• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad Philippenses Commentaire sur l'épître aux Philippiens
HOMÉLIE IX.

1.

Paul avait dit : Les événements qui « m'ont frappé ont contribué aux progrès de l'Evangile; mes chaînes ont été glorieuses jusque dans le palais impérial ». (Phil. I, 13.) Il ajoutait : « Quand même je répandrais mon sang sur le sacrifice et l'oblation de votre foi » : autant d'encouragements qui rendaient la force à ses chers Philippiens. Mais peut-être aussi auraient-ils soupçonné ces premières paroles de n'être simplement qu'une consolation qu'il leur adressait. Pour écarter ce nuage, que fait-il ? Je vous envoie Timothée, leur dit-il. Il voulait ainsi -contenter l'ardent désir qu'ils avaient de connaître parfaitement l'état présent de l'apôtre. Mais pourquoi ne dit-il pas : Je l'envoie pour vous faire savoir ce qui me concerne, mais plutôt pour m'instruire de vos affaires? C'est que l'état de Paul leur devait être auparavant révélé par Epaphrodite, qu'il leur envoyait avant même le départ de Timothée, comme le prouvent les paroles qui suivent : « J'ai cru nécessaire de a vous renvoyer mon frère Epaphrodite.», qui vous dira mes affaires ; mais je veux aussi savoir les vôtres. Il est vraisemblable, en effet, que celui-ci , à cause de sa propre maladie, avait dû rester longtemps près de l'apôtre. Je tiens donc absolument, disait saint Paul, à savoir ce qui vous concerne. Or, voyez comme il soumet toutes choses à Jésus-Christ, tout, jusqu'à l'envoi de Timothée : « J'espère », dit-il, « dans le Seigneur Jésus », c'est-à-dire, j'ai confiance que Dieu m'accordera cette grâce, et qu'ainsi mes voeux pourront aboutir.

« Afin que moi aussi je sois consolé en apprenant de vos nouvelles... » Comme vous avez été consolés, quand je vous ai appris que, selon vos voeux et vos prières,'1'Evangile était en progrès, que le déshonneur était retombé sur nos ennemis, que la joie m'était venue des efforts mêmes qu'ils avaient faits pour me nuire; ainsi je veux savoir à mon tour l'état actuel de vos affaires, afin que moi aussi je sois consolé en apprenant de vos nouvelles. C'est assez leur dire qu'ils avaient dû se réjouir de ses liens et ambitionner de l'y suivre eux-mêmes, puisqu'il y trouvait son plus grand bonheur.

En disant : Pour que « moi aussi » je sois consolé , il sous-entend : comme vous l'êtes vous-mêmes. Dieu ! comme il aimait ses chers Macédoniens ! Il tient, au reste, le même langage aux Thessaloniciens, quand il écrit Nous sommes désolé d'être séparé de vous, (58) même pour très-peu de temps; tout comme il dit aux Philippiens : J'ai l'espoir de vous envoyer bientôt Timothée pour savoir où vous en êtes. De part et d'autre, il montre même souci, très-inquiet de ses néophytes. Car, lorsqu'il ne pouvait les voir en personne, il leur envoyait ses disciples : tant il ne pouvait se résigner à ignorer leurs affaires, même pendant un court laps de temps.

Paul, en effet, ne savait pas tout par révélation de l'Esprit ; et il valait mieux qu'il ignorât de cette manière, puisque si ses néophytes avaient pu croire qu'il eût cette omniscience, ils auraient péché par dépit et impudence; tandis que s'échappant à des fautes qu'ils croyaient être cachées, ils s'en corrigeaient plus facilement.

C'est aussi pour redoubler leur vigilance qu'il leur écrit : « Afin que moi aussi je sois consolé» ; il réveille leur ferveur et leur bonne volonté, en leur faisant entendre, que, quand bien même Timothée n'irait point chez eux, Paul saurait bien trouver un autre envoyé qui lui apprendrait leur conduite. Il se sert évidemment d'un moyen semblable, quand il diffère son voyage chez les Corinthiens, à l'effet de les convertir, disant : « C'est pour vous épargner que je ne suis pas encore venu chez vous ». La charité de l'apôtre se manifeste, non-seulement en leur annonçant ce qui lui arrive, mais aussi en témoignant qu'il veut savoir où eux-mêmes en sont actuellement. Voilà bien le fait d'une âme inquiète, ardente, et qui ne peut calmer sa vive sollicitude. — Mais, en même temps, il les comble d'honneur en leur envoyant Timothée. Que dites-vous, en effet? ô grand saint ! Vous envoyez Timothée? Pourquoi? Vous me répondez: « Je n'ai personne qui soit. autant avec moi d'esprit et de coeur, ni qui se porte plus sincèrement à prendre soin de ce qui vous touche... » N'avait-il donc personne qui eût le même coeur, le même amour que lui, Paul? Non, personne que Timothée. Qu'est-ce à dire? C'est-à-dire aucun excepté lui qui, autant que moi, vous porte intérêt et sollicitude. Car il est difficile de trouver un ami capable de faire tant de chemin uniquement pour cette raison Un seul vous aime autant que moi, c'est Timothée. J'en aurais trouvé d'autres pour cette mission ; mais personne n'a son cœur. Ainsi, cette « unanimité » avec l'apôtre, signifie un amour aussi grand que le sien pour ses néophytes... Lui, vous aime d'un amour « sincère », c'est-à-dire d'un amour paternel.

« Car tous cherchent leurs intérêts propres, et non ceux de Jésus-Christ... » c'est-à-dire, leur plaisir, leur sécurité, comme il l'écrivait aussi à Timothée. Mais pourquoi ces plaintes ici ? Il veut nous apprendre, par cette leçon, à ne pas tomber dans de pareils errements ; il veut que tous ceux qui l'entendent ne cherchent ni leur satisfaction, ni leur tranquillité. — Car celui qui cherche son propre bonheur, poursuit, non les intérêts de Jésus-Christ, mais les siens propres; pour lui nous devons être prêts à subir tous les travaux, toutes les souffrances.

« Jugez de lui par l'épreuve que j'en ai faite, puisqu'il a servi avec moi dans la prédication de l'Evangile, comme un fils avec son père ». — Vous avez la preuve que je ne le loue pas à l'aventure; vous savez vous-mêmes qu'il m'a aidé dans la prédication de l'Evangile, comme un fils, son père. Paul fait ici à bon droit l'éloge de Timothée, puisqu'il, veut qu'on le reçoive en tout honneur. La même raison lui dicte ces paroles aux Corinthiens : « Que personne ne le méprise, car il fait autant que moi l'œuvre de Dieu » (I Cor. XVI, 10) ; recommandation qui est beaucoup moins utile à l'envoyé qu'à ceux qui le reçoivent; car ce sont eux qui seront récompensés magnifiquement en lui faisant accueil.

« J'espère donc vous l'envoyer, aussitôt que j'aurai mis ordre à ce qui me regardé », aussitôt que je saurai l'état de mes affaires et que je pourrai en pressentir l'issue, le résultat. « Et je me promets aussi de la bonté du Seigneur, que j'irai moi-même vous voir bientôt ». Si je vous l'envoie, ce n'est pas que je ne doive plus venir moi-même, mais c'est pour me rassurer en apprenant où en sont vos affaires, et pour ne pas rester, en attendant, sans nouvelle aucune. Je me promets d'aller vous voir, grâce à Dieu, si c'est sa volonté. Vous voyez qu'en tout et toujours, il se soumet à Dieu, et ne prononce rien d'après son propre esprit.

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Download
  • docxDOCX (188.67 kB)
  • epubEPUB (173.50 kB)
  • pdfPDF (618.13 kB)
  • rtfRTF (563.92 kB)
Traductions de cette œuvre
Commentaire sur l'épître aux Philippiens
Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Philipper (BKV) Comparer
Commentaires sur cette œuvre
Einleitung

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité