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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ad hebraeos argumentum et homiliae 1-34 Commentaire de Saint Jean Chrysostome sur l'épître de Saint Paul aux Hébreux
HOMÉLIE XVIII.

1.

L'apôtre a démontré précédemment l'inutilité des sacrifices juifs pour la pureté et la sainteté parfaite de nos âmes; il a fait voir en eux des figures et des images, et encore bien impuissantes. Une objection se présentait : Pourquoi, si c'étaient des figures et des ombres, pourquoi n'ont-ils pas cessé, aussitôt l'avènement de la vérité? Comment, loin d'avoir fini, se célèbrent-ils encore ?Il prouve donc maintenant avec évidence qu'ils ne s'accomplissent déjà plus, pas même à titre de copies et de figures, puisque Dieu ne veut plus les accepter. Il n'invoque, au reste, aucun nouvel argument pour les condamner; il lui suffit de produire un témoignage antique autant qu'irréfragable, celui des prophètes qui rappellent aux juifs la fin et la mort imminente de ces rites usés, et qui leur reprochent d'agir avec témérité en toutes choses et. de résister toujours à l'Esprit-Saint. il prouve même clairement que leurs sacrifices n'ont pas cessé du jour où il parle, mais dès celui où Notre-Seigneur entra dans le monde, et même avant son avènement; de sorte que Jésus-Christ n'a pas dû les réprouver ni les abolir, mais qu'aussitôt leur abolition et réprobation, le Messie arriva. Afin que les juifs ne pussent dire : Nous pouvons encore plaire à Dieu sans le nouveau sacrifice, le Christ a attendu pour venir que les anciens sacrifices fussent reconnus inutiles même parmi eux. Voici en effet ce que dit le Seigneur, par la bouche du Prophète :.« Vous n'avez plus voulu, de sacrifices ni d'offrandes » ; paroles qui anéantissent tous les anciens rites; et après s'être ainsi exprimé en général, il condamne chacun de ces rites en particulier : « Vous n'avez pas agréé les holocaustes pour le péché », continue-t-il. Tout ce qu'on présentait à Dieu, en dehors du sacrifice, s'appelait offrande.

« Alors j'ai dit : Voici que je viens ». Quel est le personnage désigné ici par le Prophète ? Nul autre que Notre-Seigneur Jésus-Christ, lequel en ce passage n'accuse point ceux qui faisaient les offrandes; montrant. que, s'il ne les agrée plus, ce n'est pas à cause de leur malice et de leurs péchés, raison qu'il allègue ailleurs pour réprouver leurs présents ; mais qu'il les repousse aujourd'hui parce qu'il est d'ailleurs prouvé, parce que l'expérience a démontré que tout ce culte est sans puissance aucune et n'est plus en harmonie avec, son époque. N'est-ce pas ajouter une nouvelle raison à celle déjà donnée, de la multiplicité des sacrifices? Mais ce n'est pas seulement cette multiplicité qui, selon, lui, en révèle l'impuissance et le néant; c'est ce fait encore, que Dieu n'en veut, puis comme étant inutiles et stériles. Aussi dit-il (530) ailleurs: « Si vous aviez voulu un sacrifice, j'en aurais offert u (Ps. L, 18); indiquant encore qu'il n'en veut plus. Donc les sacrifices ne sont plus le désir de Dieu, qui en veut au contraire l'abolition, et c'est contre son gré que désormais on les fait.

« Pour faire votre volonté ». Qu'est-ce à dire? Pour me donner moi-même; car telle est la volonté de Dieu, volonté par laquelle nous avons été sanctifiés. Il nous révèle ainsi que la volonté de Dieu, et non pas les sacrifices, purifie les hommes; la continuation des sacrifices n'était donc pas dans la volonté de Dieu. Serez-vous étonnés, au reste, qu'ils ne soient plus maintenant dans le désir de Dieu, lorsque déjà, dès le commencement ils lui étaient plus qu'indifférents? « Car», dit-il dans Isaïe, « qui donc vous a demandé ces offrandes de vos mains?» (Isaïe, I, 12.) — Et toutefois, il les avait commandées ; pourquoi ? Pour s'abaisser à leur niveau, comme quand Paul disait : « Je désire que tous les hommes vivent comme moi dans la continence » (I Cor. VII, 7); ajoutant au contraire : « Je veux que les jeunes « veuves se marient, qu'elles aient des enfants ». (I Tim. V, 45.) Voilà l'expression de deux volontés, mais qui ne sont pas toutes deux son désir, bien qu'il commande dans les deux cas : la première est bien la sienne, et il la déclare sans y apporter de motif; la seconde, bien qu'il l'énonce, n'est pas son désir, aussi en a-t-il formulé la raison, commençant par accuser ces femmes de s'adonner au luxe et au plaisir contre la loi de Jésus-Christ, et ajoutant en conséquence : « Je veux que les jeunes veuves se marient, qu'elles aient des enfants ». C'est ainsi que Dieu, s'accommodant à la faiblesse de son peuple, avait réglé son culte. Sa volonté première n'était pas pour ce rite des sacrifices. Ainsi quelque part il déclare qu'il ne veut pas la mort du pécheur, mais plutôt qu'il se convertisse et qu'il vive. (Ezéch. XVIII, 23.) Ailleurs, au contraire, il déclare non-seulement qu'il l'a voulue, mais qu'il l'a désirée. Voilà deux idées contraires : car le désir est une forte volonté. Comment pouvez-vous, ô mon Dieu, refuser ici ce que vous désirez ailleurs, puisque ce désir indique votre volonté plus grande? C'est dans le sens que nous avons dit ici.

« Et c'est cette volonté de Dieu qui nous a sanctifiés », ajoute-t-il. « Sanctifiés », comment? Lui-même l'explique : « Par l'oblation du corps de Jésus-Christ qui a été faite une seule fois. Aussi, au lieu que tous les prêtres se tiennent debout tous les jours devant Dieu sacrifiant et offrant plusieurs fois les mêmes victimes ». La position debout accuse donc le serviteur et le ministre; tandis que la position assise indique celui qui reçoit le service et l'hommage. « Celui-ci ayant offert une seule hostie pour les péchés, est assis pour toujours à la droite de Dieu, où il attend ce qui reste à accomplir : Que ses ennemis soient réduits à lui servir de marchepied. Car par une seule oblation il a rendu parfaits pour toujours ceux qu'il a sanctifiés. Et c'est ce que l'Esprit-Saint nous a déclaré lui-même ». Il déclare que ces oblations n'ont plus lieu, et il le démontre par les faits écrits et non écrits. Au reste, il avait cité auparavant le texte du Prophète « Vous n'avez plus voulu de sacrifice ni d'offrande ». Il avance aussi que Dieu a remis nos péchés, et il le prouve cette fois par un témoignage d'Ecriture sainte : « L'Esprit-Saint », dit-il, « nous l'a déclaré lui-même, car après avoir dit : Voici l'alliance que je ferai avec eux; après que ce temps-là sera arrivé, dit le Seigneur, j'imprimerai mes lois dans leur coeur et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute : Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités : or, quand les péchés sont remis, il n'y a plus d'oblation à faire pour les péchés (10-18) ».

Il a donc remis les péchés, quand il nous a donné son testament; et il nous a donné son testament par son sacrifice. Si donc il a effacé les péchés par ce sacrifice unique, il n'en faut plus même un second. « Il est assis », remarque-t-il, « à la droite de Dieu, attendant le reste ». Quelle est la cause de ce délai ? C'est que ses ennemis doivent être placés sous ses pieds. « Car une seule offrande, d'ailleurs, a rendu parfaits pour toujours ceux qu'il a sanctifiés ». — Mais, dira peut-être quelqu'un: Pourquoi ne pas prosterner sur-le-champ ses ennemis? — A cause des fidèles qui devaient naître et lui être engendrés. — Mais qu'est-ce qui prouve qu'un jour cet abaissement aura lieu? — C'est cette position assise et majestueuse que lui donne Dieu même. — L'apôtre a donc rappelé le magnifique témoignage de David : « Jusqu'à ce « qu'il place ses ennemis sous ses pieds », et ses ennemis sont les juifs. Après avoir rappelé cette promesse de Dieu au Christ, de réduire ses ennemis à lui servir de marchepied, comme cette promesse ne s'accordait pas avec l'état actuel des choses, puisqu'alors les juifs persécutaient les chrétiens, saint Paul pour rassurer les fidèles, leur parle longuement de la foi dans ce qui suit. Mais encore une fois, qui sont ses ennemis ? Les juifs, sans doute, mais aussi tous les infidèles et les démons. Et pour indiquer à demi-mot leur humiliation complète, il ne dit pas qu'ils lui seront soumis seulement, mais qu'ils seront placés sous ses pieds. Gardons-nous donc d'être de ses ennemis, et sachons que les infidèles et les juifs ne sont pas les seuls dans son inimitié, mais aussi tous ceux dont la vie est remplie d'impuretés et de péchés. « Car la prudence de la chair est ennemie de Dieu ; elle n'est pas soumise, en effet, elle ne peut même l'être à la loi de Dieu ». Quoi donc? direz-vous; est-ce là un crime ? — Et un très-grand. Le méchant, tant qu'il reste dans sa malice, né peut être soumis à Dieu ; mais le repentir qui lui est possible, peut le rendre bon et fidèle.

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