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ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡΟΥ ΕΚΚΛΗΣΙΑΣΤΙΚΗΣ ΙΣΤΟΡΙΑΣ ΤΟΜΟΣ ΠΡΩΤΟΣ
ιεʹ.
Περὶ Ἰοβεντίνου καὶ Μαξιμίνου τῶν μαρτύρων.
Ἰουλιανὸς δὲ παρρησιέστερον, μᾶλλον δὲ ἀναιδέστερον, κατὰ τῆς εὐσεβείας ὡπλίζετο, τὸ μὲν τῆς ἐπιεικείας περικείμενος προσωπεῖον, πάγας δὲ κατασκευάζων καὶ θήρατρα πρὸς τὸν τῆς ἀσεβείας ὄλεθρον τοὺς ἐξαπατωμένους ἀγρεύοντα. Πρῶτον μὲν γὰρ τὰς ἐν τῷ ἄστει καὶ τὰς ἐν Δάφνῃ πηγὰς ταῖς μυσαραῖς θυσίαις ἐμόλυνεν ἵν´ ἕκαστος ἀπολαύων τοῦ νάματος μεταλαγχάνῃ τοῦ μύσους, ἔπειτα δὲ καὶ τὰ κατὰ τὴν ἀγορὰν προκείμενα τοῦ μιάσματος ἐνεπίμπλα· περιερραίνοντο γὰρ καὶ ἄρτοι καὶ κρέα καὶ ὀπῶραι καὶ λάχανα καὶ τἄλλα ὅσα ἐδώδιμα. Ταῦτα ὁρῶντες οἱ τῆς τοῦ σεσωκότος προσηγορίας τετυχηκότες ἔστενον μὲν καὶ ὠλοφύροντο βδελυττόμενοι τὰ γινόμενα, μετελάμβανον δὲ ὅμως ἀποστολικῷ πειθόμενοι νόμῳ· « Πᾶν γάρ», φησί, «τὸ ἐν μακέλλῳ πωλούμενον ἐσθίετε, μηδὲν ἀνακρίνοντες διὰ τὴν συνείδησιν».
Δύο δέ τινες ἐν στρατείᾳ διαπρέποντες (ἀσπιδηφόροι γὰρ ἦσαν καὶ βασιλέως πεζέταιροι) ἔν τινι συμποσίῳ θερμότερον τῶν γιγνομένων τὸ μύσος ἐθρήνησαν καὶ τοῖς θαυμασίοις τῶν ἐν Βαβυλῶνι διαπρεψάντων μειρακίων ἐχρήσαντο ῥήμασι·
« Παρέδωκας γὰρ ἡμᾶς», ἔλεγον, «βασιλεῖ παρανόμῳ ἀποστάτῃ παρὰ πάντα τὰ ἔθνη τὰ ὄντα ἐπὶ τῆς γῆς».
Ταῦτά τις τῶν ὁμοτραπέζων ἐκείνῳ μεμήνυκεν. Ὁ δὲ παραυτίκα γε ἀγαγὼν τοὺς ἀρίστους ἄνδρας ἐκείνους ἐπυνθάνετο τίνα εἴη τὰ εἰρημένα. Οἱ δὲ παρρησίας ἀφορμὴν ὑπειληφότες τὴν τοῦ βασιλέως ἐρώτησιν, τὸν ἀξιέπαινον παραθήξαντες ζῆλον, εἶπον τοιάδε·
« Ἐν εὐσεβείᾳ τραφέντες, ὦ βασιλεῦ, καὶ νόμοις ἀξιεπαίνοις δεδουλευκότες (Κωνσταντίνου γὰρ καὶ τῶν ἐκείνου παίδων ἦσαν οἱ νόμοι), ὀλοφυρόμεθα νῦν μύσους ἅπαντα πεπληρωμένα θεώμενοι καὶ ταῖς ἐναγέσι θυσίαις καὶ τὰ βρώματα καὶ τὰ πόματα μολυνόμενα. Ταῦτα καὶ οἴκοι τεθρηνήκαμεν καὶ σοῦ παρόντος ἀποδυρόμεθα· τοῦτο γὰρ δὴ μόνον τῆς σῆς δυσχεραίνομεν βασιλείας».
Τούτων ἀκούσας τῶν λόγων ὁ πραότατος καὶ φιλοσοφώτατος παρὰ τῶν ἐκείνῳ προσομοίων ὀνομαζόμενος τὸ μὲν τῆς ἐπιεικείας ἀπεδύσατο προσωπεῖον, τὸ δὲ τῆς δυσσεβείας ἐγύμνωσε πρόσωπον. Καὶ πικρὰς αὐτοῖς καὶ χαλεπὰς αἰκίας ἐπιθεῖναι κελεύσας, ἐστέρησε μὲν τῆς παρούσης ζωῆς, μᾶλλον δὲ ἠλευθέρωσεν ἐκείνου τοῦ δυστήνου καιροῦ καὶ τοὺς νικηφόρους στεφάνους προὐξένησεν. Αἰτίαν δὲ τῇ τιμωρίᾳ συνήρμοσεν, οὐ τὴν εὐσέβειαν ὑπὲρ ἧς ἀνῃρέθησαν, ἀλλὰ τὴν παροινίαν· ὡς βασιλέα γὰρ ὑβρικότας ἔφησε τιμωρήσασθαι. Ταῦτα δὲ θρυλεῖσθαι προσέταξε, φθονῶν τοῖς τῆς ἀληθείας ἀθληταῖς τῆς τῶν μαρτύρων προσηγορίας τε καὶ τιμῆς. Τούτων ὁ μὲν Ἰοβεντῖνος, ὁ δὲ Μαξιμῖνος προσηγορεύετο. Τούτους ἡ Ἀντιόχου πόλις ὡς ἀγωνιστὰς εὐσεβείας τιμήσασα πολυτελεῖ παραδέδωκε θήκῃ, καὶ μέχρι δὲ τήμερον ἐτησίῳ δημοθοινίᾳ γεραίρονται.
Traduction
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Histoire de l'Église
CHAPITRE XV.
Martyre de Juventin, et de Maximin.
BIEN que Julien affectât de paraître doux, et modéré, il prenait de jour en jour une licence plus effrénée de combattre la piété, non à force ouverte, mais par adresse, et en tendant aux Chrétiens des pièges, pour les surprendre, et pour les perdre. Il corrompit les fontaines du Faubourg de Daphné, et de la ville d'Antioche, en jetant dans leur eau quelque chose de présenté aux Idoles, afin que personne n'en pût boire, sans être souillé par l'impureté de ces sacrifices. Il infecta de la même sorte le pain, la viande, les herbes, les fruits, et généralement tous les aliments qui étaient en vente, en faisant jeter dessus de l'eau consacrée aux démons. Les Chrétiens gémissaient de ces abominations dans le secret de 191 leur cœur, et mangeaient pourtant de ces aliments abominables, selon ce précepte de saint Paul : Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie, sans vous enquérir d'où il vient par un scrupule de conscience.
Deux Gardes de l'Empereur déplorèrent un jour, avec beaucoup de véhémence, la misère où ils étaient réduits de commettre ces péchés-là, malgré eux ; et pour exprimer leur ressentiment, empruntèrent ces paroles des trois jeunes hommes qui se rendirent autrefois si célèbres à Babylone ;
« Vous nous avez livré à un Prince apostat, et le plus injuste qui soit parmi les ce Nations de l'Univers. »
Un de ceux qui étaient à table avec eux ayant rapporté tout leur discours à l'Empereur, il les envoya quérir, et leur demanda ce qu'ils avaient dit. Cette demande leur ayant donné occasion de découvrir librement leurs sentiments, ils firent cette réponse avec toute la chaleur de leur zèle :
« Ayant été élevés dans la piété, et accoutumés à observer les bonnes lois, qui ont été faites par Constantin, et par les Princes ses enfants, nous déplorons avec une amertume inconcevable, le malheur que nous avons de voir qu'il n'y a rien qui ne soit gâté par la contagion du Paganisme, et que tout jusques au boire, et au manger est infecté par le mélange de quelque chose de consacré aux Idoles. Nous en avons soupiré dans nos maisons, et nous vous en déclarons maintenant nôtre douleur. C'est l'unique mal qui nous afflige sous votre Empire. »
Ce Prince très sage et très-modéré, car c'est ainsi que ses semblables l'appelaient, leva en cette occasion le masque de sa fausse douceur, et fit voir sa véritable cruau- 192 té. Il les fit tourmenter avec une si extrême rigueur qu'ils perdirent la vie par la violence de la douleur, ou plutôt qu'ils furent délivrés des misères du siècle présent, et récompensés des couronnes que méritait leur victoire. Julien publia qu'ils avaient été exécutés à mort, non en haine de la Religion qu'ils avaient défendue, mais en punition de l'insolence avec laquelle ils avaient parlé, et commanda de débiter par tout cette cause de leur mort, de peur qu'ils ne jouissent de l'honneur du martyre. L'un s'appelait Juventin, et l'autre Maximin. L'Eglise d'Antioche les révéra comme de généreux défenseurs de la foi, et mit leurs corps dans un superbe tombeau. Le peuple honore encore aujourd'hui leur mémoire, par une fête qu'il célèbre tous les ans.