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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE IV.

3.

En vérité il n'y a rien, non rien de plus déraisonnable ni de plus affreux. Si en parlant de la fornication Paul disait : « Tout péché , quel qu'il soit, que fait l'homme, est hors de son corps; mais celui qui commet la fornication pèche contre son propre corps » (I Cor. VI, 18) ; que dirons-nous de ce désordre qui l'emporte sur la fornication plus qu'on ne saurait l'exprimer? Car je ne dirai pas seulement que vous êtes devenu femme; mais j'ajouterai que vous avez cessé d'être homme, que vous avez perdu votre nature sans prendre l'autre, que vous les avez trahies toutes les deux, et que vous méritez d'être chassé , lapidé par les hommes et par les femmes, puisque vous avez déshonoré l'un et l'autre sexe. Et pour vous faire bien comprendre l'énormité de votre crime : Si quelqu'un vous proposait de vous changer d'homme en chien, ne le fuiriez-vous pas comme un malfaiteur? Et voilà que vous vous êtes vous-même changé, non pas en chien, mais en un animal bien plus vil : car un chien est utile, tandis que l'infâme n'est bon à rien. Dites-moi , je vous prie, si quelqu'un menaçait de faire enfanter les hommes, ne serions-nous pas enflammés de colère? Mais ceux qui poussent la rage jusque-là, s'infligent un bien plus grave outrage : car ce n'est pas la même chose d'être changé en femme, ou de devenir femme tout en restant homme, ou plutôt de n'être ni l'un ni l'autre. Pour vous convaincre mieux encore de l'énormité de ce crime, demandez pourquoi les législateurs punissent ceux qui font des eunuques, et vous apprendrez que leur seule raison est que c'est là un amoindrissement de la nature. Or cette dernière injure est moins grave que l'autre; car les eunuques, même après la castration, sont encore utiles; tandis que rien n'est plus inutile que l'homme changé en prostituée ; puisque non-seulement son âme, mais aussi son corps est plein d'ignominie et ne mérite que l'expulsion.

Combien faudrait-il d'enfers pour eux? Si ce mot d'enfer vous fait rire, si vous y êtes incrédule, rappelez-vous le feu qui consuma Sodome; car nous avons vu, oui, nous avons vu en ce monde une image de l'enfer. Car comme beaucoup devaient être incrédules à ce qui suivra la résurrection, en entendant parler d'un feu qui même ici-bas ne pouvait s'éteindre, ils sont revenus à la sainte. doctrine, Dieu leur en donnant une preuve actuelle. Tel est en effet le résultat du feu et de l'incendie de Sodome; ceux-là le savent qui (212) ont été sur les lieux et ont vu de leurs yeux les suites de la colère céleste et les traces de la foudre. Considérez l'énormité de ce crime, qui a rendu nécessaire une image anticipée de l'enfer. Comme beaucoup méprisaient les avertissements, Dieu a voulu donner, sous une forme nouvelle, une figure de la géhenne. Et au fait cette pluie était extraordinaire , parce que le crime était contre nature, et elle a inondé la terre parce que la passion avait envahi les âmes. Voilà pourquoi la pluie était extraordinaire : car non-seulement elle ne féconda point la terre pour la production des fruits , mais elle la rendit incapable de recevoir les. semences. Tel était le commerce charnel des Sodomites, qu'il frappait même ce grand corps de stérilité. Qu'y a-t-il de plus abominable que l'homme métamorphosé en prostituée? Qu'y a-t-il de plias infâme? O fureur ! O délire ! Comment cette passion s'est-elle répandue, elle qui a traité la nature humaine en ennemie, elle Plus cruelle même qu'un ennemi, d'autant que l'âme l'emporte sur le corps ? O êtres plus déraisonnables que les brutes, plus impudents que les chiens ! Car nulle part chez les animaux on ne voit de telles unions; là, la nature reconnaît ses limites; mais vous, en déshonorant ainsi votre espèce, vous la placez au-dessous de celle des brutes. Encore une fois, quelle est la source de ces maux? La volupté, l'oubli de Dieu; car dès qu'on a perdu la crainte de Dieu, tous les biens s'envolent à la fin.

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