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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ii ad Corinthios argumentum et homiliae 1-30

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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens

2.

Cependant Jésus-Christ avait loué au contraire la veuve pour s'être dépouillée de tous ses moyens d'existence et avoir donné quelque chose dans sa misère même. Mais saint Paul parlait aux Corinthiens, à ce peuple au milieu duquel il préférait souffrir la faim : « Car », disait-il, « il est plus beau pour moi de mourir, que si quelqu'un me dépouillait de mon sujet de gloire ». (I Cor. IX, 15.) C'est pour cela qu'il a recours à une exhortation mesurée, louant à la vérité ceux qui font l'aumône au-delà de leurs moyens, mais sans contraindre les Corinthiens à en faire autant; non pas qu'il ne le voulût, mais parce qu'ils étaient un peu faibles. En effet, pourquoi loue-t-il les autres de ce que, dans de nombreuses épreuves de tribulation , ils avaient une surabondance de joie, de ce que leur profonde pauvreté avait été surabondante pour la, richesse de leur simplicité (Il Cor. VIII, 2), et de ce qu'ils avaient donné au-delà de leurs moyens (3) ? N'est-il pas clair que c'est pour y amener les Corinthiens? Ainsi, bien qu'il paraisse leur passer en cela l'infériorité, ce n'est pour lui qu'un moyen de les faire monter aussi haut que les autres. Observez en effet comme par les paroles qui suivent, et sans en avoir l'air, il les prépare encore à ce résultat. Après ce qu'il vient de dire, il ajoute « Que votre superflu supplée à ce qui leur manque (4) ». Pour rendre son commande ment léger, il n'en avait pas dit assez, il a voulu y ajouter les mots que vous venez d'entendre. Et même, non content des moyens précédents, il leur facilite encore l'accomplissement du précepte, en leur montrant la récompense , et en des termes plus grandioses qu'ils ne le méritent : « Afin », dit-il, «que l'égalité se fasse dans le temps présent, et que leur superflu supplée à ce qui vous manque (ibid.) ». Qu'est-ce à dire? Le voici: vous regorgez, vous autres, de richesses : eux, ils regorgent de la véritable vie et de leur crédit. auprès de Dieu. Donnez-leur donc de ces richesses que vous avez en surabondance, et dont ils sont privés, afin que vous receviez d'autres biens par l'entremise de ce crédit dont ils sont riches, et dont vous êtes pauvres. Voyez comme il a su, sans qu'ils s'en doutassent, les préparer à donner au-delà de leurs moyens, et même dans l'indigence. Car si vous voulez, leur dit-il , recevoir de la surabondance des autres, donnez vous-mêmes de votre surabondance; mais si vous voulez vous faire donner tout, il faut leur offrir même de votre indigence, et au-delà de vos moyens. Il ne tient pas littéralement ce langage à ses auditeurs, mais il laissé leur raisonnement tirer cette conclusion : en attendant, il poursuit toujours son premier but, il opère son exhortation modérée, en leur parlant des effets visibles, en leur disant: « Afin que l'égalité se fasse dans le temps présent ».

Comment arrivera cette égalité ? En ce que vous et eux vous vous donnerez réciproquement de ce que vous avez en abondance., et vous suppléerez mutuellement à ce qui vous manque. Et quelle est cette égalité, puisqu'en retour de choses matérielles, on vous en rendra de spirituelles ? La supériorité est grande de ce dernier côté : comment donc appelle-t-il cela de l'égalité? Il ne la considère qu'au point de vue du superflu et du trop peu, ou bien seulement par rapport à la vie présente. (109) C'est pour cela qu'après avoir dit : « L'égalité», il ajoute : « Dans le temps présent ». Et en parlant ainsi, il voulait rabaisser l'orgueil des riches, et faire voir qu'après notre départ d'ici-bas, les hommes spirituels auront de beaucoup l'avantage. Car en ce monde nous jouissons tous d'une grande égalité; mais alors il y aura une grande différence, les uns auront sur les autres une extrême supériorité, cartes justes seront plus resplendissants que le soleil. Ensuite, quand il les a représentés non-seulement comme donnant , mais encore comme recevant en retour dé plus grands avantages, il veut donner à leur ardeur un autre mobile, en leur montrant que même s'ils ne font part de rien à autrui, ils ne posséderont lien de plus, après avoir ainsi tout amassé chez eux. Et il leur cite alors un trait de l'antique histoire : « Selon ce qui est écrit : « Celui qui en recueillait beaucoup, n'en avait pas plus que les autres; et celui qui en recueillait peu, n'en avait pas moins ». (Exode, XVI, 18.) C'est de la manne qu'il en fut ainsi. Car ceux qui en avaient ramassé davantage et ceux qui en avaient ramassé moins, se trouvaient en avoir la même mesure, Dieu punissant ainsi l'avidité. Or l'apôtre parlait ainsi, tant pour les effrayer par, l'exemple dé ce qui s'était passé alors, que pour leur persuader de ne désirer rien de trop, et de ne point s'affliger lorsqu'ils n'avaient pis assez. Et l'on peut voir se renouveler de nos jours, au sujet des affaires de cette vie, ce qui eut lieu autrefois à propos de la manne. Chacun de nous n'a qu'un seul estomac à satisfaire, la durée de la vie est la même pour tous, et chacun de nous n'est revêtu que d'un seul corps : en conséquence, le superflu du riche ne lui vaudra rien de plus, comme au pauvre son dénuement, rien de moins.

Dès lors, pourquoi craignez-vous la pauvreté? Ou pourquoi courez-vous après la richesse? Je crains, direz-vous, d'être forcé de frapper à la porte des autres, et de demander à mon prochain. J'entends aussi continuellement nombre de personnes qui font au ciel cette prière : Ne permettez pas que j'en vienne jamais à avoir besoin des hommes. J'ai grande pitié d'entendre un tel langage . car la crainte est puérile. Tous les jours, et pour ainsi dire en toutes choses, nous avons besoin les uns des autres. De sorte que ces paroles dénotent un esprit irréfléchi, plein de lui-même, et qui ne discerne pas clairement la nature des choses. Ne voyez-vous pas que tous nous avons besoin les uns des autres ? le soldat a besoin de l'artisan, celui-ci du négociant, le négociant à son tour a besoin du laboureur, l'esclave a besoin de l'homme libre, le maître a besoin de l'esclave, le pauvre du riche, le riche du pauvre, celui qui ne fait aucun travail de celui qui fait l'aumône, et celui qui donné de celui qui reçoit,, car celui qui reçoit l'aumône tient une place extrêmement nécessaire, et plus importante que toutes les autres. S'il n'y avait pas de pauvres, la plus grande partie de notre salut se trouverait renversée, les hommes n'ayant pas où répandre leurs richesses. Ainsi, le pauvre, qui semble le plus inutile de tous les hommes, en 'est au contraire le plus utile. Si donc il est honteux d'avoir besoin d'autrui, il ne lui reste plus qu'à mourir, car il n'est pas possible de vivre si l'on craint cela comme une honte. Mais je ne puis, direz-vous, souffrir un regard d'arrogance. Et pourquoi, en condamnant la hauteur chez les autres, vous flétrissez-vous du même coup par cette accusation? Car ne pouvoir supporter l'arrogance, c'est le fait d'une âme gonflée elle-même d'orgueil. Et si tout cela ne mérite d'être compté pour rien, pourquoi le craindre, pourquoi le redouter, pourquoi à cause de cela trembler à l'idée de la pauvreté? Si vous étiez riche, les gens dont vous auriez besoin n'en seraient que plus nombreux, oui plus nombreux et en outre plus vils : car plus on s'enrichit, plus on sè met en butte à cette malédiction.

3. En demandant les richesses pour n'avoir besoin de personne, vous ne savez pas, ce que vous souhaitez : c'est comme si un homme, en s'embarquant sur une mer où l'on a besoin de nautonniers, d'un vaisseau, et de mille agrès divers, formait le voeu de n'avoir absolument besoin de personne. Si vous voulez n'avoir grand besoin de personne, demandez la pauvreté : car si, étant pauvre, vous êtes obligé d':avoir recours à quelqu'un, ce ne sera que pour du pain ou pour un vêtement; tandis qu'étant riche, vous serez forcé de recourir à autrui pour vos terres, pour vos maisons, pour les impôts, pour les salaires, pour votre. rang , pour votre sûreté , pour votre gloire, pour vos rapports avec les gens en place; et non pas avec eux seulement, mais avec leurs subordonnés, avec ceux de la ville, ceux (110) de la campagne, avec les négociants, avec les aubergistes. Voyez-vous que de telles paroles sont insensées au dernier point? Car si, au bout du compte, ce besoin du secours d'autrui vous paraît quelque chose de si terrible, premièrement il est impossible de s'y soustraire absolument; en second lieu, si vous voulez du moins fuir la foule, car ceci est possible, alors, vous réfugiant dans le port sans tourmente de la pauvreté, rompez avec le tumulte si compliqué des, affaires, mais gardez-vous de considérer comme honteux, d'avoir besoin des autres : car c'est ici l'ouvrage de la sagesse ineffable de Dieu. Voyez en effet : nous, avons besoin les uns des autres,. et ce n'est pas encore assez de ces liens nécessaires pour nous réunir par c'eux de l'amitié ; eh bien ! si chacun de nous pouvait se suffire à soi-même, ne serions-nous pas des bêtes féroces que rien ne pourrait apprivoiser? Dieu nous a donc placés sous une dépendance mutuelle parla contrainte et la nécessité, et chaque jour nous nous froissons les uns contre les autres. Si Dieu nous eût retiré ce frein, qui de nous eût recherché de longtemps l'amitié de son prochain ? Gardons-nous donc de considérer ce besoin comme une honte, et ne disons pas dans nos prières : Préserve-nous d'avoir besoin de personne; mais demandons-lui ceci : Ne permets pas que, lorsque nous serons dans le besoin, nous repoussions ceux qui peuvent nous secourir. Ce qui est méprisable, ce n'est pas d'avoir besoin des autres, mais c'est de ravir ce qui appartient à autrui. Eh bien ! pourtant nous ne prions jamais à ce- dernier sujet, jamais nous ne disons: Préserve-moi de désirer le bien des autres; et pour ce qui est d'avoir, besoin d'eux, nous croyons, devoir en demander à Dieu l'affranchissement. Pourtant saint Paul se trouva souvent dans le besoin, et il n'en rougissait pas; au contraire, il s'en vantait, et il faisait dans les termes suivants l'éloge de ceux qui lui avaient rendu service: « Car une première et une seconde fois vous m'avez envoyé de quoi m'aider dans mes besoins » (Philipp. IV, 16) ; et ailleurs: « J'ai dépouillé les autres Eglises, en recevant de quoi vivre pour vous servir ». (II Cor. XI, 8.) Rougir de cela, ce n'est donc pas de la dignité, mais de la faiblesse, c'est le fait d'une âme sottement fière , d'un esprit déraisonnable. En effet, Dieu juge à propos que nous ayons besoin les uns des autres. Ne poussez donc pas votre sagesse au-delà des bornes. Mais, dira-t-on, je ne puis souffrir un homme à qui je fais des prières réitérées, et qui n'y. accède point. Et comment donc Dieu te souffrira-t-il, quand il t'exhorte et que tu ne te rends pas, et cela, lorsqu'il t'exhorte dans ton propre intérêt? « Car nous, sommes les délégués du Christ », dit l'apôtre, « de sorte que c'est Dieu qui vous adresse par notre organe cette exhortation : Réconciliez-vous avec Dieu ». (II Cor. V, 20.) Mais, direz-vous, je ne laisse pas d'être le serviteur de Dieu. Comment, cela ? Quand vous, le prétendu serviteur, vous vous enivrez, et que lui, le Maître, souffre de la faim, et n'a. pas même la nourriture nécessaire, en quoi pourra vous protéger le titre de serviteur? Il ne fera au contraire que vous charger davantage , lorsque vous aurez demeuré dans vos palais à triple étage, tandis que votre maître n'avait pas même un abri suffisant; quand vous aurez couché sur des lits moelleux, tandis qu'il n'avait pas même ou reposer sa tête. On me dira encore : Eh bien ! j'ai donné. Oui, mais il ne faut pas s'arrêter dans cette voie. Car cette raison ne sera bonne que lorsque vous n'aurez plus de quoi donner, que vous ne posséderez plus rien. Tant que vous aurez quelque chose, eussiez-vous donné à dix mille personnes, s'il y a encore des gens qui ont faim, vous n'aurez pas de bonne raison à faire valoir.

Et si vous accaparez le blé, si vous le faites enchérir, si vous imaginez d'autres moyens insolites de, trafic, quel espoir de salut vous restera-t-il? Dieu vous a prescrit de donner gratuitement à celui qui a faim, et vous ne le faites même pas quand vous recevez un prix en proportion; il s'est lui-même pour vous dépouillé de tant de gloire, et vous ne daignez pas même lui donner du pain : votre chien est rassasié, et Jésus-Christ meurt de faim; votre serviteur est gorgé de mets jusqu'à étouffer, et votre Maître et le sien manquent de la nourriture nécessaire. Est-ce là se conduire en ami? Réconciliez-vous donc avec Dieu ; car votre manière d'agir a été celle d'un ennemi, d'un ennemi juré. Rougissons donc de tous les bienfaits que nous avons reçus, de tous ceux que nous recevrons encore; et quand un pauvre s'approche de nous en nous demandant l'aumône, accueillons-le avec une grande bienveillance, le consolant, l'encourageant par nos paroles, afin que nous (111) éprouvions à notre tour le même traitement, et de la part de Dieu, et de la part des hommes.

En effet, « tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le leur vous-mêmes ». (Matth. VII, 12.) Cette loi n'a rien de pénible , rien de rebutant. Faites-nous, dit-elle, ce que vous voulez que l'on vous fasse; la rémunération est égale à l'action. L'Ecriture ne dit pas : Ne faites pas ce que vous ne voulez pas que l'on vous fasse ; elle va. plus loin. Ce dernier précepte serait l'abstention du mal,, le premier est la pratique du bien, et l'autre y est renfermé. L'Ecriture ne dit pas non plus : Souhaitez-le aussi aux autres; mais : « Faites-le leur ». Et qu'y gagne-t-on? « C'est la loi et les prophètes ». Vous voulez que Dieu ait pitié de vous? Ayez pitié des autres . Vous voulez obtenir votre pardon? Pardonnez donc vous-même. Vous prétendez que l'on ne dise pas de mal de vous? Ne dites donc de mal de personne. Vous désirez être loué ? Faites l'éloge d'autrui. Vous souhaitez que l'on ne vous enlève pas vos biens? Ne ravissez donc pas les biens étrangers. Voyez-vous comme Notre-Seigneur nous montre que le bien est une chose naturelle, et que nous n'avons pas besoin de chercher des lois ni des maîtres hors de nous? Car suivant que nous voulons être traités par notre prochain de telle ou telle manière, nous nous faisons notre loi en conséquence. Si donc vous ne voulez pas qu'il vous fasse quelque chose, et que vous le lui fassiez, ou bien si vous voulez qu'il vous fasse quelque chose, et que vous ne lui fassiez pas, vous prononcez votre propre condamnation, et il ne vous reste plus aucun moyen de vous justifier, en alléguant que vous ne saviez comment agir, que vous ignoriez ce qu'il fallait faire. Aussi, je vous en conjure, gravons en nous cette loi pour notre usage, et en lisant ces paroles si claires à la fois et si concises, devenons tels envers notre prochain, que nous voulons qu'il soit envers nous, afin que nous jouissions de la paix ici-bas, et que nous obtenions les biens futurs, par la grâce et là charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec lequel gloire, puissance et honneur, au père ainsi qu'au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Traduction de M. Edouard MALVOISIN

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Homilien über den zweiten Brief an die Korinther (BKV)

II.

13. Nicht damit Anderen Erleichterung werde, euch aber Bedrängniß.

Nun hat aber Christus das Gegentheil an jener Wittwe gelobt, daß sie nämlich ihren ganzen Unterhalt erschöpft und vom eigenen Mangel gegeben habe. Aber da Paulus wußte, daß er zu den Korinthern rede, bei denen er es vorzog, für sich zu hungern, — „denn eher frommt es mir, zu sterben,“ sagt er, „als daß Jemand meinen Ruhm vereitle,“1 — so richtet er auch seine Ermahnung nach den Verhältnissen ein; er lobt zwar Jene, die über Vermögen gaben, ohne jedoch sie selbst zwingen zu wollen, das Gleiche zu thun, nicht als hätte er es nicht gewünscht, sondern weil er ihrer Schwäche schonen wollte. Weßhalb rühmt er denn sonst von den Macedoniern, „daß bei vieler Bewährung durch Drangsal die Fülle der Freude in ihnen war, und daß ihre gar tiefe Armuth übergeströmt ist im Reichthum ihrer Milde?“ Nicht offenbar darum, weil er auch die Korinther zu Gleichem bewegen will? Wenn er sich daher scheinbar mit dem Minderen begnügt, so thut er es nur in der Absicht, sie vom Minderen allmählig zum Größeren zu erheben. Beachte nur, wie er auch durch das Folgende unvermerkt nach diesem Ziele strebt! Er fährt nämlich fort:

S. 289 14. Euer Überfluß sei für den Mangel Jener.

Wie durch das eben Bemerkte, so will ihnen Paulus auch mit diesen Worten den Auftrag erleichtern. Und nicht Das allein ist es, wodurch er ihnen denselben annehmlicher zu machen sucht; er verweist auch auf die Gegengabe, die sie empfangen, und die größer ist als ihr Verdienst, wenn er sagt: „Damit Gleichmäßigkeit werde in der gegenwärtigen Zeit, und der Überfluß Jener eurem Mangel zu Gute komme.“ Damit will er eigentlich sagen: Ihr seid reich an irdischem Gute, Jene sind reich an Tugend und Verdiensten vor Gott. So gebet ihnen denn von den Gütern, an denen ihr Überfluß und sie Mangel haben, damit ihr von den Verdiensten empfanget, an denen sie reich sind und ihr nachstehet! Siehe, wie er es ihnen unvermerkt nahe legt, über Vermögen und aus eigenem Mangel zu geben! Willst du, sagt er, vom Überflusse empfangen, so gib auch vom Überflusse; willst du aber das Ganze an dich reissen, so gib aus dem eigenen Mangel und über Vermögen! Das sagt er nun zwar nicht ausdrücklich, legt aber dem Zuhörer diese Folgerung nahe. Er selbst bleibt bei seinem Gegenstande, nämlich bei der Ermahnung zum angemessenen Geben, und auf einen einleuchtenden Grunde sich stützend sagt er: „Damit Gleichmäßigkeit werde in der gegenwärtigen Zeit.“ Wie soll Gleichmäßigkeit werden? Indem ihr gegenseitig den Überfluß austauscht und den Mangel ersetzt. Was ist aber das für ein Austausch, wenn man Geistiges für Leibliches gibt? Wie kann hier von „Gleichmäßigkeit“ die Rede sein? Entweder will Paulus sagen, diese Ausgleichung beziehe sich bloß auf Überfluß und Mangel, oder sie finde nur Anwendung für das gegenwärtige Leben. Darum hat er zum Worte „Gleichmäßigkeit“ hinzugefügt: „in der gegenwärtigen Zeit.“ So sagt er, um den Stolz der Reichen zu beschämen und S. 290 zu zeigen, daß nach dem Scheiden von hier der geistige Reichthum den Vorzug habe. Denn hier genießen wir alle so ziemlich gleiche Rechte und Ehren; dann aber ist ein großer Unterschied und ein mächtiger Abstand, indem die Gerechten mehr als die Sonne leuchten.

Nachdem ihnen nun Paulus gezeigt hat, daß sie nicht bloß geben, sondern auch empfangen, so sucht er auch noch mit anderen Gründen ihre Bereitwilligkeit zu mehren; er macht sie nämlich aufmerksam, wie sie sogar in dem Falle, daß sie Alles für sich behielten, vor den Armen Nichts voraushaben würden, selbst wenn sie Alles zusammenrafften. Und zum Beweise beruft er sich auf die Geschichte vom Manna, indem er sagt: Gleichwie geschrieben stecht:

15. Der mit dem Vielen hatte nicht Überfluß, und der mit dem Wenigen nicht Mangel.

Dieses aber ist beim Manna geschehen. Denn während die Einen mehr, die Andern weniger gesammelt hatten, so fand sich doch schließlich bei Allen das gleiche Maß, indem Gott auf diese Weise die Unersättlichkeit strafte. Dieses sagt Paulus, um die Korinther durch den Hinweis auf das damals Geschehene zu schrecken und sie zugleich zu warnen, jemals nach Mehrerem zu trachten oder sich über das Wenigere zu betrüben.

So kann man es auch jetzt noch in den Dingen des Lebens sehen, nicht bloß damals beim Manna. Denn wenn wir alle einen Magen zu füllen und einen Leib zu kleiden haben und die gleich lange Zeit leben, so nutzt weder dem Reichen sein Überfluß, noch schadet dem Armen seine Dürftigkeit. Was zitterst du also vor der Armuth, was jagst du nach Reichthum?

„Ich fürchte,“ sagst du, „ich möchte mich gezwungen sehen, vor die Thüren Anderer zu kommen und den Ne- S. 291 benmenschen um eine Gabe zu bitten.“ Ja, Viele höre ich beständig um Dieses sogar beten und also sprechen: „Laß mich, o Herr, nie in die Nothwendigkeit kommen, Anderer zu bedürfen.“ Da muß ich immer lachen, wenn ich Das höre; denn es zeigt von einer kindischen Furcht. Tag für Tag und in Allem, möchte ich sagen, sind wir in der Nothwendigkeit, einander zu bedürfen. Daher verrathen solche Sprüche eine kurzsichtige, dünkelhafte Seele, die von der Lage der Dinge kein Verständniß hat. Siehst du nicht, wie wir alle auf einander angewiesen sind? Der Krieger bedarf des Handwerkers, der Handwerker des Kaufmanns, der Kaufmann des Landmanns, der Sklave des Freien, der Herr des Sklaven, der Arme des Reichen, der Reiche des Armen; Der, welcher Nichts verdienen kann, bedarf Dessen, der Almosen gibt, und der Geber bedarf des Empfängers. Denn auch der Empfänger des Almosens füllt ein großes Bedürfniß aus, ja ein größeres als die anderen Alle. Denn gäbe es keine Armen, so wäre eine der schönsten Hoffnungen unseres Heiles vernichtet, weil wir dann nicht wüßten, wo wir unser Vermögen anlegen sollten. Darum ist gerade der Arme, welcher von Allen am unnützesten zu sein scheint, von Allen am nützlichsten. Wenn es aber wirklich schimpflich ist, eines Anderen zu bedürfen, so bleibt nur übrig zu sterben; denn zu leben ist bei solcher Befürchtung nicht möglich.

„Aber ich kann,“ sagst du, „emporgezogene Augenbrauen nicht ertragen.“ Wie? du zeihst den Andern des Hochmuthes, während du mit dieser Anklage dich selbst beschämst? Denn Hochmuth verräth es, den Dünkel einer übermüthigen Seele nicht ertragen zu können. Was fürchtest du Dinge, die gar keine Beachtung verdienen, was zitterst du vor ihnen und schauderst deßhalb vor der Armuth? Denn gesetzt auch, du wärest reich, so wirst du nur noch von mehreren Menschen abhängen, von mehreren, sage ich, und gewöhnlicheren. Und je reicher du bist, desto mehr S. 292 mußt du unter das Joch dich beugen, das du so sehr verabscheust.

Wenn du also um Vermögen bittest, um von Niemand abzuhängen, so verstehst du so wenig, um was du bitten sollst, als wenn Einer, der auf’s Meer geht, wo man Schiffer und Fahrzeug und unzählige Ausrüstung braucht, beten würde, daß er durchaus Niemands Hilfe bedürfe. Denn willst du so wenig als möglich Anderer bedürfen, so bete um Armuth; wenn du als arm auch Jemands Hilfe brauchst, so ist es doch nur um Brod oder Kleid; als reich aber wirst du für Güter und Häuser, für Zölle und Pachten, für Stellung und Wohlfahrt, für Ruhm und für die Gunst der Herrscher der Hilfe Anderer bedürfen; ja nicht bloß für die Gunst der Herrscher, sondern auch für die ihrer Unterthanen, der Leute in Stadt und Land, der Kaufleute und Krämer. Seht ihr also nicht, daß solche Sprüche den äussersten Unverstand verrathen? Denn scheint es dir unter allen Umständen schrecklich, Jemand anderen zu brauchen, so ist es zwar nicht möglich, davon gänzlich befreit zu werden; doch willst du dem großen Haufen entgehen, — das steht dir ja frei, — so flüchte dich zum wellenlosen Hafen der Armuth, mindere die Unzahl der Geschäfte und halte es nicht für schimpflich, Anderer zu bedürfen; denn Gottes unaussprechliche Weisheit hat Das so angeordnet. Wenn schon jetzt, wo wir doch auf einander angewiesen sind, uns der Zwang des Bedürfnisses nicht mit dem Bande der Liebe umschlingt, würden wir dann, frage ich, nicht wilden Thieren gleichen, wenn Jeder sich selbst genügte? So hat uns Gott durch Zwang und Nöthigung an einander gewiesen, und doch stoßen wir jeden Tag feindlich auf einander; wäre erst dieser Zwang aufgehoben, wer würde dann so schnell sich für die Freundschaft des Nebenmenschen erwärmen? Halten wir also dieses Bedürfniß für keine Schande, und beten wir nicht: „Laß mich, o Herr, nicht in die Lage kommen, eines Anderen zu bedürfen.“ Beten wir lieber also: "Laß nicht zu, daß im S. 293 Falle der Noth uns Die, welche uns helfen können, die Bitte versagen!“ Nicht die Hilfe Anderer zu brauchen, sondern das Gut Anderer an sich zu reissen, ist entehrend. So aber beten wir um Das niemals, und nie sprechen wir: „Laß mich, o Herr, nicht nach fremdem Gute begehren!“ Nur das Bedürfniß fremder Hilfe scheint uns so entsetzlich zu sein. Und doch kam Paulus oftmals in solche Lage; aber statt sich dessen zu schämen, rühmt er sich vielmehr und lobt Diejenigen, welche ihm zu Hilfe kamen. „Schon ein und das andere Mal,“ sagt er, „habt ihr in meinen Bedürfnissen mir geschickt;“2 und wiederum: „Andere Kirchen habe ich beraubt, indem ich Unterhalt nahm zu eurem Dienste.“3 So ist es also kein Zeichen von edler Gesinnung, sich dessen zu schämen, sondern vielmehr von Schwachheit und von einer niedrigen, unverständigen Seele.

„Aber ich kann,“ sagst du, „einen Menschen nicht ertragen, den ich oftmals bitte, ohne daß er mich erhört.“ Und wie wird dann Gott dich ertragen, wenn er oftmals dich bittet, ohne daß du auf ihn hörst, und dazu dich noch bittet zu deinem eigenen Besten? „Denn für Christus,“ sagt Paulus, „sind wir Gesandte, als ob Gott ermahnte durch uns: Versöhnet euch mit Gott!“4

„Aber ich bin doch Gottes Diener,“ sagst du. Und was soll Das? Wenn du, der Diener, trunken bist, und er, dein Herr, nicht einmal die nothwendige Nahrung hat, was soll dann der Name Diener dir helfen? Ja gerade Das wird deine Schuld noch erschweren, wenn du in dreistöckigen Häusern wohnst, während er nicht einmal ein ordentliches Dach besitzt, wenn du auf weichen Matten ruhst, und er nicht einmal ein Kissen hat.

S. 294 „Doch ich habe ja schon gegeben,“ wendest du ein. Man darf nicht aufhören, Dieses zu thun. Denn dann erst wirst du entschuldigt sein, wenn du nicht mehr geben kannst, wenn du Nichts mehr besitzest; solange du aber kannst, und hättest du auch Unzähligen gegeben, es wären aber noch Andere da, die hungern, solange hast du keine Entschuldigung. Wenn du aber noch das Getreide aufspeicherst und den Preis in die Höhe treibst und andere ungehörige Wege schlechten Gewinnes erdenkst, was soll dir dann noch für eine Hoffnung zum Heile bleiben? Umsonst dem Hungernden zu geben ist dir befohlen, und du gibst ihm nicht einmal um den angemessenen Preis; der Herr hat um deinetwillen sich solcher Herrlichkeit entäussert, und du hältst ihn nicht einmal Brodes werth! Ja, dein Hund ist angefüllt, Christus aber wird von Hunger gequält; und dein Diener will bersten vor Überfüllung, aber dein und sein Herr leidet Mangel am Nöthigen. Machen es denn so die Freunde? Ja, versöhnet euch mit Gott! Denn so betragen sich Feinde und offene Widersacher.

So schämen wir uns denn wegen all der Wohlthaten, die wir schon empfangen haben, und die wir noch empfangen werden. Und wenn bittend sich uns ein Armer naht, so wollen wir ihn mit allem Wohlwollen aufnehmen, ihn trösten, ihn freundlich aufrichten, damit wir ebenfalls bei Gott und Menschen das Gleiche finden.

„Denn Alles, was ihr wollt, daß euch die Menschen thun, Das thuet auch ihr ihnen!“5 Nichts Drückendes, nichts Beschwerliches enthält dieses Gebot. Was du an dir erfahren willst, S. 295 heißt es, Das thue auch Anderen; gleichmäßig ist der Austausch. Und das Gebot sagt nicht: Was ihr nicht wollt, daß euch geschehe, Das thuet auch nicht, sondern es enthält noch mehr. Denn so würde es bloß die Enthaltung vom Bösen gebieten, während das Gebot selbst auch die Erweisung des Guten verlangt; und in diesem ist auch Jenes schon inbegriffen. Es heißt auch nicht: Das wollet auch ihr ihnen, sondern: „Das thuet ihnen!“ Und welchen Gewinn bringt es? „Dieß ist das Gesetz und die Propheten.“ Du willst Erbarmung finden? So übe Erbarmen. Du willst Verzeihung erlangen? So gewähre Verzeihung! Du willst nicht in üblen Ruf kommen? So rede auch Niemand Übles nach! Du wünschest gelobt zu werden? So lobe auch Andere! Du willst nicht übervortheilt werden? So bringe auch Niemand um das Seine!

Siehst du, wie wir nach den Worten des Herrn das Geziemende von Natur aus wissen, ohne daß wir der Gesetze von aussen oder der Lehrer bedürfen? Denn in Hinsicht auf Das, was wir vom Nebenmenschen erfahren oder nicht erfahren wollen, geben wir uns selbst das Gesetz. Wenn du daher willst, daß Etwas dir nicht geschehe, und du thust es dem Andern, oder wenn du willst, daß es dir geschehe, und du thust es ihm nicht, so hast du dir das Urtheil selbst gesprochen, und keine Entschuldigung kann dir mehr helfen, als hättest du nicht verstanden und nicht gewußt, was man zu thun habe.

So laßt uns denn, bitte ich, um unser selbst willen dieses Gesetz wieder in uns erwecken, und so oft wir diese klare und bündige Stelle lesend den Vorsatz fassen, gegen die Mitmenschen uns so zu betragen, wie wir wollen, daß sie gegen uns sich betragen, damit wir sowohl hier ruhig und sicher leben, als auch der künftigen S. 296 Güter theilhaftig werden, durch die Gnade und Güte unseres Herrn Jesus Christus, mit welchem dem Vater zugleich mit dem heiligen Geiste Ruhm, Macht und Ehre jetzt und immer und für ewige Zeiten. Amen.

S. 297


  1. I. Kor. 9, 15. ↩

  2. Phil. 4, 16. ↩

  3. I. Kor. 11, 8. ↩

  4. II. Kor. 5, 20. ↩

  5. Matth. 7, 12. ↩

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