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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam i ad Timotheum argumentum et homiliae 1-18 Commentaire sur la première épitre à Timothée
HOMÉLIE X.

1.

Avant de descendre au détail des devoirs de l'épiscopat, l'apôtre expose sommairement ce que doit être un évêque, non sous forme d'avertissements à Timothée, mais comme parlant à tous, et réglant la conduite de tous par ses instructions à un seul. Et que dit-il.? «Si quelqu'un souhaite l'épiscopat», je ne lui en fais pas un crime, car c'est une autorité tutélaire; si donc quelqu'un a ce désir, non pas seulement parce que c'est un commandement et un pouvoir, mais parce que c'est une autorité tutélaire, je ne le lui reproche pas; « il désire une oeuvre bonne ». Moïse, en effet, a souhaité la charge et non la puissance, et l'a souhaitée assez- pour s'entendre dire: « Qui t'a constitué chef et juge au-dessus de nous?» (Exod. II, 14.) Celui qui désire l'épiscopat de cette manière peut le désirer, car l'épiscopat emprunte son nom à la surveillance sur tous. «Il faut », continue l'apôtre, « que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme ». Il ne dit pas ceci pour imposer une loi, de telle sorte que le mariage fût nécessaire pour être évêque, mais pour réprimer un excès; attendu que, chez les Juifs, il était permis de contracter un second mariage et d'avoir deux femmes en même temps. Car, «le mariage est honorable». (Hébr. XIII, 4.) Et quelques-uns affirment que par cette parole, l'apôtre exige que l'évêque n'ait jamais eu qu'une femme. — «Irréprochable» : en employant ce mot, il a compris toutes les vertus. En sorte que celui qui a conscience de quelques péchés, a tort de désirer l'épiscopat, dont il s'est lui-même exclu par ses oeuvres ; celui-là en effet doit être gouverné et non gouverner les autres. Celui qui gouverne doit être plus resplendissant qu'un flambeau et avoir une vie sans tache, en sorte que tous les regards se portent sur lui et sur sa vie. Et ce n'est pas sans dessein que l'apôtre écrit cet avis, mais parce que Timothée devait à son tour établir des évêques; ce sont les avis qu'il donnait à Tite, et c'est dans la prévision que beaucoup désireraient l'épiscopat qu'il énonce ces prescriptions.

« Sobre et vigilant», dit-il, et par là il entend plein de perspicacité, ayant l'œil partout et le regard perçant. Car il est bien des causes qui obscurcissent l'oeil de l'intelligence; le défaut de zèle, les préoccupations, l'embarras des affaires, et tant d'objets qui surgissent de tous côtés. L'évêque doit donc être l'homme toujours sur ses gardes, l'homme qui ne s'inquiète pas seulement de ce qui le touche, mais de ce qui touche les autres. Il doit, toujours veiller, avoir une âme ardente, respirant le feu, pour ainsi dire, ou plutôt celte d'un chef militaire, qui nuit et jour circule à travers son armée; il doit se fatiguer, être au service de tous et prendre soin et souci de tous. « Prudent, de bonnes moeurs, hospitalier». Ces qualités conviennent aussi aux simples fidèles, en cela ils doivent être les égaux des évêques; aussi pour marquer le propre de l'évêque, l'apôtre ajoute : «Qu'il sache enseigner». Cette qualité n'est plus exigée du simple fidèle, mais elle doit appartenir avant toutes les autres à celui qui a reçu le dépôt de l'épiscopat. « Qu'il ne soit pas livré au vin n. L'apôtre ne veut pas dire ivrogne, mais brutal et arrogant. « Qu'il ne frappe pas». L'apôtre ne veut pas dire frapper avec les mains. Et que veut-il dire? c'est qu'il est des hommes qui heurtent sans raison la conscience de leurs frères, et c'est, je pense, (310) de ceux-là qu'il entend parler. — « Point sordide, mais modéré, ennemi des querelles, désintéressé, sachant bien gouverner sa maison, et que ses enfants lui soient soumis avec une entière régularité de moeurs». Or, si l'homme qui s'est marié se préoccupe des choses du monde, et si l'évêque ne doit pas s'en préoccuper, comment l'apôtre dit-il: « Mari d'une seule femme?»

Plusieurs affirment qu'il entendait: «N'ayant eu qu'une femme» ; mais quand il en serait - autrement, on peut être marié, comme ne l'étant pas. L'apôtre a eu raison de faire cette concession à l'état de choses existant alors, et l'on pouvait avec la bonne volonté, en tirer un bon parti. En effet, de même que la richesse laisse difficilement entrée au royaume des cieux, et que bien des riches y sont entrés néanmoins, il en est de même du mariage. Que dites-vous, ô Paul? En parlant des devoirs de l'évêque, vous avez dit qu'il ne doit pas être livré au vin, mais hospitalier, quand vous aviez à faire entendre quelque chose de bien plus grand. Pourquoi n'avez-vous pas dit: L'évêque doit être un ange, et n'être sujet à aucune passion humaine? et ces grands enseignements du Christ que ceux qui sont en dignité doivent observer sans cesse: D'être crucifié, d'avoir toujours son âme entre ses mains? et cette parole du Christ : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis». (Jean, X,11.) Et encore : « Celui qui ne prend passa croix pour « me suivre, n'est pas digne de moi». (Matth. X, 38.) Paul a dit : Qu'il ne soit pas livré au vin. Voilà de belles espérances, si ce sont là les avis qu'il faut adresser à un évêque ! Pourquoi ne dites-vous pas qu'il doit être déjà en dehors de la terre? pourquoi prescrivez-vous à un évêque ce que vous avez prescrit aux gens du monde? Que leur dit-il en effet? « Mortifiez vos membres terrestres». (Col. III, 5.) « Celui qui est mort est justifié du péché». (Rom. VI, 7.) « Ceux qui appartiennent au Christ ont crucifié leur chair». (Gal. V, 24). Et le Christ lui-même a dit : « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède n'est pas digne de moi ». (Luc, XIV, 33.) Pourquoi donc l'apôtre n'a-t-il pas ici tenu ce langage? Parce qu'on ne pouvait trouver que peu d'hommes semblables à ce modèle, et qu'il fallait un grand nombre d'évêques, pour administrer les églises de chaque cité; car les églises allaient être exposées aux embûches. Aussi parle-t-il d'une vertu médiocre et non d'une vertu céleste et sublime : être sobre, prudent et de bonne moeurs est une vertu commune.

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Commentaire sur la première épitre à Timothée
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