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Histoire Lausiaque (Vies d'ascètes et de pères du désert)

IV - DIDYME

[1] Oui, certainement, un très grand nombre de tous ceux et de toutes celles qui arrivèrent à la perfection dans l'Eglise des Alexandrins, sont dignes de la terre des doux. Parmi eux également il y a Didyme l'écrivain, celui qui devint privé de ses yeux. Avec lui, j'ai eu quatre rencontres séparées par des intervalles, en allant vers lui pendant dix ans. Car il finit ses jours à quatre-vingt-cinq ans. 11 se trouvait sans yeux, connue lui-même me le raconta, ayant perdu la vue à quatre ans, n'ayant pas étudié d'écrits ni fréquenté de maîtres. [2] C'est qu'il avait puissant le maître selon la nature, sa propre conscience. Il a été orné d'une telle grâce de science que, d'après ce qu'on raconte, s'accomplit sur lui ce qui est écrit : « Le Seigneur rend savants les aveugles » (Ps. 145, 8). En effet il interpréta mot à mot l'Ancien et le Nouveau Testament. Et il s'appliqua tellement aux doctrines, exposant avec finesse et solidité son commentaire sur elles, qu'il surpasse en science tous les anciens. [3] Or, lui me pressant un jour de faire une prière dans sa cellule et moi ne voulant pas, il disait, en me le racontant, ceci : « Dans cette cellule entra pour la troisième fois le bienheureux Antoine qui m'a rendu visite. Et invité par moi à faire une prière, immédiatement, il fléchit le genou dans la cellule et ne m'amena pas à répéter mon dire, m'ayant de fait donné une leçon dans cette obéissance. De sorte que si tu marches sur la trace de son observance, en tant que voué à la solitude et recevant l'hospitalité par motif de vertu, mets de côté la contestation. » [4] Et il me raconta également ceci de cette façon :

« Songeant à la vie de Julien, l'empereur misérable étant persécuteur, j'étais découragé un jour et, jusqu'au soir avancé, je ne goûtai pas de pain à cause de cette préoccupation; il se trouva qu'étant assis sur ma chaise, je lus terrassé par le sommeil et je vis en extase des chevaux blancs accourant avec leurs cavaliers et proclamant : « Dites-le à Didyme ; aujourd'hui à la « septième heure Julien a fini. T'étant donc levé, mange « et informe, disent-ils, l'évêque Athanase, afin que « lui aussi le sache. » Et, dit-il, je remarquai l'heure, le mois, la semaine et le jour, et cela fut trouvé conforme. »

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Leben der Väter (BKV)

4. Didymus der Blinde.¹

Sehr viele von all den Männern und Frauen, die in der alexandrinischen Kirche den Lauf vollendet haben, S. 329 sind wert, das Land der Friedfertigen zu besitzen;² darunter Didymus, der blinde Schriftsteller, zu dem ich innerhalb eines Zeitraumes von zehn Jahren viermal in Beziehung trat. Er starb nämlich im Alter von fünfundachtzig Jahren. Aus seinem eigenen Munde weiß ich, daß er als vierjähriges Kind das Augenlicht verlor und weder Lesen noch Schreiben lernte noch sonstigen Unterricht genoß. Er hatte jedoch von Natur einen tüchtigen Lehrmeister, den eigenen Verstand, und besaß eine solche Gelehrsamkeit, daß an ihm das Schriftwort in Erfüllung ging: "Weise macht der Herr die Blinden".³ Verstand er doch alle Stellen des Alten und Neuen Testamentes zu deuten und war in den Glaubenslehren so wohl bewandert, daß er in scharfsinniger Begründung und tiefer Kenntnis die Alten insgesamt übertraf. Als er mich eines Tages aufgefordert hatte, in seinem Zimmer mein Gebet zu verrichten, ich aber nicht wollte, da erzählte er mir folgendes: "Zum dritten Male war der selige Antonius in diese Zelle gekommen, mich zu besuchen; als ich ihn zum Gebete mahnte, kniete er unverzüglich nieder, ohne mich die Aufforderung wiederholen zu lassen; so lehrte mich Antonius durch sein Beispiel den Gehorsam. Willst Du also nach seinem Vorbilde fremd und einsam leben um der Tugend willen, so darfst Du nicht rechthaberisch sein."

Auch dies hat er mir berichtet: "Einst quälte mich Kummer über das Leben Julians⁴ des unglücklichen Kaisers, der uns verfolgte und damals selber in Bedrängnis war. So aß ich einmal nichts in meiner Traurigkeit bis zum späten Abend. Da begab es sich, daß ich auf meinem Stuhle sitzend vom Schlaf überwältigt ward, und ich sah ein Gesicht: weiße Rosse rannten einher und die Reiter riefen: "Sagt dem Didymus, heut' um die siebte Stunde ist Julian gestorben." Und zu mir: "Steh auf und iß, dann mach' es kund dem Bischof Athanasius!" Und ich teilte das diesem mit, auch Stunde, Monat, Tag und Woche, und es stellte sich heraus, daß alles genau so war."