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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ii ad Timotheum homiliae 1-10 Commentaire sur la deuxième épitre à Timothée
HOMÉLIE X.

3.

Dieu permettait beaucoup de choses~semblables, pour laisser paraître dans ses serviteurs la faiblesse de la nature humaine. Car si nonobstant ces défauts et ces preuves de leur fragilité, les Juifs stupides ne laissaient pas de dire : Où est ce Moïse qui nous a tirés de la terre d'Egypte?que n'auraient-ils point dit et pensé, s'il les avait introduits dans la terre promise? Si. Dieu n'avait permis que ce même Moïse tremblât de paraître devant Pharaon, ne l'aurait-on pas pris pour un. Dieu? Ne voyons-nous pas que. les habitants de Lystre, prenant Paul et Barnabé pour des divinités, voulaient- leur sacrifier, de telle sorte que ces apôtres, déchirant leurs vêtements, se jetèrent au milieu de la foule en criant, en disant : « Hommes, que faites-vous là ? Nous sommes des hommes comme vous et sujets aux mêmes infirmités ». (Act. XIV, 14.) Saint Pierre, voyant les juifs épouvantés du miracle qu'il avait fait en guérissant un homme boiteux dès sa naissance, leur disait aussi : « Israélites, pourquoi vous étonnez-vous, ou pourquoi nous regardez-vous fixement, comme si c'était par notre puissance et notre piété que nous eussions fait marcher cet homme? » (Act. III, 12.) Ecoutez encore saint Paul dire : « Il m'a été donné un aiguillon de la chair, afin que je ne m'élève point ». (II Cor. XII, 7.) Mais, dira-t-on, il parle ainsi par humilité. Non, il n'en est rien. Cet aiguillon ne lui a pas été donné seulement pour qu'il s'humiliât; et il ne tient pas seulement ce langage par humilité, mais par d'autres raisons encore. Remarquez en effet que Dieu en lui répondant ne lui dit pas : Ma grâce vous suffit pour que vous ne vous éleviez pas, mais, que lui dit-il? « Ma puissance se montre tout entière dans la faiblesse ». Cette, conduite avait deux avantages : les miracles éclataient aux yeux de tous, et c'est à Dieu qu'on les attribuait. A cela se rapporte ce que saint Paul dit dans un autre endroit : « Nous portons ce trésor dans des vases d'argile » (II Cor. IV, 7), c'est-à-dire, dans des corps passibles et fragiles.. Pourquoi? Afin que cette grande puissance qui éclate dans nos oeuvres soit reconnue pour appartenir à Dieu et non pas à nous. Si leurs corps n'avaient pas été sujets aux infirmités , on leur eût attribué à eux-mêmes les miracles qu'ils opéraient. On voit encore ailleurs que saint Paul est affligé de la maladie d'un autre de ses disciples, et en parlant d'Epaphrodite, il dit qu'il a été malade jusqu'à la mort, mais que Dieu a eu pitié de lui. On voit encore que cet apôtre a ignoré beaucoup de choses concernant son utilité propre et celle de ses disciples.

« J'ai laissé Trophime à Milet ». Milet est une ville proche d'Ephèse. Saint Paul y avait laissé son disciple lorsqu'il se rendait par mer en Judée, ou dans un autre temps. Après avoir été à Rome, il partit pour l'Espagne. S'il revint de là dans les contrées de l'Orient, nous ne saurions le dire. Nous le voyons donc seul et abandonné de tous. « Démas », dit-il, « m'a abandonné, Crescent est allé en Galatie, Tite en Dalmatie, Eraste est demeuré à Corinthe. J'ai laissé Trophime malade à Milet ».

« Tâchez de venir avant l'hiver. Eubule , Pudens, Lin, Claudie, et tous les frères vous saluent ». On sait que ce Lin fut après saint (402) Pierre le second évêque de l'Église romaine. — « Lin et Claudie », dit-il. Les femmes alors étaient pieuses et ferventes, comme Priscille et Claudie dont on parle ici. Elles étaient déjà crucifiées au monde et prêtes à tout souffrir. Mais pour quelle raison, lorsqu'il y avait tant de disciples, saint Paul nomme-t-il ces femmes? C'est sans aucun doute parce qu'elles étaient élevées par leurs sentiments au-dessus des choses de ce monde, parce qu'elles brillaient pqr leur vertu entre tous les disciples. Son sexe n'est pas pour la femme un obstacle à la vertu. C'est un grand don de: pieu qu'il n'y ait que les choses de ce monde où le sexe de la femme soit pour elle un désavantage; ou, pour dire la vérité, son sexe n'est point un désavantage pour elle-même dans les choses de ce monde. Car la femme n'a pas une petite part dais l'administration , puisqu'elle a pour sa part les affaires domestiques. Sans elle, on peut dire que les affaires publiques mêmes seraient bientôt ruinées. Si elle n'était là pour empêcher le trouble et le désordre de se mettre dans l'intérieur des maisons, les citoyens seraient obligés de rester chez eux et les affaires publiques en souffriraient. Elle n'a donc pas un rôle moins important que l'homme tant dans les affaires du monde que dans les choses spirituelles. Dieu ne lui a pas même ôté la gloire du martyre, et il y en a eu un très-grand nombre qui ont été glorieusement couronnées pour la foi. Elles peuvent même mieux garder la chasteté que les hommes, n'étant pas emportées par des ardeurs aussi violentes. Elles peuvent aussi mieux pratiquer l'humilité, la modestie , et parvenir à cette sainteté « sans laquelle nul ne verra « jamais Dieu».. (Hébr. XII, 14.) On en, pourrait dire autant du mépris des richesses et de toutes les autres vertus. — « Tâchez de venir avant l'hiver ». Comme il le presse ! Cependant il ne dit rien pour l'affliger. Il ne dit pas Avant que je meure, pour ne pas l'attrister, mais « avant l'hiver », de peur que le mauvais temps ne vous retienne. — « Eubule vous salue, ainsi que Pudens, Lin et Claudie et tous les autres frères». Il ne nomme pas les autres, il accorde cet honneur à ceux-ci en considération de leur vertu.

« Que le Seigneur. Jésus-Christ soit avec votre esprit ». Il ne pouvait faire un meilleur souhait que celui-là. Ne vous affligez pas, dit-il, de ce que je vais bientôt mourir. Le Seigneur est avec vous, et non simplement avec vous, mais avec votre esprit : double secours; la grâce de l'Esprit et l'aide de Dieu. Et Dieu ne peut être avec nous sans que la grâce de son Esprit y soit aussi. Si elle nous quittait, comment serait-il avec nous? — « Que la grâce soit avec nous. Ainsi sait-il ». Saint Paul fait aussi enfin une prière pour lui-même. Il veut dire: Que nous soyons toujours agréables à Dieu, que nous ayons sa faveur et ses dons : avec cela, il n'y aura plus rien de pénible. Celui qui jouit de la vue du prince et qui possède sa faveur, n'a rien à redouter ni à souffrir; de même fussions-nous abandonnés de nos amis, ou tombés dans quelque danger, nous serons insensibles à tout, si cette grâce est avec nous et. nous, entoure de sa protection.

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Commentaire sur la deuxième épitre à Timothée
Homilien über den II. Brief an Timotheus (BKV) Comparer

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