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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE VI.

4.

Par ces paroles il exclut tout ce qui est corporel. La circoncision, les sabbats, les sacrifices , les purifications étaient extérieurs toutes choses qu'il a en vue , quand il dit : « Car le Juif n'est pas celui qui le paraît au dehors». Mais comme la circoncision avait une grande importance, au point que. le sabbat même lui cédait la place, c'est avec raison qu'il s'étend davantage sur elle. En disant « Celle du coeur », il ouvre la voie aux institutions de l'Eglise et prépare à la foi : car c'est celle qui est dans le coeur et dans l'esprit que Dieu approuve. Et pourquoi n'a-t-il pas démontré que le gentil qui fait le bien n'est pas au-dessous du Juif qui fait le bien, mais seulement que le gentil qui fait le bien l'emporte sur le Juif prévaricateur? Pour rendre sa victoire incontestable. Car, ce point une fois admis, la circoncision de la chair est nécessairement mise de côté, et la nécessité des oeuvres devient évidente. En effet si le Grec se sauve sans cela, et si le Juif se perd avec cela, c'en est fait du judaïsme. Or pour Paul le gentil n'est point l'idolâtre, mais l'homme pieux, vertueux , non assujetti aux observances légales. « Qu'est-ce, donc que le Juif a de plus ? » (III, 1.)

Après qu'il a tout rejeté, la connaissance de la loi, l'enseignement, le nom de Juif, la circoncision , et tout le reste , en disant : « Le Juif n'est pas celui qui le paraît au dehors , mais celui qui l'est intérieurement », il voit se dresser une objection et il se met en devoir de lui faire face. Quelle est-elle? Si tout cela, dira-t-on, ne sert à rien, pourquoi la nation a-t-elle été appelée et la circoncision a-t-elle été donnée? Que fait Paul, et comment la réfute-t-il? Comme il a réfuté les autres. Car comme plus haut il ne fait point l'éloge des Juif,, ne vante point leurs mérites , mais seulement les bienfaits de Dieu, puisque le nom de Juif, la connaissance de la volonté divine , l'appréciation des choses utiles, n'étaient point (225) l'effet de leur volonté, mais un don de la grâce ce que le prophète leur reprochait déjà quand il disait : « il n'a point traité ainsi toutes les nations, et ne leur a point manifesté ses jugements » (Ps. CXLVII); et Moïse: «Demandez si rien de semblable s'est jamais passé, si une nation a jamais entendu, sans mourir, la voix du Dieu vivant sortir du milieu des flammes » (Deut. V, 26) ; ce que Paul, dis-je, a déjà fait alors, il le fait encore ici. En effet, comme quand il parlait de la circoncision , il ne disait pas qu'elle était inutile sans les oeuvres, mais qu'elle était utile, avec les oeuvres, rendant ainsi la même idée en termes plus doux; et encore comme après avoir dit: « Si tu violes la loi », il n'a pas ajouté; ta circoncision ne te sert à rien, mais : « Ta circoncision devient une incirconcision »; puis plus bas : « L'incirconcis ne jugera pas la circoncision, mais te jugera toi, prévaricateur de la loi »; ménageant ainsi la loi, et accusant les hommes : de même fait-il encore ici.

Car s'étant posé à lui-même l'objection, en disant : « Qu'est-ce donc que le Juif a de plus? » Il ne répond pas ; Rien, mais il effleure le sujet et détruit par la suite l'objection en démontrant que cette prééminence même a été pour eux une source de châtiments. Comment cela? Je vais vous le dire, après avoir reproduit l'objection : « Qu'est-ce donc que le Juif a de plus, et à quoi sert la circoncision? Beaucoup de toute manière. Premièrement, parce que c'est aux Juifs que les oracles de Dieu ont été confiés... (2) ». Le voyez-vous, comme je vous l'ai déjà dit, rappelant les bienfaits de Dieu sans faire aucune mention de leurs mérites. Qu'est-ce à dire : « Ont été confiés? » Parce qu'on leur avait confié la loi , parce que Dieu les avait estimés au point de les rendre dépositaires de ses oracles. Je sais que quelques-uns appliquent ces mots: « Ont été confiés » aux oracles mêmes et non aux Juifs, ce qui voudrait dire la loi a été confiée : mais la suite ne permet pas cette interprétation. D'abord Paul parle ici par manière d'accusation, et montre aux Juifs qu'ils ont reçu de Dieu de grands bienfaits et se sont montrés extrêmement ingrats. D'ailleurs ce qui suit en donne la preuve, puisqu'il ajoute : « Car qu'importe si quelques-uns d'entre eux n'ont pas cru ? » S'ils n'ont pas cru, dira-t-on, comment les oracles leur ont-ils été confiés ? Que veut donc; dire l'apôtre? Que Dieu leur a confié sa parole, mais non qu'ils y ont cru : autrement quel sens aurait la suite? Car il ajoute : « Qu'importe si quelques-uns d'entre eux n'ont pas cru? » Ce qui vient après prouve encore le même sens : « Leur infidélité rendra-t-elle vaine la fidélité de Dieu? Non , sans doute (3) ». Il affirme donc que ce qui leur a été confié est un don de Dieu. Voyez encore ici sa prudence. Il ne leur adresse toujours pas de reproche de lui-même, mais sous forme d'objection, comme s'il disait: Peut-être direz-vous : A quoi bon cette circoncision? Car ils n'en ont point usé convenablement; la loi leur a été confiée et ils n'y ont pas cru. Cependant l'accusateur n'est pas violent : c'est en paraissant chercher à justifier Dieu , qu'il fait tomber sur eux tout le reproche. Pourquoi, dit-il, objectez-vous qu'ils n'ont pas cru? Qu'importe à Dieu? L'ingratitude de ceux qui ont reçu ses bienfaits détruit-elle ces bienfaits? Fait-elle que d'honneur ne soit pas un honneur? Car c'est le sens de ces mots : « Leur infidélité rendra-t-elle vaine la fidélité de Dieu? Non sans doute ». C'est comme si on disait : J'ai accordé un honneur à un tel; s'il ne, l'a point accepté, on ne saurait m'en faire un reproche ; cela ne détruit point ma bienveillance, mais prouve son insensibilité. Et Paul ne se contente pas e cela, il dit beaucoup plus, à savoir que non-seulement l'incrédulité des Juifs n'est point un motif de reproche envers Dieu, mais qu'elle fait mieux ressortir sa bonté et d'honneur qu'il leur a fait, puisqu'il a honoré un peuple qui devait le déshonorer.

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