Traduction
Masquer
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
1.
Quand un grand médecin vient de faire à son malade une incision profonde et d'ajouter à ses douleurs une plaie cuisante, il s'empresse de soulager le membre souffrant et de prodiguer à cette âme troublée les secours et les encouragements; bien loin de vouloir trancher de nouveau dans le vif, l'homme de l'art emploie sur la première plaie les médicaments les plus adoucissants, et tout ce qui peut enlever le sentiment de la douleur. Telle est aussi la méthode de Paul. Il lui a fallu secouer fortement ses chers disciples, et les toucher de componction par le souvenir de l'enfer dont il a parlé; il a dû leur déclarer que le prévaricateur qui aura violé la loi de grâce est certain de périr; et il a démontré cette perte assurée par les lois de Moïse; il a même confirmé son dire par d'autres témoignages, et déclaré qu'il est horrible de tomber dans les mains du Dieu vivant. Maintenant, il craint que leur âme,arrivant au désespoir par l'excès de la crainte, ne reste absorbée dans sa douleur; et il les console par les louanges, il les relève par l'exhortation, il leur présente une sainte rivalité avec eux-mêmes.
« Rappelez-vous », leur dit-il en effet, « ce premier temps où, après avoir été illuminés par le baptême, vous avez soutenu de grands combats de souffrances (32) ». Douce et puissante exhortation que celle qui est tirée de leurs propres oeuvres ! Aussi bien faut-il que celui qui débute dans une entreprise, fasse des progrès par la suite. C'est donc comme s'il disait : Au temps de votre initiation, quand vous n'étiez encore que disciples, vous avez montré une ardeur, une générosité d’âme que vous ne montrez plus au même degré. Cette exhortation, vous le voyez, s'appuie sur leurs propres exemples. Et il ne dit pas : Vous avez soutenu des combats, mais de grands combats. Il n'emploie pas seulement le mot tentations, ruais celui de combats qui porte avec lui son éloge et tout un ensemble de magnifiques louanges. Ensuite il repasse une à une leurs victoires, développant son thème, redoublant les éloges. Écoutez : « Ayant été d'une part exposés devant tout le monde aux opprobres et aux mauvais traitements (33) ». C'est chose grave, en effet, qu'un opprobre; c'est chose capable de percer le coeur et de bouleverser l'âme, et de répandre les ténèbres dans une raison humaine. Entendez à ce sujet le Prophète : « Mes larmes ont été mon pain jour et nuit, tant qu'on m'a dit chaque jour : « Où est votre Dieu ? « Et encore : » Si mon ennemi m'avait outragé, je l'aurais enduré ». (Ps. XLI, 4; LIV, 13.) Comme les humains ont surtout la maladie de la vaine gloire, l'opprobre est un piège qui les prend facilement. Et, non content de rappeler les opprobres, l'apôtre témoigne qu'ils ont eu un caractère public de gravité : « Ils ont « été donnés en spectacle ». Lorsque quelqu'un se voit poursuivi de malédictions, sa peine est vive, mais elle l'est beaucoup plus quand elles retentissent devant tout le monde. Pour eux qui avaient quitté les rites si imparfaits du judaïsme, pour passer à une religion parfaite, en sacrifiant les traditions de leurs ancêtres, quel chagrin c'était, dites-moi, que de subir les mauvais traitements de leurs compatriotes, sans pouvoir même se défendre ! Bien que vous ayez tant souffert, ajoute-t-il, on ne peut dire que vous ayez fait entendre des plaintes, puisqu'au contraire vous en avez témoigné toute votre joie.
C'est dans le même sens qu'il leur dit. « Et d'autre part, ayant été compagnons de ceux qui ont souffert de pareilles indignités, vous avez compati à ceux qui étaient dans les chaînes (34) », mettant en scène ici les apôtres. Non-seulement, dit-il, vous n'avez point rougi d'être maltraités par ceux de votre nation, mais vous avez été les compagnons d'autres martyrs encore, qui ont enduré les mêmes souffrances que vous. Vous reconnaissez ici dans saint Paul la voix qui console et qui encourage. Il n'a pas dit. Vous subissez avec moi les afflictions, vous partagez mes combats; mais: « Vous avez compati à ceux qui étaient dans les chaînes ». Voyez-vous comme il parle de lui-même sans doute, mais, aussi d'autres captifs ? Vous n'avez point considéré ces chaînes comme des chaînes, leur dit-il, et sans vous effrayer, vous êtes demeurés fermes comme de (540) courageux athlètes; et loin d'avoir besoin d'être consolés dans vos tribulations, vous avez su consoler les autres.
« Et vous avez accueilli avec joie le pillage de vos biens ». Dieu ! quelle foi chez eux, pleine, certaine, convaincue ! Saint Paul fait bien voir la cause de leur fermeté, non-seulement pour les exhorter à de nouveaux combats, mais pour les engager à ne pas déchoir de cette foi sublime. Vous avez vu, dit-il, le pillage de vos biens, et vous l'avez supporté ; car vos regards se portaient alors vers les biens invisibles que vous envisagiez déjà comme visibles; preuve d'une foi éminente, que vous avez, d'ailleurs, manifestée par vos oeuvres. — Mais ce pillage était peut-être, de la part de vos ennemis, un acte de pure violence que vous n'auriez pu empêcher? Il n'est donc pas évident que vous ayez subi votre ruine pour le motif de la foi ? — Au contraire, c'était si évidemment pour la foi, que vous pouviez, en abjurant votre religion, conjurer ce pillage. Aussi avez-vous fait bien plus encore que. de consentir à le subir; vous l'avez supporté avec joie, ce qui est une vertu toute apostolique et digne de ces grandes âmes dont la joie éclatait jusque sous les fouets. Car il est dit « qu'ils revinrent joyeux de l'assemblée des juifs, parce qu'ils avaient été trouvés dignes d'être accablés d'outrages pour le nom de Jésus ». (Act. V, 41.) Au reste, cette joie dans la souffrance révèle dans un martyr l'espoir d'une récompense, et la conviction que loin d'y perdre, il y gagne certainement. Et ce mot : « Vous avez accueilli », montre une souffrance volontiers acceptée. Et pourquoi l'avez-vous choisie et accueillie ? C'est parce que « vous saviez que vous aviez d'autres biens plus excellents et permanents». — «Permanents », c'est-à-dire fermes et durables, et non pas périssables comme ceux de la terre. Après les avoir ainsi loués, il dit :
Traduction
Masquer
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV)
I.
32. 33. 34. Erinnert euch aber der früheren Tage, in welchen ihr nach euerer Erleuchtung einen schweren Kampf der Leiden bestandet, indem ihr einerseits durch Schmach und Trübsal zum Schauspiel geworden, andererseits Theilnehmer Derer wurdet, die solches Schicksal hatten; denn ihr hattet Mitleiden mit den Gefangenen und ertruget mit Freude den Raub euerer Güter, wohl wissend, daß ihr ein besseres und bleibendes Gut im Himmel habet.
Wenn die berühmtesten Ärzte eine tiefe Wunde geschnitten und durch den Schnitt die Schmerzen vermehrt haben, so bringen sie an dem leidenden Theile besänftigende Mittel in Anwendung und beruhigen und heben wieder die beängstigte Seele und fügen keinen zweiten Schnitt hinzu, sondern kommen dem bereits vorhandenen mit lindernden und den größten Schmerz benehmenden Mitteln zu Hilfe. Das hat auch Paulus gethan; nachdem er ihre Seelen erschüttert und durch die Erinnerung an die Hölle durchbohrt und sie überzeugt hatte, daß Derjenige, welcher mit S. 315 Übermuth der Gnade Gottes begegnet, sicher zu Grunde gehe; und nachdem er aus den Gesetzen des Moses bewiesen hatte, daß sie zu Grunde gehen und einem noch strengern Strafgerichte verfallen würden; und nachdem er seine Worte durch noch andere Zeugnisse bekräftiget und gesagt hatte, daß es schrecklich sei, in die Hände des lebendigen Gottes zu fallen: so tröstet er sie, damit die durch große Furcht niedergedrückte Seele nicht vor Trauer verschmachte, durch Lob und Zuspruch und stellt ihnen den Wetteifer, den sie von Haus aus hatten, vor Augen: „Erinnert euch aber,“ sagt er, „der früheren Tage, in welchen ihr nach euerer Erleuchtung einen schweren Kampf der beiden bestandet!“ Groß ist der Trost, der aus den Werken stammt; denn wer eine Sache angefangen hat, muß auch nothwendig in der Ausführung voranschreiten; als wollte er sagen: im Anfange, da ihr noch in der Reihe der Schüler waret, zeigtet ihr einen so herrlichen Muth und so große Tüchtigkeit; jetzt aber nicht mehr. Und wer eine Mahnung ausspricht, nimmt sie am besten von Dem her, was sie (die zu Ermahnenden) selber angeht. Und siehe, er sagt nicht einfach: „ihr habt einen Kampf bestanden,“ sondern setzt bei: einen „schweren“. Auch sagt er nicht: „Versuchungen“, sondern: „Kampf“, worin das größte Lob und der höchste Ruhm ausgesprochen liegen. Dann zählt er sie (die Kämpfe) der Reihe nach auf, spricht sich weitläufiger aus und ergeht sich in vielen Lobeserhebungen. Wie denn? „Indem ihr,“ sagt er, „einerseits durch Schmach und Trübsale zum Schauspiel geworden.“ Ein vortreffliches Mittel ist die Schmach, um die Herzen zu treffen, und geeignet, die Seele zur Umkehr zu bringen und den Verstand schwindlich zu machen; denn höre, was der Prophet spricht: „Meine Thränen sind meine Speise Tag und Nacht, da man täglich zu mir sagt: wo ist dein Gott?“1 Und S. 316 wieder: „Wenn mich der Feind geschmäht hätte, so würde ich es ertragen haben;“2 denn weil das Menschengeschlecht sehr an Ruhmsucht leidet, so wird es davon auch leicht ergriffen. Und er sagt nicht einfach: „durch Schmach,“ sondern sagt noch mit besonderem Nachdruck: „zum Schauspiel geworden.“ Denn wenn Jemand für sich Schmach erfährt, so ist Das schon lästig, viel mehr aber noch, wenn es in Gegenwart Aller geschieht. Denn betrachte, wie gar mißlich es war, von der jüdischen Unvollkommenheit abgefallen zu sein und nach der Erhebung zu einem ausgezeichneten Leben die väterlichen Satzungen verachtet zu haben und nun von den Seinigen verfolgt zu werden und keinen Schutz zu finden! Ich kann nicht sagen, bemerkt er, daß ihr Dieß zwar ertragen, aber mit Schmerz erduldet habt, sondern sogar mit freudiger Bereitwilligkeit. Dieß hat er ausgesprochen mit den Worten: „anderseits Theilnehmer Derer wurdet, welche solches Schicksal hatten; denn ihr hattet Mitleiden mit den Gefangenen,“ und bezieht sich auf die Apostel selbst. Ihr habt euch, sagt er, nicht allein euerer Angehörigen nicht geschämt, sondern ihr wäret auch Theilnehmer der Andern, welche Solches erdulden. Das sind auch Worte zu ihrer Ermunterung. Er sagt nicht: ihr traget meine Trübsale, ihr seid meine Theilnehmer, sondern er spricht einfach: „ihr hattet Mitleid mit den Gefangenen.“ Siehst du, daß er von sich und den andern Gefangenen spricht? Auf diese Weise habt ihr die Fesseln nicht für Fesseln gehalten, sondern wie edle Kämpfer standet ihr da, so daß ihr nicht allein in eueren Leiden des Trostes nicht bedurftet, sondern auch noch Andern zum Troste gereichtet. „Und ihr ertruget mit Freude den Raub euerer Güter.“ Ha! Welche Fülle des Glaubens! Dann fügt er auch die Ursache bei, nicht bloß, um sie zum Kampfe zu ermuntern, sondern auch, damit ihr S. 317 Glaube nicht erschüttert würde. Ihr habt gesehen, sagt er, wie euer Reichthum geraubt wurde, und habt es ertragen; denn ihr habt schon den unsichtbaren (Reichthum) wie sichtbar vor Augen gehabt, was das Zeichen eines ächten Glaubens ist, und habt diesen durch die Thaten selbst gezeigt. Aber das Beraubtwerden war vielleicht eine Folge der Gewaltthätigkeit Derjenigen, die den Raub ausführten, und es konnte möglicher Weise Das Niemand verhindern, so daß es keineswegs einleuchtend ist, daß ihr durch den Glauben den Raub ertragen habt. Jedoch auch Das ist offenbar; denn es stand bei euch, wenn ihr nur gewollt, nicht beraubt zu werden, falls ihr nur dem Glauben entsagt hättet. Aber was noch viel mehr ist als Dieses, habt ihr gethan: ihr habt Solches mit Freude ertragen, was ganz apostolisch und jener edlen Seelen würdig ist, die sich freuten, gegeißelt worden zu sein. „Sie aber,“ heißt es, „gingen freudig vom Angesichte des hohen Rathes hinweg, weil sie gewürdiget wurden, um des Namens Jesu willen Schmach zu leiden.“3 Wer aber mit Freuden Etwas erträgt, zeigt, daß er einen gewissen Lohn hat, und daß ihm die Sache nicht Schaden, sondern Gewinn bringt. Aber auch der Ausdruck: „ertruget“ zeigt an, daß ihr Dulden ein freiwilliges war. Wie habt ihr nun Solches aus freier Wahl ertragen? „Wohl wissend,“ sagt er, „daß ihr ein besseres und bleibendes Gut im Himmel habet.“ Was heißt Das: „ein bleibendes“? Ein festes, das nicht so vergänglich ist wie dieses.