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Histoire de l'Église
CHAPITRE XVIII.
Généreuse liberté d'Ambroise. Singulière piété de Théodose.
LE célèbre Ambroise dont nous avons déjà parlé tant de fois, ayant appris cette triste et déplorable exécution, alla au devant de l'Empereur comme il voulait entrer dans l'Eglise, et l'en empêcha en lui parlant de cette sorte :
Ne savez-vous pas le massacre qui a été fait par votre ordre, et main- 305 tenant que votre colère doit être apaisée, n'en reconnaissez-vous pas l'injustice ? Peut-être que la grandeur de votre pouvoir vous cache l'énormité de votre crime, et que la licence de tout faire que vous donne l'autorité absolue, vous empêche de vous servir de vos lumières. Il est cependant nécessaire de faire souvent réflexion sur la faiblesse de notre nature, sur son instabilité, sur la pente naturelle par laquelle elle retombe continuellement dans la corruption de sa première origine, et se résout dans la poussière dont elle a été formée. Il ne faut pas que l'éclat de la pourpre qui couvre votre corps, vous dérobe la vue de ses inimitées, et de ses défauts. Les sujets auxquels vous commandez, sont non seulement des hommes, qui partagent comme solidairement avec vous la même nature, mais des compagnons qui servent le même Maître. Car le Dieu qui a créé l'Univers, est le Souverain commun des Princes, et des peuples. Avec quels yeux verrez-vous le Temple qui est le Palais de ce Souverain Seigneur ? Avec quels pieds marcherez-vous sur une terre qui est sanctifiée par sa présence ? Comment lèverez-vous au Ciel des mains qui dégoûtent encore de sang ? Comment recevrez-vous le sacré corps du Sauveur, dans ces mains toutes souillées ; Comment porterez-vous son sang précieux à une bouche, d'où sont sortis des ordres de fureur, en vertu desquels on a sacrifié des innocents ? Retirez-vous donc, et expiez votre péché, par une humble satisfaction, au lieu de l'augmenter par une insolente désobéissance. Recevez le lien que le Seigneur vous met, comme un lien qui a la force de 306 refermer vos blessures, et de vous guérir.
L'Empereur qui avait été nourri des maximes de l'Ecriture Sainte, et qui savait les bornes, où s'étendent la puissance spirituelle des Evêques, et la puissance temporelle des .Empereur, déféra à cette sévère remontrance d'Ambroise, et s'en retourna à son Palais en jetant des soupirs., et en versant des larmes. La fête de la naissance du Sauveur étant arrivée huit mois après, Rufin, maître des Offices, surpris de ce que l'Empereur fondait en pleurs, prit la liberté de lui en demander la cause. Ce Prince jetant de plus profonds soupirs, versant de plus abondantes larmes qu'auparavant lui dit :
Vous vous réjouissez parce que vous ne sentez rien de mes maux. Mais quand je considère l'extrémité de ma misère, et que je sais réflexion qu'au lieu que l'Eglise est ouverte aux pauvres, et aux esclave, et qu'ils ont la liberté d'y entrer quand il leur plaît, pour implorer le secours de Dieu dans leurs besoins, je gémis du fond de mon cœur, et je rappelle avec amertume dans ma mémoire; cette parole par laquelle le Sauveur a promis à ses Apôtres, que tout ce qu'ils feront sur la terre, sera lié dans le Ciel.
Rufin lui ayant dit :
Si vous avez agréable, j'irai trouver l'Évêque, et le supplierai de vous délier,
Théodose lui départit :
Vous n'obtiendrez rien de lui, je suis persuadé de la justice de la condamnation qu'il a prononcée contre moi, et je sais que la considération de la grandeur humaine, ne le portera jamais à violer la loi de Dieu.
Rufin ayant persisté, et ayant assuré qu'il obtiendrait quelque grâce d'Ambroise, l'Empereur lui permit de l'aller trouver 307 et y alla lui-même un peu après, attiré par l'espérance que Rufin lui avait donnée. Dès qu'Ambroise vit Rufus, il lui dit :
Vous traitez l'impudence des chiens, car il a bien fallu que vous ayez renoncé à toute sorte de pudeur, quand vous avez conseillé le massacre qui a été commis, et que vous avez eu une rage si aveugle, que de déchirer l'image de Dieu.
Rufin ayant continué de le supplier, et l'ayant averti que l'Empereur arriverait incontinent après lui, ce saint Evêque lui dit avec le zèle dont il était tout rempli :
Je vous déclare que je ne permettrai point qu'il entre dans l'Eglise ; que s'il veut changer son Empire en tyrannie, je souffrirai la mort très-volontiers,
Rufin envoya avertir Théodose de la disposition, où était Ambroise, et lui conseilla de se tenir dans son Palais. Mais ce Prince ayant reçu cet avis au milieu de la place publique, répondit :
j'irai à l'Eglise, j'écouterai avec patience les justes reproches de l'Évêque, et je souffrirai la confusion, que je mérite.
Lorsqu'il fut arrivé à la porte de l'Eglise, il s'approcha d'Ambroise, qui était au dehors, et le supplia de le délier. Ambroise l'ayant accusé de s'approcher de l'Eglise en tyran, et de mépriser les lois de Dieu avec une fureur sacrilège, Théodose lui dit :
Je ne m'élève point contre la loi qui m'a été donnée, et je ne désire point entrer dans l'Eglise contre vos ordres ; mais je vous supplie de m'absoudre en vue de la miséricorde infinie de notre Dieu, et de ne me pas fermer la porte qu'il ouvre à tous les véritables pénitents.
Quelle pénitence, repartit Ambroise, avez-vous faite d'un crime aussi énorme que le vôtre, 308 et quel remède avez-vous appliqué a une aussi profonde blessure.
L'Empereur lus répondit,
c'est à vous à me prescrire les remèdes, et à moi à m'en servir.
Ambroise lui dit alors:
Puisque vous avez jugé par colère au lieu de juger par raison, faites une loi qui déclare nul tout ce que vous aurez prononcé dans la chaleur de la colère et que quand vous aurez condamné quelqu'un à perdre, ou les biens, ou la vie, la sentence demeurera trente jours sans exécution, qu'après ces trente jours on vous la représentera, afin que vous l'examiniez avec un esprit dégagé de passion ; que si elle vous paraît alors injuste, vous la révoquerez, sinon vous commanderez qu'on l'exécute. Ce délai de trente jours ne nuira en rien au bien de la Justice.
L'Empereur ayant approuvé cet avis d'Ambroise, ayant commandé qu'on rédigeât la loi par écrit, et l'ayant signée, il reçut l'absolution. Etant ensuite entré dans l'Eglise avec une soi vive, et une humilité profonde, il ne se tint point debout, ni ne s'agenouilla point pour prier ; mais il se prosterna contre terre, et dit comme David :
Je suis prosterné en terre, et j'ai le visage dans la poussière : redonnez- moi. s'il vous plaît une nouvelle vie, selon vos promesses.
Enfin il demanda pardon à Dieu en versant une grande abondance de larmes, en frappant son estomac, et en arrachant ses cheveux. Lorsque le temps de l'offrande fut arrivé, il s'avança pour faire la sienne, et après l'avoir faite, demeura dans l'enceinte de l'Autel. Le grand Ambroise rompit alors son silence pour lui apprendre la différence qu'il y a dans les places de l'Eglise. Il lui demanda premièrement ce 309 qu'il voulait; et quand il eut répondu, qu'il attendait pour participer aux saints Mystères, il lui fit dire par son Diacre:
II n'y a que les Prêtres qui doivent entrer dans l'enceinte de l'Autel, les autres s'en doivent éloigner. Retirez-vous donc, et demeurez avec le peuple. La pourpre qui vous distingue du reste des hommes ne vous met pas au rang des Prêtres.
Théodose ayant reçu avec joie cette remontrance, fit dire à Ambroise que ce n'était point par vanité, ni par orgueil qu'il était demeuré dans l'enceinte de l'Autel , qu'il avait suivi en cela l'usage qui s'observe à Constantinople, et qu'au reste il le remerciait de son instruction. Voila un léger crayon de l'éminente vertu de l'Empereur, et de l'Evêque. Pour moi je ne puis me lasser de les admirer, et de louer dans l'un sa liberté, et le zèle; et dans l'autre l'obéissance, et la foi. Quand Théodose fut de retour à Constantinople, il y observa la règle qu'il avait apprise du grand Ambroise. Car étant entré dans l'Eglise un jour de fête, et ayant présenté son offrande à l'Autel, il se retira. L'Evêque Nectaire lui ayant demandé pourquoi il ne demeurait pas dans l'enceinte de l'Autel, il répondit en soupirant :
J'ai eu beaucoup de peine à apprendre la différence qu'il y a entre un Empereur, et un Evêque. J'ai eu beaucoup de peine à trouver un homme qui m'enseignât la vérité. Je ne connais qu'Ambroise qui mérite le titre d'Evêque.
Voila le fruit que produisent les remontrances d'un homme d'une éminente vertu.
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ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΚΥΡΟΥ ΕΚΚΛΗΣΙΑΣΤΙΚΗΣ ΙΣΤΟΡΙΑΣ ΤΟΜΟΣ ΠΡΩΤΟΣ
ιηʹ.
Περὶ τῆς Ἀμβροσίου τοῦ ἐπισκόπου παρρησίας καὶ τῆς τοῦ βασι λέως εὐσεβείας.
Ταύτην μαθὼν τὴν ὀδυρμῶν γέμουσαν συμφορὰν Ἀμβρόσιος ἐκεῖνος, οὗ πολλάκις ἐμνήσθην, ἀφικόμενον εἰς τὴν Μεδιόλανον τὸν βασιλέα καὶ συνήθως εἰς τὸν θεῖον εἰσελθεῖν βουληθέντα νεὼν ὑπαντήσας ἔξω τῶν προθύρων, ἐπιβῆναι τῶν ἱερῶν προπυλαίων τοιάδε λέγων ἐκώλυσεν·
" Οὐκ οἶσθα ὡς ἔοικεν, ὦ βασιλεῦ, τῆς εἰργασμένης μιαιφονίας τὸ μέγεθος, οὐδὲ μετὰ τὴν τοῦ θυμοῦ παῦλαν ὁ λογισμὸς ἐπέγνω τὸ τολμηθέν· οὐκ ἐᾷ γὰρ ἴσως τῆς βασιλείας ἡ δυναστεία ἐπιγνῶναι τὴν ἁμαρτίαν, ἀλλ' ἐπι προσθεῖ ἡ ἐξουσία τῷ λογισμῷ. Χρὴ μέντοι εἰδέναι τὴν φύσιν καὶ τὸ ταύτης θνητόν τε καὶ διαρρέον καὶ τὸν πρόγονον χοῦν ἐξ οὗ γεγόναμεν καὶ εἰς ὃν ἀπορρέομεν, καὶ μὴ τῷ ἄνθει τῆς ἁλουργίδος ἀποβουκολούμενον ἀγνοεῖν τοῦ καλυπτομένου σώματος τὴν ἀσθένειαν. Ὁμοφυῶν ἄρχεις, ὦ βασιλεῦ, καὶ μὲν δὴ καὶ ὁμοδούλων· εἷς γὰρ ἁπάντων δεσπότης καὶ βασιλεὺς ὁ τῶν ὅλων δημιουργός. Ποίοις τοίνυν ὀφθαλμοῖς ὄψει τὸν τοῦ κοινοῦ δεσπότου νεών; ποίοις δὲ ποσὶ τὸ δάπεδον ἐκεῖνο πατήσεις τὸ ἅγιον; πῶς δὲ τὰς χεῖρας ἐκτε νεῖς ἀποσταζούσας ἔτι τοῦ ἀδίκου φόνου τὸ αἷμα; πῶς δὲ τοιαύταις ὑποδέξῃ χερσὶ τοῦ δεσπότου τὸ πανάγιον σῶμα; πῶς δὲ τῷ στόματι προσοίσεις τὸ αἷμα τὸ τίμιον, τοσοῦτο διὰ τῶν τοῦ θυμοῦ λόγων ἐκχέαντι παράνομον αἷμα; ἄπιθι τοίνυν, καὶ μὴ πειρῶ τοῖς δευτέροις τὴν προτέραν αὔξειν παρανομίαν καὶ δέχου τὸν δεσμόν, ᾧ ὁ θεὸς ὁ τῶν ὅλων δεσπότης ἄνωθεν γίγνεται σύμψηφος· ἰατρικὸς δὲ οὗτος καὶ πρόξενος ὑγείας."
Τούτοις εἴξας ὁ βασιλεὺς τοῖς λόγοις (τοῖς γὰρ θείοις λογίοις ἐντεθραμμένος ᾔδει σαφῶς τίνα μὲν τῶν ἱερέων, τίνα δὲ τῶν βασι λέων ἴδια), στένων καὶ δακρύων ἐπανῆλθεν εἰς τὰ βασίλεια. Χρόνου δὲ συχνοῦ διελθόντος (ὀκτὼ γὰρ ἀναλώθησαν μῆνες), κατέλαβεν ἡ τοῦ σωτῆρος ἡμῶν γενέθλιος ἑορτή· ὁ δὲ βασιλεὺς ἐν τοῖς βασιλείοις ὀλοφυρόμενος καθῆστο, τὴν τῶν δακρύων ἀναλίσκων λιβάδα. Τοῦτο θεασάμενος Ῥουφῖνος (μάγιστρος δὲ τηνικαῦτα ἦν καὶ πολλῆς μετεῖχε παρρησίας ἅτε δὴ συνηθέστερος ὤν), προσελθὼν ἤρετο τῶν δακρύων τὸ αἴτιον. Ὁ δὲ πικρὸν ἀνοιμώξας καὶ σφοδρότερον προχέας τὸ δάκρυον·
" Σὺ μέν", ἔφη, "ὦ Ῥουφῖνε, παίζεις· τῶν γὰρ ἐμῶν οὐκ ἐπαισθάνῃ κακῶν. Ἐγὼ δὲ στένω καὶ ὀλοφύρομαι τὴν ἐμαυτοῦ συμφοράν, λογιζόμενος ὡς τοῖς μὲν οἰκέταις καὶ τοῖς προσαίταις ἄνετος ὁ θεῖος νεὼς καὶ εἰσίασιν ἀδεῶς καὶ τὸν οἰκεῖον ἀντιβολοῦσι δεσπό την, ἐμοὶ δὲ καὶ οὗτος ἄβατος καὶ πρὸς τούτῳ μοι ὁ οὐρανὸς ἀπο κέκλεισται. Μέμνημαι γὰρ τῆς δεσποτικῆς φωνῆς ἣ διαρρήδην φησίν·
" Ὃν ἂν δήσητε ἐπὶ τῆς γῆς ἔσται δεδεμένος ἐν τοῖς οὐρανοῖς ".
Ὁ δέ·
" Δραμοῦμαι", ἔφη, "εἴ σοι δοκεῖ, καὶ τὸν ἀρχιερέα πείσω λιπα ρήσας λῦσαί σοι τὰ δεσμά".
" Οὐ πείσεται", ἔφη ὁ βασιλεύς. "οἶδα γὰρ ἐγὼ τῆς Ἀμβροσίου ψήφου τὸ δίκαιον, οὐδὲ αἰδεσθεὶς τῆς βασιλείας τὴν ἐξουσίαν τὸν θεῖον παραβήσεται νόμον".
Ἐπειδὴ δὲ πλείοσι χρησάμενος ὁ Ῥουφῖνος λόγοις πείθειν ὑπέσχετο τὸν Ἀμβρόσιον, ἀπελθεῖν αὐτὸν ὁ βασιλεὺς κατὰ τάχος ἐκέ λευσεν· καὶ αὐτὸς δὲ ὑπὸ τῆς ἐλπίδος βουκοληθεὶς ἠκολούθησε μετὰ βραχύ, ταῖς ὑποσχέσεσι τοῦ Ῥουφίνου πιστεύσας. Αὐτίκα δὲ τὸν Ῥουφῖνον ἰδὼν ὁ θεῖος Ἀμβρόσιος·
" Τὴν τῶν κυνῶν", ἔφη, "ἀναίδειαν, ὦ Ῥουφῖνε, ζηλοῖς. Τοσαύτης γὰρ μιαιφονίας γενόμενος σύμ βουλος τὴν αἰδῶ τῶν μετώπων ἀπέξυσας, καὶ οὔτε ἐρυθριᾷς οὔτε δέδιας, τοσοῦτον κατὰ τῆς θείας λυττήσας εἰκόνος".
Ἐπειδὴ δὲ ὁ Ῥουφῖνος ἠντιβόλει καὶ τὸν βασιλέα ἔλεγεν ἥξειν, ὑπὸ τοῦ θείου ζήλου πυρποληθεὶς Ἀμβρόσιος ὁ θεσπέσιος·
" Ἔγώ", ἔφη, "ὦ Ῥουφῖνε, προλέγω ὡς κωλύσω τῶν ἱερῶν αὐτὸν ἐπιβῆναι προθύρων· εἰ δὲ εἰς τυραννίδα τὴν βασιλείαν μεθίστησι, δέξομαι κἀγὼ μεθ' ἡδονῆς τὴν σφαγήν".
Τούτων ὁ Ῥουφῖνος ἀκούσας ἐμήνυσε διά τινος τῷ βασιλεῖ τὸν τοῦ ἀρχιερέως σκοπὸν καὶ μένειν εἴσω τῶν βασιλείων παρῄνεσεν. Ὁ δὲ βασιλεὺς κατὰ μέσην τὴν ἀγορὰν ταῦτα μαθών·
" Ἄπειμι". Ἔφη, "καὶ τὰς δικαίας δέξομαι παροινίας".
Ἐπειδὴ δὲ τοὺς ἱεροὺς περιβόλους κατέλαβεν, εἰς μὲν τὸν θεῖον οὐκ εἰσελήλυθε νεών, πρὸς δὲ τὸν ἀρχιερέα παραγενόμενος (ἐν δὲ τῷ ἀσπαστικῷ οἴκῳ οὗτος καθῆστο) ἐλιπάρει λυθῆναί οἱ τὸν δεσμόν. Ὁ δὲ τυραννικὴν ἐκάλει τὴν παρου σίαν, καὶ κατὰ θεοῦ μεμηνέναι τὸν Θεοδόσιον ἔλεγε καὶ τοὺς ἐκείνου νόμους πατεῖν. Ὁ δὲ βασιλεύς·
" Οὐ θρασύνομαι", ἔφη, "κατὰ τῶν κειμένων νόμων οὐδὲ παρανόμως ἐπιβῆναι τῶν ἱερῶν προθύρων ἐφίεμαι, ἀλλὰ σὲ λῦσαί με τῶν δεσμῶν ἀξιῶ καὶ τὴν τοῦ κοινοῦ δεσπότου φιλανθρωπίαν λογίσασθαι καὶ μὴ κλεῖσαί μοι θύραν ἣν πᾶσι τοῖς μεταμελείᾳ χρωμένοις ὁ δεσπότης ἀνέῳξεν".
Ὁ δὲ ἀρχιερεύς·
" Ποίαν οὖν", ἔφη, "μεταμέλειαν ἔδειξας μετὰ τοσαύτην παρα νομίαν; ποίοις δὲ φαρμάκοις τὰ δυσίατα ἐθεράπευσας τραύματα;"
ὁ δὲ βασιλεύς·
" Σὸν ἔργον", ἔφη, "τὸ καὶ δεῖξαι καὶ κεράσαι τὰ φάρμακα, ἐμὸν δὲ τὸ δέξασθαι προσφερόμενα".
Τότε ὁ θεῖος Ἀμβρόσιος·
" Ἐπειδὴ τῷ θυμῷ", ἔφη, "τὸ δικάζειν ἐπιτρέπεις καὶ οὐχ ὁ λογισμὸς τὴν γνῶσιν ἀλλ' ὁ θυμὸς ἐκφέρει, γράψον νόμον τοῦ θυμοῦ τὰς ψήφους ἀργὰς ποιοῦντα καὶ περιττάς. Καὶ τριάκοντα ἡμέρας αἱ φονικαὶ καὶ δημευτι καὶ μενέτωσαν γνώσεις ἐν γράμμασιν, τὴν τοῦ λογισμοῦ προσδεχόμεναι κρίσιν. Διελθουσῶν δὲ τῶνδε τῶν ἡμερῶν, οἱ τὰ ἐγνωσμένα γεγραφότες τὰ προστεταγμένα δεικνύτωσαν. Καὶ τηνικαῦτα τοῦ θυμοῦ πεπαυμένου, καθ' ἑαυτὸν δικάζων ὁ λογισμὸς ἐξετάσει τὰ ἐγνωσμένα καὶ ὄψεται εἴτε ἄδικα εἴτε δίκαια εἴη. Καὶ εἰ μὲν εὕροι ἄδικα, δῆλον ὅτι διαρρήξει τὰ γεγραμμένα· εἰ δέ γε δίκαια, βεβαιώσει, καὶ ὁ τῶν ἡμερῶν ἀριθμὸς οὐ λυμανεῖται τοῖς ὀρθῶς ἐγνωσμένοις".
Ταύτην ὁ βασιλεὺς δεξάμενος τὴν εἰσήγησιν καὶ ἄριστα ἔχειν ὑπολαβών, εὐθὺς γραφῆναί τε τὸν νόμον ἐκέλευσε καὶ τοῖς τῆς οἰκείας χειρὸς ἐβεβαίωσε γράμμασι· τούτου δὲ γενομένου, διέλυσε τὸν δεσμὸν ὁ θεῖος Ἀμβρόσιος. Οὕτως ὁ πιστότατος βασιλεὺς εἴσω γενέσθαι θαρρήσας τοῦ θείου νεώ, οὐχ ἑστὼς τὸν δεσπότην ἱκέτευεν οὐδὲ τὰ γόνατα κλίνας, ἀλλὰ πρηνὴς ἐπὶ τοῦ δαπέδου κείμενος τὴν Δαυϊτικὴν ἀφῆκε φωνήν·
" Ἐκολλήθη τῷ ἐδάφει ἡ ψυχή μου, ζῆσόν με κατὰ τὸν λόγον σου",
καὶ ταῖς χερσὶν ἀποτίλλων τὰς τρίχας καὶ τὸ μέτωπον τύπτων καὶ ταῖς τῶν δακρύων σταγόσι τοὔδαφος καταρραίνων συγγνώμης ἠντι βόλει τυχεῖν. Ἐπειδὴ δὲ ὁ καιρὸς ἐκάλει τῇ ἱερᾷ τραπέζῃ τὰ δῶρα προσενεγκεῖν, ἀναστὰς μετὰ τῶν ἴσων δακρύων τῶν ἀνακτόρων ἐπέβη· προσενεγκὼν δὲ ὥσπερ εἰώθει, ἔνδον παρὰ τὰς κιγκλίδας μεμένηκεν. Ἀλλὰ πάλιν ὁ μέγας Ἀμβρόσιος οὐκ ἐσίγησεν, ἀλλ' ἐξεπαίδευσε τὴν τῶν τόπων διαφοράν. Καὶ πρῶτον μὲν ἤρετο εἴ τινος δέοιτο· τοῦ δὲ βασιλέως εἰρηκότος ὡς προσμένει τὴν τῶν θείων μυστηρίων μετάληψιν, ἐδήλωσεν ὑπουργῷ τῷ τῶν διακόνων ἡγουμένῳ χρησάμενος ὅτι·
" Τὰ ἔνδον, ὦ βασιλεῦ, μόνοις ἐστὶν ἱερεῦσι βατά, τοῖς δὲ ἄλλοις ἅπασιν ἄδυτά τε καὶ ἄψαυστα. Ἔξιθι τοίνυν καὶ τοῖς ἄλλοις κοινώνει τῆς στάσεως· ἁλουργὶς γὰρ βασιλέας, οὐχ ἱερέας ποιεῖ".
Καὶ ταύτην δὲ ὁ πιστότατος βασιλεὺς ἀσμένως δεξάμενος τὴν εἰσή γησιν, ἀντεδήλωσεν ὡς οὐ θρασύτητι χρώμενος ἔνδον τῶν κιγκλίδων μεμένηκεν, ἀλλ' ἐν Κωνσταντινουπόλει τοῦτο εἶναι
ἔθος μαθών·
" Χάριν δὲ ὀφείλω", ἔφη, "καὶ τῆσδε τῆς ἰατρείας".
Τοσαύτῃ καὶ τηλικαύτῃ καὶ ὁ ἀρχιερεὺς καὶ ὁ βασιλεὺς διέλαμπον ἀρετῇ· ἀμφοτέρων γὰρ ἔγωγε ἄγαμαι, τοῦ μὲν τὴν παρρησίαν, τοῦ δὲ τὴν εὐπείθειαν, καὶ τοῦ μὲν τὴν τοῦ ζήλου θερμότητα, τοῦ δὲ τὴν τῆς πίστεως καθαρότητα. Τοὺς δὲ δὴ τῆς εὐσεβείας ὅρους, οὓς παρὰ τοῦ μεγάλου ἀρχιερέως μεμάθηκε, καὶ εἰς τὴν Κωνσταντινούπολιν ἐπανελθὼν διετήρησεν. Ἑορτῆς γὰρ αὐτὸν πάλιν θείας εἰς τὸν θεῖον ἀγαγούσης νεών, τῇ ἱερᾷ τραπέζῃ τὰ δῶρα προσενεγκὼν εὐθὺς ἐξελήλυθε· τοῦ δὲ τῆς ἐκ κλησίας προέδρου (Νεκτάριος δὲ τηνικαῦτα ἦν) δεδηλωκότος·
" Τί δή ποτε μὴ μεμένηκας ἔνδον;"
δυσχεράνας·
" Μόγις", ἔφη, "βασιλέως καὶ ἱερέως ἐδιδάχθην διαφοράν, μόγις γὰρ εὗρον ἀληθείας διδάσκαλον. Ἀμβρόσιον γὰρ οἶδα μόνον ἐπίσκοπον ἀξίως καλούμενον".
Τοσοῦτον ὀνίνησιν ἔλεγχος παρὰ ἀνδρὸς ἀρετῇ λάμποντος
προσφερόμενος.