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Histoire de l'Église
CHAPITRE XVII.
Persécution excitée à Edesse.
Valens ayant chassé le Pasteur loin de son troupeau, mit un loup en sa place. Mais parce que tous les habitants allaient faire leurs assemblées Ecclésiastiques hors de la ville, il s'y rendit, et commanda à Modeste Préfet du Prétoire de prendre les soldats, dont il se servait pour lever les impositions, et quelques autres qui étaient dans la Province, de dissiper le peuple, et pour cet effet de le battre à coups de bâton, et même s'il était besoin d'employer les armes. Le Préfet se disposa dès la pointe du jour à exécuter cet ordre. Comme il passait à travers la place publique, il vit une femme qui tenait un enfant entre ses bras. Elle avait fendu la presse des Gardes ; car quand l'âme est transportée par le zèle de la gloire de Dieu., elle n'appréhende point les hommes, et elle se moque de leur grandeur, et de leur puissance. Le Préfet l'ayant fait arrêter, et lui ayant demandé où elle allait : J'ai appris, lui répondit-elle, le dessein qu'on a formé contre les serviteurs de Dieu, je me hâte de me joindre à eux, pour avoir part à la persécution qu'on leur livre. Mais pourquoi, repartit le Préfet, portez-vous cet enfant ? Je le porte, reprit la femme, afin qu'il soit si heureux que de mourir avec moi pour la même cause. Le Préfet ayant jugé par la résolution, où il avait trouvé cette femme, celle où étaient les autres habitants, alla dire à 237 l'Empereur, que quand il userait de violence, et qu'il ferait mourir une partie du peuple, il n'en recevrait aucun fruit. Nous n'en aurons, lui dit- il, que de la honte, mais nous ne ralentirons point l'ardeur qu'ils font paraître pour la défense de leur Religion.
Le Préfet garantit le peuple de cette sorte, des violences qu'on lui préparait, mais il ne garantit pas les Prêtres, ni les Diacres du bannissement ; car il eut ordre ou de les porter à entrer volontairement dans la communion du loup, ou de les reléguer aux extrémité de l'Empire. Les ayant donc assemblés, il leur parla avec la plus grande douceur qu'il lui fut possible, pour tacher de leur persuader d'obéir aux ordres de l'Empereur, et leur représenta que c'était une témérité à un aussi petit nombre de personnes qu'eux, d'oser s'opposer aux volontés d'un Prince qui commandait avec un pouvoir absolu à des Nations entières.
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The Ecclesiastical History of Theodoret (CCEL)
Chapter XXX. Of the bold utterance of Trajanus the general.
After Valens had crossed the Bosphorus and come into Thrace he first spent a considerable time at Constantinople, in alarm as to the issue of the war. He had sent Trajanus in command of troops against the barbarians. When the general came back beaten, the emperor reviled him sadly, and charged him with infirmity and cowardice. Boldly, as became a brave man, Trajanus replied: “I have not been beaten, sir, it is thou who hast abandoned the victory by fighting against God and transferring His support to the barbarians. Attacked by thee He is taking their side, for victory is on God’s side and comes to them whom God leads. Dost thou not know,” he went on, “whom thou hast expelled from their churches and to whose government these churches have been delivered by thee?” Arintheus and Victor, 1 generals like Trajanus, confirmed the truth of what he said, and implored the emperor not to be angered by reproaches which were founded upon fact. 2
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Magister equitum. Amm. xxxi. 7. ↩
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Gibbon (chap. xxvi) records the conduct of the war by “Trajan and Profuturus, two generals who indulged themselves in a very false and favourable opinion of their own abilities.” “Anhelantes altius. sed imbelles.” Amm. The battle alluded to is presumably the doubtful one of Salices. Ammianus does not, as Gibbon supposes, imply that he had himself visited this particular battlefield, but speaks generally of carrion birds as “adsuetæ illo tempore cadaveribus pasci, ut indicant nunc usque albentes ossibus campi. ” Amm. xxxi. 7. 16. ↩