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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XII.

1.

Comme il a exigé une conduite parfaitement régulière, ordonné qu'on soit mort au monde et à la malice, qu'on reste inébranlable aux attaques du péché ; et qu'il a semblé dire quelque chose de grand, de difficile, quelque chose qui dépasse la nature humaine; pour montrer qu'il ne demande rien d'extraordinaire, pas même ce que devrait donner celui qui a reçu tant de bienfaits, qu'il n'exige que quelque chose de modéré et de facile, il a recours à l'argument des contraires et dit : « Je parle humainement », c'est-à-dire, d'après le raisonnement humain, d'après l'usage ordinaire : car c'est l'idée de modération qu'il attache à ce mot « Humainement » ; comme il dit ailleurs : « Il ne vous survient que des tentations qui tiennent à l'humanité » (I Cor. X, 13), c'est-à-dire, modérées et faibles. « Comme donc vous avez fait servir vos membres à l'impureté et à l'iniquité pour l'iniquité; ainsi maintenant faites servir vos membres à la justice pour votre sanctification ». Bien que la distance qui sépare les deux. maîtres soit immense, cependant je demande la même mesure dans leur service. Certainement il faudrait apporter beaucoup plus, et d'autant plus que ce nouveau service est plus grand et meilleur que l'autre; pourtant, à cause de votre faiblesse, je n'exige pas davantage. Il ne dit point: De votre volonté, ni de votre ardeur, mais « de votre chair », pour rendre sa parole moins onéreuse. L'un de ces services était l'impureté, l'autre est la sanctification;: l'un était l'iniquité, l'autre est la justice. Et quel est l'homme assez malheureux, assez Misérable, pour ne pas apporter au service du Christ autant de zèle qu'il en a mis,au service du péché et du démon? Ecoutez donc ce qui suit, et vous verrez clairement que nous n'y en apportons pas même un peu. Car comme cette parole dite simplement semblait n'être pas croyable ni admissible, et que personne ne supportait d'entendre dire qu'il ne servait pas (273) le Christ aussi bien qu'il avait servile démon, Paul démontre son assertion et la rend croyable par ce qu'il dit ensuite, en rappelant ce genre d'esclavage, et comment ils l'ont subi : « Car », leur dit-il, « lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice (20) ».

C'est-à-dire, quand vous viviez dans la malice, dans l’impiété, dans des maux extrêmes, vous montriez. une telle docilité que vous ne faisiez absolument rien de bien : car c'est ce que signifient ces mots : « Vous étiez libres à l'égard de la justice » ; c'est-à-dire : vous ne lui étiez point soumis, vous lui étiez totalement étrangers. Vous ne partagiez point votre service entre la justice et le péché, mais vous vous livriez entièrement au mal. Donc maintenant que vous êtes passés à la justice, donnez-vous tout entiers à la vertu, ne faites absolument plus de mal, afin que la mesure soit égale de part et d'autre. Or non-seulement il y a une grande différence entre les deux maîtres; mais il y en- a aussi une grande entre les deux services : ce que l'apôtre démontre jusqu'à l'évidence, en faisant voir en quoi ils obéissaient alors, et en quoi ils obéissent maintenant. il ne parle point encore du. dommage qui en est résulté; il ne mentionne que la honte. «Quel fruit avez-vous donc tiré alors des choses dont vous rougissez maintenant (21) ? »

Tel était cet esclavage que son seul souvenir fait encore monter la honte au front. Or, si le souvenir fait rougir, à plus forte raison la pratique. Vous avez donc obtenu un double avantage; vous êtes affranchis de la honte et vous savez en quel état vous étiez ; tout comme vous éprouviez alors un double dommage vous commettiez des actions honteuses et (chose pire encore) vous ne saviez pas même en rougir; ainsi vous restiez dans l'esclavage. Après avoir prouvé surabondamment, par la honte même qui leur en revient, le dommage que leur a causé leur conduite passée, il en vient au fond même de la question. Quel est-il? « Car leur fin, c'était la mort ». Comme la honte ne paraît pas être un poids insupportable, il aborde le côté terrible, la mort, veux-je dire; quoique ce qu'il a dit plus haut, eût dû suffire. Songez à quel point le mal était porté; puisque, affranchis du châtiment, ils ne l'étaient point de la honte. Quelle récompense, leur dit-il, attendez-vous donc d'une conduite dont le seul souvenir, même quand vous êtes délivrés du châtiment, vous couvre encore de confusion et de honte, bien que vous soyez établis dans urne telle abondance de grâces? Il n'en est pas ainsi du service du Dieu. « Mais maintenant, affranchis du péché et faits esclaves de Dieu , vous en avez pour fruit la sanctification, et pour fin la vie éternelle ». Le fruit de votre premier état est la honte, même après la délivrance ; le fruit du second est la sanctification ; or, où est la sanctification, là règne une grande liberté. La fin de l'un est la mort; celle de l'autre, la vie éternelle.

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