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Histoire de l'Église
CHAPITRE XV.
Martyre de Juventin, et de Maximin.
BIEN que Julien affectât de paraître doux, et modéré, il prenait de jour en jour une licence plus effrénée de combattre la piété, non à force ouverte, mais par adresse, et en tendant aux Chrétiens des pièges, pour les surprendre, et pour les perdre. Il corrompit les fontaines du Faubourg de Daphné, et de la ville d'Antioche, en jetant dans leur eau quelque chose de présenté aux Idoles, afin que personne n'en pût boire, sans être souillé par l'impureté de ces sacrifices. Il infecta de la même sorte le pain, la viande, les herbes, les fruits, et généralement tous les aliments qui étaient en vente, en faisant jeter dessus de l'eau consacrée aux démons. Les Chrétiens gémissaient de ces abominations dans le secret de 191 leur cœur, et mangeaient pourtant de ces aliments abominables, selon ce précepte de saint Paul : Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie, sans vous enquérir d'où il vient par un scrupule de conscience.
Deux Gardes de l'Empereur déplorèrent un jour, avec beaucoup de véhémence, la misère où ils étaient réduits de commettre ces péchés-là, malgré eux ; et pour exprimer leur ressentiment, empruntèrent ces paroles des trois jeunes hommes qui se rendirent autrefois si célèbres à Babylone ;
« Vous nous avez livré à un Prince apostat, et le plus injuste qui soit parmi les ce Nations de l'Univers. »
Un de ceux qui étaient à table avec eux ayant rapporté tout leur discours à l'Empereur, il les envoya quérir, et leur demanda ce qu'ils avaient dit. Cette demande leur ayant donné occasion de découvrir librement leurs sentiments, ils firent cette réponse avec toute la chaleur de leur zèle :
« Ayant été élevés dans la piété, et accoutumés à observer les bonnes lois, qui ont été faites par Constantin, et par les Princes ses enfants, nous déplorons avec une amertume inconcevable, le malheur que nous avons de voir qu'il n'y a rien qui ne soit gâté par la contagion du Paganisme, et que tout jusques au boire, et au manger est infecté par le mélange de quelque chose de consacré aux Idoles. Nous en avons soupiré dans nos maisons, et nous vous en déclarons maintenant nôtre douleur. C'est l'unique mal qui nous afflige sous votre Empire. »
Ce Prince très sage et très-modéré, car c'est ainsi que ses semblables l'appelaient, leva en cette occasion le masque de sa fausse douceur, et fit voir sa véritable cruau- 192 té. Il les fit tourmenter avec une si extrême rigueur qu'ils perdirent la vie par la violence de la douleur, ou plutôt qu'ils furent délivrés des misères du siècle présent, et récompensés des couronnes que méritait leur victoire. Julien publia qu'ils avaient été exécutés à mort, non en haine de la Religion qu'ils avaient défendue, mais en punition de l'insolence avec laquelle ils avaient parlé, et commanda de débiter par tout cette cause de leur mort, de peur qu'ils ne jouissent de l'honneur du martyre. L'un s'appelait Juventin, et l'autre Maximin. L'Eglise d'Antioche les révéra comme de généreux défenseurs de la foi, et mit leurs corps dans un superbe tombeau. Le peuple honore encore aujourd'hui leur mémoire, par une fête qu'il célèbre tous les ans.
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Kirchengeschichte (BKV)
15. Die Martyrer Juventinus und Maximinus
Julian setzte den Kampf gegen die christliche Religion mit noch größerer Kühnheit oder vielmehr mit noch größerer Schamlosigkeit fort. Dabei gab er sich den Anschein der Milde, wendete aber Schlingen und Fallstricke an, durch die Arglose, die sich täuschen ließen, in das Verderben des Heidentums verstrickt werden sollten. Zuerst ließ er die Quellen in der Stadt und in S. 188 Daphne mit dem schändlichen Opferfleisch verunreinigen, damit jeder, der von dem Wasser koste, an dem heidnischen Opfer teilnehme; dann ließ er auch die auf dem Markte feilgebotenen Lebensmittel mit Unreinigkeit erfüllen: so wurden Brot, Fleisch, Obst, Gemüse und die sonstigen Eßwaren mit heidnischem Weihwasser besprengt. Als die Leute, die ihren Namen vom Erlöser haben1, dieses sahen, seufzten sie zwar und klagten und verabscheuten diese Dinge, aber sie nahmen doch davon, gehorsam der Vorschrift des Apostels: „Alles was auf dem Fleischmarkte verkauft wird, das esset, ohne des Gewissens wegen lange zu fragen2.”
Zwei Männer aber, die im Heere eine hervorragende Stellung einnahmen, sie waren nämlich Schildträger und Leibgardisten des Kaisers, hatten bei einem Gastmahle jene abscheulichen Anordnungen in etwas scharfen Ausdrücken beklagt und dabei die wundervollen Worte der berühmten babylonischen Jünglinge gebraucht: „Du hast uns gegeben”, so sagten sie, „in die Hände eines Königs, der ungerecht und abtrünnig ist über alle Menschen der Erde3.” Dieses verriet einer der Tischgenossen dem Kaiser, der sofort jene so edlen Männer herbeiführen ließ und fragte, was sie gesagt hätten. Diese betrachteten die Frage des Kaisers als eine günstige Gelegenheit zu freimütiger Äußerung, und geleitet von rühmlichem Eifer sprachen sie folgendes: „Wir sind, o Kaiser, in der christlichen Religion erzogen worden und haben auch die lobwürdigen Gesetze immer befolgt, denn es waren Gesetze, erlassen von Konstantin und seinen Söhnen. Nun aber klagen wir, daß alles mit Unreinigkeit erfüllt ist und Speise und Trank mit fluchbeladenen Opferspenden befleckt werden. Darüber haben wir schon zu Hause geklagt, und darüber jammern wir auch in deiner Gegenwart; denn es ist das einzige, was wir an deiner Regierung auszusetzen haben.” Auf diese Worte hin legte der so sanftmütige und philosophische Kaiser, wie er von seinen Gesinnungsgenossen genannt wird, die S. 189 Maske der Mäßigung ab und zeigte das wahre Gesicht seiner Gottlosigkeit. Er ließ sie schwer und grausam mißhandeln und raubte ihnen endlich auch das gegenwärtige Leben oder vielmehr er befreite sie von jenen unglücklichen Verhältnissen und verschaffte ihnen dafür die Krone des Sieges. Als Ursache der Strafe aber bezeichnete er nicht den christlichen Glauben, für den sie starben, sondern ungeziemendes Verhalten beim Weine, indem er sagte, sie seien gestraft worden, weil sie den Kaiser im Übermut beleidigt hätten. Diesen Grund ließ er auch überall bekannt geben, weil er den Verteidigern der Wahrheit den Namen und die Ehre der Martyrer mißgönnte. Von diesen beiden hieß der eine Juventinus, der andere Maximinus. Die Stadt Antiochien aber ehrt sie als Kämpfer für den christlichen Glauben, bewahrt ihre Reliquien in einem kostbaren Schrein, und bis auf den heutigen Tag werden sie durch ein jährliches Volksfest gefeiert.