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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistula ad Romanos commentarius

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Commentaire sur l'épître aux Romains

6.

Il attaque donc volontiers les Grecs, parce que leur vie était horriblement corrompue; quant aux Juifs, si leur conduite semblait négligée, ils avaient de puissantes garanties, la loi, la circoncision, leur commerce familier avec Dieu, le titre de docteurs universels. Aussi Paul les dépouille-t-il de ces privilèges, leur démontre-t-il qu'ils n'en seront que plus punis pour les avoir possédés, et c'est par là qu'il conclut ici son discours. En effet, s'ils ne sont pas punis pour avoir fait ce qu'ils ont fait, il faut nécessairement admettre cette parole blasphématoire : « Faisons le mal pour qu'il en arrive du bien ». Or, si c'est là une impiété, si ceux qui la profèrent seront punis (et c'est ce qu'il a établi en disant : « La condamnation de ceux- là est juste »), il est évident qu'ils seront punis. Mais si ceux qui tiennent ce langage méritent (228) un châtiment, à bien plus forte raison ceux qui le mettent en pratique; et s'ils méritent un châtiment, c'est qu'ils ont péché. Car ce n'est pas un homme qui punit, un homme dont le jugement pourrait être suspect; mais Dieu qui agit toujours avec justice. Or, s'ils sont justement punis, c'est que les reproches qu'ils nous adressaient en plaisantant étaient injustes ; car Dieu a tout fait et fait encore tout pour rendre éclatantes et droites nos institutions. Ne nous relâchons donc pas; et par là nous pourrons arracher les Grecs à leur erreur.

Mais si nous sommes sages en paroles et déréglés dans notre conduite, de quel oeil les verrons-nous? Quel langage leur tiendrons-nous sur les dogmes? Ils diront à chacun de nous : Toi qui ne fais pas le moindre bien, comment oses-tu prêcher la perfection ? Toi qui ne sais pas encore que l'avarice est un mal, que viens-tu raisonner sur les choses célestes? Mais tu sais que c'est un mal? Tu n'en es que plus coupable alors, puisque tu ne pèches pas par ignorance. Mais pourquoi parler des Gentils? Nos propres lois nous ôtent le droit d'élever la voix, quand notre conduite est déréglée. « Car, » il est écrit : « Dieu a dit au pécheur : Pourquoi parles-tu de ma loi? » (Ps. XLIX.) Les Juifs avaient été emmenés en captivité, et quand les Perses les suppliaient et les pressaient de chanter leurs divins cantiques, ils répondaient : « Comment chanterons-nous les cantiques du Seigneur sur la terre étrangère?» (Ps. CXXXVI.) Que s'il n'était pas convenable de chanter les cantiques du Seigneur sur une terre étrangère, combien cela est-il moins permis à une âme étrangère? Or, telle est l'âme sans pitié. Car si la loi commandait le silence à des captifs, devenus esclaves des hommes sur une terre étrangère; à combien plus forte raison doivent se taire les esclaves du péché, assujettis à une autre règle de vie? Pourtant ces Juifs avaient leurs instruments : « Nous avons », disaient-ils, « suspendu nos instruments aux branches des saules (16) », et il ne leur était point permis de s'en servir. Donc, bien que nous ayons une bouche et une langue, qui sont les instruments de la parole, nous ne devons point nous en servir, tant que nous sommes esclaves du péché, le plus impérieux des maîtres étrangers.

En. effet, dites-moi un peu, vous qui êtes voleur et avare, que pouvez-vous dire au Grec? Renonce à l'idolâtrie? Apprends à connaître Dieu? Ne cherche point l'or et l'argent? Mais ne se mettra-t-il pas à rire et à vous dire Commence par t'appliquer ce langage ? Car qu'un gentil ou un chrétien soit idolâtre, ce n'est pas la même chose. Comment pourrons-nous détourner un païen de cette idolâtrie, quand nous y sommes livrés nous-mêmes? Nous sommes plus près de nous que le prochain. Comment persuaderons-nous les autres, si nous ne nous persuadons pas nous-mêmes? Si celui qui ne sait pas gouverner sa maison, ne sera point chargé de gouverner l'Eglise, celui qui ne sait pas régler son âme, pourra-t-il corriger celle des autres ? Ne me dites pas que vous ne vous prosternez point devant une statue d'or; mais prouvez-moi que vous ne faites pas ce que l'or vous commande. Car il y a bien des espèces d'idolâtrie : l'un sert Mammon comme son maître, l'autre son ventre, un troisième quelque passion plus coupable encore. Mais vous ne leur immolez point de boeufs à la manière des gentils ? Vous faites bien pire : vous leur sacrifiez votre âme. Mais vous ne fléchissez pas le genou, vous n'adorez pas? Sans doute, mais vous faites avec bien plus de docilité tout ce que vous commandent votre . ventre, l'or ou toute autre passion tyrannique; et c'est en cela même que les Grecs sont abominables, parce qu'ils ont divinisé les passions : l'amour sous le nom de Vénus, la colère sous celui de Mars, l'ivrognerie sous celui de Bacchus.

Si vous ne leur taillez point de statues comme eux, vous ne vous inclinez pas avec moins d'ardeur devant ces mêmes passions, faisant ainsi, des membres du Christ, des membres de prostituée et vous plongeant encore dans d'autres iniquités. C'est pourquoi je vous exhorte ,à comprendre l'excès de cette démence et à fuir l'idolâtrie, puisque c'est le nom que Paul donne à l'avarice (Col. III, 5). Et ce n'est pas seulement la cupidité qui s'attache à l'orgueil qu'il faut fuir, mais aussi celle qui a pour objet le désir impur, les vêtements, la table, ou toute autre chose. Car nous serons bien plus sévèrement punis, si nous n'obéissons pas aux lois du Christ. En effet, il est écrit : « Le serviteur qui a connu la volonté de son maître, et ne l'a pas exécutée, recevra un grand nombre de coups ». (Luc, XII, 47.) Afin donc d'éviter ce châtiment et d'être utiles (229) à nous-mêmes et aux autres, chassons de notre âme tous les vices et embrassons la vertu. Par là nous obtiendrons les biens futurs. Puissions-nous tous y parvenir par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ avec qui la gloire, l'honneur, la force appartiennent an Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Römer (BKV)

6.

Gegen die Heiden hatte es der Apostel leicht S. b98 gehabt, loszugehen; denn ihr Leben war sehr verderbt. War dagegen das Leben der Juden auch sichtlich voller Nachlässigkeit, so hatten sie doch wichtige Deckmäntel: das Gesetz und die Beschneidung; ferner daß Gott mit ihnen verkehrt und sie zu Lehrern aller gesetzt hatte. Der Apostel hat sie darum aller dieser Vorzüge entkleidet und gezeigt, daß sie ihretwegen um so mehr würden gestraft werden. Auf dasselbe läuft auch hier seine Schlußfolgerung hinaus. Denn wenn Leute, die solches tun, sagt er, nicht gestraft werden, dann gilt notwendig die gotteslästerliche Rede: „Lasset uns Böses tun, damit Gutes daraus hervorgehe.“ Wenn aber eine solche Rede gottlos ist, und wenn die, welche sie im Munde führen, Strafe verdienen — das liegt in den Worten: „Die Verurteilung solcher ist offensichtlich“ —, dann ist es ganz offenbar, daß die Juden, (von denen der Apostel spricht,) strafbar sind. Denn wenn die schon Strafe verdienen, welche eine solche Rede im Munde führen, wieviel mehr die, welche nach ihr handeln; sind aber die Juden strafbar, dann sind sie es als Sünder. Denn der, welcher die Strafe verhängt, ist ja nicht ein Mensch, daß er auch ein irriges Urteil fällen könnte, sondern der alles gerecht ordnende Gott. Wenn sie aber gerechterweise gestraft werden, dann haben auch die, welche uns zum Spott jene Rede aufbrachten, damit unrecht; denn Gott hat alles getan und tut alles, um unsern Wandel zu einem leuchtenden zu machen und ihm allseits die rechte Richtung zu geben.

Lasset uns nicht sorglos dahinleben, dann werden wir imstande sein, auch die Heiden von ihrem Irrwege abzubringen. Wenn wir aber mit dem Munde zwar weise Reden führen, in unseren Handlungen aber verächtlich sind, mit was für Augen sollen wir da die Heiden anschauen? Mit was für Lippen über die Glaubenslehren (zu ihnen) reden? Der Heide wird nämlich zu jedem von uns sagen: Du handelst nicht recht in den geringen Dingen (des gewöhnlichen Lebens); wie willst du uns viel Höheres lehren? Du hast noch nicht gelernt, daß die Habsucht ein Übel ist; wie willst du uns weise Reden halten über himmlische Dinge? Oder weißt du es, daß sie ein Übel ist? Dann ist deine Verfehlung noch S. b99 größer, da du sündigst mit Wissen. Doch was rede ich von den Heiden! Auch unsere eigene Religion gestattet uns nicht solchen Freimut im Reden, wenn unser Leben ein verderbtes ist. Denn „zum Sünder“, heißt es, „spricht Gott: Was schwatzest du von meinen Satzungen?“ 1 Als die Juden in der Gefangenschaft von den Persern einmal angegangen und gebeten wurden, ihnen ihre Gesänge des Herrn vorzusingen, da scheuten sie sich, es zu tun und sprachen: „Wie sollen wir singen den Gesang des Herrn im fremden Lande?“ 2 Wenn es aber unerlaubt war, im Lande der Barbaren die Aussprüche Gottes zu singen, um wieviel mehr unerlaubt wird es einer Barbarenseele sein? Eine Barbarenseele aber ist die Seele des Hartherzigen. Denn wenn das Gesetz den Gefangenen, die im fremden Lande Sklaven von Menschen geworden waren, Schweigen auferlegte, so ist es um vieles gerechter, daß die, welche Sklaven der Sünde und so gewissermaßen Angehörige eines fremden Reiches geworden sind, zum Schweigen gebracht werden. Obzwar jene Juden Musikinstrumente besaßen — es heißt ja: „An den Weiden inmitten jenes Landes hingen wir unsere Harfen auf“ —, so war es ihnen doch nicht gestattet. So ist es auch uns, obzwar wir Mund und Zunge — die Sprachwerkzeuge — besitzen, nicht erlaubt, nach Gefallen zu sprechen, solange wir Sklaven der Sünde sind, die härtere Herrschaft ausübt als alle Barbaren. Sag’ mir, was willst du zu einem Heiden sagen, der ein Räuber und ein Geizhals ist? Etwa: Laß ab von deinem Götzendienste? Erkenne den wahren Gott, und lauf nicht dem Silber und dem Golde nach? Wird er dich nicht auslachen und sprechen: Halte zuerst dir selbst solche Reden? Es ist nämlich nicht dasselbe, wenn ein Heide Götzendienst treibt und ein Christ sich derselben Sünde (durch den Geiz) schuldig macht. Wie werden wir imstande sein, andere von jenem Götzendienste abzubringen, wenn wir selbst nicht davon lassen? Wir sind ja uns selbst mehr unsere Nächsten als jenen. Wenn wir nun uns selbst nicht über- S. b100 zeugen lassen, wie werden wir andere überzeugen? Denn wenn der, welcher seinem eigenen Hause nicht gut vorzustehen weiß, auch die Kirche nicht verwalten kann, wie wird jemand, der seiner eigenen Seele nicht vorzustehen weiß, imstande sein, andere zurecht zu richten? Sag’ mir nicht, daß du ja kein Götzenbild aus Gold anbetest, sondern zeig’ mir lieber, daß du nicht das tust, was dir das Gold befiehlt. Es gibt nämlich verschiedene Arten von Götzendienst: der eine hält den Mammon für seinen Herrn, ein anderer hält den Bauch für seinen Gott und wieder ein anderer eine andere höchst schmähliche Leidenschaft. Du opferst ihnen nicht Rinder wie die Heiden? Aber du tötest — was noch schlechter ist — ihnen zuliebe deine eigene Seele! Du beugst nicht deine Knie vor ihnen und betest sie nicht an? Aber du tust mit voller Bereitwilligkeit alles, was immer sie dir befehlen mögen, diese deine Herren: der Bauch, das Gold, die Leidenschaft! Die Heiden waren deswegen verabscheuungswert, weil sie die Leidenschaften vergötterten: die sinnliche Gier stellten sie dar als Aphrodite, den Zorn als Ares, die Trunkenheit als Dionysos. Wenn auch du dir nicht Götzenbilder schnitzest wie jene, so unterwirfst du dich doch mit aller Bereitwilligkeit eben diesen Leidenschaften, machst die Glieder Christi zu Gliedern einer Hure und stürzest dich in andere Sünden.

Darum ermahne ich euch, zu beherzigen, wie übergroße Torheit dies ist, und diesen Götzendienst — denn so nennt Paulus die Habsucht — zu fliehen, nicht bloß die Sucht nach Geld, sondern auch die böse Begierde nach Kleiderpracht, nach Tafelfreuden und nach allem andern. Denn viel schwerer werden wir gestraft werden, wenn wir den Gesetzen des Herrn nicht gehorchen. „Der Knecht“, heißt es ja, „der den Willen seines Herrn kennt und ihn doch nicht tut, wird viele Streiche erhalten“ 3. Damit wir dieser Strafe entrinnen und uns und andern nützlich werden, laßt uns alle Bosheit aus der Seele entfernen und der Tugend nachstreben! Das werde uns allen zuteil durch die Gnade und Liebe unseres S. b101 Herrn Jesus Christus, mit welchem dem Vater zugleich mit dem Hl. Geiste sei Ruhm, Ehre und Herrlichkeit jetzt und allezeit bis in alle Ewigkeit. Amen.


  1. Ps. 49, 16. ↩

  2. Ebd. 136, 4. ↩

  3. Luk. 12, 47. ↩

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