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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad Ephesios commentarius Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
HOMÉLIE XIV.

1.

Après avoir parlé du vieil homme en général, voici qu'il le décrit en détail. L'enseignement le plus facile à comprendre est celui qui procède ainsi. Que dit-il donc? « C'est pourquoi, quittant le mensonge». Quel mensonge? les idoles? Nullement : elles sont bien, elles-mêmes, un mensonge : mais il ne s'agit pas d'elles ici ; car les Ephésiens n'avaient rien de commun avec elles : il s'agit du mensonge dans leurs relations mutuelles, de l'astuce, de la fourberie. « Que chacun dise la vérité avec son prochain ». Puis vient ceci, qui est plus persuasif : « Parce que nous sommes membres les uns des autres : en conséquence, que personne ne trompe son prochain » : c'est ainsi qu'on lit çà et là chez le psalmiste : « Des lèvres perfides sont dans son coeur, et dans son cœur il a dit le mal ». (Ps. XI, 43.) Il n'est rien, non rien, d'aussi propre à engendrer la haine que la tromperie et l'astuce. Voyez comme partout l'Ecriture se sert, pour nous faire rentrer en nous-mêmes, d'exemples empruntés au corps. Que l'œil ne trompe pas le pied ; ni le pied, l'oeil. Supposez une fosse profonde, recouverte par en haut de chaume que recouvre lui-même une couche de terre : les yeux à qui ce piège offrira l'apparence d'un terrain solide ne recourront-ils pas au pied pour s'assurer s'il n'y a par dessous que du vide, ou bien un sol ferme et résistant; le pied, alors, mentira-t-il, déclarera-t-il autre chose que la vérité? Ou bien encore, si l'œil vient à apercevoir un serpent ou une bêle féroce, trompera-t-il le pied? ne se hâtera-t-il pas de l'avertir, de telle sorte que le pied, instruit du péril, suspende sa marche ? Ou encore, quand le discernement n'est plus l'affaire de l'œil ni du pied, mais uniquement de l'odorat, quand il s'agit, par exemple, de reconnaître si un breuvage est, ou non, un poison, l'odorat en impose-t-il à la bouche? Nullement. Pourquoi? parce qu'il se perdrait lui-même : voilà pourquoi il communique son impression. Et la langue? Est-ce qu'elle trompe l'estomac? ne rejette-t-elle point ce qui est amer? ne laisse-t-elle point passer ce qui est doux? Considérez cet échange de services et de bons offices; considérez cette sollicitude, cet empressement de sincérité. C'est ainsi que nous devons éviter le mensonge, si nous sommes membres les uns des autres. C'est un gage d'amitié, c'est tout le contraire de la haine. Et si l'on veut me tromper ? direz-vous. Ecoutez la vérité : si l'on voulait vous tromper, on ne serait plus un de vos membres. II est dit : Ne mentez pas à vos membres.

« Irritez-vous, et ne péchez point ». Considérez sa sagesse. Il nous enseigne à éviter le péché, et, d'autre part, il n'abandonne point les indociles : il ne renonce point à ses entrailles spirituelles. C'est ainsi qu'un médecin indique ait malade tout ce qu'il doit faire, et ne le néglige point, lors même qu'il résiste, (511) recommence, au contraire, à mettre en œuvre auprès de lui la persuasion afin de le guérir... Celui qui s'éloignerait dans ce cas, montrerait qu'il ne recherche que la gloire, et qu'un pareil mépris l'humilie : mais l'autre s'inquiétant seulement de la santé du malade, ne vise qu'à une chose, à son rétablissement. Ainsi fait Paul. Il dit : Ne mentez point : que si à la suite d'un mensonge, il s'est produit de la colère, il s'empresse d'apporter remède à ce nouveau mal. Que dit-il, en effet? Irritez-vous, et ne péchez point. C'est une bonne chose que de ne point s'irriter : si cependant on se laisse emporter à cette passion, que ce ne soit pas, du moins, jusqu'à cet excès : « Que le soleil », dit-il, « ne se couche point sur votre colère ». Vous voulez vous rassasier de colère : une heure, deux, trois, vous suffisent : que le soleil en disparaissant ne vous laisse point en état d'inimitié. Il s'est levé par un effet de bonté : qu'il- ne s'éloigne pas après avoir lui sur des indignes. Si c'est le Seigneur qui l'a envoyé dans sa bonté infinie, s'il vous a pardonné vos tintes et que vous ne les remettiez pas à votre prochain, voyez quel crime sera le vôtre. Autre chose : Saint Paul a eu peur de la nuit : il a craint que, trouvant dans la solitude l'offensé, encore dévoré de colère, elle n'attise l'incendie. Tant que le jour est là pour vous distraire par mille objets, vous pouvez vous rassasier de courroux : mais quand le soir va venir, réconciliez-vous, éteignez le naissant incendie. Car si vous vous laissez surprendre par la nuit, le jour suivant ne suffira pas lui-même à éteindre les colères amoncelées pendant la nuit : quand bien même vous vous seriez déchargé d'une partie de votre fardeau, si vous en conservez quelque chose, ce qui reste suffit pour rendre la flamme plus ardente à la faveur de la nuit. Quand le soleil n'a pas réussi à éclaircir, à dissiper par son ardeur, pendant le jour, les nuages et les brouillards amassés durant la nuit, ce qu'il en reste, bientôt augmenté d'autres, devient l'origine d'une tempête nocturne. « Ne donnez point lieu au diable ». Ainsi se faire mutuellement la guerre, c'est donner lieu au diable. Car alors, au lieu de nous unir et de nous serrer pour lui tenir tête, nous renonçons à lui faire la guerre pour nous exciter les uns contre les autres. Car le diable n'est nulle part à sa place comme au milieu des discordes.

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Commentaire sur l'épître aux Éphésiens
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