XXVII - PTOLÉMÉE
[1] Un autre encore, du nom de Ptolémée, vécut une vie difficile ou impossible à raconter. Il habita en effet au-delà de Scété, à ce qui s'appelle Klimax (l'Échelle). Or on nomme ainsi un endroit où personne ne peut habiter, par le fait que le puits des frères en est à dix-huit milles. Quoi qu'il en soit, lui, après avoir chargé une quantité d'amphores ciliciennes en poterie, il les emporta, et recueillant sur les pierres avec une éponge la rosée pendant les mois de décembre et janvier, — car alors il fait de la rosée beaucoup dans ces parages-là, — il s'en contenta pendant quinze ans qu'il habita là. [2] Mais devenu étranger à l'enseignement, au commerce et aux bons services d'hommes saints, et à une communion continue aux mystères, il sortit tellement du droit (chemin), qu'il dit que ces choses-là n'étaient rien, mais qu'on rapporte qu'il est devenu allier, errant jusqu'aujourd'hui en Egypte, s'étant adonné lui-même à discrétion à la gourmandise et à l'ivrognerie, et ne communiquant rien à personne. Et cette infortune arriva à Ptolémée à la suite de son outrecuidance déraisonnable, selon ce qui est écrit : « Ceux qui n'ont pas de direction tombent comme des feuilles » (Prov. II, 14).