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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE II.

5.

Après avoir ainsi atteint le but que son zèle se proposait, (et quel était-il, sinon de leur montrer que s'il n'allait pas les voir, ce n'était point par mépris, mais parce qu'il en était empêché?) après s'être justifié du reproche de négligence, et leur avoir prouvé qu'il n'est pas moins désireux de les voir qu'ils ne le sont eux-mêmes, il donne encore d'autres preuves de son amour. Pour avoir été empêché, leur dit-il, je n'ai point cessé mes efforts; toujours j'essayais, toujours les obstacles survenaient, et je ne me désistais point; sans m'opposer à la volonté de Dieu, je restais fidèle à l'amour. En se proposant toujours, en ne se désistant jamais, il prouvait sa charité; en rencontrant des obstacles et en s'y soumettant, il prouvait son extrême amour pour Dieu. « Pour obtenir « quelque fruit parmi vous ». Bien qu'il ait donné plus haut le motif de son désir, motif bien digne de lui, il y revient cependant encore ici, pour dissiper entièrement leur soupçon. Car comme leur ville était remarquable, sans rivale pour la beauté sur terre et sur mer, et que beaucoup d'étrangers s'y rendaient uniquement pour la voir, de peur qu'on ne lui supposât quelque motif de ce genre, qu'on ne soupçonnât que Paul désirait faire connaissance avec eux pour s'en glorifier, il rappelle constamment la raison de son désir. Plus haut il a dit : « Je désirais vous voir pour vous communiquer quelque chose de la grâce spirituelle » ; ici il dit plus clairement : « Pour obtenir quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations ». Il met au même rang ceux qui commandent et ceux qui obéissent; après des milliers de trophées (201) et de victoires, malgré la gloire de tant de consuls, il les place avec les barbares, et avec raison; car où règne la noblesse de la foi, il n'y a plus ni barbare, ni grec, ni étranger, ni citoyen, mais tous sont élevés à la même dignité.

Voyez encore ici sa modestie. Il ne dit pas Pour vous instruire, pour vous catéchiser. Que dit-il donc? « Pour obtenir quelque fruit », non pas des fruits simplement, mais « quelque fruit » , restreignant en quelque sorte son rôle, comme plus haut quand il disait: « Pour vous communiquer quelque chose ». Puis, comme je l'ai déjà dit, il comprime leur orgueil, en ajoutant : « Comme parmi les autres nations » ; c'est-à-dire, je n'en serai pas moins zélé pour les autres, parce que vous êtes puissants et que vous l'emportez sur eux; ce ne sont pas des puissants mais des fidèles que nous cherchons.

Où sont maintenant ces sages si réputés chez les Grecs, ces philosophes à longue barbe, portant manteau et si pleins d'eux-mêmes? Un fabricant de tentes a converti la Grèce et toutes les contrées barbares. Et ce Platon, si vanté, si célébré chez eux, après s'être rendu trois fois en Sicile, avec un grand fracas de mots, malgré la haute estime qu'on avait de lui, n'a pas même triomphé d'un tyran; bien plus, il a si mal réussi qu'il a perdu sa liberté. Et ce fabricant de tentes a parcouru, non-seulement la Sicile, non-seulement l'Italie, mais le monde entier; et tout en prêchant il a- continué son métier, cousu des peaux, présidé à son atelier; et les personnages consulaires ne s'en sont point scandalisés, ce qui était juste. Car ce ne sont point les métiers ni les occupations, mais bien le mensonge et les doctrines controuvées qui rendent ordinairement les maîtres méprisables. Voilà pourquoi même les Athéniens se moquent des uns, tandis que l'autre attire l'attention des barbares, des simples et des ignorants. Car la doctrine est pour tous; elle ne connaît ni distinction de dignité, ni prééminence nationale, ni rien de semblable; elle n'a besoin que de foi et non de raisonnements. Ce qu'il faut donc surtout admirer en elle, ce n'est pas qu'elle soit utile et salutaire, mais facile, très-aisée et accessible à tout le monde : ce qui est proprement l'œuvre de la Providence de Dieu, mettant ses biens à la portée de tous. Car ce qu'il a fait pour le soleil, pour la lune, la terre, la mer et les autres parties de la nature, n'en distribuant rien de plus aux riches et aux sages, rien de moins aux pauvres, mais donnant à tous la part égale; il l'a fait aussi pour la prédication, et d'une manière plus marquée encore parce que c'est une chose plus nécessaire. Aussi Paul répète-t-il souvent: « A toutes les nations ». Ensuite, pour leur faire voir qu'il ne leur accorde aucune faveur, mais qu'il accomplit l'ordre du Maître, et pour les rappeler à la reconnaissance due à celui qui est le Dieu de tous, il ajoute : « Je suis redevable aux Grecs et aux barbares, aux sages et aux simples » ; expression qu'il employait déjà en écrivant aux Corinthiens. Par là, il rapporte tout à Dieu. « Ainsi, autant qu'il est en moi, je suis prêt à vous évangéliser, vous aussi qui êtes à Rome (15) ».

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