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Commentaire sur l'épître aux Romains
2.
Mais quoi ? direz-vous, s'il désirait être anathème afin que d'autres eussent la foi, il devait aussi faire le même voeu pour les gentils; et s'il ne prie que pour les Juifs, c'est une preuve qu'il n'agit pas par amour pour le Christ, mais en vertu du lien de parenté. Je réponds que s'il n'eût prié que pour les gentils, on n'aurait pas si bien reconnu que c'était Jésus-Christ qu'il avait en vue ; mais en priant pour les Juifs seuls, il fait voir qu'il n'a absolument en vue que la gloire du Christ. Je sais que vous verrez, là, un paradoxe ; cependant, si vous restez calmes, je vais essayer de vous le démontrer. Ce n'est pas sans raison qu'il a parlé ainsi : car comme, tous les Juifs accusaient Dieu en disant : qu'ayant eu l'honneur d'être appelés fils de Dieu, ayant reçu la loi, ayant connu Dieu avant tout le monde, ayant joui d'une si grande gloire, ayant servi Dieu en face de tout l'univers, ayant reçu les promesses, étant les pères des mêmes tribus, et (ce qui était bien plus encore ) étant les ancêtres du Christ (comme l'apôtre le dit : « De qui est sorti selon la chair, le Christ même »,) que malgré tout cela, ils avaient été rejetés, déshonorés, et qu'à leur place ou avait substitué des gentils qui n'avaient jamais connu Dieu comme, dis-je, ils tenaient ce langage et qu'ils (318) blasphémaient contre Dieu, Paul qui entendait tout cela, qui s'en trouvait blessé et pleurait sur l'outrage fait à la gloire de Dieu, désirait ardemment être anathème, si cela eût été possible, pour les sauver, pour faire cesser les blasphèmes et empêcher que Dieu ne parût avoir trompé les descendants de ceux à qui il avait promis les dons.
Et pour vous faire comprendre que c'est là ce qui l'afflige et que son désir est bien qu'on ne croie pas Dieu infidèle à la promesse faite à Abraham en ces termes : « Je te donnerai cette terre, à toi et à ta race » (Gen. XII, 7) ; à ce qu'il vient de dire, il ajoute : « Non que la parole de Dieu soit restée sans effet » montrant par là qu'il se résigne à souffrir tout cela à cause de la parole de Dieu , c'est-à-dire pour la promesse faite à Abraham. Car comme Moïse semblait intercéder pour les Juifs, et en réalité, n'avait en vue que la gloire de Dieu : « Déposez », disait-il, «votre colère, pour qu'on ne dise pas que leur Dieu les a fait sortir pour les détruire dans le désert, parce qu'il ne pouvait pas les sauver » (Deut. IX, 28); ainsi fait Paul. Je voudrais, dit-il, être anathème, pour qu'on ne dise pas que la parole de Dieu est restée sans effet, que ses promesses étaient menteuses, que ce qu'il a dit ne s'est pas accompli. Il ne parle donc pas pour les Gentils (car la promesse n'était pas pour eux, et ils n'avaient point servi Dieu.: aussi Dieu n'était-il point blasphémé à cause d'eux); mais il formait ce voeu en faveur des Juifs, qui avaient reçu la promesse et auxquels il était lié par des noeuds plus étroits. Voyez-vous donc que s'il eût désiré être anathème pour les Gentils, il eût moins évidemment cherché la gloire du Christ; tandis qu'en désirant l'être pour les Juifs, il fait parfaitement voir que c'est pour le Christ qu'il forme ce voeu.
Aussi dit-il : « Auxquels appartiennent l'adoption, la gloire, le culte et la promesse ». En effet, dit-il, ils ont reçu la loi qui parle du Christ; ils ont reçu les promesses, qui toutes se rapportent à lui; lui-même en est sorti, aussi bien que les pères qui ont reçu les promesses ; et pourtant tout le contraire est arrivé, et ils ont perdu tous leurs biens. Voilà pourquoi, ajoute-t-il, je suis affligé, et s'il était possible d'être séparé de la compagnie du Christ, d'être privé, non pas de son amour (loin de là, puisqu'il faisait tout pour l'amour), mais de la jouissance du ciel, mais de la gloire, j'y consentirais pour que Dieu ne fût plus blasphémé , pour ne plus entendre dire que c'est une comédie, qu'autres ont été les promesses, autres les événements; qu'il est né des uns et qu'il a sauvé les autres; qu'il avait fait des promesses aux ancêtres des Juifs, puis qu'il a abandonné leurs enfants et appelé à la possession des biens des hommes qui ne l'avaient, jamais connu ; que cependant les Juifs se fatiguaient à méditer la loi et à lire les prophéties, tandis que les païens, ramenés hier de leurs autels et de leurs idoles, leur ont été préférés, que ce n'est point là une Providence. Afin donc, dit-il, que tout cela ne se répète plus de mon Maître, bien que cela soit injuste, je renoncerais volontiers au royaume du ciel, à cette gloire ineffable, je supporterais tous les maux, et je regarderais comme une très-grande compensation de toutes mes peines de ne plus entendre ainsi blasphémer mon bien-aimé. Si vous ne comprenez pas encore la pensée de l'apôtre, songez que souvent bien des pères en font autant pour leurs enfants, se résignant à se séparer d'eux pour les voir glorieux, et préférant cette gloire même à leur compagnie. Mais comme nous sommes à une grande distance de cet amour, nous ne pouvons pas même comprendre ce qui s'en dit.
Il en est qui sont si peu dignes d'entendre le langage de Paul, et qui sont si loin de son ardent amour, qu'ils s'imaginent que ses paroles s'appliquent à la mort temporelle. De ceux-là je dirai qu'ils ne connaissent pas plus Paul que les aveugles la lumière du soleil, et bien moins encore. Comment celui qui mourait tous les jours, qui courait des périls. sans nombre, qui s'écriait : « Qui nous séparera de l'amour du Christ? Est-ce la tribulation? Est-ce l'angoisse? Est-ce la faim? Est-ce la persécution? » (Rom. VIII, 35) ; qui, non content de cela, montait au-dessus du ciel et du ciel des cieux, au-dessus des anges et des archanges; qui parcourait toutes les sphères célestes, et embrassait le présent et l'avenir, le visible et l'invisible, la tristesse et la foie et tout ce qui s'y rattache; qui n'oubliait rien de ce qui existe, n'esp était point satisfait, et supposait encore une autre création qq -n'existe pas, pour tout sacrifier à son amour pour Jésus-Christ ; comment, dis-je, après tout cela, viendra-t-il parler de la mort (319) temporelle comme de quelque chose d'important?
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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Römer (BKV)
2.
Wieso das? fragst du. Wenn der Apostel anathema — ausgestoßen — sein wollte, damit die andern den Glauben erlangten; so hätte er sich dasselbe auch für die Heiden wünschen müssen; wenn er es sich bloß für die Juden wünscht, so zeigt er damit, daß er es nicht aus Liebe zu Christus wollte, sondern aus Liebe zu seinen Stammesgenossen. — Doch nein, sage ich; wenn er es sich für die Heiden gewünscht hätte, wäre seine Liebe zu Christus nicht in derselben Weise hervorgetreten; gerade daß er es sich nur für die Juden wünschte, beweist, daß seinem Wunsche rein nur Eifer für die Ehre Christi zugrunde lag. — Ich weiß, daß euch diese meine Behauptung sonderbar vorkommt; um euch zu beruhigen, will ich sie euch sogleich klar zu machen suchen. — Der Apostel hat den oben angeführten Ausspruch nicht ohne Grund getan. Bei den Juden seiner Zeit war nämlich folgende Klage gegen Gott allgemein: sie seien doch gewürdigt worden, Söhne Gottes zu heißen, sie hätten S. d23 das Gesetz empfangen, sie hätten die richtige Gotteserkenntnis vor allen andern Völkern gehabt, ihnen sei so große Auszeichnung widerfahren, sie hätten früher als die ganze andere Welt die richtige Gottesverehrung geübt, ihnen allein seien Verheißungen und Stammväter gegeben worden, ja sie seien, das Größte von allem, die Voreltern Christi geworden — denn das besagt der Satz: „von denen Christus dem Fleische nach stammt“ — und nun würden sie mit Schmach hinausgestoßen, und an ihre Stelle träten Heiden, Menschen, die niemals eine richtige Gotteserkenntnis gehabt hätten. Solche gotteslästerliche Reden mußte nun Paulus mit Schmerz anhören. Aus Kummer darüber, wie dadurch Gottes Ehre Abbruch geschehe, wünschte er anathema zu sein, wenn es dadurch möglich würde, daß die Juden zum Heile gelangten, daß solche Gotteslästerung aufhöre und es nicht den Anschein habe, als sei Gott gegen die Nachkommen jener, denen diese glänzenden Verheißungen gemacht worden waren, wortbrüchig geworden. Damit man ersehe, wie sehr es ihn schmerze, daß die Verheißung Gottes an Abraham: „Dir will ich dieses Land geben und deiner Nachkommenschaft“ 1 nicht als erfüllt gelte, darum sprach der Apostel jenen Wunsch aus. — Nach diesen Worten fährt er fort:
V. 6: „Nur das nicht, daß unerfüllt geblieben sei Gottes Wort.“
Damit bringt er zum Ausdruck, daß er alles das ertragen wolle mit Rücksicht auf das Wort Gottes, d. h. auf die dem Abraham gemachte Verheißung. In ähnlicher Weise trat auch Moses bei Gott scheinbar für die Israeliten als Fürsprecher ein, in Wirklichkeit handelte auch er aus Sorge um die Ehre Gottes. „Laß ab von deinem Zorn gegen sie“, bittet er, „damit es nicht heiße: deswegen, weil er sie nicht retten konnte, hat er sie hinausgeführt, um sie in der Wüste zugrunde gehen zu lassen“ 2. Ebenso sagt auch Paulus: Damit es nicht heiße, daß die Verheißung Gottes unerfüllt geblieben ist, daß seine Versprechungen trügerisch gewesen sind, daß S. d24 sein Wort nicht zur Tat geworden ist, darum wollte ich anathema — ausgestoßen — werden. Das alles aber konnte er nicht von den Heiden sagen. Ihnen war keine solche Verheißung gemacht worden, sie hatten keine wahre Gottesverehrung geübt; darum gab es keine Lästerung Gottes ihretwegen. Aber wegen der Juden, denen die Verheißung zuteil geworden war, die vor allen andern Gott nahestanden, derentwegen wünschte sich der Apostel solches. Du siehst also, wie wahr meine Worte sind: Hätte der Apostel der Heiden wegen (das Anathema) gewünscht, so wäre nicht so klar zum Ausdruck gekommen, daß er es aus Rücksicht auf die Ehre Christi getan. Da er aber für die Juden anathema — ausgestoßen — zu sein wünschte, so geht klar daraus hervor, daß er dieses Verlangen einzig und allein wegen Christus hatte. Darum sagte er: „Denen die Kindschaft, die Herrlichkeit, der Gottesdienst und die Verheißung gehörte.“ Von dorther, will er sagen, kam das Gesetz, welches von Christus redete, und alle die Bündnisse bezogen sich auf sie. Von ihnen stammte Christus ab, und die Väter, welche die Verheißungen über ihn bekommen hatten, gehörten alle ihnen an. Und dennoch widerfuhr ihnen das Gegenteil von allen diesen Verheißungen; sie gingen aller Güter verlustig. Das schmerzt mich, will er sagen, und wenn es möglich wäre, ausgeschieden zu werden aus dem Chor der Heiligen, die Christus umgeben, und los von ihm leben zu müssen — freilich nicht los von seiner Liebe, das sei ferne, denn aus Liebe ging ja sein Wunsch hervor, sondern los vom Genüsse seiner Herrlichkeit —, so würde ich das auf mich nehmen, damit man meinen Herrn nicht weiter lästere, damit ich nicht weiter Reden anhören müßte wie folgende: Das ist doch rein zum Lachen: Den einen hat er das Versprechen gegeben, den andern hat er es gehalten; von den einen stammte er ab, die andern führte er zum Heile; den Vorvätern der Juden hatte er Verheißungen gemacht, ihre Nachkommen ließ er im Stich und setzte Leute in den Genuß ihrer Güter, die ihn niemals vorher gekannt hatten; jene mühten sich ab mit der Beobachtung des Gesetzes und mit dem Lesen der Weissagungen der Propheten, und diese, die eben S. d25 erst von den Altären der Götzen hergekommen waren, erhielten den Vorzug vor ihnen. Wo ist da das Walten einer Vorsehung zu erkennen? Damit man also, will er sagen, nicht so über meinen Herrn spreche — wenn es auch mit Unrecht geschieht —, darum möchte ich gerne auf das Himmelreich und seine unaussprechliche Herrlichkeit verzichten und alle Übel ertragen; mein größter Trost wäre es, keine Lästerungen mehr gegen den hören zu müssen, den ich so sehr liebe. Solltest du aber Pauli Wort noch nicht fassen, so bedenke, daß auch viele Väter oft solche Opfer für ihre Kinder bringen. Sie nehmen freiwillig die Trennung von ihnen auf sich, um sie in angesehener Stellung zu sehen. Sie ziehen das Glück ihrer Kinder dem Behagen des Beisammenseins mit ihnen vor.
Weil wir von einer so echten Gottesliebe, wie sie Paulus hatte, weit entfernt sind, darum vermögen wir seinen Ausspruch nicht zu fassen. Gibt es doch Leute — sie sind eigentlich gar nicht wert, den Heiligen auch nur anzuhören —, die so wenig Verständnis für seinen Liebeseifer haben, daß sie glauben, er spreche hier vom zeitlichen Tode. Von denen möchte ich behaupten, daß sie von Paulus so wenig Ahnung haben wie ein Blinder vom Sonnenstrahl, ja noch viel weniger. Ein Mensch wie er, der jeden Tag dem Tod ins Auge sah, der beständig in Gefahren schwebte, der ausrief: „Was wird mich scheiden von der Liebe Christi? Etwa Trübsal oder Angst, oder Verfolgung oder Hunger?“ dem ein solches Bekenntnis nicht genügte, der sich vielmehr im Geiste aufschwang zum Himmel und den Himmel der Himmel, der Engel und Erzengel Heim und was noch darüber hinaus liegt, in kühnem Geistesfluge durchmaß, der Gegenwart und Zukunft, Sichtbares und Unsichtbares, Freud und Leid, und was es sonst noch gibt, ohne jeglichen Ausschluß mit seinem Geiste umfaßt; ja, der, noch nicht zufrieden damit, sich sogar eine neue Welt, die noch nicht ist, in seinem Geiste schafft — der sollte, wenn er etwas ganz Großes ausdrücken will, dabei an den zeitlichen Tod denken?