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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
1.
Là sagesse de Paul mérite surtout, ici, d'être admirée, par la raison qu'après avoir fondé ses exhortations sur les choses de l'esprit et sur les choses de la chair, il fonde pareillement ce qu'il enseigne de la rémunération, sur ces deux ordres de récompense. Ces paroles: « Il a distribué, il a donné son bien aux pauvres, sa justice demeure éternellement », se rapportent à la récompense spirituelle; quant à celles-ci : «Et multipliera ce que vous aurez semé », elles out trait à la rémunération de la chair. Toutefois l'apôtre ne s'arrête pas là, il reprend de nouveau les biens spirituels , sans cesse il les met en opposition avec les autres, car ces paroles : « Et fera croître de plus en plus les fruits de votre justice », appartiennent à l'ordre spirituel. Ce qu'il en fait, c'est pour varier son discours, et pour déraciner de l'esprit des fidèles les pensées lâches et molles; c'est pour dissiper, par tous les moyens, la crainte de la pauvreté, ce à quoi tend le présent exemple. En effet, si Dieu accorde à ceux qui ensemencent la terre, à ceux qui nourrissent le corps, l'abondance de tous les biens, à plus forte raison est-il magnifique pour ceux qui ensemencent le ciel, pour ceux qui prennent soin de l'âme; car c'est de l'âme qu'il veut surtout que l'on soit occupé. Mais il n'exprime pas cette vérité sous forme de raisonnement , comme je viens de le faire, il l'énonce dans une prière, et, par ce moyen, il propose du même coup aux fidèles un raisonnement d'une parfaite clarté, et de plus grands motifs d'espérance, qui se fondent non-seulement sur les faits réels, mais sur cette prière même Que Dieu donne, qu'il « multiplie », dit-il, « ce que vous aurez semé, et fasse croître de plus en plus les fruits de votre justice ». Ces paroles font voir ici à découvert la magnificence de Dieu : c'est bien là ce qu'indiquent ces mots : « Donnez » et « multipliez ». En même temps l'apôtre insinue qu'il ne faut s'inquiéter que de ce qui est nécessaire pour vivre, lorsqu'il dit : « Le pain dont vous avez besoin pour vivre ». Car voilà ce qu'il faut surtout admirer dans Paul, ce qu'il a déjà fait voir auparavant, c'est qu'il ne nous permet pas; en ce qui concerne les nécessités de la vie, de rien chercher au-delà de-ce dont nous avons strictement besoin , tandis qu'en ce qui concerne les biens spirituels, il nous exhorte à amasser d'immenses richesses.
Plus haut, il disait : « Afin qu'ayant ce qui suffit pour votre subsistance, vous possédiez abondamment de quoi exercer toutes sortes de bonnes oeuvres »; et ici : « Celui qui vous donne le pain dont vous avez besoin pour vivre, multipliera ce que vous aurez semé », c'est-à-dire, votre semence spirituelle. En effet l'apôtre ne demande pas seulement que l'on fasse l'aumône, il la veut largement. Voilà pourquoi il ne se lasse pas de l'appeler du nom de semence. De même que le grain de (124) froment jeté sur la terre vous rend de riches moissons, de même l'aumône multiplie les épis de la justice, et fait surgir l'abondance des plus magnifiques produits. Après avoir demandé au ciel, pour eux, cette fécondité, l'apôtre montre l'usage qu'il en faut faire, il dit : « Afin que vous soyez riches en tout, pour exercer, avec un coeur simple, tout ce qui nous donne sujet de rendre à Dieu de grandes actions de grâces .(11) ». Il ne faut pas faire de votre opulence un mauvais usage, il faut l'employer à des oeuvres d'où naissent les plus grands sujets de rendre à Dieu des actions de grâces. Car Dieu nous a rendus maîtres des affaires les plus importantes; il s'est réservé les moindres pour nous laisser celles du plus grand intérêt. Il a voulu être le maître de nous mesurer la nourriture du corps : quant à celle de l'esprit, il l'a laissée à notre libre arbitre; il dépend de notre libre arbitre de rendre notre moisson pleine et abondante. Il ne faut pour cette récolte ni le secours des pluies, ni l'harmonie des saisons, il suffit de la volonté pour s'élever d'un bond jusqu'au ciel. Maintenant, par simplicité, l'apôtre entend l'abondance d'un coeur généreux, c'est là ce qui fait que nous donnons des sujets de rendre à Dieu des actions de grâces. En effet, cette munificence ne produit pas seulement l'aumône , mais elle est encore le sujet de nombreuses actions de grâces; disons mieux, non-seulement d'actions de grâces, mais encore de beaucoup d'autres avantages, que l'apôtre fait voir dans le développement de son discours ,. afin que cette exposition excite l'ardeur des fidèles. Quels sont donc ces avantages? Ecoutez : « Car cette oblation, dont nous sommes les ministres, ne supplée pas seulement aux besoins des saints, mais elle est riche et abondante par le grand nombre d'actions de grâces qu'elle fait rendre à Dieu parce que ces saints, recevant ces preuves, de votre libéralité par notre ministère, se portent à glorifier Dieu, de la soumission que vous témoignez à l'Evangile de Jésus-Christ, et de la bonté avec laquelle vous faites part de vos biens, soit à eux, soit à tous les autres ; et de plus, elle est riche et abondante par les prières qu'ils font pour vous, dans l'affection qu'ils vous portent, à cause de l'excellente. grâce que vous avez reçue de Dieu (12, 13, 14) ». Or voici le sens de ces paroles: D'abord vous ne remplissez pas seulement les mains vides des saints, mais vous les comblez, vous dépassez la mesure du nécessaire pour eux; ensuite, par leur moyen, vous glorifiez Dieu; c'est en effet la gloire de Dieu qu'ils proclament par suite de votre soumission dans la foi. L'apôtre ne voulant pas que leurs actions de grâces s'expliquent uniquement par les bienfaits qu'ils ont reçus, en donne une cause bien plus élevée. Ce qu'il dit de lui-même ailleurs aux Philippiens : « Ce n'est point que je désire vos dons » (Philipp. IV, 17), il le dit aussi des fidèles de Jérusalem. Sans doute, dit-il, les saints se réjouissent que vous remplissiez leurs mains vides, que vous soulagiez leur indigence, mais ils se réjouissent bien plus de vous voir ainsi soumis à l'Evangile, c'est là ce que témoigne votre générosité.
Car c'est l'accomplissement du précepte de l'Evangile. « Et de la bonté avec laquelle vous faites part de vos biens, soit à eux, soit à tous les autres ». Ils glorifient Dieu, dit-il, de ce que votre libéralité ne s'adresse pas à eux seulement, mais s'étend aussi sur tous. Il y a encore, dans ces paroles, un éloge des saints qui bénissent Dieu des bienfaits répandus sur les autres. Ils ne louent pas seulement ce qui les concerne personnellement, dit-il, mais ils louent aussi le bien accordé aux autres, quoiqu'ils soient eux-mêmes dans la dernière indigence; et c'est là une marque de grande vertu. Car il n'y a personne de porté à la jalousie comme les pauvres. Mais les saints de Jérusalem sont exempts de ce défaut; ils sont si loin de s'affliger du bien des autres qu'ils s'en réjouissent tout autant que du bien qui leur est fait à, eux-mêmes. « Par les prières qu'ils font pour vous ». Assurément ils bénissent Dieu des biens qu'ils ont reçus, dit l'apôtre, mais, de plus, touchés de votre charité, de votre assistance, ils prient Dieu de leur faire la grâce de jouir de votre présence. Et en cela, ce n'est pas votre opulence qu'ils recherchent, mais la, joie d'être les spectateurs des grâces à vous accordées.
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Homilien über den zweiten Brief an die Korinther (BKV)
I.
10. Der aber Samen darreicht dem Säenden, möge auch Brod zum Essen reichen und vervielfältigen eure Saat und mehren die Erzeugnisse eurer Gerechtigkeit.
Hier muß man vor Allem wieder des Apostels Weisheit bewundern. Denn gleichwie er vorher bei der Ermahnung Göttliches und Menschliches zu seinem Zwecke benützt hat, so vereist er auch hier beim Lohne auf eine doppelte Vergeltung, eine geistige und eine irdische. Wenn er nämlich sagt: „Er hat ausgestreut, hat den Armen gegeben, seine Gerechtigkeit währt in Ewigkeit,“ so meint er damit die geistige Vergeltung; und wenn es heißt: „Gott möge vervielfältigen eure Saat,“ so bezieht sich Das auf die irdische Belohnung. Doch ohne dabei stehen zu bleiben, geht er nochmals auf das Geistige über und stellt so fortwährend beide Arten von Belohnun- S. 325 gen neben einander. Denn die Worte: „Er möge mehren die Erzeugnisse eurer Gerechtigkeit“ gehen wieder auf Geistiges. Diese Mannigfaltigkeit wendet er in der Absicht an, jene feigen und kleinlichen Einwände um so gründlicher zu zerstören und die Furcht vor Armut durch vielfache Gründe wie auch durch die gegenwärtige Vergleichung zu verbannen. Wenn nämlich Gott schon Denen gibt, die das Land besäen, wenn er Denen Überfluß gewährt, die den Leib nähren, um wie viel mehr wird dann Denen geben, die das himmlische Feld bebauen, d. h. sich die Sorge für die Seele angelegen sein lassen; den Gott will ja, daß wir darauf am meisten unser Augenmerk richten. Doch stellt Paulus Das nicht als einfache Folgerung dar; er sagt nicht: Gott wird euch reichen, sondern er wählt vielmehr die Form des Gebetes. Das benimmt jener Folgerung Nichts an Bestimmtheit, ist aber geeignet die Hoffnung der Korinther noch mehr zu beleben, indem sie nicht bloß auf sichtbare Vorgänge, sondern auch auf dieses Gebet sich stützen können. Denn er sagt: „Gott möge (Brod zum Essen) reichen und vervielfältigen eure Saat und mehren die Erzeugnisse eurer Gerechtigkeit.“ Hier hat er entschieden wieder die Reichlichkeit des Gebens im Auge; denn in den Worten: „Er mög vervielfältigen und mehren“ liegt Das enthalten. Zugleich aber gestattet er, einzig nur nach dem Nöthigen zu trachten; „Brod zum Essen,“ sagt er. Denn Das ist es, was man so sehr an ihm bewundern muß, und was er auch früher schon so empfohlen hat, daß er uns nämlich in den Bedürfnissen des Lebens nur nach dem Nothwendigen zu verlangen erlaubt, dagegen in den geistigen Gütern nach Fülle und Reichthum zu streben mahnt.
Darum sagte er weiter oben: „Damit ihr bei genügendem Auskommen überströmet an jeglichem gute Werke;“ und hier wieder: „Der Brod darreicht zum Essen, möge vervielfältigen eure Saat,“ d. i. die geistige Saat. Er wünscht nämlich nicht bloß Almosen, S. 326 sondern reichliches Almosen. Darum spricht er auch fortwährend von einer Saat. Denn gleichwie aus dem hingestreuten Samen blühende Saaten sprossen, so erwachsen auch aus dem Almosen reichliche Garben der Gerechtigkeit und eine Fülle der Früchte. Solchen Segen nun wünscht er ihnen und zeigt dann, wie man ihn verwenden soll, wenn er sagt:
11. Daß ihr in Allem reich seiet zu jeglicher Milde, welche durch uns Danksagung gegen Gott bewirkt;
daß ihr nämlich Gottes Gaben nicht auf Unnützes verwendet, sondern für Das, was innigen Dank gegen Gott bewirkt. Denn Großes hat Gott in unsere Hände gelegt; für sich hat er das Geringere behalten und uns das Größere überlassen. Während er nämlich Sorge trägt für die sichtbare Nahrung, hat er die Sorge für die unsichtbare uns übertragen; denn auch in unserer Macht liegt es, blühende Saatfelder aufsprossen zu lassen. Da bedarf es weder des Regens noch des Wechsels der Jahreszeiten; da kommt es einzig nur auf unseren Willen an, und es erhebt sich eine Saat bis zur Höhe des Himmels. Unter der Milde aber versteht hier Paulus die Reichlichkeit, „welche durch unsere Vermittlung Danksagung gegen Gott bewirkt.“ Denn was die Korinther thun, ist nicht bloß ein Werk des Almosens, sondern auch Grund und Anlaß zu inniger Danksagung gegen Gott; ja nicht allein zur Danksagung, sondern auch zu vielem anderen Guten. Und weiterhin führt Paulus dieses viele Gute an, um durch Hinweis auf den reichen Segen ihre Bereitwilligkeit zu vermehren. Worin besteht nun all dieses Gute? Hören wir die Worte des Apostels!
S. 327 12. 13. 14. Weil der Dienst bei dieser Verrichtung den Mangel der Heiligen nicht bloß ersetzt, sondern sogar überflüssig ersetzt unter vielen Danksagungen gegen Gott; indem sie in Folge der Bewährtheit dieses Dienstes Gott verherrlichen wegen des Gehorsams eures Bekenntnisses gegen das Evangelium und wegen der Reichlichkeit der Mittheilung an sie und an Alle, und durch ihr Gebet für euch; indem sie nach euch sich sehnen wegen der überschwänglichen Gnade Gottes an euch.
Damit will Paulus sagen: Für’s Erste ersetzt ihr, was den Heiligen mangelt, und zwar überflüssig, d. h. ihr gebt mehr, als sie nöthig haben; sodann sendet ihr durch ihren Mund Lobpreisung zu Gott empor. Denn sie verherrlichen Gott, weil ihr so gehorsam seid gegen euer Bekenntniß. Nicht die Gaben allein sind es, will er sagen, welche jene Heiligen zur Danksagung bewegen; sie haben zu ihrem Danke vielmehr höhere Gründe. Und was der Apostel von sich selbst den Philippern gegenüber versichert, wenn er sagt: „Ich verlange nicht nach euren Gaben,“1 Das bezeugt er hier auch von diesen Heiligen. Wohl freuen sie sich, daß ihr ihren Mangel ersetzt und ihre Noth lindert; aber noch mehr freuen sie sich, daß ihr so gehorsam seid gegen das Evangelium, was eben eure reichlichen Gaben beweisen. Denn so ist es Vorschrift des Evangeliums. — „Und wegen der Reichlichkeit der Mittheilung an sie und an Alle.“ Auch darum verherrlichen sie Gott, will er sagen, weil ihr nicht bloß gegen sie, sondern gegen Alle so freigebig seid. Darin liegt wieder ein Lob für jene Heiligen, wenn sie auch für die Gaben, welche Andere empfangen, Gott danken. Sie sehen, versichert Paulus, nicht S. 328 ausschließlich auf sich allein; sie sind auch auf Andere bedacht, obschon sie in äusserster Armuth leben; und das ist ein Beweis ihrer hohen Tugend. Denn Nichts ist eifersüchtiger als das Geschlecht Derer, die vom Almosen leben. Doch jene Heiligen wissen von dieser Leidenschaft Nichts; und statt sich über eure Gaben an Andere zu betrüben, freuen sie sich vielmehr darüber, und zwar in nicht minderem Grade als über Das, was sie selbst empfangen. — „Und durch ihr Gebet für euch.“ Für all Dieses nun, will er sagen, danken sie Gott; wegen der Liebe aber und des Verlangens nach euch bitten sie Gott um die Gnade, euer Angesicht schauen zu dürfen. Und diese Sehnsucht hegen sie nicht um der Gaben willen, sondern um mit eigenen Augen die Gnade zu schauen, die euch verliehen ist.
-
Phil. 4, 17. ↩