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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad Colossenses commentarius Commentaire sur l'épître aux Colossiens
HOMÉLIE II.

2.

« Portant des fruits ». Il parle ici de leurs oeuvres. « Remplis de force » pour résister aux épreuves, « pour avoir, en toutes rencontres, la patience et la longanimité ». Entre eux, ils doivent faire preuve de longanimité ou de douceur; à l'égard des étrangers ils doivent faire preuve de patience. On fait preuve de longanimité ou de douceur envers ceux dont on pourrait se venger; on fait preuve de patience à l'égard de ceux dont on ne peut se venger. Aussi ne dit-on jamais : «La patience » de Dieu, tandis qu'il est souvent question de sa longanimité ou de sa douceur, comme dans ce passage de saint Paul lui-même : « Méprisez-vous donc les trésors de sa bonté, de sa tolérance et de sa longanimité? » (Rom. II, 4.) — « En toutes rencontres». Il ne s'agit pas d'avoir de la patience aujourd'hui seulement, et de ne plus en avoir ensuite. « Que Dieu vous donne toute la sagesse et toute l'intelligence spirituelle ». Autrement comment connaître sa volonté? Cette volonté, ils croyaient la connaître; mais leur sagesse n'était pas une sagesse spirituelle. « Afin que vous marchiez dans la vie d'une manière digne de Dieu ». Voilà en effet la meilleure ligne de conduite à suivre ! Voilà ce qui s'appelle le droit chemin. Quand on sera bien pénétré de la bonté de Dieu (et on en sera pénétré, en voyant qu'il nous livre son Fils), on aura plus d'ardeur pour le servir. D'ailleurs, nous ne nous bornons pas à demander pour vous la science; nous demandons que votre conduite témoigne de vos lumières; car celui qui sait et qui ne pratique pas, mérite toujours d'être puni. « Afin que vous marchiez dans la vie », dit-il. C'est-à-dire, telle est la ligne que vous devez suivre constamment et toujours. Il nous est aussi nécessaire de suivre le droit chemin de la vie que de marcher. Il appelle toujours la vie un chemin, un voyage, et avec raison. Il nous prouve que c'est là le plan de vie que nous devons nous proposer; il n'arien de commun avec la vie mondaine. C'est un grand mérite que cette vie selon Dieu. « Afin que vous marchiez dans la vie d'une manière digne de Dieu, et de bonnes oeuvres en bonnes oeuvres ». Afin que vous marchiez sans vous arrêter. Puis, en se servant d'une expression métaphorique, il ajoute : « Portant les fruits de la vertu, et grandissant dans la connaissance de Dieu; afin que, grâce à la puissance de Dieu », vous deveniez forts, autant que l'homme peut être fort. « Par la puissance de Dieu ». Voilà une parole bien consolante ! Il n'a pas dit : La vertu, le pouvoir, mais la puissance » ; cette expression a plus de grandeur. « Par la puissance », dit-il, c'est-à-dire par la domination « de sa gloire » ; car sa gloire est partout toute-puissante. Il vous a consolés en vous disant qu'après avoir marché dans le déshonneur et dans l'opprobre, vous avez suivi ensuite une marche digne du Seigneur. Il s'agit ici du Fils de Dieu, souverain maître de la terre et du ciel, du Fils de Dieu dont la gloire règne dans tout l'univers. Il ne s'est pas borné à dire : Soyez forts; il a dit Soyez forts autant que doivent l'être les serviteurs d'un maître aussi fort. « En la connaissance de Dieu ». Il insiste sur cette connaissance ; car l'erreur consiste à ne pas connaître Dieu, comme il faut. Afin que vous croissiez, dit-il, dans la connaissance de Dieu. Quand on ne connaît pas le Fils, on ne connaît pas le Père non plus. Il faut donc apprendre à connaître Dieu; car sans cela, de quoi sert la vie ?

« Pour avoir, en toutes rencontres, la patience et la longanimité, accompagnées de la joie. Rendant grâces à Dieu ». Puis, pour les exhorter, il ne rappelle pas ces biens encore cachés à leurs yeux, auxquels il a fait cependant allusion d'abord en ces termes : « A cause de vos espérances qui reposent dans le ciel» ; il leur rappelle ce qui s'est déjà passé. Car c'est sur le passé que repose l'avenir. Il suit cette méthode en plusieurs endroits. Car le récit de ce qui a eu lieu fait croire aux paroles de l'orateur, et éveille l'attention de l'auditoire. « Rendant grâces à Dieu avec joie », dit-il. C'est là une conséquence de ce qu'il a déjà dit : Nous ne cessons de prier pour vous, et de rendre grâces à Dieu de ce qu'il a fait pour vous. Vous voyez comme il en vient à parler du Fils de Dieu. Si nous rendons grâces à Dieu, avec tant de (111) joie, c'est que ses bienfaits dont nous parlons sont grands. Il y a bien des motifs pour rendre grâces. On rend grâces, parce que l'on était dans la crainte. On rend grâces, même quand on est affligé. Voyez Job rendant grâces à Dieu au sein même de la douleur. Entendez-le, quand il dit : « Dieu m'a donné, Dieu m'a ôté ». (Job, I, 21.) N'allez pas dire qu'il était insensible à ses malheurs et qu'il n'était pas dans l'affliction; vous ôteriez à ce juste ce qui fait son plus grand éloge. Mais, ce n'est point ici par crainte, ce n'est point seulement parce que Dieu est notre maître, c'est tout naturellement que « nous rendons grâces à celui qui nous a rendus dignes d'avoir notre part dans cet héritage de lumière échu aux saints ». Ce sont là de grands bienfaits. Non-seulement Dieu nous a donné, mais il nous a rendus dignes de recevoir. Pesez ces paroles : « Celui qui nous a rendus dignes ». Un homme, même de la plus basse extraction, devenant roi, peut donner à qui bon lui semble un rang élevé; mais rendre son favori capable de bien remplir sa charge, voilà ce qu'il ne peut faire; car l'élévation du favori le rend quelquefois ridicule. Ah ! si le souverain nous donne en même temps la dignité, la capacité, l'aptitude, voilà des honneurs véritables ! C'est ainsi que Dieu agit, dit l'apôtre. Non-seulement il nous donne le plus honorable héritage, mais il nous rend dignes de l'accepter.

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