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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad Galatas commentarius Commentaire sur l'épître aux Galates
CHAPITRE V.

1.

Croyez-vous vous remettre en liberté, parce que vous courez de vous-même à l'ancienne servitude? Mais est-ce Jésus qui vous a rachetés, et un autre qui a payé le prix de votre: rançon? Voyez-vous tous les arguments qu'il emploie pour les arracher à l'erreur des Juifs? Il leur prouve en premier lieu que c'est le comble de la folie de vouloir redevenir esclave, quand on est sorti de l'esclavage pour recouvrer la liberté; en second lieu, qu'ils se montreront ingrats envers leur bienfaiteur, en méprisant celui qui les a affranchis, en accordant leurs préférences à celui qui les a réduits en servitude ; en troisième lieu, que cela est impossible. Car la loi a perdu son empire sur nous, depuis qu'on nous en a affranchis. En leur disant de « S'y tenir appuyés », il fait allusion à la tempête qui est venue les assaillir. « Et ne vous mettez point de nouveau sous le « joug de la servitude ». Par ce mot de « Joug », il veut leur faire sentir le poids de la servitude, et par cet autre mot : « De nouveau », il leur fait entendre qu'ils ne sont plus dans leur bon sens. Car si vous n'aviez jamais senti le poids de la servitude, vous ne mériteriez pas tous ces reproches; mais, puisque vous savez par expérience combien pèse ce joug, comment pourriez-vous compter qu'on vous pardonne ?

« Voici que, moi, Paul, je vous dis : Si vous vous faites circoncire, Jésus-Christ ne vous servira de rien (2) ». Quelle menace? Et il est probable qu'il enveloppait dans l'anathème : les messagers du faux Evangile. Mais comment a-t-il pu dire que Jésus-Christ ne leur servirait de rien? Paul ne prend pas la peine de s'expliquer, il affirme, pensant que désormais la dignité de sa personne et l'autorité de sa parole valent tous les raisonnements. C'est pour cela qu'il débute par dire : « Voici que, moi, Paul, je vous dis », assurance qui prouve qu'il est sûr de son fait. Nous, qui vous parlons, nous allons, autant qu'il nous sera possible, achever d'expliquer ses paroles. Comment Jésus-Christ ne servira-t-il de rien à celui qui se fait circoncire? Celui qui se fait circoncire, se fait circoncire parce qu'il craint la loi, celui qui craint la loi, ne croit pas à l'efficacité de la grâce; celui qui ne croit pas à l'efficacité de la grâce, ne tire aucun profit de la grâce à laquelle il ne croit pas. Reprenons notre raisonnement à up autre point de vue celui qui se fait circoncire, se soumet à l'empire de la loi : or, en s'y soumettant, et en la négligeant dans ses points essentiels, pour ne s'y conformer que dans des choses de moindre importance, il se place de nouveau sous le coup de la malédiction ; or, en s'exposant à la malédiction, et en renonçant à la liberté qu'il tenait de la fui, comment pourra-t-il être sauvé? Car, pour me servir d'une image un peu étrange, l'homme qui agit ainsi ne croit ni au Christ, ni à la loi; il se tient entre deux, pour profiter des avantagea qu'il voit de chaque côté; aussi arrive-t-il à ne recueillir aucun profit ni d'un côté ni de l'autre. Après avoir (617) dit: « Le Christ ne vous servira de rien », il en donne la preuve d'une manière brève et énigmatique. « D'un autre côté », dit-il, « je déclare à tout homme qui se fera circoncire, qu'il est obligé de garder toute la loi (3) ».

Pour qu'on n'aille pas croire que c'est l'animosité qui le fait parler : Je vous dis, non-seulement à vous, s'écrie-t-il, mais encore à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est obligé d'observer toute la loi ; car les règlements dont elle se compose forment un seul corps. Et de même que celui qui s'est engagé par contrat à devenir esclave au lieu d'homme libre qu'il était, n'est plus maître de ses actions, mais doit se conformer à tous les règlements de l'esclavage; de même, quand il s'agit de la loi, dès que vous observez quelqu'une de ses moindres prescriptions, et que vous vous êtes replacé sous son joug, vous devez subir sa domination dans toutes ses conséquences. C'est aussi ce qui se passe pour la transmission des héritages : celui qui n'en touche rien est débarrassé de toutes les charges qui peuvent peser sur la succession du mort, tandis que s'il en touche une petite partie, quand même il ne recevrait pas l'héritage entier, il est, par le fait même d'en avoir sa part, solidaire avec les autres pour le tout. Voilà ce qui a lieu également pour la loi, non pas seulement pour les raisons que je viens d'exposer, mais pour d'autres, car les règlements dont se compose la loi forment un seul corps. Prenons un exemple : La circoncision ne peut aller sans le sacrifice de rigueur et sans l'observation des jours; le sacrifice exige un jour et un lieu déterminés, — le lieu, des purifications de mille sortes, — les purifications, certaines opérations de différents genres. Car il n'est permis à celui qui n'est pas purifié, ni de sacrifier, ni d'approcher des sanctuaires, ni d'accomplir aucune des cérémonies analogues. C'est ainsi que les rites s'accumulent et qu'il faut, pour observer une seule de ses prescriptions, passer en revue la loi tout entière. Si donc vous vous êtes fait circoncire, mais que ce ne soit pas le huitième jour, ou, si c'est le huitième jour, mais que vous n'ayez pas fait de sacrifice, ou, si vous avez fait le sacrifice, mais que ce n'ait pas été dans le lieu déterminé pour cela, ou, s'il a été fait dans le lieu déterminé, mais pas de la manière que le veut la loi, ou, si ç'a été de la manière indiquée par la loi, mais sans que vous-même fussiez purifié, ou, si vous étiez purifié, mais non d'après les formalités de rigueur, tout ce que vous aurez fait est vain et sans résultat. Voilà pourquoi Paul dit « Il est tenu d'observer la loi tout entière ». Si la loi doit régner, observez-la, non en partie, mais toute.

« Vous qui voulez être justifiés par la loi, vous n'avez plus de part à Jésus-Christ, vous êtes déchus de la grâce (4) ». Après avoir donné ses preuves, il prononce désormais ses décisions, et sa décision est qu'ils sont exposés au danger le plus terrible. Puisque celui qui se réfugie sous l'égide de la loi, ne peut être sauvé par elle, et s'exclut de la grâce, à quoi est-il destiné, sinon à un châtiment d'autant plus inévitable que l'une sera sans force pour le protéger, et que l'autre le repoussera loin d'elle !

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