• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XVII.

5.

Au reste, pour que vous ne puissiez vous couvrir d'un tel prétexte, le prêtre debout en un . lieu éminent, et levant la main, comme le héraut de Dieu, crie à haute voix et d'un ton terrible-; vous l'entendez au milieu d'un silence redoutable appeler d'une voix forte les uns, et repousser les autres : c'est le prêtre, il ne fait pas seulement le geste de la main, mais ses lèvres s'expriment plus clairement, plus nettement qu'une main menaçante. Cette voix pénétrant dans nos oreilles, est comme un bras puissant qui expulse les uns et les chasse dehors, tandis qu'il fait entrer et placer les autres. Dites-moi, je vous prie, aux jeux olympiques, n'avez-vous pas vu se lever le héraut, criant à haute et intelligible voix : Est-il quelqu'un qui accuse tel candidat d'être un vil esclave, un voleur, un libertin ? Or,ces combats n'ont rien pour l'esprit, le coeur ni les moeurs; tout y représente le corps et la force physique. Si donc pour ces exercices purement corporels, on fait une enquête si sérieuse des habitudes et de la conduite, bien plus est-elle requise quand il s'agit entièrement d'un combat de l'âme. Voici donc parmi nous aussi un héraut debout, prêt déjà, non pas à nous prendre et à nous conduire en nous tenant par la tête, mais à nous tenir tous ensemble par notre conscience; le voici qui ne fait pas appel à des accusateurs contre nous, mais qui nous oblige à nous accuser nous-mêmes. Il ne demande pas : Est-il quelqu'un pour accuser cet homme? Mais, écoutez; est-il quelqu'un qui s'accuse lui-même? Car lorsqu'il dit : Les choses saintes sont pour les saints, il dit quelque chose d'équivalent : Arrière celui qui n'est pas saint! Il faut,-dit-il, non-seulement être pur de. péchés, mais être saint. La délivrance et- le pardon des fautes ne suffisent pas pour sanctifier; il faut encore là présence de l'Esprit-Saint, et l'abondance des bonnes oeuvres.Je vous veux, ajoute-t-il, non-seulement exempts de souillures, mais déjà splendides de beauté et de blancheur. Car si le roi de Babylone, en choisissant les jeunes gens de la captivité, s'arrêta sur les mieux faits de corps et les plus beaux de visage, bien plus faut-il que les convives de cette table du souverain Roi, brillent par la beauté de leur âme, que l'or éclate sur eux, que leurs vêtements soient irréprochables, leur chaussure royale et toute leur physionomie spirituelle pleine de grâce, qu'ils aient parure d'or et ceinture de vérité. Qu'il approche le chrétien ainsi disposé, qu'il trempe ses lèvres au royal breuvage !

Mais s'il en est un, couvert de haillons, souillé d'ordure, et qu'il veuille avec ce honteux appareil approcher du banquet royal, imaginez quel supplice et quels remords l'attendent, puisque quarante jours ne suffisent pas à laver les péchés commis pendant une longue période de temps. Car si l'enfer ne suffit pas, bien qu'il soit éternel, (il n'est éternel, en effet, que parce qu'il est insuffisant), bien moins doit-on se contenter de ce temps si court de la sainte quarantaine. Ainsi faite, notre pénitence n'est point valide, mais impuissante.

Le divin Roi demande surtout de saints eunuques. Par eunuques j'entends ceux qui ont le coeur pur, sans souillure, sans tache, ceux dont l'âme est élevée ; je leur demande surtout un ceil du coeur, doux et pacifique, un oeil pénétrant et vif, sévère et attentif, et non pas somnolent et paresseux; un oeil libre et franc, mais non point hardi ni présomptueux; un oeil vigilant et fort, ennemi de la tristesse exagérée autant que d'une gaieté folle et dissipée. L'oeil de notre coeur avec toutes ses vertus, sera notre oeuvre; si nous voulons, nous pouvons nous former un regard très. beau et très-pénétrant. Evitons d'exposer cet organe de la vue à la fumée et à la poussière, image trop vraie de toutes les choses humaines; nourrissons-le d'air pur et vif; dressons-le à contempler les hauteurs et les sommets sublimes, à plonger dans les milieux calmes, purs, réjouissants: bientôt nous l'aurons à la fois guéri et fortifié, en le baignant dans ces perspectives enchanteresses

529

Ainsi, avez-vous aperçu des richesses mal acquises et excessives? Ne levez pas les yeux de ce côté : votre organe y trouverait boue et fumée, vapeur malsaine et ténèbres, angoisses. cuisantes et ennuis suffocants. Avez-vous vu au contraire un homme juste, content de ce qu'il a, très-large à pardonner, sans souci ni inquiétude des biens présents? Fixez, élevez sur lui votre regard; votre cil n'en deviendra que plus beau et plus clair, si vous le repaissez non de la vue des fleurs, mais plutôt de celle de la vertu, du désintéressement, de la modération, de la justice, de tontes les saintes habitudes. Car rien ne trouble l'oeil, autant que la mauvaise conscience. « Mon coeur s'est troublé de colère », dit le Prophète; rien ne répand en effet de plus épaisses ténèbres. Epargnez-lui cette triste épreuve, et vous le rendrez joyeux, vif et fort, et capable de se nourrir toujours de saintes espérances.

Que Dieu nous donne à tous d'acquérir cet oeil parfait et de régler ainsi toutes les opérations de notre âme selon la volonté de Jésus-Christ, afin que devenus dignes du chef sublime qui nous commande, nous partions un jour pour son saint rendez-vous. Car il dit : où je suis, je veux qu'ils soient aussi avec moi, et qu'ils aient la vision de ma gloire. (Jean, XVII, 24.) Puisse-t-il nous être donné de. la gagner en Jésus-Christ Notre-Seigneur, avec lequel soient au Père et au Saint-Esprit, la gloire, l'empire, l'honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Download
  • docxDOCX (342.06 kB)
  • epubEPUB (326.39 kB)
  • pdfPDF (1.14 MB)
  • rtfRTF (1.06 MB)
Traductions de cette œuvre
Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
Homilien über den Brief an die Hebräer (BKV) Comparer
Commentaires sur cette œuvre
Einleitung: Homilien über den Brief an die Hebräer

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité