauften, die ganz sinnig gelehrt werden, dieses Wort als das erste des Weihegebetes auszusprechen. 1 — Doch wie? Gaben nicht auch die Juden, fragst du, Gott den Namen „Vater“? Hörst du nicht, wie Moses spricht: „Gott, deinen Erzeuger, hast du verlassen“ 2? Hörst du nicht, wie Malachias schilt und spricht: „Ein Gott hat euch geschaffen, und einer ist euer aller Vater“ 3? Aber wenn auch diese und mehrere ähnliche Stellen vorkommen, so finden wir doch nirgends, daß die Juden selbst Gott diesen Namen gegeben und zu ihm so gebetet hätten. Wir aber sind alle so zu beten gelehrt worden, Priester und Laien, Herrscher und Untertanen. Das ist der erste Laut, den wir von uns geben nach jener wunderbaren Geburt, nach Empfang jenes neuen und seltsamen Gesetzes der Wiedergeburt. Übrigens wenn auch die Juden einmal Gott diesen Namen gaben, so taten sie es aus eigener Eingebung; die dagegen im Reiche der Gnade tun es aus Antrieb des Hl. Geistes. Denn wie es einen Geist der Weisheit gibt, durch den zu Weisen die Unweisen werden, was aus ihrer Lehre erhellt, und einen Geist der Kraft, durch den solche, die selbst ohnmächtig sind, Tote erwecken und Teufel austreiben, und einen Geist der Heilgabe und einen Geist der Weissagung und einen Geist der Sprachen, so gibt es auch einen Geist der Gotteskindschaft. Und wie wir den Geist der Weissagung daran erkennen, daß der, welcher die Zukunft voraussagt, nicht aus eigener Eingebung spricht, sondern unter dem Antrieb dieser geheimnisvollen Gabe, so erkennen wir auch den Geist der Gotteskindschaft daran, daß der, welcher ihn empfangen hat, Gott den Namen „Vater“ S. b280 gibt aus Antrieb des Hl. Geistes. Der Apostel will zeigen, daß es sich dabei um eine ganz echte Kindschaft handle; darum bedient er sich auch der hebräischen Sprache. Er sagt nämlich nicht bloß „Vater“, sondern ,Abba, Vater“; das ist der Name, mit dem die legitimen Kinder zumeist ihren Vater anreden.

Nachdem nun der Apostel den Unterschied von Seiten des Lebenswandels, von Seiten der geschenkten Gnade und von sehen der Freiheit aufgezeigt hat, führt er noch einen andern Beweis dafür an, daß unsere Kindheit den Vorzug hat. Welchen denn?

V. 16: „Der Geist selbst bezeugt es zugleich mit unserem Geist, daß wir Kinder Gottes sind.“

— Nicht bloß der Name an sich, will der Apostel sagen, gibt mir Zuversicht, sondern auch sein Ursprung. Wir sprechen nämlich so auf Eingebung des Hl. Geistes. An einer andern Stelle bringt dies der Apostel noch deutlicher zum Ausdruck, wo er sagt: „Gott hat den Geist seines Sohnes in unsere Herzen gesandt, der da ruft: Abba, Vater“ 4. Was heißt das: „Der Geist bezeugt es zugleich mit unserem Geist“? Es heißt: der Hl. Geist zugleich mit der uns verliehenen übernatürlichen Gnadengabe. Der Name „Vater“ kommt nicht allein von der übernatürlichen Gnadengabe, sondern auch von dem Hl. Geiste, der uns dieses Geschenk gemacht hat. Er selbst hat uns ja vermittelst dieser übernatürlichen Gnadengabe gelehrt, so zu sprechen. — Wenn aber der Hl. Geist das Zeugnis gibt, welcher Zweifel bleibt da noch übrig? Wenn ein Mensch, ein Engel oder ein Erzengel oder irgendeine andere ähnliche Gewalt ein derartiges Versprechen gemacht hätte, könnte man füglich noch daran zweifeln. Wenn aber das höchste Wesen selbst uns dieses Geschenk gemacht hat und uns auch noch bezeugt, warum es uns so zu beten geheißen hat, wo bleibt da noch ein Zweifel über unsere Würde (als Kinder Gottes) übrig? Wenn ein König jemanden an Kindesstatt annähme und diese Ehrung allen verkünden ließe, würde da jemand von seinen Untertanen zu widersprechen wagen? S. b281

V. 17: „Wenn aber Kinder, so auch Erben.“

— Siehst du da, wie der Apostel nach und nach das Geschenk immer größer erscheinen läßt? Weil man ja auch ein Kind sein kann, ohne Erbe zu sein — denn nicht alle Kinder sind erbberechtigt —, fügt er auch das hinzu, daß wir Erben sind. Die Juden aber wurden, nebst dem, daß sie diese Kindschaft nicht besaßen, auch der Erbschaft verlustig. „Er wird die Bösen elendiglich zugrunde gehen lassen und seinen Weinberg an andere Winzer verpachten“ 5. Und vorher hat er gesagt: „Es werden viele vom Aufgang und Untergang der Sonne kommen und mit Abraham zu Tische sitzen; die Kinder des Reiches aber werden hinausgewiesen werden“ 6. Doch dabei bleibt der Apostel nicht stehen, sondern er behauptet noch etwas mehr als das. Was denn? Daß wir Erben Gottes sind. Deshalb fährt er fort:

„Erben aber Gottes“.

Ja noch etwas mehr; daß wir nicht bloß Erben, sondern auch

„Miterben Christi“

sind. Siehst du, wie es der Apostel darauf anlegt, uns recht nahe an den Herrn heranzubringen? Weil nicht alle Kinder Erben sind, zeigt er, daß wir sowohl Kinder als auch Erben sind. Weil aber nicht alle Erben eine große Erbschaft machen, zeigt er, daß bei uns auch dies zutrifft, daß wir Erben Gottes sind. Und weil es ferner geschehen kann, daß man Erbe Gottes sein kann, ohne jedoch Miterbe seines eingeborenen Sohnes zu sein, zeigt er, daß wir auch diesen Vorzug haben. — Beachte da auch das schonende Vorgehen des Apostels. Unangenehme Dinge berührt er nur kurz, so z. B. wenn er sagt, was die erleiden werden, welche nach dem Fleische leben, daß sie nämlich sterben werden. Wo er dagegen auf etwas Erfreuliches zu sprechen kommt, da läßt er seine Rede breit werden. Ausführlich schildert er die Erteilung des (ewigen) Lohnes und die Verschiedenheit und Größe der himmlischen Gaben. Wenn schon S. b282 Kind zu sein eine unaussprechliche Gnade ist, dann bedenke erst, was es heißt, Erbe zu sein. Wenn aber das schon etwas Großes ist, so ist es noch viel mehr, Miterbe zu sein. — Weiter legt der Apostel dar, daß dies nicht bloß ein Geschenk der Gnade sei, und macht zugleich das Gesagte noch glaubwürdiger, wenn er fortfährt:

„Wenn wir ja mitleiden, damit wir auch mitverherrlicht werden.“

— Wenn wir, heißt das, gemeinschaftliche Sache mit ihm gemacht haben im Leidvollen, so wird dies noch viel mehr im Freudvollen der Fall sein. Denn wenn uns Gott mit so viel Gutem beschenkt hat, als wir noch gar kein gutes Werk getan hatten, wie sollte er es uns nicht noch viel mehr vergelten, wenn er sieht, daß wir uns abmühen und so Schweres erdulden?


  1. Das erste Gebet der Neugetauften war das Vaterunser. ↩

  2. Deut. 32, 18. ↩

  3. Mal. 2, 10. ↩

  4. Gal. 4, 6. ↩

  5. Matth. 21, 41. ↩

  6. Ebd. 8, 11. 12. ↩

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