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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XX.

2.

Il faut donc veiller soigneusement à ce que notre corps soit sans tache. Car si l'on exigeait de ceux qui offraient les anciennes hosties les précautions les plus minutieuses, et 'ils ne pouvaient offrir aucune victime qui eût les oreilles coupées, la queue mutilée, qui fût atteinte de gale ou de dartre; à bien plus forte raison nous qui n'offrons pas des animaux stupides, mais nos propres personnes, devons-nous être attentifs, et nous présenter parfaitement purs, pour pouvoir dire aussi comme Paul : « Car, pour ce qui me regarde, on a déjà fait des libations sur moi, et le temps de ma dissolution approche ». (II Tim. IV, 6.) Il était en effet plus pur que quelque hostie que ce fût; voilà pourquoi il se donnait à lui-même le nom de libation. Or, il en sera ainsi de nous, si nous détruisons le vieil homme, si nous mortifions nos membres terrestres, si nous crucifions le monde en nous. Pour cela nous n'avons besoin ni de glaive, ni d'autel, ni de feu; ou plutôt il noua les faut, mais non faits de main d'homme. Tout nous viendra d'en-haut, le feu et l'épée; et l'autel, ce sera l'étendue du firmament. Si, quand Elie offrait une hostie visible, une flamme descendue du ciel consuma tout, l'eau, le bois, les pierres mêmes; à bien plus forte raison vous en arrivera-t-il autant. Si vous avez encore quelque chose de mou et de charnel, mais que vous présentiez l'hostie avec un coeur droit, le feu de l'Esprit descendra, consumera tout cela et achèvera le sacrifice. Mais qu'est-ce qu'un culte raisonnable? Le ministère spirituel,, une vie selon le Christ. De même que celui qui exerce une fonction dans la maison du Seigneur et y sacrifie, quel qu'il soit d'ailleurs, se contient et prend une attitude plus grave; ainsi devons-nous être toute notre vie, nous qui servons Dieu et lui offrons des sacrifices. Et c'est ce qui arrivera si vous lui immolez chaque jour des victimes; si, en qualité de prêtre, vous lui présentez l'offrande de votre corps et de la vertu de votre âme : par exemple, si vous lui offrez la chasteté, l'aumône; la douceur, la patience à supporter le mal. Par là vous offrirez un (357) culte raisonnable, c'est-à-dire qui n'aura rien de matériel, rien de grossier, rien de sensible. Après avoir relevé, par ces expressions, l'esprit de l'auditeur, avoir montré que chacun exerce le sacerdoce par sa propre chair, par sa conduite, il indique ensuite la manière de tout faire en règle. Quelle est cette,manière? « Ne « vous conformez point à ce siècle », dit-il, «mais transformez-vous par le renouvellement de votre esprit (2) ». Car la figure de ce siècle est basse, vile, passagère; elle n'a rien d'élevé, rien de durable, rien de droit : c'est un renversement complet de toutes choses. Si donc vous voulez marcher droit, ne vous conformez pas à la figure de la vie présente; car rien n'y est permanent, rien n'y est solide. Voilà pourquoi il l'appelle figure; expression qu'il répète ailleurs, quand il dit : « Car la figure de ce monde passe ». (I Cor. VII, 31.) En effet, elle n'a rien de stable, ni de fixe; tout y est passager; voilà pourquoi il dit: « A ce siècle », pour en indiquer le peu de solidité, le défaut de consistance. Parlez-vous de richesses, de gloire, de beauté de corps, de plaisir, de tout ce qui paraît grand : ce n'est là qu'une figure, un mensonge, une apparence, un masque; et non une substance solide. Ne vous y conformez donc pas, dit l'apôtre, mais transformez-vous dans le renouvellement de l'esprit. Il ne dit pas : Transfigurez-vous, mais : « Transformez-vous », pour montrer que le monde est une figure, et que la vertu n'en est pas une; mais une forme vraie, possédant une beauté naturelle, et n'ayant pas besoin d'apprêts artificiels ni de figures qui paraissent et disparaissent aussitôt : car tout cela est déjà détruit avant de paraître. Si donc vous rejetez la figure, vous aurez bientôt la forme vraie.

En effet, il n'y a rien de plus faible que le vice, rien qui vieillisse si promptement. Mais comme l'homme est exposé à pécher chaque jour, l'apôtre console son auditeur, en disant Renouvelez-vous vous-même chaque jour. Faites sur vous-même ce que nous faisons continuellement pour nos maisons, en réparant les ravages faits par le temps. Vous avez péché aujourd'hui? vous avez fait vieillir votre âme? Ne désespérez pas, ne vous laissez pas abattre, mais renouvelez-la par le repentir, par les larmes, par la confession, par la pratique du bien; et, en cela, ne vous relâchez jamais. Mais comment le pourrons-nous, dites-vous? « Si vous choisissez les meilleures choses, si vous reconnaissez, combien la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite ». Ou il veut dire : Renouvelez-vous pour apprendre ce qui est utile à connaître la volonté de Dieu; ou bien : Vous pouvez vous renouveler si vous apprenez ce qui est utile et quelle est la volonté de Dieu. En effet, si vous connaissez cette volonté et si vous apprenez à distinguer la nature dés choses, vous avez trouvé le chemin de toutes les vertus. Mais, dira-t-on, qui est-ce qui ignore les choses utiles et la volonté de Dieu? Ceux qui ne soupirent qu'après l'es biens de ce monde; ceux qui regardent la richesse comme digne d'envie; ceux qui méprisent la pauvreté; ceux qui poursuivent les charges; ceux qui ambitionnent la gloire extérieure; ceux qui se croient grands, parce qu'ils bâtissent des maisons magnifiques, qu'ils se procurent de somptueux tombeaux, qu'ils ont des troupeaux d'esclaves et qu'ils sont entourés d'une multitude d'eunuques. Ceux-là ignorent ce qui leur est utile, ne connaissent point la volonté de Dieu : deux choses qui n'en font qu'une.

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