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Après qu'il a parlé de l'homme matériel et ensuite de l'homme spirituel, il établit une nouvelle différence : celle de l'homme , terrestre et de l'homme céleste. La première différence est celle de la vie présente et de la vie future ; la seconde est celle de l'homme avant la grâce, et de l'homme après la grâce. Cette distinction doit nous enseigner quel est le chemin véritable de la vie. De peur que même en croyant à la résurrection, comme je l'ai dit plus haut, ils ne renonçassent à une vie vertueuse et parfaite, il les prépare. d'un autre côté à la lutte, leur disant : « Le premier homme né de la terre fut terrestre, le second homme fut le Seigneur descendu du ciel». Et dans ce verset il s'adresse à tous les hommes; il qualifie l'un par ce qu'il a de meilleur et de plus élevé,. et l'autre, par ce qu'il a de plus bas: « Tel fut l'homme terrestre, tels sont les hommes terrestres (48) ». Ils. périront, ils mourront comme lui.. « Tel fut l'homme céleste, tels seront les hommes célestes ». Ils demeureront immortels, et ils brilleront comme lui. Mais quoi! Est-ce que Ce dernier n'est pas mort aussi? Il est mort, il est vrai, mais la mort ne lui a point causé de dommage. Il a plutôt aboli la mort. Voyez-vous comment, même par la mort, il établit le dogme de la résurrection. Comme vous avez, ainsi que je l'ai dit plus haut, le principe et le couronnement, vous ne pouvez douter de l'ensemble. Il établit d'un côté quelle est la vie la meilleure et la plus parfaite, il nous donne les exemples d'une vie élevée et philosophique, et d'une autre qui ne l'est point, et nous montre la source de toutes les deux. Pour celle-là le Christ, pour celle-ci Adam. C'est pourquoi il n'a point dit absolument : De la terre, mais: Terrestre; c'est-à-dire grossier, attaché aux biens présents.; et d'un astre côté, il a dit le contraire du Christ : « Le Seigneur descendu du ciel ». S'il en est qui prouvent que le Seigneur n'a point de corps, parce qu'il est dit : « Du ciel», ce que nous, avons développé déjà suffit pour leur fermer la bouche. Mais rien ne nous empêche de nous servir de ces paroles-ci pour leur fermer. la bouche. Qu'est-ce en effet « le Seigneur descendu du ciel? » Veut-il indiquer par là la nature ou bien la conduite d’une vie parfaite? Il est clair que c'est la conduite d'une vie parfaite; et c'est pour cela qu'il ajoute: « Comme nous avons reproduit l'image de l'homme terrestre (49) », c'est-à-dire : Comme nous avons fait le mal, reproduisons l'image de l'homme céleste, c'est-à-dire, faisons le bien. En outre je yeux vous adresser cette question : Ces paroles s'appliquent-elles à la. nature ? « Celui qui était né de la terre fut terrestre »; et ces autres : « Le Seigneur descendu du ciel».Oui, dit saint Paul. Mais quoi? Est-ce qu'Adam (594) était seulement terrestre, ou bien avait-il une autre nature, parente des natures supérieures et incorporelles, que l'Ecriture appelle âmes et esprits? Il est clair qu'il avait aussi cette nature. Et ainsi le Seigneur lui-même n'était pas seulement une nature céleste. Quoiqu'il soit dit « du ciel », il s'était encore incarné. Ce qu'il veut donc dire est ceci : « Comme nous avons reproduit l'image de l'homme terrestre », les actions mauvaises, « reproduisons l'image de l'homme céleste », c'est-à-dire, la vie parfaite qui est au ciel. S'il parlait de la nature, ces exhortations et ces conseils seraient inutiles. C'est pourquoi il est démontré que ces paroles s'appliquent à là conduite de la vie. Et c'est à dessein qu'il s'est servi des cette expression, et ce mot d'image montre encore d'une autre manière, qu'il parle des actions, et non de la nature. En effet, nous avons été faits terrestres, quand nous avons fait le mal. Ce n'est pas dès le commencement que nous avons été faits terrestres, mais quand nous avons péché. En effet, le premier péché a existé avant la mort; c'est après le premier péché que Dieu dit : « Tu es né de la terre et tu retourneras à la terre ». (Gen. III, 19.) C'est alors aussi que les passions et les désordres sont entrés en foule dans l'âme. De ce que l'on est né de la terre, il né s'ensuit pas absolument que l'on soit terrestre, car le, Seigneur aussi était formé de la même matière, mais c'est de faire des choses terrestres ; de même .qu'être céleste , c'est accomplir des actions dignes du ciel. Mais pourquoi nous donner une peine inutile pour le prouver ? Lui-même, dans la suite de ses paroles, Mous en découvre le sens, disant : « Je vous le dis », mes frères, « la chair et le sang ne posséderont point le royaume de Dieu (50) ».
Voyez-vous comment il s'explique lui-même et nous évite la peine de le faire. C'est ainsi qu'il agit en beaucoup d'endroits. Ce qu'il appelle chair, ce sont les actions mauvaises, ainsi qu'il fait en un autre endroit : « Vous n'êtes pas en chair »; et ailleurs encore : « Ceux qui sont, en chair ne peuvent plaire à Dieu ». (Rom. VIII, 9, 8.) C'est pourquoi par ces paroles : « Je le dis », il veut nous faire entendre que sous ces discours ont pour objet de nous apprendre que les actions mauvaises ne nous introduiront point dans le royaume du ciel. Après la résurrection, il parle aussitôt du royaume du ciel, et c'est pour cela qu'il ajoute : « La corruption ne possédera point cet héritage incorruptible », c'est-à-dire, le vice ne possède pas cette gloire, cette perception et cette jouissance des choses incorruptibles: En beaucoup d'autres endroits il se sert encore de la même expression, disant: « Celui qui sème dans la chair récoltera la corruption de la chair ». (Gal. VI, 8.) S'il parlait du corps, et non pas es actions mauvaises, il ne dirait pas la corruption; car, en aucun endroit il n'appelle le corps sine corruption. En effet, ce n'est pas une corruption, mais une substance corruptible. Aussi, dans la suite de son discours, quand il parle du corps, il ne l'appelle pas une corruption, mais une substance corruptible, disant : Il faut que cette substance corruptible soit revêtue de l'incorruptibilité.
Après qu'il a fini ces exhortations relatives à la conduite de la vie, il fait ce qu'il a coutume de faire , il mêle continuellement un sujet à un autre sujet, il revient à son discours sur la résurrection, disant : « Voici que je dis un mystère (51) ».
