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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
3.
Rien ne sied mieux à quiconque a le pouvoir, que l'amour et l'indulgence pour ses inférieurs. Etre père, ce n'est pas seulement engendrer des enfants, mais encore les aimer après leur avoir donné la naissance. Si la loi naturelle commande à ce point l'amour, que ne fera pas la loi de grâce? C'est par là que brillèrent tous les personnages anciens. Ainsi Samuel fit preuve de grandeur, quand il dit : « Loin de moi ce péché contre le Seigneur ; non , je ne cesserai point de prier pour vous ». ( I Rois, XII, 23.) Ainsi parlaient David, Abraham, Elie, tous les justes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Moïse n'abandonna-t-il point d'immenses richesses, de prodigieux trésors, pour partager l'affliction du peuple qu'il commandait? Avant d'être établi chef de ce peuple, il le gouvernait déjà par ses services. Quoi de plus ridicule que les paroles de cet Hébreu, qui lui disait : « Qui donc t'a établi notre chef et notre juge? » (Exod. II ,14.) Que dis-tu ? Ne vois-tu pas ses oeuvres ? Hésites-tu encore à l'appeler du nom de chef? Vous voyez un médecin occupé à traiter un malade ; il apporte beaucoup de soulagement au membre qui souffre. Vous lui demandez : Eh ! dites-moi , qui vous a établi médecin ? Qui vous a permis de traiter ce malade ? — Mais, vous répondra-t-il, c'est la science que je possède; c'est la maladie qui vous travaille. Or, n'est-ce pas aussi la science du commandement qui a élevé Moïse à la dignité de chef? Car le commandement n'est pas seulement une dignité , c'est aussi un art, et le plus sublime de tous. Si le commandement dans l'ordre temporel est un art, et le plus beau de tous les arts, que dirons-nous du commandement dans l'ordre spirituel? Autant l'ordre spirituel l'emporte sur l'ordre temporel, autant l'art de commander dans l'ordre spirituel est supérieur à l'art de commander dans l'ordre naturel ; et ce n'est pas assez dire encore. Mais entrons dans de plus grands développements.
L'agriculture, la fabrication des tissus, l'architecture sont des arts, et des arts vraiment nécessaires pour l'entretien de la vie. Les autres, l'art de travailler le fer, par exemple, ou les autres métaux, l'art d'élever les brebis et les autres animaux, ne sont que leurs auxiliaires. Mais quoi de plus nécessaire que l'agriculture? Dieu lui-même n'en a-t-il pas fait le premier des arts, en créant l'homme? On peut, dans la vie, se passer de chaussures et de vêtements; mais l'agriculture est indispensable. Ne sont-ils point nus les Hamaxobiens, ces nomades de la Scythie, qui vivaient au milieu des pâturages, ces gymnosophistes de l'Inde? Ils se passent bien d'architecture, de tissus, et de ce qui sert à vêtir le corps; ils se contentent de cultiver leurs champs. Rougissez donc d'avoir recours à tant d'arts superflus, d'avoir besoin de cuisiniers, pour vous préparer des pâtisseries et autres friandises , d'avoir besoin de tant d'autres gens pour donner plus de charmes à votre existence ! Rougissez d'avoir introduit dans la vie humaine un si grand nombre d'arts frivoles ! Vous qui croyez en Jésus-Christ, que ces barbares qui savent se passer de tout cela vous fassent honte. Dieu nous a faits de manière à pouvoir nous contenter de peu. Cependant je ne veux pas vous contraindre à ressembler à ces peuples, je ne veux pas vous en faire une loi. Imitez seulement Jacob dans les demandes qu'il faisait. Que demandait-il donc? .« Que Dieu me donne du pain pour me nourrir et des vêtements pour me couvrir ». (Gen. XXVIII, 20.) Saint Paul n'enjoignait-il pas de ne pas rechercher davantage : « Contentons-nous, disait-il, d'avoir des aliments, et de quoi nous vêtir ». (I Tim. VI, 8.) Le premier des arts, c'est donc l'agriculture; vient ensuite l'art de tisser les vêtements, puis l'art de bâtir des maisons. Le dernier de tous est celui de faire des chaussures. Ne voit-on pas chez, nous beaucoup de serviteurs et de laboureurs se passer de chaussures? Les premiers seuls sont donc utiles et nécessaires Eh bien ! comparons-les avec l'art du commandement. C'est dans ce dessein que j'ai parlé de ces arts les plus utiles de tous. S'il est évident qu'ils sont inférieurs à l'art de commander, à plus forte raison les autres arts lui seront-ils inférieurs. Comment vous ferai-je voir que l'art de commander l'emporte sur les autres? C'est que, sans lui, tous les autres sont inutiles.
Mais ne nous occupons que de l'agriculture, de ce premier des arts. A quoi servirait le trayait des laboureurs, si les hommes étaient sans cesse en guerre, et se pillaient mutuellement? N'est-ce pas la crainte du Prince qui (98) les retient, et qui garde ainsi le fruit de leurs travaux? Que cette crainte disparaisse, toute leur peine sera perdue. En examinant bien, vous trouverez un autre pouvoir, qui engendre et protégé celui-là : quel est-il donc ? C'est un pouvoir en vertu duquel chacun doit se commander à soi-même, se dominer soi-même , . réprimer ses mauvaises passions , mettre tout son zèle à développer le germe de ses vertus et à les accroître. Il y a en effet deux espèces de commandements. D'abord le commandement des peuples et des villes : il dirige la vie civile. C'est celui dont parle saint Paul, quand il dit: « Toute âme doit être soumise aux puissances supérieures: car il n'y a pas de pouvoir qui ne vienne de Dieu ». (Rom. XIII, 1.) Et ensuite,: pour montrer les avantages de ce commandement, l'apôtre ajoute : « Le magistrat est le ministre de Dieu pour le bien »; et encore.: «. Il est le ministre de Dieu, son vengeur contre celui qui fait le mal ». Une autre sorte de commandement, c'est celui qu'exerce sur soi-même quiconque veut être prudent. Saint Paul en parle dans ce passage : « Voulez-vous ne pas craindre le pouvoir? Faites le bien». (Rom. XIII, 3.) Il a en vue celui qui se commande à lui-même.
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Homilien über den zweiten Brief an die Korinther (BKV)
III.
Denn an Nichts erkennt man mehr den ächten Vorgesetzten als an seiner Liebe zu den Untergebenen. So macht ja auch zum Vater nicht das Zeugen allein, es gehört dazu nach dem Zeugen auch die Liebe. Wenn nun aber schon auf natürlichem Gebiete die Liebe nicht zu entbehren ist, um wie viel weniger dann im Bereich der Gnade? Die Liebe war es, durch welche die Alten alle sich hervorgethan haben. Alle wenigstens, die unter den Hebräern sind berühmt geworden, haben durch ihre Liebe sich ausgezeichnet. Wie groß erscheint nicht Samuel, wenn er spricht: „Mir aber sei es ferne, wider Gott zu sündigen, indem ich abließe, für euch zu beten.“1 Und so David, so Abraham, so Elias, so die Gerechten alle im alten wie im neuen Bunde. So verließ auch Moses aus Liebe zu den Untergebenen Reichthum und unermeßliche Schätze und wollte lieber gedrückt sein mit dem Volke Gottes; und schon vor seiner Berufung war er durch seine Thaten der Führer des Volkes. Darum war es auch recht unverständig von jenem Hebräer, wenn er zu ihm sprach: „Wer hat dich bestellt zum Herrscher und Richter über uns?“2 Was sagst du? Die Werke siehst du und machst Umstände wegen der Benennung? Es ist gerade so, als wenn man einen Arzt, der kundig das Messer führt und dem leidenden Gliede des Leibes zu Hilfe kommt, fragen würde: Wer hat dich zum Arzt bestellt und dir zu schneiden befohlen? Die Kunst, mein Bester, und deine Krankheit. So hat auch den Moses seine Einsicht zum Führer gemacht.
Denn eine Kunst ist das Herrschen, nicht bloß eine Würde, ja sie ist von allen Künsten die höchste. Und S. 261 wenn schon die weltliche Herrschaft eine Kunst und Wissenschaft ist, der keine andere gleicht, um wie viel mehr dann die geistliche! Diese steht wieder so hoch über der weltlichen, als die weltliche über allen übrigen Künsten, ja noch weit höher. Und wenn es beliebt, so wollen wir von diesem Gegenstande eingehender handeln.
Wir unterscheiden hauptsächlich drei Künste, den Landbau, die Webekunst und die Baukunst; sie sind alle drei sehr nothwendig, und auf ihnen beruht zunächst unser Leben. Die übrigen Berufsarten sind diesen untergeordnet, so wenn wir Schmide, Zimmerleute oder Hirten betrachten. Von diesen drei Künsten selbst aber ist wieder am unentbehrlichsten der Landbau; darum hat ihn Gott auch zuerst eingeführt, nachdem er den Menschen geschaffen hatte. Denn ohne Schuhe und Kleidung könnte man leben, aber ohne Landbau wäre es unmöglich.
So sollen, wie man berichtet, die Hamarobier (Wagenbewohner), Nomadenstämme bei den Scythen, so die Gymnosophisten bei den Indiern leben. Diese kümmern sich weder um Baukunst noch um Webekunst noch um Verfertigung von Schuhen, aber den Landbau können sie nicht entbehren. Da müßt ihr euch schämen, die ihr so überflüssige Künste, wie die der Köche und Feinbäcker, die ihr gestickte Gewänder und tausenderlei Anderes zum Leben braucht; da müßt ihr euch schämen mit euren unnützen Künsten, die ihr in’s Leben habt eingeführt; da müßt ihr Gläubigen, sage ich, euch schämen vor jenen Barbaren, die nach solcher Kunst kein Bedürfniß haben. Doch will ich Niemand zwingen noch allgemein verpflichten, so zu leben; aber genügen soll uns, um was Jakob gebeten hat. Und um was hat Dieser gebeten? „Wenn der Herr mir Brod gibt zum Essen und ein Kleid zum Decken.“3 So be- S. 262 fiehlt es auch Paulus, wenn er sagt: „Haben wir Nahrung und Kleidung, so laßt uns damit zufrieden sein!“4 —
An erster Stelle kommt also der Landbau, an zweiter die Webekunst und nach ihr an dritter die Baukunst; ganz zuletzt aber kommen die Schuhe. Sehen wir ja auch bei uns unter Dienstboten und Landleuten Viele, die ohne Schuhe sich behelfen. Dieses sind demnach die drei nützlichen und nothwendigen Künste. Wohlan nun, vergleichen wir sie mit der Kunst des Herrschens! Denn darum habe ich von allen die drei wichtigsten genannt, damit, wenn sie vorzüglicher als diese sich erweist, ihr dann der Sieg über die übrigen unbestreitbar sei. Woher nehmen wir nun die Beweise, daß das Herrschen die unentbehrlichste Kunst ist? Einfach daher, weil ohne sie die übrigen Nichts nützen. Und wenn es beliebt, so lassen wir die beiden anderen beiseite und ziehen nur die höchste und wichtigste von allen, den Landbau, in Betracht.
Was hätten wir denn, frage ich, von der fleissigen Arbeit so vieler Landleute, wenn Alles gegen einander in Waffen stehen und sich die Habe gegenseitig entreissen würde? So aber hält die Furcht vor dem Herrscher die Leute in Schranken und schützt Jedem die Frucht seiner Arbeit; nimm diese Herrschaft hinweg, und all jene Mühe ist umsonst!
Betrachten wir aber die Sache genauer, so finden wir noch eine andere Art von Herrschaft, von der die eben genannte ihren Ursprung hat und der sie ihren Halt verdankt. Und welches ist diese? Es ist jene, vermöge welcher sich Jeder selbst bezwingen und beherrschen muß, indem er die niedrigen Leidenschaften im Zaume hält S. 263 und alle Keime der Tugend mit aller Sorgfalt nährt und pflegt. Es gibt nämlich verschiedene Arten der Herrschaft; die eine ist diese, nach welcher Menschen über Völker und Städte herrschen und das staatliche Leben ordnen; diese hat Paulus im Auge, wenn er sagt: „Jegliche Seele unterwerfe sich der obrigkeitlichen Gewalt, denn es gibt keine Gewalt ausser von Gott!“5 Und er hebt ihren Nutzen hervor mit den Worten: „Der Herrscher ist Gottes Diener zum Guten;“ und wiederum: „Gottes Diener ist er, zürnender Rächer wider Den, der das Böse thut.“ Die andere Art ist die, nach welcher jeder Verständige sich selbst beherrscht. Auch auf diese weist der Apostel, wenn er sagt. „Willst du aber die Gewalt nicht fürchten, so thue das Gute,“ womit er die Herrschaft über sich selbst meint.